Texte intégral
Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs,
Les mesures d'adaptation sont importantes , mais elles ne peuvent se passer de mesures d'atténuation, sans quoi les effets du changement climatique seront incontrôlables. Nous devons donc mettre en place des mesures fortes d'atténuation.
1. L'Europe et la France prennent les mesures nécessaires pour respecter leurs engagements dans le cadre du protocole de Kyoto.
Au niveau européen, nous avons adopté un certain nombre de directives qui contribueront fortement à ces engagements :
La directive sur le système d'échange de quotas, qui s'inscrit dans le système de permis d'émission du Protocole de Kyoto, sera mise en place dès janvier 2005.
La directive " énergies renouvelables " fixe des objectifs ambitieux en matière d'augmentation du pourcentage d'énergie renouvelable dans la production d'électricité.
La directive sur la performance énergétique des bâtiments fixe des exigences fortes dans le domaine de la construction et de la rénovation de bâtiments.
La directive sur les biocarburants, enfin, encourage leur développement au niveau européen.
D'autres directives sont en cours de négociation sur les gaz fluorés, l'efficacité énergétique et l'éco-conception des produits consommateurs d'énergie.
Au niveau français, j'ai présenté en juillet 2004 un Plan climat qui devrait permettre à la France d'aller au-delà de son objectif de Kyoto. Ce Plan contient près de 60 mesures déclinées en huit orientations fortes qui couvrent tous les secteurs de l'économie française :
Information : une grande campagne nationale d'information et de sensibilisation a été mise en place en France. Des spots de télévision et de radio intitulés " Faisons vite, ça chauffe ! " sensibilisent les Français aux gestes concrets qu'ils peuvent accomplir dans leur vie quotidienne ;
Les transports : les transports sont l'un des secteurs les plus importants en matière d'émissions de gaz à effet de serre. Une réponse forte a été apportée par la France grâce au développement des biocarburants, que nous allons multiplier par trois dans les deux prochaines années. Nous avons également affecté des crédits de recherche supplémentaire pour le développement de véhicules propres.
Bâtiment et écohabitat : l'idée, c'est d'inciter nos concitoyens à vivre dans un habitat écologique, c'est-à-dire bien isolé, et sans déperdition énergétique. C'est à la fois un objectif social et un objectif écologique. Parmi les mesures retenues, la première est un crédit d'impôt de 40% pour tous les achats de matériels utilisant des énergies renouvelables, à commencer par les chauffe-eau solaires ou les pompe à chaleur.
Industrie, énergie et déchets : L'industrie est un secteur qui a fait déjà beaucoup d'efforts en matière de réduction des émissions, mais il faut continuer sur la voie des technologies propres. Le marché européen de quotas qui va démarrer dès 2005 est un instrument très novateur, puisque les émissions de ces secteurs industriels seront maintenant plafonnées. En matière d'énergie, les certificats d'économie d'énergie seront un autre outil qui va obliger, dès l'an prochain, les fournisseurs d'énergie à réaliser de grands projets de rénovation et d'économie d'énergie.
Agriculture durable et forêts : L'agriculture est un domaine fondamental pour le climat puisqu'elle représente près du quart des émissions. Nous allons travailler sur l'amélioration des pratiques agricoles et sur l'exploitation durable et l'entretien des forêts en tant que puits de carbone.
Climatisation : une action forte sur la climatisation est engagée par de la réglementation et des contrôles obligatoires aussi bien pour les climatiseurs dans l'habitat que dans les véhicules.
- Plans climat territoriaux et Etat exemplaire L'objectif est que chaque collectivité locale et chaque administration dresse son propre bilan CO2 et définisse ses actions pour lutter contre l'effet de serre. Il est en effet indispensable que chaque collectivité s'implique pour réduire les émissions.
- Recherche et prospective après 2010 : L'enjeu du changement climatique ne s'arrête pas en 2010. Pour répondre au défi énergétique, il faut des ruptures technologiques fortes. Cela suppose de mettre des crédits importants de recherche et développement sur les technologies du futur telles que la séquestration du carbone, l'amélioration des procédés industriels, les écoindustries, les technologies pour les énergies renouvelables. Plusieurs fondations de recherche, dont une fondation sur le bâtiment à énergie positive, sont en cours de création pour impulser et dynamiser la recherche publique et privée.
L'action internationale, enfin, est un volet important du Plan Climat, et la France apportera une contribution financière importante aux travaux du Groupe d'experts international sur le climat (GIEC).
