Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
J'ai vraiment tenu à être présent aujourd'hui à ce XVe Congrès des Villes Cyclables, car à mes yeux c'est un thème écologique fort, un thème écologique marquant.
Le vélo, j'aime à le répéter et j'en suis le premier convaincu, c'est bon pour la santé, et c'est bon pour la planète, cela fait partie des transports propres.
Cela peut même faire partie, en période de loisirs, du tourisme durable : c'est une autre manière d'apprécier la ville, la campagne ou la mer.
Je suis donc heureux de pouvoir constater aujourd'hui, l'implication croissante, l'enthousiasme de toutes ces villes de France pour promouvoir le vélo, qui devient d'année en année un mode de transport plus populaire parmi nos concitoyens, même s'il ne détrône pas encore la voiture.
Cette journée est aussi une occasion privilégiée pour moi de vous rencontrer, d'échanger, de dialoguer, de réfléchir ensemble à la place du vélo dans nos villes et à son avenir, et je dirais même à notre vision des villes du futur.
Je le disais, l'intérêt écologique du vélo n'est plus à démontrer.
Déjà, en tant que maire de Bourges, j'ai souhaité que ma ville soit motrice sur ce sujet et j'ai créé des pistes cyclables, en site partagé dans la ville et surtout une grande " liaison verte " en site propre, qui a aujourd'hui un immense succès auprès des Béruyers. Je crois que c'est tout l'intérêt d'offrir une place en site propre au vélo, offrant aux cyclistes une plus grande sécurité, un plus grand plaisir. C'est un moyen de protéger le vélo par rapport aux autres modes de circulation.
J'ai continué, dans mon propre ministère, au ministère de l'écologie et du développement durable, à promouvoir cet usage et d'ailleurs beaucoup de mes collaborateurs viennent en vélo chaque matin. Cela contribue, au sein de ce ministère, à la convivialité de venir se retrouver tous les jours pour travailler. C'est une manière de se rendre le matin à son travail d'une façon qui soit à la fois écologique et sportive, qui contribue à l'épanouissement personnel.
J'ai donc tenu à mettre à la disposition de mes personnels de nombreux vélos supplémentaires en libre service, pour faire encore de nouveaux adeptes.
J'aimerais en venir, si vous me le permettez, à la place du vélo en France aujourd'hui. Même si nous sommes tous aujourd'hui convaincus par le vélo, malheureusement le bilan n'est pas toujours aussi rose qu'on le souhaiterait.
Même si de nombreux progrès ont été accomplis, même si le dynamisme des villes et des collectivités est indéniable, la France n'en est pas encore au stade de certains de ses voisins, comme les Pays-Bas, dans l'usage du vélo.
Le vélo n'a pas encore trouvé toute sa place dans la ville. Son existence, même si elle est devenue bien réelle, est encore constamment menacée par le tout-voiture. Un grand nombre de nos concitoyens n'ont pas encore franchi le pas.
Madame la députée Brigitte Le Brethon, députée du Calvados, a remis en janvier dernier au Premier ministre Jean-Pierre RAFFARIN un rapport sur la politique du vélo en France. Ce rapport fait l'état des lieux de l'utilisation du vélo par nos concitoyens. Il montre que 14% seulement des Français utilisent le vélo, que ce soit de manière régulière ou de manière épisodique. Le vélo arrive derrière la marche à pied et l'utilisation des transports en commun, et loin derrière l'utilisation quasi omniprésente de la voiture. Et pourtant, quand on les interroge sur les transports qui ont le plus d'avenir, 55 % des Français mettent le vélo en tête, loin devant la voiture.
Pourquoi ce décalage ? Il faut se poser la question clairement, et tenter d'y apporter des réponses.
D'abord, jetons un coup d'il sur la réglementation existante.
Le rapport sur la politique nationale du vélo remis par Mme Le Brethon au Premier ministre dresse un bilan de l'ensemble des actions engagées par le Gouvernement dans les années précédentes et de leur application.
Ce qui apparaît dans ce rapport, c'est que les outils réglementaires existent et sont aujourd'hui en place :
Parmi ces outils réglementaires, vous avez l'obligation, prévue par la loi sur l'air de 1996, de créer des pistes cyclables lors des nouveaux aménagements de voirie.
Vous avez également la mise en place des plans de déplacement urbains - les " PDU " -, qui est en cours au sein des collectivités et qui doit progresser.
