Texte intégral
1. L'alcoolisme est un problème majeur de santé publique en France :
L'alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France après le tabac :
45 000 décès sont attribuables à l'alcool dont 1/3 est dû à des cancers des voies aero-digestives, et 1/3 à des maladies digestives (cirrhoses, pancréatites) ou cardiovasculaires (cardiopathies, maladies cérébro-vasculaires)
Le nombre de morts sur les routes attribué à l'alcool est de 2 700. Chez les jeunes, l'alcool intervient dans la moitié des accidents mortels de la circulation.
* Au-delà de la mortalité, l'alcool est responsable d'une morbidité importante et d'un coût social élevé. Il agit comme facteur de risque associé, dans de nombreuses pathologies :
Le nombre de personnes exposées, de par leur consommation d'alcool, à des difficultés d'ordre médical, psychologique et sociale est de 5 millions, dont 2 millions seraient dépendantes.
L'alcool est impliqué dans 50 % des rixes, 50 à 60 % des actes de criminalité, 20 % des délits et 10 à 20 % des accidents du travail.
Environ 2000 enfants sur les 750 000 naissances chaque année sont touchés par une forme sévère du syndrome d'alcoolisation foetale. L'alcoolisation est la première cause non génétique d'handicap mental chez l'enfant.
Le coût social de l'alcoolisme est estimé à 17,5 milliards d'euros soit 1,4 % du produit intérieur brut (PIB).
2. L'alcool touche particulièrement les hommes :
Les hommes consomment plus souvent de l'alcool et en quantité plus importante que les femmes
Cette différence se retrouve chez les jeunes : à 18 ans un garçon sur 5 (22 %) et un peu moins d'une fille sur 10 (7 %) consomme régulièrement de l'alcool, et cette consommation a augmenté depuis 2000 (+5 %).
L'alcool est responsable d'un décès masculin sur 7 versus un décès féminin sur 33 (la majorité se situant après l'âge de 55 ans). On voit donc bien là l'impact sanitaire de la consommation excessive d'alcool chez les hommes.
3. Certes, la consommation d'alcool a diminué et cette baisse s'est accompagné d'une réduction des pathologies graves liées à l'alcool, particulièrement marquée depuis une vingtaine d'années :
Ainsi, en France, depuis 40 ans, la consommation d'alcool pur par adulte et par an a diminué de plus d'un tiers, passant d'environ 18 litres à moins de 11 litres d'alcool pur/an/habitant.
Cette diminution régulière de la consommation d'alcool (en partie attribuée aux mesures de lutte contre la violence routière et contre l'ivresse au travail) s'est traduite par une division par 2 de la mortalité par cirrhoses et par 1/3 de moins de cancers des voies aero-digestives depuis 1980.
A l'inverse, en Grande Bretagne où la consommation s'est accru, la mortalité a augmenté.
4. Mais il reste beaucoup à faire car la France est encore l'un des plus gros consommateurs d'alcool en Europe :
Elle se situe aujourd'hui au 6eme rang mondial en termes de consommation moyenne par habitant, ce qui reflète un nombre trop élevé de consommateurs excessifs d'alcool.
Si l'on se réfère au standard de l'OMS, plus d'1 homme sur 5 et une femme sur 15 dépassent ces seuils. Et si l'on considère les personnes ayant recours au système de soins, la proportion de consommateurs excessifs est encore plus élevée et atteint 1 homme sur 3 et 1 femme sur 10 !
5. Notre objectif est de réduire le nombre de décès et de personnes souffrant de pathologies liés à une consommation excessive d'alcool :
Comment ?
- en sensibilisant le public aux risques liés à la consommation excessive d'alcool ;
- en l'informant mieux sur le niveau des consommations à risques.
Pour cela, nous mettons en oeuvre un plan d'actions d'information, centré sur les repères de consommation à risque.
Ce plan comporte 3 volets en fonction des populations et des situations :
§ 1er volet : La campagne de prévention que nous lançons aujourd'hui s'adresse à tous mais avant tout aux hommes d'âge moyen.
Elle vise à les sensibiliser sur les dangers de la consommation régulière excessive d'alcool ("Alcool, votre corps se souvient de tout") et à mieux leur faire connaître les repères d'une consommation " à moindre risque ", pour reprendre les termes de l'OMS.
C'est la première fois qu'une campagne met ainsi en scène le risque sanitaire lié à la consommation régulière excessive d'alcool ++.
L'expérience a montré que les messages utilisant des critères subjectifs tels que " boire avec modération " ou " sans excès " ne suffisent pas à alerter les consommateurs excessifs et à matérialiser les repères de consommation.
