Texte intégral
La France est aujourd'hui la première destination mondiale avec 77 millions de touristes. Nous avons de quoi être fiers de nos résultats, avec cette part de marché mondial de 11 %. Les secteurs dans lesquels on peut afficher ce type de résultats ne sont pas si nombreux. C'est un travail, naturellement, qui est à partager entre tous ceux qui s'occupent aussi bien d'hébergement, d'hôtellerie que de transports, évidemment, de voyages, d'accueil en général.
Je vois, pour participer à votre réflexion, trois enjeux principaux pour l'avenir. Tout d'abord, parce que c'est le principal intérêt des Français, l'enjeu de l'activité et de l'emploi. C'est un élément stratégique pour la France. L'industrie touristique concerne aujourd'hui deux millions d'emplois directs et indirects avec 200.000 entreprises. Cela pose la dimension de l'industrie touristique, avec cette variété de toutes petites entreprises et aussi de grandes entreprises internationales capables d'être reconnues, sur le marché mondial, parmi les meilleures. Après le ralentissement de 2002, nous voyons aujourd'hui la dynamique de l'emploi se développer au rythme moyen de 12.000 emplois par an et le tourisme est vraiment un secteur pour lequel nous n'avons pas le droit d'avoir une offre d'emploi qui ne soit pas satisfaite. L'offre d'emploi qui n'est pas satisfaite, c'est notre problème à tous ; on constate un certain nombre de dysfonctionnements entre demande et offre, mais c'est notre responsabilité, par la formation, par la qualité du travail, par la qualité de l'environnement, par tout ce qui fait aujourd'hui que le métier puisse répondre à une demande, de faire en sorte que les conditions soient réunies. C'est quand même désolant d'être dans un pays qui connaît le nombre de chômeurs que l'on sait et d'avoir des offres non satisfaites, y compris dans des métiers d'avenir. L'enjeu de l'activité est un des éléments très importants de l'enracinement de l'emploi parce que la très haute financiarisation à laquelle nous assistons avec la mondialisation conduit souvent à des déplacements d'emplois, à des délocalisations ; et tout ce qui est emploi enraciné est un emploi plus durable, accroché au territoire, accroché à la cohésion sociale et territoriale, et du point de vue de la qualité de l'emploi, ce sont des éléments très importants.
Deuxièmement, l'enjeu de l'aménagement du territoire. Quand on regarde les chiffres de l'Organisation mondiale du tourisme qui estime que le nombre de touristes pourrait plus que doubler d'ici à 2020, ça veut dire que 100 millions de touristes pourraient être amenés à visiter notre pays. Alors, il ne faudrait pas que ces 100 millions se concentrent selon la règle des 80/20, parce que s'ils vont sur 20 % des sites et qu'ils sont 100 millions, on va vite se trouver avec des problèmes de qualité, avec des problèmes de concentration. Nous avons un certain nombre d'efforts à faire pour qu'on puisse répartir et développer l'offre touristique dans l'ensemble des sites et des types d'attractivités. Nous tenons, avec Gilles de ROBIEN, prochainement, un Comité interministériel de l'aménagement du territoire où nous allons mettre les grandes infrastructures de transport à l'horizon 2025, l'ensemble des TGV, l'ensemble des canaux, tout ce qui permet en France de circuler et de faire que, quel soit le lieu où on se trouve, on se trouve à proximité d'une grande infrastructure. Mais il est évident que tout ceci doit se faire avec le souci de l'environnement. C'est évident aussi que la plaisance, c'est un secteur formidable - et je le dis pendant que se tient à Paris le Salon nautique - car le port est un élément important de la qualité environnementale. Là aussi, des travaux doivent être faits pour que les infrastructures soient compatibles avec l'environnement. C'est aussi valable pour les gîtes ruraux, d'une manière générale pour tout ce qui est l'hébergement. D'où la décision importante de valorisation au dernier stade du logement comme un élément de modernisation de cette capacité d'hébergement.
J'ajoute que, en terme d'aménagement du territoire, il est très important que nous puissions avoir l'accès au numérique, le téléphone mobile et tout ce qui est aujourd'hui le quotidien du touriste. Il est évident que, il y a dix ans, on pouvait très bien passer ses vacances sans avoir accès à la téléphonie mobile ; maintenant, quand on est dans un territoire, même sympathique et chaleureux, sans son mobile, on a le sentiment qu'on est dans un territoire attardé. Ce qui est naturellement révoltant pour tous les élus locaux qui sont dans cette situation et qui n'ont pas encore l'ADSL ou les réseaux nécessaires, cela fait partie du besoin nouveau du consommateur et sa demande est en évolution permanente.
