Texte intégral
(Point de presse à Abou Dabi, le 12 janvier 2004) :
Permettez-moi de vous dire tout d'abord à quel point je suis heureux d'être ici à Abou Dabi, dans un pays ami dont j'ai pu apprécier la proximité avec la France et où j'ai pu mesurer que l'hospitalité arabe n'était pas un vain mot.
J'ai été reçu par Cheikh Khalifa Bin Zayed, Prince héritier d'Abou Dabi, à qui j'ai remis un message du président pour Cheikh Zayed, par Cheikh Mohamed Bin Zayed, vice-Prince héritier et chef d'état-major des armées, ainsi que par Cheikh Hamdan Bin Zayed, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Il était naturel de faire d'Abou Dabi la première étape d'un déplacement qui me conduira dans cinq pays du Golfe : la Fédération des Emirats arabes unis, le Sultanat d'Oman, l'Etat du Koweït, l'Etat du Qatar et le Royaume du Bahreïn.
Cette région a vécu l'an passé une période difficile avec l'irruption de la crise, puis de la guerre en Irak dont les soubresauts se font encore sentir. La Fédération des Emirats arabes unis, sous la sage conduite de Cheikh Zayed, a su adopter une position juste et préserver la stabilité de ce pays.
Dans ce contexte régional troublé, j'ai souhaité effectuer ce voyage pour resserrer encore davantage les liens d'amitié qui nous unissent à la Fédération des Emirats arabes unis, afin de poursuivre notre concertation et de nous préparer ensemble aux échéances à venir en Irak comme dans la région.
J'ai pu mesurer la justesse des vues de mes interlocuteurs émiriens et constater nos analyses communes. J'ai pu vérifier l'excellence de nos relations bilatérales, basées sur l'amitié, la solidarité, la confiance et le respect mutuel.
Sur la question irakienne, nous pouvons distinguer deux grandes phases : la première qui nous conduit jusqu'au 30 juin, où la Coalition, en liaison avec le Conseil de gouvernement intérimaire, a la responsabilité principale du processus politique. Dans cette première phase, il importe que tous les Irakiens participent à la transition, et que le transfert de responsabilités soit engagé.
Dans ce contexte, les Nations unies ont un rôle à jouer, notamment à travers les réunions organisées par le Secrétaire général des Nations unies, la désignation d'un envoyé spécial, et la mission de M. Ross Mountain.
La seconde phase débutera à compter du 30 juin 2004, date à laquelle l'Irak aura recouvré sa pleine souveraineté. Il appartiendra alors aux Nations unies de conduire le processus. Elles doivent se préparer dès à présent à assurer le succès des différentes étapes jusqu'aux élections générales prévues à la fin 2005.
Nous devrons conforter le processus de souveraineté afin de le rendre le plus efficace et légitime possible. Une conférence internationale sur l'Irak pourrait permettre de légitimer la transition et consacrer la pleine réintégration de l'Irak dans son environnement régional et international. Nous devrons également favoriser la réinsertion de l'Irak dans son environnement régional : cela implique en particulier de réfléchir à une nouvelle architecture de sécurité dans cette région du monde.
Nous avons bien sûr évoqué avec les autorités émiriennes la situation au Proche-Orient, qui demeure préoccupante. Nous ne pouvons pas, c'est le sentiment de la France, accepter l'impasse actuelle. Nous devons réfléchir à la manière d'avancer : en arrêtant le cycle des violences ; en retrouvant la voie de la négociation par la mise en oeuvre de la Feuille de route, notamment par l'adoption le plus rapidement possible d'un cessez-le-feu ; en conduisant parallèlement Israël, comme les mouvements palestiniens, à s'engager sur la voie de la paix par des mesures concrètes.
La France et l'Union européenne, en liaison avec leurs partenaires du "Quartet", les Nations unies, la Russie et en particulier les Etats-Unis, entendent assumer leurs responsabilités en poursuivant la concertation, en continuant d'apporter une assistance économique aux Palestiniens, en mettant en oeuvre, dès que possible, un mécanisme de supervision de l'application de la Feuille de route. Enfin, en travaillant, en Europe et dans le monde arabe, pour aller plus loin sur le chemin de la paix. La France a suggéré plusieurs pistes, vous le savez : une conférence internationale, une présence internationale déployée sur le terrain.
Nous avons fait, avec les autorités émiriennes, le constat commun de l'excellence de nos relations bilatérales que nous souhaitons approfondir dans tous les domaines. La France est prête à apporter son concours, chaque fois qu'elle sera sollicitée, au formidable élan de développement qui souffle dans cette région, et, en fonction des besoins exprimés par les Emirats arabes unis, les aider à répondre aux défis du monde d'aujourd'hui.
