Texte intégral
Q - Gaston Flosse souhaitait votre venue en Polynésie française pour le soutenir en vue de l'élection dans les îles du Vent le 13 février. Vous ne ferez pas le déplacement. Pour quelle raison ?
R - Gaston Flosse est un ami, il partage nos idées et nous soutenons sa candidature. Ses souhaits sont suivis. Il veut une campagne polynésienne pour cette élection partielle des Iles du Vent. Un journal métropolitain a parlé de " descente parisienne ", pour parler de la visite d'élus socialistes ou centristes qui viennent donner des leçons en descendant de l'avion. Gaston Flosse est de taille à répondre et à gagner aux Iles du Vent : son succès sera le sien, il ne sera manipulé ou récupéré par personne. Il ne faut pas agir comme ses adversaires : un petit coup d'avion, et puis s'en vont !
Q - Les socialistes disent que Nicolas Sarkozy aux côtés de Gaston Flosse à Tahiti, cela n'aurait pas été très bon pour votre image. Que leur répondez-vous ?
R - Que les socialistes ne se préoccupent pas de mon image ! Gaston est l'un des nôtres. Il est sénateur UMP. C'est un des leaders le plus charismatique de l'Outre Mer. Je n'aurais eu aucune hésitation à être auprès de lui, si cela avait été réellement utile. Quant aux socialistes, ils feraient mieux de s'occuper de leur propre image, quand on les voit partir en groupe dans les mers du Sud, pour soutenir des indépendantistes, qui ne semblent pas vraiment avoir le sens de ce qu'est la démocratie, malgré le titre dont ils ont affublé leur parti. Je crois de toutes mes forces à la Polynésie Française. Elle est incarnée par les candidats de Gaston Flosse.
Q - Pourquoi, néanmoins, ne pas avoir envoyé une délégation UMP menée par exemple par le député Eric Raoult ou le sénateur Jean-Claude Gaudin, comme cela avait été envisagé un moment ?
R - Au lendemain du succès de Gaston, le 13 février, l'UMP enverra, avec Jean-Claude Gaudin, Eric Raoult et Michel Dieffenbacher, à Tahiti, une délégation de députés et de sénateurs, pour travailler avec le Tahoera. Je viendrai moi-même !
Q - Quelle est aujourd'hui votre analyse de la situation politique en Polynésie française ?
R - La Polynésie est confrontée à une double réalité et à un choix crucial. Une réalité d'abord sur le Territoire, dont l'économie se développait dans un progrès sans précédent. En 15 ans, sous l'impulsion de Gaston Flosse et du Tahoera, la Polynésie a bougé, elle a avancé, elle s'est modernisée. Ce développement économique et social rapide est impressionnant, mais il a pu être insuffisamment expliqué, d'où l'élection surprise des indépendantistes, et son lot d'instabilité et d'affrontements. Avancer ou reculer, rassembler ou diviser, progresser ou bouleverser, la France ou l'indépendance : ce sont les termes du choix crucial du dimanche 13 février.
Q - Le Parti socialiste a fait beaucoup pour la médiatisation de cette crise. Il est clair que derrière Gaston Flosse, c'est Jacques Chirac qui est visé en vue de la prochaine élection présidentielle. Comment réagissez-vous en votre qualité de Président de l'UMP, et de potentiel candidat à la présidence de la République ?
R - Le Parti socialiste est prêt à tout pour tenter de l'emporter en métropole, y compris en déstabilisant l'Outre Mer. Critiquer, dénigrer, salir ne sont pas des arguments. Le Président de la République connaît l'Outre Mer et l'aime. Les socialistes ont une idéologie pour nos DOM-TOM, et nous à l'UMP, nous avons une vision de l'Outre Mer. Pour moi, c'est clair, la France métropolitaine a besoin de l'Outre Mer Français. Et ce dernier doit pouvoir compter sur la France.
Q - Lors du débat sur le nouveau statut de la Polynésie française à l'Assemblée nationale, Eric Raoult avait lancé dans l'hémicycle, en réaction aux positions du député UDF Jean-Christophe Lagarde, " quand on a des amis comme cela, on n'a pas besoin d'ennemis ". Aujourd'hui, François Bayrou chasse sur une terre fidèle depuis des années à l'UMP. Ami ou ennemi ?