Le Plan Climat va permettre de faire mieux que l'objectif de Kyoto : je rappelle que la France est aujourd'hui sur la bonne trajectoire par rapport à son objectif de Kyoto, puisque nos émissions sont au niveau de 1990.
Néanmoins, la croissance forte des transports et de l'habitat nous amènerait, si nous ne faisions rien, à 54 millions de tonnes de CO2 au-dessus du niveau actuel. Au total, les mesures du Plan Climat représentent une économie de 72 millions de tonnes de CO2, soit 13% des émissions françaises.
2. Les mesures prises pour lutter contre le changement climatique ont des effets positifs dans d'autres domaines, elles permettent de diminuer d'autres nuisances environnementales
Par exemple, la promotion de l'efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables sont des outils importants dans la lutte contre le changement climatique, mais ils sont aussi des éléments clés du développement durable car ils permettent pour un pays d'améliorer en même temps la compétitivité de ses industries et la gestion de ses ressources naturelles.
Un autre exemple est le développement des transports propres en ville, qui 'est également un moyen de lutter contre la pollution locale qui asphyxie les grandes métropoles du monde entier et de préserver la santé des habitants.
3. La lutte contre le changement climatique n'est pas une entrave au développement de nos économies ; au contraire, il s'agit d'une opportunité
Nous devons tous être conscients de l'intérêt pour nos économies, aussi bien dans les pays du sud que dans le pays du nord, d'économiser nos ressources naturelles et de développer des technologies propres. Il y a là un enjeu aussi bien économique, qu'écologique.
Une prise de conscience est en train de naître sur ce double enjeu écologique et économique : ainsi la Commission européenne, en particulier, devrait publier prochainement une étude sur les coûts et les bénéfices des actions pour lutter contre le changement climatique.
Il faut, en particulier, intégrer les coûts environnementaux dans tous les choix économiques et politiques : l'inaction coûte plus chère à terme que les mesures préventives.
Ensuite, nous devons faire des efforts pour développer les technologies propres, qui apporteront la réponse au problème du changement climatique. Ce sont ces technologies dont nous avons besoin pour réaliser le défi énergétique de ces prochaines années. La France veut être, avec tous ses partenaires, le fer de lance de ces technologies propres au niveau mondial.
(Source : http://www.environnement.gouv.fr, le 20 décembre 2004)
Mesdames et Messieurs,
Les mesures d'adaptation sont importantes , mais elles ne peuvent se passer de mesures d'atténuation, sans quoi les effets du changement climatique seront incontrôlables. Nous devons donc mettre en place des mesures fortes d'atténuation.
1. L'Europe et la France prennent les mesures nécessaires pour respecter leurs engagements dans le cadre du protocole de Kyoto.
Au niveau européen, nous avons adopté un certain nombre de directives qui contribueront fortement à ces engagements :
La directive sur le système d'échange de quotas, qui s'inscrit dans le système de permis d'émission du Protocole de Kyoto, sera mise en place dès janvier 2005.
La directive " énergies renouvelables " fixe des objectifs ambitieux en matière d'augmentation du pourcentage d'énergie renouvelable dans la production d'électricité.
La directive sur la performance énergétique des bâtiments fixe des exigences fortes dans le domaine de la construction et de la rénovation de bâtiments.
La directive sur les biocarburants, enfin, encourage leur développement au niveau européen.
D'autres directives sont en cours de négociation sur les gaz fluorés, l'efficacité énergétique et l'éco-conception des produits consommateurs d'énergie.
Au niveau français, j'ai présenté en juillet 2004 un Plan climat qui devrait permettre à la France d'aller au-delà de son objectif de Kyoto. Ce Plan contient près de 60 mesures déclinées en huit orientations fortes qui couvrent tous les secteurs de l'économie française :
Information : une grande campagne nationale d'information et de sensibilisation a été mise en place en France. Des spots de télévision et de radio intitulés " Faisons vite, ça chauffe ! " sensibilisent les Français aux gestes concrets qu'ils peuvent accomplir dans leur vie quotidienne ;
Les transports : les transports sont l'un des secteurs les plus importants en matière d'émissions de gaz à effet de serre. Une réponse forte a été apportée par la France grâce au développement des biocarburants, que nous allons multiplier par trois dans les deux prochaines années. Nous avons également affecté des crédits de recherche supplémentaire pour le développement de véhicules propres.
Bâtiment et écohabitat : l'idée, c'est d'inciter nos concitoyens à vivre dans un habitat écologique, c'est-à-dire bien isolé, et sans déperdition énergétique. C'est à la fois un objectif social et un objectif écologique. Parmi les mesures retenues, la première est un crédit d'impôt de 40% pour tous les achats de matériels utilisant des énergies renouvelables, à commencer par les chauffe-eau solaires ou les pompe à chaleur.