On a la chance d'avoir toutes les formes de tourisme : le tourisme culturel, le tourisme maritime, le tourisme de montagne... Ceux qui veulent du vélo ont des descentes, ont des côtes, ils ont du plat, ils peuvent tout faire, tout ce qu'ils veulent, il y en a même qui peuvent trouver du vent, donc on a vraiment tout ce qu'il faut pour attirer. Notre problème est de bien disperser pour garder la qualité de la pratique touristique et d'éviter la concentration, qui n'est pas un signe de qualité. Aménagement du territoire, emploi, et troisième enjeu très important qui est l'enjeu de la compétitivité et de l'attractivité de la France. Il faut être conscient que nous avons là des exigences très importantes parce que personne ne nous attend ; l'Amérique latine se développe, les Pays baltes, l'Asie centrale évidemment, la Chine aussi. Nous avons des concurrences très importantes, les consommateurs sont de plus en plus zappeurs, et avec Internet, avec l'ensemble des sites, avec les grands réseaux internationaux, ils n'hésitent pas à élargir leurs offres, et pour peu qu'ils trouvent les transporteurs qui sont capables de satisfaire leurs demandes, on voit bien que notre capacité à tenir notre place parmi les meilleurs est toujours remise en cause.
C'est notre ambition. Cela veut dire évidemment qu'il nous faut être compétitifs, attractifs, s'occuper de l'image de la France. Et puis évidemment, que l'on soit aussi attentif à tous les efforts que font nos concurrents, et je pense naturellement à des concurrents voisins. Parce qu'on a des chiffres qui sont souvent assez flatteurs, mais quand on se compare, il faut être plus attentif, et quand on compare avec les efforts que font aujourd'hui l'Italie et l'Espagne, par exemple, en matière de qualité, il faut se dire que nous ne sommes pas encore suffisamment mobilisés sur ces sujets si nous voulons être à un niveau de qualité qui soit un niveau compétitif.
D'abord, renforcer la promotion, l'attractivité de la France et de la destination France. Le GIE Maison de la France est au cur de cette dynamique. Il faut là, utiliser tous nos moyens pour faire des efforts de vente ; il ne faut pas considérer que, avec hauteur et distance, la France se vendra toute seule. Non, la France a besoin de femmes et d'hommes qui vont la promouvoir à l'étranger, qui ont des activités commerciales, qui savent faire du marketing et qui se présentent avec une capacité entrepreneuriale pour proposer des produits à des clients. Il y a des mots qui font peur dans ce pays : il faut les employer si on veut véritablement relever les défis qui nous sont posés.
Le GIE Maison de la France est un outil de promotion original, il est efficace ; je crois qu'il est important qu'il associe bien les partenaires du tourisme, et donc qu'il assume cette charge de la cohérence qui est celle de l'ensemble des acteurs du tourisme, ce qui lui permet de fédérer des moyens financiers. On a au total une mobilisation internationale qui est très forte. Quand on pense à nos postes diplomatiques, au nombre de Français qui travaillent pour la France à l'étranger, quand on pense à nos investissements, il y a une force considérable de conviction. Encore faut-il qu'on ait une stratégie simple, lisible, opérationnelle, qu'elle mette en avant les produits sur lesquels nous sommes forts, les produits d'attraction qui ont un niveau de compétitivité international ; et puis ensuite tous les produits de diffusion à partir desquels on peut irriguer dans le pays. Il y a des produits qui sont très utiles à la fréquentation touristique dans notre pays, mais qui n'ont pas forcément à eux seuls l'attractivité internationale nécessaire. Mais mis en réseau avec d'autres produits qui, eux, ont l'attractivité internationale, ils peuvent profiter de cette dynamique et de cette compétition. Je crois vraiment à cette double fonction de l'attraction et de la diffusion, parce que les concurrences ne sont pas les mêmes. Une fois qu'un client est arrivé sur un territoire par un produit attractif internationalement, il a besoin d'activités complémentaires, et ces activités complémentaires peuvent très bien vivre en réseau à partir de grandes forces d'attraction.
On a un second objectif, c'est améliorer la qualité, évidemment, de notre offre touristique. Ne cédons pas au pessimisme, sur ce sujet comme sur d'autres. Nous avons des atouts. Il nous faut clarifier notre accueil, il nous faut peut-être un peu aussi clarifier nos labels parce qu'ils sont nombreux et ils sont multiples, avec des qualifications touristiques assez nombreuses, mais qui ne sont pas forcément lisibles et qui ne sont pas facilement identifiables. On y gagnerait en simplification, avec une identification claire, nette et précise. Que comprend le consommateur, le touriste ? Quand on donne un label, il ne faut pas se faire plaisir à soi ; le problème, ce n'est pas de donner le label, ce n'est même pas de le recevoir, c'est de faire en sorte que le troisième partenaire qu'est le touriste, lui, sache que cela veut dire quelque chose. Le label est un outil de communication, de certification, une reconnaissance, mais adressé au touriste. C'est le client qui, ainsi, peut se dire : " Si je vais là avec tel type de label, j'ai tel type de prestation ". Le consommateur, comme le citoyen, finalement, veut quand même une partie de certitude ; il aime bien l'aventure, mais il veut aussi de la certitude, il suffit de voir d'ailleurs pourquoi dans l'hôtellerie, les chaînes se sont développées avec cette rapidité : c'est que, quand on avait telle marque, on savait qu'on avait tel type de chambre, on savait où était le téléviseur, on savait où était le bonbon à la menthe et on savait exactement ce à quoi on avait droit. Ça fait partie des certitudes, et quand on voyage, quand on prend un produit, on veut savoir si le bonbon pour les enfants, il est gratuit ou pas gratuit. Ça fait partie des règles, ça fait partie des éléments de certitude, et quand on a la marque, on a le produit, et c'est pour ça qu'on est identifié. Il ne s'agit pas de mettre des marques partout, mais il s'agit d'avoir des signes de reconnaissance qui soient des signes clairs, dans un plan qualité qui puisse être compréhensible par l'ensemble des touristes et qui puisse ainsi aider tout le monde à progresser dans une échelle de valeurs qui est une échelle de qualité.