Toutes ces réglementations contribuent à défendre la place du vélo face aux autres usages de la route. Mon but, c'est avant tout de faire respecter et d'appliquer le plus intelligemment possible ces réglementations qui existent.
Nous devons aussi mettre de la cohérence et insuffler du dynamisme. L'Etat a un rôle d'accompagnateur des politiques de transports des collectivités locales.
Je pense en particulier que nous avons beaucoup de progrès à faire en matière de certification, de normalisation, de labellisation des pistes cyclables et des espaces dédiés au vélo. C'est une piste de travail importante que j'ai demandé à mes services d'approfondir.
Enfin, l'action du Gouvernement dans le domaine des transports doit être globale. Le vélo doit être soutenu dans le cadre d'une politique globale et cohérente des transports propres.
Nous ne sommes pas des utopistes, vous et moi savons bien que le vélo ne remplacera jamais à 100 % la voiture, même avec tous nos efforts. C'est donc une complémentarité, un respect mutuel des différents modes de transport qu'il faut développer.
La politique du vélo est inscrite dans la politique pour des véhicules plus propres, émettant moins de gaz à effet de serre et moins de polluants de l'air, qui a été développée par le Gouvernement. Il me semble important d'en dire un mot, même si cela dépasse le cadre du vélo proprement dit.
Les biocarburants sont soutenus activement par le Gouvernement grâce au Plan Biocarburants. Nous allons multiplier les agréments de production par trois d'ici 2007. Un appel d'offres sera lancé avant la fin de l'année pour la création de quatre nouvelles usines performantes de biocarburants. La France va ainsi devenir leader européen dans ce domaine.
Nous devons aller, aussi, vers la généralisation des filtres à particules. Lors du dernier Conseil Environnement à Bruxelles, j'ai trouvé une convergence avec mes collègues ministres de l'environnement européens et nous avons demandé à la Commission européenne que la future norme Euro V qui s'appliquera aux véhicules à partir de 2010, soit suffisamment exigeante et impose le filtre à particules.
Enfin, la réponse au problème du climat et de la pollution passe par la recherche. 40 millions d'euros de crédits supplémentaires pour la recherche sur les transports propres et sur la pile à combustible ont donc été débloqués et seront mis en uvre dans le cadre du Plan Véhicule Propre.
A travers cette politique, au fond, quel est notre objectif ? Quelle est notre vision de la ville du futur ?
L'objectif qui doit nous animer, c'est que dans les prochaines années nous puissions tous profiter de villes avec moins de bruit, et moins de pollution.
Imaginons tous ensemble un instant ce que serait une ville sans bruit et sans pollution de l'air. Ce serait une véritable révolution dans notre manière de vivre et d'apprécier la ville.
Atteindre cet objectif, cela implique une action globale dans tous les modes de transports. Face à l'omniprésence de la voiture, le vélo doit être particulièrement soutenu, particulièrement protégé, particulièrement respecté.
La sensibilisation et la communication sur le vélo sont évidemment fondamentales pour réaliser cela. Faire connaître le vélo aux Français, faire comprendre les enjeux écologiques, c'est le but de la campagne de l'ADEME " Faisons-vite ça chauffe ! " que nous avons lancée. Des budgets importants ont été dédiés à cette campagne de sensibilisation, qui se prolongera dans les prochains mois et les prochaines années.
Je suis heureux de constater aujourd'hui que nous partageons, au-delà des clivages politiques, au fond un même objectif : un objectif écologique, un objectif pour la planète. C'est une nécessité, il y a urgence.
Je suis heureux de voir parmi toutes ces villes, ces collectivités ici présentes qui représentent la France, une vraie démarche positive et constructive, un vrai dynamisme pour donner de l'élan aux transports propres.
La France est un des pays du vélo. C'est un des moyens de locomotion et l'un des sports les plus populaires. La France doit adopter encore plus le vélo. Pour cela nous devons donner encore plus envie de vélo à nos concitoyens. Nous devons donner un nouvel élan. Cela nécessite que nous allions de l'avant, cela nécessite que nous travaillons ensemble. Quand on voit la place de la voiture dans nos villes, on peut se dire qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Je peux vous assurer que vous avez devant vous, en la personne du Ministre de l'écologie, d'abord un véritable amateur convaincu du vélo, ensuite un ministre qui souhaite accompagner les collectivités locales et travailler avec vous, et enfin un ministre dont l'un des tous premiers objectifs est de mettre la France sur la route des transports propres, qui sont une réponse au problème crucial du changement climatique.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 2 novembre 2004)
Monsieur le Maire,
Mesdames et Messieurs,
J'ai vraiment tenu à être présent aujourd'hui à ce XVe Congrès des Villes Cyclables, car à mes yeux c'est un thème écologique fort, un thème écologique marquant.
