Entretien de Mme Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux affaires européennes, dans "France-soir" du 19 janvier 2004, sur les mesures gouvernementales en faveur de la mobilité des jeunes en Europe, notamment par le lancement d'un programme "10 000 stages en Europe".

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : France soir

Texte intégral


Q - Vous lancez votre programme "10 000 stages en Europe". De quoi s'agit-il ?
R - Nous constatons que les jeunes sont aptes à bouger, en Europe ou ailleurs, mais qu'ils le font surtout pour leurs loisirs. Pas pour trouver un emploi ou un stage. Pour accroître la mobilité des jeunes, nous voulons dédramatiser ce processus. Ce programme s'adresse à tous les publics. Cela peut être par exemple, des jeunes en insertion. Nous avons ainsi des stages de vendeurs chez Carrefour en Pologne. Le jeune peut ensuite évoluer et s'intégrer à la culture d'entreprise. Il s'agit d'acclimater les jeunes sur la possibilité de trouver un emploi sur place. Là, les offres de stages sont déterminées par les entreprises et sont souvent rémunérées. Ca peut aussi être un job d'été et il n'est pas forcément nécessaire de parler couramment la langue.
Q - Actuellement, que trouve-t-on sur votre site ?
R - Nous comptons actuellement de près de 5 500 offres de stages et nous avons reçu plus de 15 000 CV. Le site (www.10000stages.com) monte en puissance très vite, puisqu'il n'existe que depuis un mois. Je pense que nous aurons atteint les 10 000 offres dans les six mois. Mais pour l'instant nous sélectionnons les entreprises partenaires de manière très rigoureuse. Le secret, c'est que les entreprises ont besoin de ces stages. On les a convaincues sur le fait qu'elles ont intérêt à accueillir des non-ressortissants. Ca leur donne une dimension européenne, comme un label euro, et en plus elles bénéficient de services annexes dans le cadre de notre programme.
Q - Comment faire la demande ?
R - Sur le site, nous centralisons les offres de stage, avec une grande sélectivité. Pour les jeunes, les CV peuvent être envoyés dans n'importe quelle langue, chacun sera traduit dans les trois autres langues. Ainsi, pour un CV français, celui-ci sera traduit en anglais, en allemand et en espagnol. Pour l'instant, nous concentrons nos efforts sur ces trois pays mais on commence à élargir ce cercle. Outre le site Internet, les ambassades se chargent de l'accueil et se proposent de réaliser un bilan.
Q - Quels types d'entreprises ont répondu à votre initiative ?
R - L'Europe est d'autant plus importante que les entreprises françaises réalisent 66 % de leurs échanges à l'intérieur de l'Union européenne. Nous avons donc réuni un club d'entreprises qui investissent dans tout le bassin européen. On peut citer Arcelor, Carrefour, Nestlé ou Suez.
Q - Pourquoi les Français partent-ils peu travailler à l'étranger ?
R - Il y a l'obstacle de la langue et les programmes qui existent restent assez confidentiels. Quant à Erasmus, il concerne les jeunes étudiants
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 janvier 2004)