Il faut enfin avoir des outils d'évaluation rapides pendant les saisons, pour qu'on puisse corriger, pour qu'on puisse mesurer. Il n'y a pas de progrès sans évaluation et il ne faut pas avoir peur de l'évaluation. Cela fait partie de la transparence qui est dans les états d'esprit aujourd'hui ; et je pense qu'il y a suffisamment, maintenant, dans toutes les régions de France, de militants de la qualité pour que l'idée de qualité soit supportée. Il y aura toujours des réserves mais, aujourd'hui, je crois que la majorité des acteurs du tourisme sont dans le camp de la qualité, et tout le monde a intérêt à ce que la qualité soit partagée par tous.
Troisième objectif, après l'emploi et la qualité, je voudrais parler de la création d'entreprises et de l'activité touristique entrepreneuriale. Je ne veux pas entrer dans le débat que vous aviez eu tout à l'heure sur les 35 heures ; visiblement, il y en a à qui ça coûte et d'autres à qui ça profite, c'est tout le problème d'ailleurs de ce sujet. Ce qui est, je crois, très important, c'est de faire en sorte qu'on ait des assouplissements pour adapter l'outil touristique à ces circonstances, et c'est vrai que la consommation touristique, c'est aussi une consommation de temps. Il y a beaucoup de conditions qui font que le temps fait partie de l'offre, et donc c'est un élément qu'il faut pouvoir intégrer. Je crois qu'il faut aider aussi les entreprises touristiques à avoir des comptes d'exploitation qui soient des comptes d'exploitation satisfaisants. Alors, je sais bien que, si je vais plus loin dans mon propos, il faut d'abord parler de la TVA dans la restauration, car c'est un des éléments importants, évidemment, du sujet, même si le fond de l'affaire, c'est d'abord le compte d'exploitation et qu'il n'est pas normal que, quand on a une activité qui tourne à plein régime, quand on a vraiment une activité de qualité, et quand on a fait son travail de A jusqu'à Z selon des normes de qualité avec un haut niveau de travail et de mobilisation, on ait un compte d'exploitation en déficit ou très proche de l'équilibre. Ça, c'est un problème ; c'est parce que, pour faire de la qualité, il faut du service ; pour faire du service, il faut des charges, et quand on a trop de charges, il est évident que le compte d'exploitation lui-même est trop fragilisé. Donc c'est pour ça que nous sommes engagés dans une politique de réduction du taux de TVA pour la restauration. C'est une politique sur laquelle nous sommes vraiment déterminés, et je vous le dis avec force ; j'étais encore, tout à l'heure, dans une réunion européenne sur ce sujet. Nous sommes très mobilisés puisqu'on a gagné plusieurs étapes. La Commission a donné un avis favorable, la présidence italienne également. Maintenant, nous sommes en train de discuter avec l'ensemble des partenaires, on a progressé sur le sujet. Je pense que nous pourrons avoir des résultats. Et j'ai bien noté les engagements de la profession pour que ce bénéfice aille de manière partagée aux clients, aux salariés et à l'entreprise, de manière à ce qu'il y ait là un équilibre juste de cette possibilité d'attractivité par le taux réduit de TVA.