Industrie, énergie et déchets : L'industrie est un secteur qui a fait déjà beaucoup d'efforts en matière de réduction des émissions, mais il faut continuer sur la voie des technologies propres. Le marché européen de quotas qui va démarrer dès 2005 est un instrument très novateur, puisque les émissions de ces secteurs industriels seront maintenant plafonnées. En matière d'énergie, les certificats d'économie d'énergie seront un autre outil qui va obliger, dès l'an prochain, les fournisseurs d'énergie à réaliser de grands projets de rénovation et d'économie d'énergie.
Agriculture durable et forêts : L'agriculture est un domaine fondamental pour le climat puisqu'elle représente près du quart des émissions. Nous allons travailler sur l'amélioration des pratiques agricoles et sur l'exploitation durable et l'entretien des forêts en tant que puits de carbone.
Climatisation : une action forte sur la climatisation est engagée par de la réglementation et des contrôles obligatoires aussi bien pour les climatiseurs dans l'habitat que dans les véhicules.
- Plans climat territoriaux et Etat exemplaire L'objectif est que chaque collectivité locale et chaque administration dresse son propre bilan CO2 et définisse ses actions pour lutter contre l'effet de serre. Il est en effet indispensable que chaque collectivité s'implique pour réduire les émissions.
- Recherche et prospective après 2010 : L'enjeu du changement climatique ne s'arrête pas en 2010. Pour répondre au défi énergétique, il faut des ruptures technologiques fortes. Cela suppose de mettre des crédits importants de recherche et développement sur les technologies du futur telles que la séquestration du carbone, l'amélioration des procédés industriels, les écoindustries, les technologies pour les énergies renouvelables. Plusieurs fondations de recherche, dont une fondation sur le bâtiment à énergie positive, sont en cours de création pour impulser et dynamiser la recherche publique et privée.
L'action internationale, enfin, est un volet important du Plan Climat, et la France apportera une contribution financière importante aux travaux du Groupe d'experts international sur le climat (GIEC).
Le Plan Climat va permettre de faire mieux que l'objectif de Kyoto : je rappelle que la France est aujourd'hui sur la bonne trajectoire par rapport à son objectif de Kyoto, puisque nos émissions sont au niveau de 1990.
Néanmoins, la croissance forte des transports et de l'habitat nous amènerait, si nous ne faisions rien, à 54 millions de tonnes de CO2 au-dessus du niveau actuel. Au total, les mesures du Plan Climat représentent une économie de 72 millions de tonnes de CO2, soit 13% des émissions françaises.
2. Les mesures prises pour lutter contre le changement climatique ont des effets positifs dans d'autres domaines, elles permettent de diminuer d'autres nuisances environnementales
Par exemple, la promotion de l'efficacité énergétique et du développement des énergies renouvelables sont des outils importants dans la lutte contre le changement climatique, mais ils sont aussi des éléments clés du développement durable car ils permettent pour un pays d'améliorer en même temps la compétitivité de ses industries et la gestion de ses ressources naturelles.
Un autre exemple est le développement des transports propres en ville, qui 'est également un moyen de lutter contre la pollution locale qui asphyxie les grandes métropoles du monde entier et de préserver la santé des habitants.
3. La lutte contre le changement climatique n'est pas une entrave au développement de nos économies ; au contraire, il s'agit d'une opportunité
Nous devons tous être conscients de l'intérêt pour nos économies, aussi bien dans les pays du sud que dans le pays du nord, d'économiser nos ressources naturelles et de développer des technologies propres. Il y a là un enjeu aussi bien économique, qu'écologique.
Une prise de conscience est en train de naître sur ce double enjeu écologique et économique : ainsi la Commission européenne, en particulier, devrait publier prochainement une étude sur les coûts et les bénéfices des actions pour lutter contre le changement climatique.
Il faut, en particulier, intégrer les coûts environnementaux dans tous les choix économiques et politiques : l'inaction coûte plus chère à terme que les mesures préventives.
Ensuite, nous devons faire des efforts pour développer les technologies propres, qui apporteront la réponse au problème du changement climatique. Ce sont ces technologies dont nous avons besoin pour réaliser le défi énergétique de ces prochaines années. La France veut être, avec tous ses partenaires, le fer de lance de ces technologies propres au niveau mondial.
(Source : http://www.environnement.gouv.fr, le 20 décembre 2004)