Le vélo, j'aime à le répéter et j'en suis le premier convaincu, c'est bon pour la santé, et c'est bon pour la planète, cela fait partie des transports propres.
Cela peut même faire partie, en période de loisirs, du tourisme durable : c'est une autre manière d'apprécier la ville, la campagne ou la mer.
Je suis donc heureux de pouvoir constater aujourd'hui, l'implication croissante, l'enthousiasme de toutes ces villes de France pour promouvoir le vélo, qui devient d'année en année un mode de transport plus populaire parmi nos concitoyens, même s'il ne détrône pas encore la voiture.
Cette journée est aussi une occasion privilégiée pour moi de vous rencontrer, d'échanger, de dialoguer, de réfléchir ensemble à la place du vélo dans nos villes et à son avenir, et je dirais même à notre vision des villes du futur.
Je le disais, l'intérêt écologique du vélo n'est plus à démontrer.
Déjà, en tant que maire de Bourges, j'ai souhaité que ma ville soit motrice sur ce sujet et j'ai créé des pistes cyclables, en site partagé dans la ville et surtout une grande " liaison verte " en site propre, qui a aujourd'hui un immense succès auprès des Béruyers. Je crois que c'est tout l'intérêt d'offrir une place en site propre au vélo, offrant aux cyclistes une plus grande sécurité, un plus grand plaisir. C'est un moyen de protéger le vélo par rapport aux autres modes de circulation.
J'ai continué, dans mon propre ministère, au ministère de l'écologie et du développement durable, à promouvoir cet usage et d'ailleurs beaucoup de mes collaborateurs viennent en vélo chaque matin. Cela contribue, au sein de ce ministère, à la convivialité de venir se retrouver tous les jours pour travailler. C'est une manière de se rendre le matin à son travail d'une façon qui soit à la fois écologique et sportive, qui contribue à l'épanouissement personnel.
J'ai donc tenu à mettre à la disposition de mes personnels de nombreux vélos supplémentaires en libre service, pour faire encore de nouveaux adeptes.
J'aimerais en venir, si vous me le permettez, à la place du vélo en France aujourd'hui. Même si nous sommes tous aujourd'hui convaincus par le vélo, malheureusement le bilan n'est pas toujours aussi rose qu'on le souhaiterait.
Même si de nombreux progrès ont été accomplis, même si le dynamisme des villes et des collectivités est indéniable, la France n'en est pas encore au stade de certains de ses voisins, comme les Pays-Bas, dans l'usage du vélo.
Le vélo n'a pas encore trouvé toute sa place dans la ville. Son existence, même si elle est devenue bien réelle, est encore constamment menacée par le tout-voiture. Un grand nombre de nos concitoyens n'ont pas encore franchi le pas.
Madame la députée Brigitte Le Brethon, députée du Calvados, a remis en janvier dernier au Premier ministre Jean-Pierre RAFFARIN un rapport sur la politique du vélo en France. Ce rapport fait l'état des lieux de l'utilisation du vélo par nos concitoyens. Il montre que 14% seulement des Français utilisent le vélo, que ce soit de manière régulière ou de manière épisodique. Le vélo arrive derrière la marche à pied et l'utilisation des transports en commun, et loin derrière l'utilisation quasi omniprésente de la voiture. Et pourtant, quand on les interroge sur les transports qui ont le plus d'avenir, 55 % des Français mettent le vélo en tête, loin devant la voiture.
Pourquoi ce décalage ? Il faut se poser la question clairement, et tenter d'y apporter des réponses.
D'abord, jetons un coup d'il sur la réglementation existante.
Le rapport sur la politique nationale du vélo remis par Mme Le Brethon au Premier ministre dresse un bilan de l'ensemble des actions engagées par le Gouvernement dans les années précédentes et de leur application.
Ce qui apparaît dans ce rapport, c'est que les outils réglementaires existent et sont aujourd'hui en place :
Parmi ces outils réglementaires, vous avez l'obligation, prévue par la loi sur l'air de 1996, de créer des pistes cyclables lors des nouveaux aménagements de voirie.
Vous avez également la mise en place des plans de déplacement urbains - les " PDU " -, qui est en cours au sein des collectivités et qui doit progresser.