Ce sont les critères de l'OMS (1) établis par un groupe d'experts internationaux (soit 2 verres d'alcool par jour pour les femmes et 3 verres pour les hommes) que cette campagne rappelle. Cette campagne que vous présentera plus en détail Philippe Lamoureux directeur de l'INPES, a été pilotée par mon ministère et réalisée en étroite collaboration avec la MILDT (mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) dont je salue le Président Didier Jayle, et l'ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) représentée à mes coté par son Directeur Général Patrick Elineau.
§ Le 2eme volet s'adresse aux femmes et vise à mieux les informer des dangers de l'alcool pendant la grossesse.
L'alcoolisation foetale est la première cause non génétique de handicap mental chez l'enfant. Ces handicaps sont évitables.
Et la seule mesure susceptible d'éviter le SAF est l'abstention de consommation d'alcool pendant la grossesse : "Zéro alcool pendant la grossesse". C'est une des recommandations fortes de l'OMS et la nôtre !
D'après un récent sondage, un Français sur 5 actuellement ne connaît pas les risques que fait courir au ftus la consommation d'alcool par la mère.
Deux actions sont particulièrement importantes :
Lors de la seconde lecture devant le Sénat du projet de loi sur les droits des personnes handicapées, j'ai soutenu l'amendement de madame Anne-Marie Payet qui vise à faire figurer sur toutes les unités de conditionnement des boissons alcoolisées, un message sanitaire à l'attention des femmes enceintes. Un arrêté de mon ministère déterminera les modalités pratiques de l'étiquetage du message sanitaire sur les unités de conditionnement. Le message pourrait être ainsi formulé : " La consommation d'alcool pendant la grossesse, même à faible dose, peut avoir des conséquences graves sur la santé du ftus et de l'enfant ". Nous avons même testé ce message auprès des femmes elles-mêmes. Elles l'ont plébiscité.
Nous lancerons en décembre une campagne d'information sur ce sujet dans la presse féminine, intitulé : "Zéro alcool pendant la grossesse". De plus, dans le carnet de maternité, sera intégré un message clair pour les futures mères : " ne consommez ni tabac ni alcool ".
§ Le 3eme volet concerne les actions de prévention contre l'alcoolisme au volant qui, menées depuis 2003 dans le cadre de la lutte contre l'insécurité routière, ont donné leurs fruits. C'est d'ailleurs une action considérée par les experts comme une des plus efficaces pour lutter contre l'alcoolisme.Elles ont largement contribué à accélérer la diminution des ventes d'alcool en 2003, en particulier dans les lieux de consommation (cafés, restaurants..). Ainsi, d'après l'Insee, la consommation de boissons alcooliques des ménages français a baissé de 5 % en 2003 par rapport à 2002 ++ (alors que la baisse était de 1 % entre 2001 et 2002).
Ces actions seront évaluées :
La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique et le plan gouvernemental de lutte contre les drogues illicites le tabac et l'alcool de la MILDT, se sont fixé comme objectif une réduction de 20 % en cinq ans, du niveau de consommation moyenne d'alcool par habitant, par une réduction du nombre de consommateurs excessifs. Nous avons déjà fait du chemin. Je ne méconnais pas les difficultés qu'il reste à surmonter. Mais nous devons nous efforcer d'y parvenir pour améliorer durablement la santé des Français.
Mon objectif est que nous disposions d'une réponse politique à la hauteur des enjeux sanitaires prenant en compte les dimensions économiques, sociales et juridiques de l'alcool dans notre société. Pour qu'elle soit efficace, il faut la fonder et la faire partager par tous les acteurs.
C'est ce que prévoit la loi du 9 août 2004 qui précise qu'un rapport sur l'organisation des Etats généraux de la lutte contre l'alcoolisme doit être remis au Parlement en 2005.
1 : Consommation à moindre risque (OMS)
Consommation régulière : Femmes : pas plus de 2 verres par jour et hommes pas plus de 3 verres par jour.
Consommation occasionnelle : pas plus de 4 verres en une seule occasion
Pas d'alcool en cas de grossesse, pendant l'enfance, quand on conduit
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 5 novembre 2004)
L'alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France après le tabac :
45 000 décès sont attribuables à l'alcool dont 1/3 est dû à des cancers des voies aero-digestives, et 1/3 à des maladies digestives (cirrhoses, pancréatites) ou cardiovasculaires (cardiopathies, maladies cérébro-vasculaires)
Le nombre de morts sur les routes attribué à l'alcool est de 2 700. Chez les jeunes, l'alcool intervient dans la moitié des accidents mortels de la circulation.