Je me félicite du bon développement de nos échanges dans les domaines de l'économie, de la coopération culturelle, scientifique, technique, dans le domaine de la défense. Nous avons une raison supplémentaire de nous réjouir, car les Emirats arabes unis et la France sont en effet entrés dans une phase de coopération dans le domaine de la construction navale. Un contrat de sous-traitance pour la construction de quatre patrouilleurs de type Baynounah, et la prise de deux options, a été signé fin décembre entre CMN et ADSB. J'espère que des entreprises françaises pourront participer à l'équipement de ces bâtiments.
Notre coopération n'est pas limitée au domaine commercial ou militaire. Elle s'exerce aussi, de plus en plus, en dehors de cette sphère, dans le domaine culturel. Je salue au passage l'initiative Euro-Golfe qui verra, sous l'égide de l'Institut d'études politiques de Paris et de bien d'autres universités de la région, la création d'un réseau de chercheurs et d'universitaires qui permettra des échanges dans le domaine des sciences humaines et l'approfondissement des connaissances et la perception, la connaissance que nous avons les uns des autres.
Voilà, je suis prêt à répondre maintenant à vos questions.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que vous avez le sentiment que la position de la France a souffert d'une extension de l'influence américaine après la guerre en Irak et est-ce que l'on peut dire que votre tournée dans la région est une tentative de contenir cette influence américaine grandissante peut-être au détriment du rôle de la France ?
R - Ecoutez non, je n'ai pas du tout le sentiment que l'influence américaine se soit étendue le moins du monde au détriment de la présence française. Je crois que les relations que la France entretient avec cette région sont des relations anciennes, des relations de confiance, d'estime et d'amitié. Je crois que, dans ce contexte là, nous devons bien sûr développer, renforcer, conforter le dialogue que nous avons, à un moment stratégique pour l'ensemble de la région. Chacun voit bien à quel point ce qui se passe aujourd'hui est essentiel, vital. Nous devons donc tous participer pleinement, dans le sens de la stabilité et de la sécurité de cette région. C'est bien le souci de la France et je crois pouvoir dire que le dialogue que nous engageons avec l'ensemble des Etats de cette région est un dialogue très ancien et très confiant. Donc, de ce point de vue, cela ne correspond évidemment à aucune inquiétude de la part de la France, mais bien au contraire au souci de continuer à développer et à intensifier ces relations. Mais nous ne sommes nullement dans une relation de concurrence.
Q - Monsieur le Ministre, des problèmes sont apparus dernièrement avec les pays musulmans à cause de la loi que va adopter la France sur l'interdiction du voile aux musulmans en France. Est-ce que cela aura des conséquences sur les relations de la France avec les pays arabes et musulmans et particulièrement avec les pays d'origine des Français musulmans ?
R - Ecoutez, pour vous dire les choses franchement, je ne le crois pas. Je crois pouvoir dire que la position de la France est dans l'ensemble bien comprise, mais nous voulons, bien sûr, éviter tout malentendu, toute incompréhension. C'est pour cela que je suis heureux que vous me donniez l'occasion d'expliquer la position de la France.
La France, vous le savez, est le pays de la démocratie, le pays des Droits de l'Homme. Nous avons engagé depuis maintenant plusieurs mois un dialogue très profond, très approfondi avec la communauté musulmane et nous avons créé dans notre pays un Conseil français du Culte musulman, qui permet à l'Islam de France d'organiser ses relations avec l'Etat.
L'Islam a, bien sûr, toute sa place en France et il y est respecté et c'est bien pour assurer le respect des religions et des croyances que l'Etat doit être neutre. C'est la tradition française, une tradition de laïcité qui a pour but de favoriser l'intégration et l'égalité des chances, qui passe en France par la neutralité de l'espace public.
La loi que nous préparons en France s'inscrit donc dans une tradition historique très ancienne. Il est faux de dire qu'elle vise l'Islam et le port du voile en particulier. Je veux insister en particulier sur le fait qu'il n'y aura pas d'interdiction générale du port du voile. L'interdiction sera limitée aux écoles et pour les agents publics lors de l'exercice de leurs fonctions. Les écoles concernées sont les écoles publiques. Les établissements privés, confessionnels ne seront pas concernés par la loi, pas plus que les universités, les lieux publics et encore moins l'espace privé. Vous voyez donc qu'il s'agit bien de faire en sorte que ce principe de laïcité s'applique dans nos écoles publiques, c'est une tradition de la France et c'est le souci que ce principe de laïcité, de neutralité puisse être respecté.
Q - (Sur la libération de deux journalistes français aujourd'hui au Pakistan.)