Toutes ces réglementations contribuent à défendre la place du vélo face aux autres usages de la route. Mon but, c'est avant tout de faire respecter et d'appliquer le plus intelligemment possible ces réglementations qui existent.
Nous devons aussi mettre de la cohérence et insuffler du dynamisme. L'Etat a un rôle d'accompagnateur des politiques de transports des collectivités locales.
Je pense en particulier que nous avons beaucoup de progrès à faire en matière de certification, de normalisation, de labellisation des pistes cyclables et des espaces dédiés au vélo. C'est une piste de travail importante que j'ai demandé à mes services d'approfondir.
Enfin, l'action du Gouvernement dans le domaine des transports doit être globale. Le vélo doit être soutenu dans le cadre d'une politique globale et cohérente des transports propres.
Nous ne sommes pas des utopistes, vous et moi savons bien que le vélo ne remplacera jamais à 100 % la voiture, même avec tous nos efforts. C'est donc une complémentarité, un respect mutuel des différents modes de transport qu'il faut développer.
La politique du vélo est inscrite dans la politique pour des véhicules plus propres, émettant moins de gaz à effet de serre et moins de polluants de l'air, qui a été développée par le Gouvernement. Il me semble important d'en dire un mot, même si cela dépasse le cadre du vélo proprement dit.
Les biocarburants sont soutenus activement par le Gouvernement grâce au Plan Biocarburants. Nous allons multiplier les agréments de production par trois d'ici 2007. Un appel d'offres sera lancé avant la fin de l'année pour la création de quatre nouvelles usines performantes de biocarburants. La France va ainsi devenir leader européen dans ce domaine.
Nous devons aller, aussi, vers la généralisation des filtres à particules. Lors du dernier Conseil Environnement à Bruxelles, j'ai trouvé une convergence avec mes collègues ministres de l'environnement européens et nous avons demandé à la Commission européenne que la future norme Euro V qui s'appliquera aux véhicules à partir de 2010, soit suffisamment exigeante et impose le filtre à particules.
Enfin, la réponse au problème du climat et de la pollution passe par la recherche. 40 millions d'euros de crédits supplémentaires pour la recherche sur les transports propres et sur la pile à combustible ont donc été débloqués et seront mis en uvre dans le cadre du Plan Véhicule Propre.
A travers cette politique, au fond, quel est notre objectif ? Quelle est notre vision de la ville du futur ?
L'objectif qui doit nous animer, c'est que dans les prochaines années nous puissions tous profiter de villes avec moins de bruit, et moins de pollution.
Imaginons tous ensemble un instant ce que serait une ville sans bruit et sans pollution de l'air. Ce serait une véritable révolution dans notre manière de vivre et d'apprécier la ville.
Atteindre cet objectif, cela implique une action globale dans tous les modes de transports. Face à l'omniprésence de la voiture, le vélo doit être particulièrement soutenu, particulièrement protégé, particulièrement respecté.
La sensibilisation et la communication sur le vélo sont évidemment fondamentales pour réaliser cela. Faire connaître le vélo aux Français, faire comprendre les enjeux écologiques, c'est le but de la campagne de l'ADEME " Faisons-vite ça chauffe ! " que nous avons lancée. Des budgets importants ont été dédiés à cette campagne de sensibilisation, qui se prolongera dans les prochains mois et les prochaines années.
Je suis heureux de constater aujourd'hui que nous partageons, au-delà des clivages politiques, au fond un même objectif : un objectif écologique, un objectif pour la planète. C'est une nécessité, il y a urgence.
Je suis heureux de voir parmi toutes ces villes, ces collectivités ici présentes qui représentent la France, une vraie démarche positive et constructive, un vrai dynamisme pour donner de l'élan aux transports propres.
La France est un des pays du vélo. C'est un des moyens de locomotion et l'un des sports les plus populaires. La France doit adopter encore plus le vélo. Pour cela nous devons donner encore plus envie de vélo à nos concitoyens. Nous devons donner un nouvel élan. Cela nécessite que nous allions de l'avant, cela nécessite que nous travaillons ensemble. Quand on voit la place de la voiture dans nos villes, on peut se dire qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Je peux vous assurer que vous avez devant vous, en la personne du Ministre de l'écologie, d'abord un véritable amateur convaincu du vélo, ensuite un ministre qui souhaite accompagner les collectivités locales et travailler avec vous, et enfin un ministre dont l'un des tous premiers objectifs est de mettre la France sur la route des transports propres, qui sont une réponse au problème crucial du changement climatique.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 2 novembre 2004)