Je voudrais également dire que nous avons, là, développé des initiatives avec Renaud DUTREIL pour les entreprises touristiques. Je compte beaucoup, dans les territoires, et notamment dans les territoires à vocation touristique, sur les fonds d'investissement de proximité ; il y a là des possibilités importantes qui sont des vrais avantages fiscaux pour que l'épargne territoriale, pour que l'argent du territoire s'investisse dans des entreprises qui sont des entreprises qu'on connaît, avec des acteurs qui sont reconnus, qui sont identifiés. Quand on regarde la création d'entreprise, on voit très bien qu'elle se fait en général avec de l'argent de la proximité, la famille, l'environnement... Aujourd'hui, dans les régions, il doit y avoir des fonds de l'investissement de proximité dans toutes les régions ; c'est possible, il y a des avantages fiscaux très importants, et ça doit être d'autant plus facile de le faire qu'on le fait avec le dispositif de tourisme, avec toutes les idées que l'on peut ajouter à cela, notamment avec les produits de BDPME ou éventuellement de garantie pour les nouvelles entreprises qui ont besoin de garanties, avec la SOFARIS notamment. Voilà quelques priorités telles que nous les développons. Je voudrais dire un mot sur le jour férié, parce que c'est un sujet de préoccupation. Nous l'intégrerons dans la négociation avec la convention collective ; je comprends bien qu'il y a là un point spécifique, et si nous ne l'avons pas mis en 2004, c'est pour qu'on ait le temps d'étudier les conséquences sur chacune des professions pour essayer de trouver des formes intelligentes de contribution nationale. Et nous savons bien que, dans l'hôtellerie, quand on travaille 365 jours sur 365, il n'y a pas création de valeur supplémentaire. Donc c'est un sujet sur lequel la discussion est ouverte. Mais je tiens quand même à cette idée parce qu'il faut bien se dire que si nous voulons un niveau social important dans notre pays - il nous faut ce niveau social, et notamment pour la pratique touristique - on ne développera le niveau social que si nous sommes capables de faire un certain nombre d'efforts pour défendre ce niveau social, et faire des efforts, cela veut dire créer un certain nombre de richesses, créer un certain nombre d'activités, et avec un jour supplémentaire de travail, on crée de la richesse. Le salarié donne son temps, l'entreprise donnera 0,3 % de sa contribution, et ainsi on aura le moyen de financer à la fois la dépendance et aussi les handicapés qui sont aussi des gens qui auront accès, dans l'avenir, de plus en plus, au tourisme et auxquels il faut pouvoir s'adresser. Et je crois que la profession du tourisme n'a pas d'égoïsme en soi ; elle a là à défendre une position spécifique, c'est que un jour travaillé, quand on travaille déjà à 100 %, ça n'a pas de sens, et c'est pour ça qu'il faut que nous regardions ensemble cet aspect des choses. Mais je ne voulais pas éluder cette question parce qu'elle me paraît très importante pour l'équilibre social, et c'est un peu la différence entre la solidarité qui est une notion souvent administrative, une notion qui consiste à " Je donne, puis j'oublie ", " C'est les autres qui le font ", à la vraie fraternité, au vrai engagement, c'est quelque chose de supplémentaire et ça porte sur les épaules de chaque Française, de chaque Français, à s'engager pour lutter contre la dépendance.
J'ai bien entendu ce que vous disiez, les uns et les autres, sur le développement touristique, et notamment sur les efforts qui sont à faire notamment en matière de transport. Le ministre est ici, il l'a également entendu. Je voudrais vous dire que nous devons être très attentifs à tout ce qui concerne vraiment notre pays dans sa protection, dans l'environnement. Je crois qu'il nous faut vraiment être très mobilisés. Aujourd'hui, nous vivons un certain nombre de désastres : je pense aux inondations et je pense à tous ceux qui en souffrent. Il faut qu'on veille à protéger notre pays et à le préserver pour qu'il garde tout son attrait, toute sa capacité d'accueil, et là, nous avons beaucoup de travail à faire pour qu'on soit attentif vis-à-vis de tous les professionnels et de toutes les populations, mais notamment de tous les professionnels qui sont victimes de ces catastrophes et qui voient leur outil de travail détruit, abîmé, et souvent dévalorisé ; et je peux vous dire qu'on va mettre les moyens nécessaires pour qu'on puisse garder notre capacité d'attractivité et s'occuper du moral et de la perspective des professionnels qui sont atteints dans ces circonstances.