R - Ecoutez, je me réjouis de la décision de la Haute Cour de Karachi qui va permettre aux deux journalistes français, MM. Marc Epstein et Jean-Paul Guilloteau, de rejoindre rapidement la France. Ce jugement met ainsi un terme à une affaire qui a mobilisé la diplomatie française depuis le premier jour. A ce titre, nous avons été en contact permanent avec les autorités pakistanaises et j'ai eu l'occasion d'évoquer ce dossier à plusieurs reprises avec mon homologue. Je voudrais ici même remercier les autorités pakistanaises pour l'aide qu'elles nous ont apportée dans le plein respect de l'indépendance du pouvoir judiciaire pakistanais.
Q - Nous avons pris connaissance de la décision qui a été prise la semaine dernière concernant les Kurdes en Irak, est-ce que cela pourrait avoir des conséquences et quelle est la position de la France à ce sujet ?
R - Tout doit être fait bien sûr pour que l'ensemble des communautés puisse vivre ensemble harmonieusement en Irak. L'accord du 15 novembre a prévu un certain nombre d'étapes pour le développement du processus politique en Irak jusqu'au 30 juin, et en particulier, l'adoption d'une loi constitutionnelle, la formation d'une Assemblée consultative et la formation d'un gouvernement provisoire.
Après le 30 juin, il faudra définir une constitution. Il faudra qu'elle soit adoptée par référendum, c'est ce qui a été prévu et des élections générales sont prévues avant la fin 2005. Il est très important pour la France que ce soit les Irakiens eux-mêmes qui puissent adopter et définir la règle constitutionnelle qui sera amenée à régir les relations à l'intérieur de l'Irak. C'est pour cela que nous avons, depuis le premier jour, insisté pour que les Irakiens puissent être en charge de leur destin le plus rapidement possible et plaidé pour que le retour de la souveraineté puisse s'effectuer. Ce sera fait le 30 juin et il est important donc que le gouvernement provisoire, les assemblées qui seront formées pour définir le schéma constitutionnel, puissent le faire en toute indépendance.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2004)
(Intervention devant la communauté française, à Abou Dabi, le 12 janvier 2004) :
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Merci d'être venus aujourd'hui ici, à l'invitation de notre ambassadeur, afin que nous puissions nous rencontrer. Au seuil de cette nouvelle année, je tiens tout d'abord à vous présenter mes voeux chaleureux de paix, de santé et de bonheur.
Je tiens à saluer tout particulièrement parmi vous, le président du groupe d'amitié France-Emirats de l'Assemblée nationale, que vous connaissez bien, Alain Marsaud, ainsi que vos délégués au Conseil supérieur des Français de l'étranger (CSFE).
Abou Dabi est pour moi, vous le savez, la première étape d'une tournée qui me conduira dans quatre autres Etats de cette région si importante pour la France, et à un moment qui est aussi un moment stratégique, vous le voyez bien, avec la situation de l'Irak, l'évolution de l'Iran, les perspectives pour l'ensemble de la région. Vous connaissez l'excellence du dialogue politique que nous avons avec la Fédération des Emirats arabes unis et les entretiens que j'ai pu avoir ce matin avec les autorités émiriennes, m'ont convaincu, si cela était nécessaire, de l'importance qu'ils attachent eux aussi à ce partenariat avec notre pays.
Vous êtes les témoins privilégiés de cette coopération ente la France et les Emirats, je crois que nous avons ici un capital d'amitié, un capital d'estime qui offre de grandes perspectives à la France. Ici, vous le savez, notre présence est à la fois forte et diversifiée, votre communauté a plus que doublé en l'espace de quelques années, elle a su saisir les opportunités qui se présentaient à la France et accompagner les Emirats dans la voie du progrès et du développement.
Riche de deux cents sociétés françaises représentées par les conseillers du commerce extérieur et les groupes d'hommes d'affaires comme le French business group et le French business council, je tiens ici à saluer devant vous leur action.
Votre engagement, votre compétence nous permettent aujourd'hui de réaliser avec ce pays notre quatrième excédent commercial dans le monde. Elle a contribué par son dynamisme à étendre notre influence au-delà des domaines historiques et stratégiques de notre présence aux Emirats, que sont le pétrole, la pétrochimie, la coopération militaire ou encore l'armement.
Nous sommes maintenant présents dans les nouveaux secteurs de croissance qui constituent les axes importants de la politique de développement des Emirats arabes unis : je pense au tourisme, à l'hôtellerie, à l'aéronautique, à la grande distribution, au secteur de la finance, aux nouvelles technologies de l'information.
Il y a deux établissements scolaires français qui facilitent cette présence importante en accueillant plus de mille élèves chacun. Je pense que vous mesurez la chance qui est la votre, car sillonnant le monde, je constate souvent que parmi les revendications des communautés françaises, il y a bien sûr celle de l'éducation et je suis heureux de voir qu'ici vous êtes parfaitement doté.
