Texte intégral
Qui doute encore des mérites d'Internet ? En quelques clics nous pouvons aujourd'hui communiquer dans le monde entier, et accéder à des milliards d'informations. Pour les entreprises, les étudiants, les chercheurs ou les artistes, c'est un instrument irremplaçable d'échanges et d'accès à la connaissance.
Pourtant l'accès à Internet n'est pas égal pour tous. Pour les pays pauvres, en particulier en Afrique, Internet est un luxe inaccessible. Le fossé tend même à se creuser : les pays du Nord qui n'abritent que 17 % de la population mondiale totalisent à eux seuls 88 % des internautes. Les Africains, quant à eux, réunissent 13 % des habitants de la planète mais ils représentent à peine 1% des personnes connectées sur la toile ! Il est urgent d'inverser cette tendance avant que ce retard ne devienne insurmontable.
Pour les pays en développement, le Sommet de l'Information de Genève qui se déroule actuellement et où je me trouve doit également répondre à plusieurs défis : comment assurer leur présence sur la Toile et les aider à y accéder ? Comment permettre aux cultures et aux langues du monde d'y trouver leur place ? Comment mettre Internet au service de la démocratie, de la solidarité et du développement ?
La Société de l'Information doit être un véritable outil de développement.
La France, avec ses partenaires européens et francophones, entend faire prévaloir ses vues. Nous voulons d'abord faire inscrire dans la Déclaration de principes du Sommet une exigence de solidarité : la Société de l'Information doit couvrir l'ensemble du monde, pays pauvres comme pays riches. Faute de quoi leurs chances de développement seront fortement menacées.
Pour résorber ce déséquilibre nous proposons des solutions. Il s'agit en particulier d'instaurer les règles de fonctionnement et de gestion du réseau en mesure de garantir la sécurité des échanges et des transactions. Des améliorations concrètes doivent aussi être mises en oeuvre, c'est ce que nous faisons en France par exemple avec le projet ADEN, inauguré hier par le Premier Ministre et dont l'objectif est de désenclaver les régions privées d'accès grâce à des liaisons par satellites. D'autres projets importants ont déjà abouti, comme le montre l'exemple du campus numérique francophone de Dakar. Ce vaste espace, inauguré il y a trois ans, met à la disposition du public une multitude de moyens - ordinateurs, auditoriums, banques de données, logiciels... - pour se former à l'usage des nouvelles technologies, créer des sites, organiser des visio-conférences, lancer des projets...
La France souhaite aider les pays de l'Afrique sub-saharienne à se doter d'un réseau de points d'accès à l'Internet. Il est également essentiel de développer les échanges de savoirs entre universités africaines et européennes, ce à quoi nous travaillons.
Mais la " fracture numérique " n'est pas seulement d'ordre économique ou technique : les langues et les cultures sont loin, elles aussi, de faire jeu égal sur la toile.
Le constat est aujourd'hui préoccupant : sur les 550 millions d'internautes recensés à travers le monde, seuls 22 millions communiquent en français, soit 4 % à peine. L'anglais à lui seul représente plus de 40 % des échanges tandis que notre langue arrive en 7ème position, loin derrière le chinois, le japonais, l'espagnol, l'allemand et le coréen. Les francophones sont pourtant nombreux : 170 millions de personnes à travers le monde parlent régulièrement le français sans compter les nombreux francophones occasionnels.
Il est donc essentiel de promouvoir la place du français dans la Société de l'Information. A défaut, la diversité des cultures ne sera qu'un voeu pieu. C'est pourquoi nous entendons faire admettre le principe du plurilinguisme dans chacune des composantes du réseau Internet : création des sites, gestion des noms de domaines, définition des normes techniques internationales, hébergement des contenus.
Le réseau Internet est une formidable chance pour le développement des pays pauvres mais aussi un instrument unique pour faire vivre toutes les cultures et les langues du monde. Mais pour cela, la société de l'information doit être ouverte à tous.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 décembre 2003)
Pourtant l'accès à Internet n'est pas égal pour tous. Pour les pays pauvres, en particulier en Afrique, Internet est un luxe inaccessible. Le fossé tend même à se creuser : les pays du Nord qui n'abritent que 17 % de la population mondiale totalisent à eux seuls 88 % des internautes. Les Africains, quant à eux, réunissent 13 % des habitants de la planète mais ils représentent à peine 1% des personnes connectées sur la toile ! Il est urgent d'inverser cette tendance avant que ce retard ne devienne insurmontable.
Pour les pays en développement, le Sommet de l'Information de Genève qui se déroule actuellement et où je me trouve doit également répondre à plusieurs défis : comment assurer leur présence sur la Toile et les aider à y accéder ? Comment permettre aux cultures et aux langues du monde d'y trouver leur place ? Comment mettre Internet au service de la démocratie, de la solidarité et du développement ?
La Société de l'Information doit être un véritable outil de développement.
La France, avec ses partenaires européens et francophones, entend faire prévaloir ses vues. Nous voulons d'abord faire inscrire dans la Déclaration de principes du Sommet une exigence de solidarité : la Société de l'Information doit couvrir l'ensemble du monde, pays pauvres comme pays riches. Faute de quoi leurs chances de développement seront fortement menacées.
Pour résorber ce déséquilibre nous proposons des solutions. Il s'agit en particulier d'instaurer les règles de fonctionnement et de gestion du réseau en mesure de garantir la sécurité des échanges et des transactions. Des améliorations concrètes doivent aussi être mises en oeuvre, c'est ce que nous faisons en France par exemple avec le projet ADEN, inauguré hier par le Premier Ministre et dont l'objectif est de désenclaver les régions privées d'accès grâce à des liaisons par satellites. D'autres projets importants ont déjà abouti, comme le montre l'exemple du campus numérique francophone de Dakar. Ce vaste espace, inauguré il y a trois ans, met à la disposition du public une multitude de moyens - ordinateurs, auditoriums, banques de données, logiciels... - pour se former à l'usage des nouvelles technologies, créer des sites, organiser des visio-conférences, lancer des projets...
La France souhaite aider les pays de l'Afrique sub-saharienne à se doter d'un réseau de points d'accès à l'Internet. Il est également essentiel de développer les échanges de savoirs entre universités africaines et européennes, ce à quoi nous travaillons.
Mais la " fracture numérique " n'est pas seulement d'ordre économique ou technique : les langues et les cultures sont loin, elles aussi, de faire jeu égal sur la toile.
Le constat est aujourd'hui préoccupant : sur les 550 millions d'internautes recensés à travers le monde, seuls 22 millions communiquent en français, soit 4 % à peine. L'anglais à lui seul représente plus de 40 % des échanges tandis que notre langue arrive en 7ème position, loin derrière le chinois, le japonais, l'espagnol, l'allemand et le coréen. Les francophones sont pourtant nombreux : 170 millions de personnes à travers le monde parlent régulièrement le français sans compter les nombreux francophones occasionnels.
Il est donc essentiel de promouvoir la place du français dans la Société de l'Information. A défaut, la diversité des cultures ne sera qu'un voeu pieu. C'est pourquoi nous entendons faire admettre le principe du plurilinguisme dans chacune des composantes du réseau Internet : création des sites, gestion des noms de domaines, définition des normes techniques internationales, hébergement des contenus.
Le réseau Internet est une formidable chance pour le développement des pays pauvres mais aussi un instrument unique pour faire vivre toutes les cultures et les langues du monde. Mais pour cela, la société de l'information doit être ouverte à tous.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 décembre 2003)