Enfin, et je termine par là, je crois que, au niveau mondial, il nous faut bien définir notre message, et je pense que la France, aujourd'hui, sur le plan mondial, est entendue ; elle est entendue par un certain nombre de messages qui sont ceux que le président de la République a développés pour la paix à l'ONU, pour le développement avec son discours de Johannesburg par exemple, pour une OMC plus juste, pour un certain nombre de valeurs, pour le protocole de Kyoto et le développement durable, je crois que nous devons nous inscrire dans ces sujets. Et c'est pour ça que je pense que la conception que nous avons du tourisme à la française, il ne faut pas avoir peur de marquer quelques différences. Nous n'avons pas une vocation à, simplement, être des chasseurs de devises. Pour nous, le tourisme, ce n'est pas une chasse à la devise ; pour nous, le tourisme, c'est un partage, le partage d'un art de vivre, le partage d'une qualité, le partage d'un territoire, le partage d'une histoire, le partage d'initiatives culturelles, naturelles, partager un très beau pays. Et je crois que c'est ça, un peu, cette valeur humaniste d'un tourisme qui va au-delà de la devise, au-delà du matérialisme ; et la France, quand elle propose de venir à sa rencontre, elle ne propose pas de venir simplement échanger des billets, mais elle propose véritablement de partager la France, et c'est, au fond, ça la véritable vocation du tourisme. Je vous remercie. "
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 décembre 2003)
Je vois, pour participer à votre réflexion, trois enjeux principaux pour l'avenir. Tout d'abord, parce que c'est le principal intérêt des Français, l'enjeu de l'activité et de l'emploi. C'est un élément stratégique pour la France. L'industrie touristique concerne aujourd'hui deux millions d'emplois directs et indirects avec 200.000 entreprises. Cela pose la dimension de l'industrie touristique, avec cette variété de toutes petites entreprises et aussi de grandes entreprises internationales capables d'être reconnues, sur le marché mondial, parmi les meilleures. Après le ralentissement de 2002, nous voyons aujourd'hui la dynamique de l'emploi se développer au rythme moyen de 12.000 emplois par an et le tourisme est vraiment un secteur pour lequel nous n'avons pas le droit d'avoir une offre d'emploi qui ne soit pas satisfaite. L'offre d'emploi qui n'est pas satisfaite, c'est notre problème à tous ; on constate un certain nombre de dysfonctionnements entre demande et offre, mais c'est notre responsabilité, par la formation, par la qualité du travail, par la qualité de l'environnement, par tout ce qui fait aujourd'hui que le métier puisse répondre à une demande, de faire en sorte que les conditions soient réunies. C'est quand même désolant d'être dans un pays qui connaît le nombre de chômeurs que l'on sait et d'avoir des offres non satisfaites, y compris dans des métiers d'avenir. L'enjeu de l'activité est un des éléments très importants de l'enracinement de l'emploi parce que la très haute financiarisation à laquelle nous assistons avec la mondialisation conduit souvent à des déplacements d'emplois, à des délocalisations ; et tout ce qui est emploi enraciné est un emploi plus durable, accroché au territoire, accroché à la cohésion sociale et territoriale, et du point de vue de la qualité de l'emploi, ce sont des éléments très importants.
Deuxièmement, l'enjeu de l'aménagement du territoire. Quand on regarde les chiffres de l'Organisation mondiale du tourisme qui estime que le nombre de touristes pourrait plus que doubler d'ici à 2020, ça veut dire que 100 millions de touristes pourraient être amenés à visiter notre pays. Alors, il ne faudrait pas que ces 100 millions se concentrent selon la règle des 80/20, parce que s'ils vont sur 20 % des sites et qu'ils sont 100 millions, on va vite se trouver avec des problèmes de qualité, avec des problèmes de concentration. Nous avons un certain nombre d'efforts à faire pour qu'on puisse répartir et développer l'offre touristique dans l'ensemble des sites et des types d'attractivités. Nous tenons, avec Gilles de ROBIEN, prochainement, un Comité interministériel de l'aménagement du territoire où nous allons mettre les grandes infrastructures de transport à l'horizon 2025, l'ensemble des TGV, l'ensemble des canaux, tout ce qui permet en France de circuler et de faire que, quel soit le lieu où on se trouve, on se trouve à proximité d'une grande infrastructure. Mais il est évident que tout ceci doit se faire avec le souci de l'environnement. C'est évident aussi que la plaisance, c'est un secteur formidable - et je le dis pendant que se tient à Paris le Salon nautique - car le port est un élément important de la qualité environnementale. Là aussi, des travaux doivent être faits pour que les infrastructures soient compatibles avec l'environnement. C'est aussi valable pour les gîtes ruraux, d'une manière générale pour tout ce qui est l'hébergement. D'où la décision importante de valorisation au dernier stade du logement comme un élément de modernisation de cette capacité d'hébergement.
J'ajoute que, en terme d'aménagement du territoire, il est très important que nous puissions avoir l'accès au numérique, le téléphone mobile et tout ce qui est aujourd'hui le quotidien du touriste. Il est évident que, il y a dix ans, on pouvait très bien passer ses vacances sans avoir accès à la téléphonie mobile ; maintenant, quand on est dans un territoire, même sympathique et chaleureux, sans son mobile, on a le sentiment qu'on est dans un territoire attardé. Ce qui est naturellement révoltant pour tous les élus locaux qui sont dans cette situation et qui n'ont pas encore l'ADSL ou les réseaux nécessaires, cela fait partie du besoin nouveau du consommateur et sa demande est en évolution permanente.
