Interview de M. François Loos, ministre délégué au commerce extérieur, dans "Les Echos" le 23 novembre 2004, sur les nouvelles mesures d'aide aux PME favorisant leur développement à l'exportation.

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Texte intégral

Q - Un mois après la Conférence sur l'exportation, le gouvernement annonce de nouvelles mesures pour aider les PME à exporter. Y a-t-il urgence ?
R - Une grande partie du déficit actuel de nos échanges extérieurs s'explique par le coût du pétrole. Par rapport à 2003, le "surcoût" pétrolier atteint 3 milliards d'euros. Dans le même temps, l'augmentation de plus de 5,1 % de nos exportations depuis le début de l'année montre que nos entreprises sont compétitives à l'international. Mais c'est sans doute insuffisant quand on voit que le commerce mondial croît quant à lui de 8 % et que l'Allemagne, confrontée au même problème d'appréciation du pétrole et de l'euro, fait mieux que nous.
Q - Sur quels critères pourrez-vous dire que l'année 2004 n'est pas une trop mauvaise année ?
R - Tant que nos exportations resteront en dessous des 8 % de progression du commerce mondial, c'est le signe que la mobilisation n'est pas encore aussi large que nécessaire.
Parvenir à une hausse de nos ventes de l'ordre de 10 % serait assurément une bonne chose et le signe que nous allons dans le bon sens.
Nous avons un problème permanent, celui de l'orientation géographique de nos exportations. Les choses s'améliorent depuis, mais c'est encore insuffisant. Nous avons besoin de mobiliser le maximum d'entreprises et d'aider celles qui sont déjà à l'international. Nous avons décelé des axes sur lesquels nous pouvons être plus rapidement efficaces : c'est la création de consortiums, qui permettent de "chasser en meute", le fait d'avoir un plus grand vivier de personnes compétentes à l'international.
Q - Pourquoi modifier aussi rapidement des mesures annoncées il y a peu telles que le crédit d'impôt export ou celles facilitant la création de consortiums ?
R - Les contacts que nous avons eus depuis l'annonce de ces mesures nous ont montré qu'il fallait être plus incitatifs. C'est pourquoi nous avons décidé de faire passer le montant du crédit d'impôt export de 15 000 à 20 000 euros et de le rendre reconductible une, voire deux fois. Nous avons préféré prendre l'initiative tout de suite plutôt que de se le voir demander d'ici peu.
Quant aux consortiums, notre objectif est d'en mettre en place le plus rapidement possible. Mais nous proposons aussi de nouvelles mesures, telles que la création d'un nouveau produit de la Coface, qui proposera une garantie des cautions pour pallier le désengagement croissant des banques en matière de caution export. Il sera opérationnel en 2005.
Q - Où en est le projet de contrat d'emploi spécifique pour l'exportation, calqué sur celui des "contrats de chantier" ?
R - J'avais annoncé que le principe de cette disposition, le contrat "emploi-export", serait examiné au printemps, dans le cadre de la loi Jacob sur les PME. Le texte est prêt et sera présenté dès maintenant dans le cadre de l'examen de la loi de cohésion sociale, qui débute cette semaine
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 novembre 2004)