Je voudrais saluer, à cet égard, le travail des directeurs, du corps enseignant de ces établissements et réaffirmer l'engagement continu de la France, à travers l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) en leur faveur.
Je souhaite qu'ils poursuivent leur mission éducative dans les meilleures conditions et que ces établissements, dont l'ambassadeur m'a dit que les résultats étaient tout à fait exceptionnels, restent des établissements d'excellence.
J'ai été frappé, lors de mes entretiens de ce matin, par l'excellente image de notre pays chez les Emiriens, qui explique sans doute l'expansion de l'enseignement du français aux Emirats dans l'enseignement public. L'activité croissante de nos deux Alliances françaises, dont les directeurs et les équipes réalisent un travail de premier ordre, en témoigne également. Nous devons répondre à la profonde et sincère ambition francophile des Emiriens.
Dans un environnement régional agité, les Emirats font figure de havre de paix et de prospérité. Avec mes interlocuteurs, nous avons fait des constats d'analyse très convergents. Nous avons bien sûr évoqué les grands dossiers régionaux.
J'ai dit et expliqué quelle était la volonté de la France, qui contribue à la fois à la stabilité, au développement et à la sécurité de cette région. Je crois pouvoir dire que les positions de la France sont parfaitement comprises et que les principes qui ont guidé la diplomatie française sont eux aussi parfaitement compris. Je crois que chacun comprend bien à quel point il est important de travailler avec les autorités, les responsables de ces pays, les peuples de ces pays, sans à aucun moment vouloir dicter leur destin à ces régions, car ce serait prendre le risque de réactions de frustration, de ressentiment, d'allergie, qui pourraient provoquer un choc en retour particulièrement dangereux. Partout, vous le savez, nous recherchons des solutions politiques négociées, des solutions concertées en liaison avec les grands responsables de la communauté internationale et en particulier les Nations unies. C'est bien l'ambition de la France que nous poursuivons pour la reconstruction de l'Irak, c'est vrai aussi pour le Proche-Orient, dont j'ai constaté une nouvelle fois, dans la bouche des responsables émiriens, à quel point c'était pour eux la crise principale et que cette injustice qui continuait de perdurer dans cette région au Proche-Orient avait des conséquences sur l'ensemble du paysage régional.
Je voudrais rendre hommage, ici devant vous, au courage et au sang-froid dont vous avez fait preuve pendant toute la crise irakienne.
Je remercie en particulier tous nos compatriotes, qui, dans le cadre du plan de sécurité de l'ambassade, ont oeuvré avec dévouement à la mise en oeuvre des consignes de sécurité ainsi qu'à l'information permanente de mes services.
Dans les circonstances actuelles, il est important bien sûr de ne pas relâcher la vigilance. Vous savez que les autorités françaises demeurent particulièrement attentives à la situation de votre communauté en matière de sécurité. Cela fait partie des grandes préoccupations que nous avons dans cette région mais aussi à travers le monde, tout en étant soucieux bien sûr de continuer à avancer dans les deux autres grands secteurs qui sont traditionnellement au coeur des problèmes de nos communautés : l'éducation et l'action sociale.
Je voudrais vous redire, en conclusion, à quel point pour nous votre action et votre présence sont essentielles pour le dynamisme de la France, le dynamisme de notre contribution au développement de ces régions mais aussi l'amitié que nous sommes capables de développer avec ces pays. Je suis frappé là encore dans la bouche de nos interlocuteurs d'entendre à quel point cette relation avec la France a une connotation particulière, une dimension affective, une dimension de respect, de tolérance mutuelle auxquelles nous sommes très attachés. Et je sais qu'en me disant cela, les autorités émiriennes ont, bien sûr, très souvent en tête le visage des uns et des autres de chacun des membres de cette communauté. Vous êtes dans ce pays les interprètes et les émissaires, vous êtes les représentants et la voix de la France, vous êtes le visage de la France dans ce pays et c'est dire à quel point je suis fier de votre présence ici, fier de ce que vous accomplissez et, en retour, sachez à quel point vous avez droit à la gratitude de la France, mais aussi à sa reconnaissance parce que cette présence française à l'étranger est essentielle pour la vitalité de notre diplomatie, pour la vitalité et le dynamisme de notre économie, de notre culture. Une partie de notre destin, nous le savons bien, se joue sur la scène internationale, aucun de nos pays, aujourd'hui ne peut vivre isolé, replié sur lui-même. Nous sommes dans un monde interdépendant, dans un monde de crises et la capacité que nous avons à nous adapter est d'autant plus forte que nos communautés sont fortes, dynamiques, actives à l'étranger.