R - François Bayrou est un allié, il ne sera jamais mon ennemi, ni mon adversaire ! Il doit rester mon partenaire : je préfère dialoguer avec lui à Paris, et non nous critiquer à Tahiti ! Je souhaite qu'il en tienne compte ! Et qu'il comprenne qu'on ne doit pas aider les indépendantistes.
Q - Gaston Flosse a annoncé à plusieurs reprises votre venue en Polynésie française à son invitation. Pensez-vous y répondre favorablement cette année, quelle que soit l'issue du scrutin du 13 février ? Et, d'ici à la présidentielle de 2007, envisagez-vous de venir à la rencontre des Polynésiens ?
R - Si Gaston Flosse réitère son invitation après le scrutin, je viendrai, car je souhaite constater moi-même le chemin parcouru par la Polynésie française depuis ma dernière visite, qui remonte à un peu plus de dix ans.
Q - Quelle est votre position par rapport à l'action de la députée polynésienne Béatrice Vernaudon contre la bipolarisation de la vie politique en Polynésie, pour un nouveau mode de gouvernance et une réconciliation sur une voie médiane ? En réserve du Tahoeraa mais pas de l'UMP, a-t-elle le soutien du président de l'UMP dans cette démarche ?
R - Dans l'UMP, c'est P comme populaire et P comme pluraliste. Notre formation rassemble la diversité et favorise la liberté de parole. Elle se caractérise ainsi par la fidélité à ses options essentielles. Béatrice Vernaudon, député UMP, a pris des positions qui lui sont personnelles. Elle n'a ni quitté, ni été exclue de l'UMP, du Tahoeraa Huiraatira. Béatrice reste à nos côtés.
Q - Si l'UPLD devait sortir gagnante de cette élection, l'UMP en déduirait-elle que les électeurs polynésiens souhaitent l'indépendance, comme le considère Gaston Flosse ? Seriez-vous alors favorable à l'organisation d'un referendum d'autodétermination ?
R - Nous verrons. Ce que je crains, surtout pour vous, compte tenu de l'expérience de 5 mois de gouvernement dit " du changement ", c'est qu'il finisse en " bouleversement ", un " faux Taui " qui aboutisse à la régression économique et sociale et au désordre établi. Bien entendu, si la Polynésie devait se séparer de la République, il devrait y avoir un referendum. Cela n'a jamais été exclu, et je m'étonne que le Parti indépendantiste puisse croire que la France refuserait un scrutin d'autodétermination, avec toutes ses conséquences.
Q - Estimez-vous, comme le président de la République Jacques Chirac, que la France a une " dette nucléaire pérenne " envers la Polynésie ? Dès lors, dans quelle mesure lui serait-il possible de " fermer le robinet ", pour reprendre l'expression de Madame la Ministre de l'Outre-mer ?
R - Citez-moi des exemples de pays indépendants bénéficiant d'une aide aussi considérable que celle qu'apporte l'Etat à la Polynésie parce que ses habitants sont Français ? Comme je viens de vous l'indiquer, les résultats d'un scrutin d'autodétermination aurait des conséquences financières. Il ne peut en être autrement.
Q - Pour vous, issu d'une nouvelle génération politique moins marquée par l'héritage gaulliste, quelle est la place et l'importance des territoires français du Pacifique en général et de la Polynésie française en particulier, dans la politique intérieure et extérieure de la France ?
R - Je suis et reste gaulliste. Je suis à la tête d'un mouvement de droite et du centre populaire. Je ne renie en rien cet héritage. Et cet héritage comprend deux idées simples. La France est proche de son Outre Mer. Nous respectons cette diversité, nous en sommes solidaires. L'Outre Mer offre le plus beau visage de la France, celui du respect de la diversité, d'une République rayonnante sur les océans.
Q - Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser à Gaston Flosse dans cette dernière ligne droite de la campagne électorale ?
R - Je tiens à lui faire part de mon amitié, de mes encouragements et de tous mes voeux de succès. Mais vous ne serez pas surpris si je vous dis qu'il faut qu'il gagne, pour vous tous d'abord en Polynésie, et aussi pour que la Polynésie ait sa juste place dans la République.
