Texte intégral
C. Delay-. L'enjeu de cette consultation électorale sur les institutions aux Antilles, c'est quoi ?
- "On supprime pour la Martinique et la Guadeloupe le statut de Département d'outre-mer et de région. C'est-à-dire que, cette marque qui a fait que les départements d'outre-mer avaient les mêmes institutions territoriales que le reste de la France, on le supprime. Et on le supprime pour le remplacer par quoi ? Eh bien, je vous le donne en mille : on n'en sait rien ! Lorsqu'on a voté en Corse, il y avait un texte, que tous les électeurs trouvaient dans leur enveloppe, de matériel électoral, qui leur disait, s'ils votaient "oui", ce qu'on allait mettre à la place. Là, rien de tout cela. Est-ce que vous vous rendez compte ce que ça veut dire pour des îles, dans lesquelles évidemment, une grande partie de l'activité vient de cette sécurité qui est offerte par le fait que les règles et les lois qui s'y appliquent sont exactement les mêmes que celles qui s'appliquent au reste de la France ? Il y a donc un élément d'incertitude qui est très troublant. Il y a un deuxième élément qui lest très troublant : c'est que cela fait naître un désordre institutionnel dans lequel un esprit normal ne retrouve pas ses repères. Pourquoi ? Les départements français d'outre-mer étaient au nombre de quatre, comme vous le savez : la Réunion, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe. Il se trouve que, la Réunion, elle n'est pas concernée par ce genre de changement parce qu'un élu réunionais a fait voter un amendement disant que la Réunion ne serait pas touchée par ce genre de chose. Deuxièmement, la Guyane : bien que les élus aient demandé à en bénéficier, on l'a écartée de ce genre d'évolution, soit parce que les élus importants de Guyane n'en voulaient pas, soit parce que les intérêts de la France en Guyane étaient si importants qu'on a décidé qu'on ne prendrait pas le risque, je pense naturellement à Kourou en particulier. Eh bien, l'idée qu'on applique cette réforme à certains et pas à d'autres, c'est une idée qui va faire naître un désordre incroyable puisque les règles ne seront pas les mêmes selon l'endroit de l'outre-mer où l'on se trouvera."
Donc, ce que vous dites, c'est que les Martiniquais et les Guadeloupéens ont intérêt à dire non ?
- "Je crois qu'un grand nombre d'entre eux sont décidés à se mobiliser contre tous les puissants de la classe politique locale coalisée entre eux, pour dire "non" et je pense qu'on peut avoir des surprises dans ce scrutin, en Guadeloupe ou en Martinique ou dans les deux."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 décembre 2003)
- "On supprime pour la Martinique et la Guadeloupe le statut de Département d'outre-mer et de région. C'est-à-dire que, cette marque qui a fait que les départements d'outre-mer avaient les mêmes institutions territoriales que le reste de la France, on le supprime. Et on le supprime pour le remplacer par quoi ? Eh bien, je vous le donne en mille : on n'en sait rien ! Lorsqu'on a voté en Corse, il y avait un texte, que tous les électeurs trouvaient dans leur enveloppe, de matériel électoral, qui leur disait, s'ils votaient "oui", ce qu'on allait mettre à la place. Là, rien de tout cela. Est-ce que vous vous rendez compte ce que ça veut dire pour des îles, dans lesquelles évidemment, une grande partie de l'activité vient de cette sécurité qui est offerte par le fait que les règles et les lois qui s'y appliquent sont exactement les mêmes que celles qui s'appliquent au reste de la France ? Il y a donc un élément d'incertitude qui est très troublant. Il y a un deuxième élément qui lest très troublant : c'est que cela fait naître un désordre institutionnel dans lequel un esprit normal ne retrouve pas ses repères. Pourquoi ? Les départements français d'outre-mer étaient au nombre de quatre, comme vous le savez : la Réunion, la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe. Il se trouve que, la Réunion, elle n'est pas concernée par ce genre de changement parce qu'un élu réunionais a fait voter un amendement disant que la Réunion ne serait pas touchée par ce genre de chose. Deuxièmement, la Guyane : bien que les élus aient demandé à en bénéficier, on l'a écartée de ce genre d'évolution, soit parce que les élus importants de Guyane n'en voulaient pas, soit parce que les intérêts de la France en Guyane étaient si importants qu'on a décidé qu'on ne prendrait pas le risque, je pense naturellement à Kourou en particulier. Eh bien, l'idée qu'on applique cette réforme à certains et pas à d'autres, c'est une idée qui va faire naître un désordre incroyable puisque les règles ne seront pas les mêmes selon l'endroit de l'outre-mer où l'on se trouvera."
Donc, ce que vous dites, c'est que les Martiniquais et les Guadeloupéens ont intérêt à dire non ?
- "Je crois qu'un grand nombre d'entre eux sont décidés à se mobiliser contre tous les puissants de la classe politique locale coalisée entre eux, pour dire "non" et je pense qu'on peut avoir des surprises dans ce scrutin, en Guadeloupe ou en Martinique ou dans les deux."
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 3 décembre 2003)