Interview de Mme Brigitte Girardin, ministre de l'outre-mer, à France info le 4 juin 2004, sur l'élection d'Antony Geros à la présidence de l'assemblée territoriale de Polynésie après une longue présidence de Gaston Flosse et sur son inquiétude sur les investissements en Polynésie.

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Média : France Info

Texte intégral

France Info : C'est la fin de l'ère Gaston FLOSSE en Polynésie. Quinze jours après les élections générales, c'est un leader indépendantiste, Antony GEROS, qui a été élu aujourd'hui à la présidence de l'Assemblée territoriale de Polynésie et cela inquiète la Ministre Mme GIRARDIN.
Brigitte GIRARDIN : Je n'ai pas de réaction particulière à avoir. La démocratie passe partout. Ce qui m'a gêné un peu jusqu'à maintenant en Polynésie, c'est de n'avoir jamais pu obtenir le moindre contact avec le Tavini de M. TEMARU qui n'a pas, contrairement aux Indépendantistes avec lesquels je travaille de façon très constructive dans d'autres collectivités d'outre-mer, une attitude républicaine puisque chaque fois que je l'ai invité à des déjeuners républicains ou à des rencontres au cours de mes voyages en Polynésie, il n'a jamais accepté de rencontrer le représentant du Gouvernement et il n'a jamais donné d'explication à son refus de le faire. S'agissant de l'image que va donner la Polynésie à l'extérieur, moi ma seule inquiétude que j'ai exprimée, et j'ai eu l'occasion de démentir les propos qui m'avaient été prêtés à ce sujet sur les aides de l'Etat
France Info : Les propos que vous avez démentis c'est ceux que vous prêtait Gaston FLOSSE que la métropole allait " fermer les robinets ".
Brigitte GIRARDIN : M. Gaston FLOSSE a aussi démenti ce qui a été rapporté par la presse. Donc, cette histoire de robinets n'a pas de sens. Comme j'ai eu l'occasion de le dire très clairement à l'Assemblée nationale si des robinets doivent se fermer, ils se fermeront sans intervention de l'Etat. C'est cela, ma crainte ! Ma crainte, c'est que la loi de défiscalisation, que j'ai fait voter et qui est importante pour la Polynésie, n'ait pas l'occasion de s'appliquer parce que le risque serait que les investissements se tarissent. C'est ma seule crainte. Vous savez, pour investir il faut un climat de confiance et si il y avait cette telle crise de confiance vous comprenez bien que l'Etat ne pourrait pas seul remédier à cette absence d'investissement. C'est la seule crainte que j'ai exprimée.
Propos recueillis par Sylvie Johnsson
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 8 juin 2004)