On a la chance d'avoir toutes les formes de tourisme : le tourisme culturel, le tourisme maritime, le tourisme de montagne... Ceux qui veulent du vélo ont des descentes, ont des côtes, ils ont du plat, ils peuvent tout faire, tout ce qu'ils veulent, il y en a même qui peuvent trouver du vent, donc on a vraiment tout ce qu'il faut pour attirer. Notre problème est de bien disperser pour garder la qualité de la pratique touristique et d'éviter la concentration, qui n'est pas un signe de qualité. Aménagement du territoire, emploi, et troisième enjeu très important qui est l'enjeu de la compétitivité et de l'attractivité de la France. Il faut être conscient que nous avons là des exigences très importantes parce que personne ne nous attend ; l'Amérique latine se développe, les Pays baltes, l'Asie centrale évidemment, la Chine aussi. Nous avons des concurrences très importantes, les consommateurs sont de plus en plus zappeurs, et avec Internet, avec l'ensemble des sites, avec les grands réseaux internationaux, ils n'hésitent pas à élargir leurs offres, et pour peu qu'ils trouvent les transporteurs qui sont capables de satisfaire leurs demandes, on voit bien que notre capacité à tenir notre place parmi les meilleurs est toujours remise en cause.
C'est notre ambition. Cela veut dire évidemment qu'il nous faut être compétitifs, attractifs, s'occuper de l'image de la France. Et puis évidemment, que l'on soit aussi attentif à tous les efforts que font nos concurrents, et je pense naturellement à des concurrents voisins. Parce qu'on a des chiffres qui sont souvent assez flatteurs, mais quand on se compare, il faut être plus attentif, et quand on compare avec les efforts que font aujourd'hui l'Italie et l'Espagne, par exemple, en matière de qualité, il faut se dire que nous ne sommes pas encore suffisamment mobilisés sur ces sujets si nous voulons être à un niveau de qualité qui soit un niveau compétitif.
D'abord, renforcer la promotion, l'attractivité de la France et de la destination France. Le GIE Maison de la France est au cur de cette dynamique. Il faut là, utiliser tous nos moyens pour faire des efforts de vente ; il ne faut pas considérer que, avec hauteur et distance, la France se vendra toute seule. Non, la France a besoin de femmes et d'hommes qui vont la promouvoir à l'étranger, qui ont des activités commerciales, qui savent faire du marketing et qui se présentent avec une capacité entrepreneuriale pour proposer des produits à des clients. Il y a des mots qui font peur dans ce pays : il faut les employer si on veut véritablement relever les défis qui nous sont posés.
Le GIE Maison de la France est un outil de promotion original, il est efficace ; je crois qu'il est important qu'il associe bien les partenaires du tourisme, et donc qu'il assume cette charge de la cohérence qui est celle de l'ensemble des acteurs du tourisme, ce qui lui permet de fédérer des moyens financiers. On a au total une mobilisation internationale qui est très forte. Quand on pense à nos postes diplomatiques, au nombre de Français qui travaillent pour la France à l'étranger, quand on pense à nos investissements, il y a une force considérable de conviction. Encore faut-il qu'on ait une stratégie simple, lisible, opérationnelle, qu'elle mette en avant les produits sur lesquels nous sommes forts, les produits d'attraction qui ont un niveau de compétitivité international ; et puis ensuite tous les produits de diffusion à partir desquels on peut irriguer dans le pays. Il y a des produits qui sont très utiles à la fréquentation touristique dans notre pays, mais qui n'ont pas forcément à eux seuls l'attractivité internationale nécessaire. Mais mis en réseau avec d'autres produits qui, eux, ont l'attractivité internationale, ils peuvent profiter de cette dynamique et de cette compétition. Je crois vraiment à cette double fonction de l'attraction et de la diffusion, parce que les concurrences ne sont pas les mêmes. Une fois qu'un client est arrivé sur un territoire par un produit attractif internationalement, il a besoin d'activités complémentaires, et ces activités complémentaires peuvent très bien vivre en réseau à partir de grandes forces d'attraction.
On a un second objectif, c'est améliorer la qualité, évidemment, de notre offre touristique. Ne cédons pas au pessimisme, sur ce sujet comme sur d'autres. Nous avons des atouts. Il nous faut clarifier notre accueil, il nous faut peut-être un peu aussi clarifier nos labels parce qu'ils sont nombreux et ils sont multiples, avec des qualifications touristiques assez nombreuses, mais qui ne sont pas forcément lisibles et qui ne sont pas facilement identifiables. On y gagnerait en simplification, avec une identification claire, nette et précise. Que comprend le consommateur, le touriste ? Quand on donne un label, il ne faut pas se faire plaisir à soi ; le problème, ce n'est pas de donner le label, ce n'est même pas de le recevoir, c'est de faire en sorte que le troisième partenaire qu'est le touriste, lui, sache que cela veut dire quelque chose. Le label est un outil de communication, de certification, une reconnaissance, mais adressé au touriste. C'est le client qui, ainsi, peut se dire : " Si je vais là avec tel type de label, j'ai tel type de prestation ". Le consommateur, comme le citoyen, finalement, veut quand même une partie de certitude ; il aime bien l'aventure, mais il veut aussi de la certitude, il suffit de voir d'ailleurs pourquoi dans l'hôtellerie, les chaînes se sont développées avec cette rapidité : c'est que, quand on avait telle marque, on savait qu'on avait tel type de chambre, on savait où était le téléviseur, on savait où était le bonbon à la menthe et on savait exactement ce à quoi on avait droit. Ça fait partie des certitudes, et quand on voyage, quand on prend un produit, on veut savoir si le bonbon pour les enfants, il est gratuit ou pas gratuit. Ça fait partie des règles, ça fait partie des éléments de certitude, et quand on a la marque, on a le produit, et c'est pour ça qu'on est identifié. Il ne s'agit pas de mettre des marques partout, mais il s'agit d'avoir des signes de reconnaissance qui soient des signes clairs, dans un plan qualité qui puisse être compréhensible par l'ensemble des touristes et qui puisse ainsi aider tout le monde à progresser dans une échelle de valeurs qui est une échelle de qualité.