Je tiens à vous en remercier une nouvelle fois et à remercier bien sûr votre ambassadeur et Mme Gouyette pour l'action exemplaire qu'ils mènent avec vous dans ce pays. Merci infiniment.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2004)
Permettez-moi de vous dire tout d'abord à quel point je suis heureux d'être ici à Abou Dabi, dans un pays ami dont j'ai pu apprécier la proximité avec la France et où j'ai pu mesurer que l'hospitalité arabe n'était pas un vain mot.
J'ai été reçu par Cheikh Khalifa Bin Zayed, Prince héritier d'Abou Dabi, à qui j'ai remis un message du président pour Cheikh Zayed, par Cheikh Mohamed Bin Zayed, vice-Prince héritier et chef d'état-major des armées, ainsi que par Cheikh Hamdan Bin Zayed, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Il était naturel de faire d'Abou Dabi la première étape d'un déplacement qui me conduira dans cinq pays du Golfe : la Fédération des Emirats arabes unis, le Sultanat d'Oman, l'Etat du Koweït, l'Etat du Qatar et le Royaume du Bahreïn.
Cette région a vécu l'an passé une période difficile avec l'irruption de la crise, puis de la guerre en Irak dont les soubresauts se font encore sentir. La Fédération des Emirats arabes unis, sous la sage conduite de Cheikh Zayed, a su adopter une position juste et préserver la stabilité de ce pays.
Dans ce contexte régional troublé, j'ai souhaité effectuer ce voyage pour resserrer encore davantage les liens d'amitié qui nous unissent à la Fédération des Emirats arabes unis, afin de poursuivre notre concertation et de nous préparer ensemble aux échéances à venir en Irak comme dans la région.
J'ai pu mesurer la justesse des vues de mes interlocuteurs émiriens et constater nos analyses communes. J'ai pu vérifier l'excellence de nos relations bilatérales, basées sur l'amitié, la solidarité, la confiance et le respect mutuel.
Sur la question irakienne, nous pouvons distinguer deux grandes phases : la première qui nous conduit jusqu'au 30 juin, où la Coalition, en liaison avec le Conseil de gouvernement intérimaire, a la responsabilité principale du processus politique. Dans cette première phase, il importe que tous les Irakiens participent à la transition, et que le transfert de responsabilités soit engagé.
Dans ce contexte, les Nations unies ont un rôle à jouer, notamment à travers les réunions organisées par le Secrétaire général des Nations unies, la désignation d'un envoyé spécial, et la mission de M. Ross Mountain.
La seconde phase débutera à compter du 30 juin 2004, date à laquelle l'Irak aura recouvré sa pleine souveraineté. Il appartiendra alors aux Nations unies de conduire le processus. Elles doivent se préparer dès à présent à assurer le succès des différentes étapes jusqu'aux élections générales prévues à la fin 2005.
Nous devrons conforter le processus de souveraineté afin de le rendre le plus efficace et légitime possible. Une conférence internationale sur l'Irak pourrait permettre de légitimer la transition et consacrer la pleine réintégration de l'Irak dans son environnement régional et international. Nous devrons également favoriser la réinsertion de l'Irak dans son environnement régional : cela implique en particulier de réfléchir à une nouvelle architecture de sécurité dans cette région du monde.
Nous avons bien sûr évoqué avec les autorités émiriennes la situation au Proche-Orient, qui demeure préoccupante. Nous ne pouvons pas, c'est le sentiment de la France, accepter l'impasse actuelle. Nous devons réfléchir à la manière d'avancer : en arrêtant le cycle des violences ; en retrouvant la voie de la négociation par la mise en oeuvre de la Feuille de route, notamment par l'adoption le plus rapidement possible d'un cessez-le-feu ; en conduisant parallèlement Israël, comme les mouvements palestiniens, à s'engager sur la voie de la paix par des mesures concrètes.
La France et l'Union européenne, en liaison avec leurs partenaires du "Quartet", les Nations unies, la Russie et en particulier les Etats-Unis, entendent assumer leurs responsabilités en poursuivant la concertation, en continuant d'apporter une assistance économique aux Palestiniens, en mettant en oeuvre, dès que possible, un mécanisme de supervision de l'application de la Feuille de route. Enfin, en travaillant, en Europe et dans le monde arabe, pour aller plus loin sur le chemin de la paix. La France a suggéré plusieurs pistes, vous le savez : une conférence internationale, une présence internationale déployée sur le terrain.
Nous avons fait, avec les autorités émiriennes, le constat commun de l'excellence de nos relations bilatérales que nous souhaitons approfondir dans tous les domaines. La France est prête à apporter son concours, chaque fois qu'elle sera sollicitée, au formidable élan de développement qui souffle dans cette région, et, en fonction des besoins exprimés par les Emirats arabes unis, les aider à répondre aux défis du monde d'aujourd'hui.