(Source http://www.u-m-p.org, le 14 février 2005)
R - Gaston Flosse est un ami, il partage nos idées et nous soutenons sa candidature. Ses souhaits sont suivis. Il veut une campagne polynésienne pour cette élection partielle des Iles du Vent. Un journal métropolitain a parlé de " descente parisienne ", pour parler de la visite d'élus socialistes ou centristes qui viennent donner des leçons en descendant de l'avion. Gaston Flosse est de taille à répondre et à gagner aux Iles du Vent : son succès sera le sien, il ne sera manipulé ou récupéré par personne. Il ne faut pas agir comme ses adversaires : un petit coup d'avion, et puis s'en vont !
Q - Les socialistes disent que Nicolas Sarkozy aux côtés de Gaston Flosse à Tahiti, cela n'aurait pas été très bon pour votre image. Que leur répondez-vous ?
R - Que les socialistes ne se préoccupent pas de mon image ! Gaston est l'un des nôtres. Il est sénateur UMP. C'est un des leaders le plus charismatique de l'Outre Mer. Je n'aurais eu aucune hésitation à être auprès de lui, si cela avait été réellement utile. Quant aux socialistes, ils feraient mieux de s'occuper de leur propre image, quand on les voit partir en groupe dans les mers du Sud, pour soutenir des indépendantistes, qui ne semblent pas vraiment avoir le sens de ce qu'est la démocratie, malgré le titre dont ils ont affublé leur parti. Je crois de toutes mes forces à la Polynésie Française. Elle est incarnée par les candidats de Gaston Flosse.
Q - Pourquoi, néanmoins, ne pas avoir envoyé une délégation UMP menée par exemple par le député Eric Raoult ou le sénateur Jean-Claude Gaudin, comme cela avait été envisagé un moment ?
R - Au lendemain du succès de Gaston, le 13 février, l'UMP enverra, avec Jean-Claude Gaudin, Eric Raoult et Michel Dieffenbacher, à Tahiti, une délégation de députés et de sénateurs, pour travailler avec le Tahoera. Je viendrai moi-même !
Q - Quelle est aujourd'hui votre analyse de la situation politique en Polynésie française ?
R - La Polynésie est confrontée à une double réalité et à un choix crucial. Une réalité d'abord sur le Territoire, dont l'économie se développait dans un progrès sans précédent. En 15 ans, sous l'impulsion de Gaston Flosse et du Tahoera, la Polynésie a bougé, elle a avancé, elle s'est modernisée. Ce développement économique et social rapide est impressionnant, mais il a pu être insuffisamment expliqué, d'où l'élection surprise des indépendantistes, et son lot d'instabilité et d'affrontements. Avancer ou reculer, rassembler ou diviser, progresser ou bouleverser, la France ou l'indépendance : ce sont les termes du choix crucial du dimanche 13 février.
Q - Le Parti socialiste a fait beaucoup pour la médiatisation de cette crise. Il est clair que derrière Gaston Flosse, c'est Jacques Chirac qui est visé en vue de la prochaine élection présidentielle. Comment réagissez-vous en votre qualité de Président de l'UMP, et de potentiel candidat à la présidence de la République ?
R - Le Parti socialiste est prêt à tout pour tenter de l'emporter en métropole, y compris en déstabilisant l'Outre Mer. Critiquer, dénigrer, salir ne sont pas des arguments. Le Président de la République connaît l'Outre Mer et l'aime. Les socialistes ont une idéologie pour nos DOM-TOM, et nous à l'UMP, nous avons une vision de l'Outre Mer. Pour moi, c'est clair, la France métropolitaine a besoin de l'Outre Mer Français. Et ce dernier doit pouvoir compter sur la France.
Q - Lors du débat sur le nouveau statut de la Polynésie française à l'Assemblée nationale, Eric Raoult avait lancé dans l'hémicycle, en réaction aux positions du député UDF Jean-Christophe Lagarde, " quand on a des amis comme cela, on n'a pas besoin d'ennemis ". Aujourd'hui, François Bayrou chasse sur une terre fidèle depuis des années à l'UMP. Ami ou ennemi ?