Il faut enfin avoir des outils d'évaluation rapides pendant les saisons, pour qu'on puisse corriger, pour qu'on puisse mesurer. Il n'y a pas de progrès sans évaluation et il ne faut pas avoir peur de l'évaluation. Cela fait partie de la transparence qui est dans les états d'esprit aujourd'hui ; et je pense qu'il y a suffisamment, maintenant, dans toutes les régions de France, de militants de la qualité pour que l'idée de qualité soit supportée. Il y aura toujours des réserves mais, aujourd'hui, je crois que la majorité des acteurs du tourisme sont dans le camp de la qualité, et tout le monde a intérêt à ce que la qualité soit partagée par tous.
Troisième objectif, après l'emploi et la qualité, je voudrais parler de la création d'entreprises et de l'activité touristique entrepreneuriale. Je ne veux pas entrer dans le débat que vous aviez eu tout à l'heure sur les 35 heures ; visiblement, il y en a à qui ça coûte et d'autres à qui ça profite, c'est tout le problème d'ailleurs de ce sujet. Ce qui est, je crois, très important, c'est de faire en sorte qu'on ait des assouplissements pour adapter l'outil touristique à ces circonstances, et c'est vrai que la consommation touristique, c'est aussi une consommation de temps. Il y a beaucoup de conditions qui font que le temps fait partie de l'offre, et donc c'est un élément qu'il faut pouvoir intégrer. Je crois qu'il faut aider aussi les entreprises touristiques à avoir des comptes d'exploitation qui soient des comptes d'exploitation satisfaisants. Alors, je sais bien que, si je vais plus loin dans mon propos, il faut d'abord parler de la TVA dans la restauration, car c'est un des éléments importants, évidemment, du sujet, même si le fond de l'affaire, c'est d'abord le compte d'exploitation et qu'il n'est pas normal que, quand on a une activité qui tourne à plein régime, quand on a vraiment une activité de qualité, et quand on a fait son travail de A jusqu'à Z selon des normes de qualité avec un haut niveau de travail et de mobilisation, on ait un compte d'exploitation en déficit ou très proche de l'équilibre. Ça, c'est un problème ; c'est parce que, pour faire de la qualité, il faut du service ; pour faire du service, il faut des charges, et quand on a trop de charges, il est évident que le compte d'exploitation lui-même est trop fragilisé. Donc c'est pour ça que nous sommes engagés dans une politique de réduction du taux de TVA pour la restauration. C'est une politique sur laquelle nous sommes vraiment déterminés, et je vous le dis avec force ; j'étais encore, tout à l'heure, dans une réunion européenne sur ce sujet. Nous sommes très mobilisés puisqu'on a gagné plusieurs étapes. La Commission a donné un avis favorable, la présidence italienne également. Maintenant, nous sommes en train de discuter avec l'ensemble des partenaires, on a progressé sur le sujet. Je pense que nous pourrons avoir des résultats. Et j'ai bien noté les engagements de la profession pour que ce bénéfice aille de manière partagée aux clients, aux salariés et à l'entreprise, de manière à ce qu'il y ait là un équilibre juste de cette possibilité d'attractivité par le taux réduit de TVA.