Je me félicite du bon développement de nos échanges dans les domaines de l'économie, de la coopération culturelle, scientifique, technique, dans le domaine de la défense. Nous avons une raison supplémentaire de nous réjouir, car les Emirats arabes unis et la France sont en effet entrés dans une phase de coopération dans le domaine de la construction navale. Un contrat de sous-traitance pour la construction de quatre patrouilleurs de type Baynounah, et la prise de deux options, a été signé fin décembre entre CMN et ADSB. J'espère que des entreprises françaises pourront participer à l'équipement de ces bâtiments.
Notre coopération n'est pas limitée au domaine commercial ou militaire. Elle s'exerce aussi, de plus en plus, en dehors de cette sphère, dans le domaine culturel. Je salue au passage l'initiative Euro-Golfe qui verra, sous l'égide de l'Institut d'études politiques de Paris et de bien d'autres universités de la région, la création d'un réseau de chercheurs et d'universitaires qui permettra des échanges dans le domaine des sciences humaines et l'approfondissement des connaissances et la perception, la connaissance que nous avons les uns des autres.
Voilà, je suis prêt à répondre maintenant à vos questions.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que vous avez le sentiment que la position de la France a souffert d'une extension de l'influence américaine après la guerre en Irak et est-ce que l'on peut dire que votre tournée dans la région est une tentative de contenir cette influence américaine grandissante peut-être au détriment du rôle de la France ?
R - Ecoutez non, je n'ai pas du tout le sentiment que l'influence américaine se soit étendue le moins du monde au détriment de la présence française. Je crois que les relations que la France entretient avec cette région sont des relations anciennes, des relations de confiance, d'estime et d'amitié. Je crois que, dans ce contexte là, nous devons bien sûr développer, renforcer, conforter le dialogue que nous avons, à un moment stratégique pour l'ensemble de la région. Chacun voit bien à quel point ce qui se passe aujourd'hui est essentiel, vital. Nous devons donc tous participer pleinement, dans le sens de la stabilité et de la sécurité de cette région. C'est bien le souci de la France et je crois pouvoir dire que le dialogue que nous engageons avec l'ensemble des Etats de cette région est un dialogue très ancien et très confiant. Donc, de ce point de vue, cela ne correspond évidemment à aucune inquiétude de la part de la France, mais bien au contraire au souci de continuer à développer et à intensifier ces relations. Mais nous ne sommes nullement dans une relation de concurrence.
Q - Monsieur le Ministre, des problèmes sont apparus dernièrement avec les pays musulmans à cause de la loi que va adopter la France sur l'interdiction du voile aux musulmans en France. Est-ce que cela aura des conséquences sur les relations de la France avec les pays arabes et musulmans et particulièrement avec les pays d'origine des Français musulmans ?
R - Ecoutez, pour vous dire les choses franchement, je ne le crois pas. Je crois pouvoir dire que la position de la France est dans l'ensemble bien comprise, mais nous voulons, bien sûr, éviter tout malentendu, toute incompréhension. C'est pour cela que je suis heureux que vous me donniez l'occasion d'expliquer la position de la France.
La France, vous le savez, est le pays de la démocratie, le pays des Droits de l'Homme. Nous avons engagé depuis maintenant plusieurs mois un dialogue très profond, très approfondi avec la communauté musulmane et nous avons créé dans notre pays un Conseil français du Culte musulman, qui permet à l'Islam de France d'organiser ses relations avec l'Etat.
L'Islam a, bien sûr, toute sa place en France et il y est respecté et c'est bien pour assurer le respect des religions et des croyances que l'Etat doit être neutre. C'est la tradition française, une tradition de laïcité qui a pour but de favoriser l'intégration et l'égalité des chances, qui passe en France par la neutralité de l'espace public.
La loi que nous préparons en France s'inscrit donc dans une tradition historique très ancienne. Il est faux de dire qu'elle vise l'Islam et le port du voile en particulier. Je veux insister en particulier sur le fait qu'il n'y aura pas d'interdiction générale du port du voile. L'interdiction sera limitée aux écoles et pour les agents publics lors de l'exercice de leurs fonctions. Les écoles concernées sont les écoles publiques. Les établissements privés, confessionnels ne seront pas concernés par la loi, pas plus que les universités, les lieux publics et encore moins l'espace privé. Vous voyez donc qu'il s'agit bien de faire en sorte que ce principe de laïcité s'applique dans nos écoles publiques, c'est une tradition de la France et c'est le souci que ce principe de laïcité, de neutralité puisse être respecté.
Q - (Sur la libération de deux journalistes français aujourd'hui au Pakistan.)