R - François Bayrou est un allié, il ne sera jamais mon ennemi, ni mon adversaire ! Il doit rester mon partenaire : je préfère dialoguer avec lui à Paris, et non nous critiquer à Tahiti ! Je souhaite qu'il en tienne compte ! Et qu'il comprenne qu'on ne doit pas aider les indépendantistes.
Q - Gaston Flosse a annoncé à plusieurs reprises votre venue en Polynésie française à son invitation. Pensez-vous y répondre favorablement cette année, quelle que soit l'issue du scrutin du 13 février ? Et, d'ici à la présidentielle de 2007, envisagez-vous de venir à la rencontre des Polynésiens ?
R - Si Gaston Flosse réitère son invitation après le scrutin, je viendrai, car je souhaite constater moi-même le chemin parcouru par la Polynésie française depuis ma dernière visite, qui remonte à un peu plus de dix ans.
Q - Quelle est votre position par rapport à l'action de la députée polynésienne Béatrice Vernaudon contre la bipolarisation de la vie politique en Polynésie, pour un nouveau mode de gouvernance et une réconciliation sur une voie médiane ? En réserve du Tahoeraa mais pas de l'UMP, a-t-elle le soutien du président de l'UMP dans cette démarche ?
R - Dans l'UMP, c'est P comme populaire et P comme pluraliste. Notre formation rassemble la diversité et favorise la liberté de parole. Elle se caractérise ainsi par la fidélité à ses options essentielles. Béatrice Vernaudon, député UMP, a pris des positions qui lui sont personnelles. Elle n'a ni quitté, ni été exclue de l'UMP, du Tahoeraa Huiraatira. Béatrice reste à nos côtés.
Q - Si l'UPLD devait sortir gagnante de cette élection, l'UMP en déduirait-elle que les électeurs polynésiens souhaitent l'indépendance, comme le considère Gaston Flosse ? Seriez-vous alors favorable à l'organisation d'un referendum d'autodétermination ?
R - Nous verrons. Ce que je crains, surtout pour vous, compte tenu de l'expérience de 5 mois de gouvernement dit " du changement ", c'est qu'il finisse en " bouleversement ", un " faux Taui " qui aboutisse à la régression économique et sociale et au désordre établi. Bien entendu, si la Polynésie devait se séparer de la République, il devrait y avoir un referendum. Cela n'a jamais été exclu, et je m'étonne que le Parti indépendantiste puisse croire que la France refuserait un scrutin d'autodétermination, avec toutes ses conséquences.
Q - Estimez-vous, comme le président de la République Jacques Chirac, que la France a une " dette nucléaire pérenne " envers la Polynésie ? Dès lors, dans quelle mesure lui serait-il possible de " fermer le robinet ", pour reprendre l'expression de Madame la Ministre de l'Outre-mer ?
R - Citez-moi des exemples de pays indépendants bénéficiant d'une aide aussi considérable que celle qu'apporte l'Etat à la Polynésie parce que ses habitants sont Français ? Comme je viens de vous l'indiquer, les résultats d'un scrutin d'autodétermination aurait des conséquences financières. Il ne peut en être autrement.
Q - Pour vous, issu d'une nouvelle génération politique moins marquée par l'héritage gaulliste, quelle est la place et l'importance des territoires français du Pacifique en général et de la Polynésie française en particulier, dans la politique intérieure et extérieure de la France ?
R - Je suis et reste gaulliste. Je suis à la tête d'un mouvement de droite et du centre populaire. Je ne renie en rien cet héritage. Et cet héritage comprend deux idées simples. La France est proche de son Outre Mer. Nous respectons cette diversité, nous en sommes solidaires. L'Outre Mer offre le plus beau visage de la France, celui du respect de la diversité, d'une République rayonnante sur les océans.
Q - Pour conclure, quel message souhaitez-vous adresser à Gaston Flosse dans cette dernière ligne droite de la campagne électorale ?
R - Je tiens à lui faire part de mon amitié, de mes encouragements et de tous mes voeux de succès. Mais vous ne serez pas surpris si je vous dis qu'il faut qu'il gagne, pour vous tous d'abord en Polynésie, et aussi pour que la Polynésie ait sa juste place dans la République.
(Source http://www.u-m-p.org, le 14 février 2005)