Je voudrais également dire que nous avons, là, développé des initiatives avec Renaud DUTREIL pour les entreprises touristiques. Je compte beaucoup, dans les territoires, et notamment dans les territoires à vocation touristique, sur les fonds d'investissement de proximité ; il y a là des possibilités importantes qui sont des vrais avantages fiscaux pour que l'épargne territoriale, pour que l'argent du territoire s'investisse dans des entreprises qui sont des entreprises qu'on connaît, avec des acteurs qui sont reconnus, qui sont identifiés. Quand on regarde la création d'entreprise, on voit très bien qu'elle se fait en général avec de l'argent de la proximité, la famille, l'environnement... Aujourd'hui, dans les régions, il doit y avoir des fonds de l'investissement de proximité dans toutes les régions ; c'est possible, il y a des avantages fiscaux très importants, et ça doit être d'autant plus facile de le faire qu'on le fait avec le dispositif de tourisme, avec toutes les idées que l'on peut ajouter à cela, notamment avec les produits de BDPME ou éventuellement de garantie pour les nouvelles entreprises qui ont besoin de garanties, avec la SOFARIS notamment. Voilà quelques priorités telles que nous les développons. Je voudrais dire un mot sur le jour férié, parce que c'est un sujet de préoccupation. Nous l'intégrerons dans la négociation avec la convention collective ; je comprends bien qu'il y a là un point spécifique, et si nous ne l'avons pas mis en 2004, c'est pour qu'on ait le temps d'étudier les conséquences sur chacune des professions pour essayer de trouver des formes intelligentes de contribution nationale. Et nous savons bien que, dans l'hôtellerie, quand on travaille 365 jours sur 365, il n'y a pas création de valeur supplémentaire. Donc c'est un sujet sur lequel la discussion est ouverte. Mais je tiens quand même à cette idée parce qu'il faut bien se dire que si nous voulons un niveau social important dans notre pays - il nous faut ce niveau social, et notamment pour la pratique touristique - on ne développera le niveau social que si nous sommes capables de faire un certain nombre d'efforts pour défendre ce niveau social, et faire des efforts, cela veut dire créer un certain nombre de richesses, créer un certain nombre d'activités, et avec un jour supplémentaire de travail, on crée de la richesse. Le salarié donne son temps, l'entreprise donnera 0,3 % de sa contribution, et ainsi on aura le moyen de financer à la fois la dépendance et aussi les handicapés qui sont aussi des gens qui auront accès, dans l'avenir, de plus en plus, au tourisme et auxquels il faut pouvoir s'adresser. Et je crois que la profession du tourisme n'a pas d'égoïsme en soi ; elle a là à défendre une position spécifique, c'est que un jour travaillé, quand on travaille déjà à 100 %, ça n'a pas de sens, et c'est pour ça qu'il faut que nous regardions ensemble cet aspect des choses. Mais je ne voulais pas éluder cette question parce qu'elle me paraît très importante pour l'équilibre social, et c'est un peu la différence entre la solidarité qui est une notion souvent administrative, une notion qui consiste à " Je donne, puis j'oublie ", " C'est les autres qui le font ", à la vraie fraternité, au vrai engagement, c'est quelque chose de supplémentaire et ça porte sur les épaules de chaque Française, de chaque Français, à s'engager pour lutter contre la dépendance.
J'ai bien entendu ce que vous disiez, les uns et les autres, sur le développement touristique, et notamment sur les efforts qui sont à faire notamment en matière de transport. Le ministre est ici, il l'a également entendu. Je voudrais vous dire que nous devons être très attentifs à tout ce qui concerne vraiment notre pays dans sa protection, dans l'environnement. Je crois qu'il nous faut vraiment être très mobilisés. Aujourd'hui, nous vivons un certain nombre de désastres : je pense aux inondations et je pense à tous ceux qui en souffrent. Il faut qu'on veille à protéger notre pays et à le préserver pour qu'il garde tout son attrait, toute sa capacité d'accueil, et là, nous avons beaucoup de travail à faire pour qu'on soit attentif vis-à-vis de tous les professionnels et de toutes les populations, mais notamment de tous les professionnels qui sont victimes de ces catastrophes et qui voient leur outil de travail détruit, abîmé, et souvent dévalorisé ; et je peux vous dire qu'on va mettre les moyens nécessaires pour qu'on puisse garder notre capacité d'attractivité et s'occuper du moral et de la perspective des professionnels qui sont atteints dans ces circonstances.
Enfin, et je termine par là, je crois que, au niveau mondial, il nous faut bien définir notre message, et je pense que la France, aujourd'hui, sur le plan mondial, est entendue ; elle est entendue par un certain nombre de messages qui sont ceux que le président de la République a développés pour la paix à l'ONU, pour le développement avec son discours de Johannesburg par exemple, pour une OMC plus juste, pour un certain nombre de valeurs, pour le protocole de Kyoto et le développement durable, je crois que nous devons nous inscrire dans ces sujets. Et c'est pour ça que je pense que la conception que nous avons du tourisme à la française, il ne faut pas avoir peur de marquer quelques différences. Nous n'avons pas une vocation à, simplement, être des chasseurs de devises. Pour nous, le tourisme, ce n'est pas une chasse à la devise ; pour nous, le tourisme, c'est un partage, le partage d'un art de vivre, le partage d'une qualité, le partage d'un territoire, le partage d'une histoire, le partage d'initiatives culturelles, naturelles, partager un très beau pays. Et je crois que c'est ça, un peu, cette valeur humaniste d'un tourisme qui va au-delà de la devise, au-delà du matérialisme ; et la France, quand elle propose de venir à sa rencontre, elle ne propose pas de venir simplement échanger des billets, mais elle propose véritablement de partager la France, et c'est, au fond, ça la véritable vocation du tourisme. Je vous remercie. "
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 12 décembre 2003)