R - Ecoutez, je me réjouis de la décision de la Haute Cour de Karachi qui va permettre aux deux journalistes français, MM. Marc Epstein et Jean-Paul Guilloteau, de rejoindre rapidement la France. Ce jugement met ainsi un terme à une affaire qui a mobilisé la diplomatie française depuis le premier jour. A ce titre, nous avons été en contact permanent avec les autorités pakistanaises et j'ai eu l'occasion d'évoquer ce dossier à plusieurs reprises avec mon homologue. Je voudrais ici même remercier les autorités pakistanaises pour l'aide qu'elles nous ont apportée dans le plein respect de l'indépendance du pouvoir judiciaire pakistanais.
Q - Nous avons pris connaissance de la décision qui a été prise la semaine dernière concernant les Kurdes en Irak, est-ce que cela pourrait avoir des conséquences et quelle est la position de la France à ce sujet ?
R - Tout doit être fait bien sûr pour que l'ensemble des communautés puisse vivre ensemble harmonieusement en Irak. L'accord du 15 novembre a prévu un certain nombre d'étapes pour le développement du processus politique en Irak jusqu'au 30 juin, et en particulier, l'adoption d'une loi constitutionnelle, la formation d'une Assemblée consultative et la formation d'un gouvernement provisoire.
Après le 30 juin, il faudra définir une constitution. Il faudra qu'elle soit adoptée par référendum, c'est ce qui a été prévu et des élections générales sont prévues avant la fin 2005. Il est très important pour la France que ce soit les Irakiens eux-mêmes qui puissent adopter et définir la règle constitutionnelle qui sera amenée à régir les relations à l'intérieur de l'Irak. C'est pour cela que nous avons, depuis le premier jour, insisté pour que les Irakiens puissent être en charge de leur destin le plus rapidement possible et plaidé pour que le retour de la souveraineté puisse s'effectuer. Ce sera fait le 30 juin et il est important donc que le gouvernement provisoire, les assemblées qui seront formées pour définir le schéma constitutionnel, puissent le faire en toute indépendance.
Je vous remercie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2004)
(Intervention devant la communauté française, à Abou Dabi, le 12 janvier 2004) :
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
Merci d'être venus aujourd'hui ici, à l'invitation de notre ambassadeur, afin que nous puissions nous rencontrer. Au seuil de cette nouvelle année, je tiens tout d'abord à vous présenter mes voeux chaleureux de paix, de santé et de bonheur.
Je tiens à saluer tout particulièrement parmi vous, le président du groupe d'amitié France-Emirats de l'Assemblée nationale, que vous connaissez bien, Alain Marsaud, ainsi que vos délégués au Conseil supérieur des Français de l'étranger (CSFE).
Abou Dabi est pour moi, vous le savez, la première étape d'une tournée qui me conduira dans quatre autres Etats de cette région si importante pour la France, et à un moment qui est aussi un moment stratégique, vous le voyez bien, avec la situation de l'Irak, l'évolution de l'Iran, les perspectives pour l'ensemble de la région. Vous connaissez l'excellence du dialogue politique que nous avons avec la Fédération des Emirats arabes unis et les entretiens que j'ai pu avoir ce matin avec les autorités émiriennes, m'ont convaincu, si cela était nécessaire, de l'importance qu'ils attachent eux aussi à ce partenariat avec notre pays.
Vous êtes les témoins privilégiés de cette coopération ente la France et les Emirats, je crois que nous avons ici un capital d'amitié, un capital d'estime qui offre de grandes perspectives à la France. Ici, vous le savez, notre présence est à la fois forte et diversifiée, votre communauté a plus que doublé en l'espace de quelques années, elle a su saisir les opportunités qui se présentaient à la France et accompagner les Emirats dans la voie du progrès et du développement.
Riche de deux cents sociétés françaises représentées par les conseillers du commerce extérieur et les groupes d'hommes d'affaires comme le French business group et le French business council, je tiens ici à saluer devant vous leur action.
Votre engagement, votre compétence nous permettent aujourd'hui de réaliser avec ce pays notre quatrième excédent commercial dans le monde. Elle a contribué par son dynamisme à étendre notre influence au-delà des domaines historiques et stratégiques de notre présence aux Emirats, que sont le pétrole, la pétrochimie, la coopération militaire ou encore l'armement.
Nous sommes maintenant présents dans les nouveaux secteurs de croissance qui constituent les axes importants de la politique de développement des Emirats arabes unis : je pense au tourisme, à l'hôtellerie, à l'aéronautique, à la grande distribution, au secteur de la finance, aux nouvelles technologies de l'information.
Il y a deux établissements scolaires français qui facilitent cette présence importante en accueillant plus de mille élèves chacun. Je pense que vous mesurez la chance qui est la votre, car sillonnant le monde, je constate souvent que parmi les revendications des communautés françaises, il y a bien sûr celle de l'éducation et je suis heureux de voir qu'ici vous êtes parfaitement doté.
Je voudrais saluer, à cet égard, le travail des directeurs, du corps enseignant de ces établissements et réaffirmer l'engagement continu de la France, à travers l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) en leur faveur.
Je souhaite qu'ils poursuivent leur mission éducative dans les meilleures conditions et que ces établissements, dont l'ambassadeur m'a dit que les résultats étaient tout à fait exceptionnels, restent des établissements d'excellence.
J'ai été frappé, lors de mes entretiens de ce matin, par l'excellente image de notre pays chez les Emiriens, qui explique sans doute l'expansion de l'enseignement du français aux Emirats dans l'enseignement public. L'activité croissante de nos deux Alliances françaises, dont les directeurs et les équipes réalisent un travail de premier ordre, en témoigne également. Nous devons répondre à la profonde et sincère ambition francophile des Emiriens.
Dans un environnement régional agité, les Emirats font figure de havre de paix et de prospérité. Avec mes interlocuteurs, nous avons fait des constats d'analyse très convergents. Nous avons bien sûr évoqué les grands dossiers régionaux.
J'ai dit et expliqué quelle était la volonté de la France, qui contribue à la fois à la stabilité, au développement et à la sécurité de cette région. Je crois pouvoir dire que les positions de la France sont parfaitement comprises et que les principes qui ont guidé la diplomatie française sont eux aussi parfaitement compris. Je crois que chacun comprend bien à quel point il est important de travailler avec les autorités, les responsables de ces pays, les peuples de ces pays, sans à aucun moment vouloir dicter leur destin à ces régions, car ce serait prendre le risque de réactions de frustration, de ressentiment, d'allergie, qui pourraient provoquer un choc en retour particulièrement dangereux. Partout, vous le savez, nous recherchons des solutions politiques négociées, des solutions concertées en liaison avec les grands responsables de la communauté internationale et en particulier les Nations unies. C'est bien l'ambition de la France que nous poursuivons pour la reconstruction de l'Irak, c'est vrai aussi pour le Proche-Orient, dont j'ai constaté une nouvelle fois, dans la bouche des responsables émiriens, à quel point c'était pour eux la crise principale et que cette injustice qui continuait de perdurer dans cette région au Proche-Orient avait des conséquences sur l'ensemble du paysage régional.
Je voudrais rendre hommage, ici devant vous, au courage et au sang-froid dont vous avez fait preuve pendant toute la crise irakienne.
Je remercie en particulier tous nos compatriotes, qui, dans le cadre du plan de sécurité de l'ambassade, ont oeuvré avec dévouement à la mise en oeuvre des consignes de sécurité ainsi qu'à l'information permanente de mes services.
Dans les circonstances actuelles, il est important bien sûr de ne pas relâcher la vigilance. Vous savez que les autorités françaises demeurent particulièrement attentives à la situation de votre communauté en matière de sécurité. Cela fait partie des grandes préoccupations que nous avons dans cette région mais aussi à travers le monde, tout en étant soucieux bien sûr de continuer à avancer dans les deux autres grands secteurs qui sont traditionnellement au coeur des problèmes de nos communautés : l'éducation et l'action sociale.
Je voudrais vous redire, en conclusion, à quel point pour nous votre action et votre présence sont essentielles pour le dynamisme de la France, le dynamisme de notre contribution au développement de ces régions mais aussi l'amitié que nous sommes capables de développer avec ces pays. Je suis frappé là encore dans la bouche de nos interlocuteurs d'entendre à quel point cette relation avec la France a une connotation particulière, une dimension affective, une dimension de respect, de tolérance mutuelle auxquelles nous sommes très attachés. Et je sais qu'en me disant cela, les autorités émiriennes ont, bien sûr, très souvent en tête le visage des uns et des autres de chacun des membres de cette communauté. Vous êtes dans ce pays les interprètes et les émissaires, vous êtes les représentants et la voix de la France, vous êtes le visage de la France dans ce pays et c'est dire à quel point je suis fier de votre présence ici, fier de ce que vous accomplissez et, en retour, sachez à quel point vous avez droit à la gratitude de la France, mais aussi à sa reconnaissance parce que cette présence française à l'étranger est essentielle pour la vitalité de notre diplomatie, pour la vitalité et le dynamisme de notre économie, de notre culture. Une partie de notre destin, nous le savons bien, se joue sur la scène internationale, aucun de nos pays, aujourd'hui ne peut vivre isolé, replié sur lui-même. Nous sommes dans un monde interdépendant, dans un monde de crises et la capacité que nous avons à nous adapter est d'autant plus forte que nos communautés sont fortes, dynamiques, actives à l'étranger.
Je tiens à vous en remercier une nouvelle fois et à remercier bien sûr votre ambassadeur et Mme Gouyette pour l'action exemplaire qu'ils mènent avec vous dans ce pays. Merci infiniment.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 janvier 2004)