* Au-delà de la mortalité, l'alcool est responsable d'une morbidité importante et d'un coût social élevé. Il agit comme facteur de risque associé, dans de nombreuses pathologies :
Le nombre de personnes exposées, de par leur consommation d'alcool, à des difficultés d'ordre médical, psychologique et sociale est de 5 millions, dont 2 millions seraient dépendantes.
L'alcool est impliqué dans 50 % des rixes, 50 à 60 % des actes de criminalité, 20 % des délits et 10 à 20 % des accidents du travail.
Environ 2000 enfants sur les 750 000 naissances chaque année sont touchés par une forme sévère du syndrome d'alcoolisation foetale. L'alcoolisation est la première cause non génétique d'handicap mental chez l'enfant.
Le coût social de l'alcoolisme est estimé à 17,5 milliards d'euros soit 1,4 % du produit intérieur brut (PIB).
2. L'alcool touche particulièrement les hommes :
Les hommes consomment plus souvent de l'alcool et en quantité plus importante que les femmes
Cette différence se retrouve chez les jeunes : à 18 ans un garçon sur 5 (22 %) et un peu moins d'une fille sur 10 (7 %) consomme régulièrement de l'alcool, et cette consommation a augmenté depuis 2000 (+5 %).
L'alcool est responsable d'un décès masculin sur 7 versus un décès féminin sur 33 (la majorité se situant après l'âge de 55 ans). On voit donc bien là l'impact sanitaire de la consommation excessive d'alcool chez les hommes.
3. Certes, la consommation d'alcool a diminué et cette baisse s'est accompagné d'une réduction des pathologies graves liées à l'alcool, particulièrement marquée depuis une vingtaine d'années :
Ainsi, en France, depuis 40 ans, la consommation d'alcool pur par adulte et par an a diminué de plus d'un tiers, passant d'environ 18 litres à moins de 11 litres d'alcool pur/an/habitant.
Cette diminution régulière de la consommation d'alcool (en partie attribuée aux mesures de lutte contre la violence routière et contre l'ivresse au travail) s'est traduite par une division par 2 de la mortalité par cirrhoses et par 1/3 de moins de cancers des voies aero-digestives depuis 1980.
A l'inverse, en Grande Bretagne où la consommation s'est accru, la mortalité a augmenté.
4. Mais il reste beaucoup à faire car la France est encore l'un des plus gros consommateurs d'alcool en Europe :
Elle se situe aujourd'hui au 6eme rang mondial en termes de consommation moyenne par habitant, ce qui reflète un nombre trop élevé de consommateurs excessifs d'alcool.
Si l'on se réfère au standard de l'OMS, plus d'1 homme sur 5 et une femme sur 15 dépassent ces seuils. Et si l'on considère les personnes ayant recours au système de soins, la proportion de consommateurs excessifs est encore plus élevée et atteint 1 homme sur 3 et 1 femme sur 10 !
5. Notre objectif est de réduire le nombre de décès et de personnes souffrant de pathologies liés à une consommation excessive d'alcool :
Comment ?
- en sensibilisant le public aux risques liés à la consommation excessive d'alcool ;
- en l'informant mieux sur le niveau des consommations à risques.
Pour cela, nous mettons en oeuvre un plan d'actions d'information, centré sur les repères de consommation à risque.
Ce plan comporte 3 volets en fonction des populations et des situations :
§ 1er volet : La campagne de prévention que nous lançons aujourd'hui s'adresse à tous mais avant tout aux hommes d'âge moyen.
Elle vise à les sensibiliser sur les dangers de la consommation régulière excessive d'alcool ("Alcool, votre corps se souvient de tout") et à mieux leur faire connaître les repères d'une consommation " à moindre risque ", pour reprendre les termes de l'OMS.
C'est la première fois qu'une campagne met ainsi en scène le risque sanitaire lié à la consommation régulière excessive d'alcool ++.
L'expérience a montré que les messages utilisant des critères subjectifs tels que " boire avec modération " ou " sans excès " ne suffisent pas à alerter les consommateurs excessifs et à matérialiser les repères de consommation.
Ce sont les critères de l'OMS (1) établis par un groupe d'experts internationaux (soit 2 verres d'alcool par jour pour les femmes et 3 verres pour les hommes) que cette campagne rappelle. Cette campagne que vous présentera plus en détail Philippe Lamoureux directeur de l'INPES, a été pilotée par mon ministère et réalisée en étroite collaboration avec la MILDT (mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie) dont je salue le Président Didier Jayle, et l'ANPAA (Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie) représentée à mes coté par son Directeur Général Patrick Elineau.
§ Le 2eme volet s'adresse aux femmes et vise à mieux les informer des dangers de l'alcool pendant la grossesse.
L'alcoolisation foetale est la première cause non génétique de handicap mental chez l'enfant. Ces handicaps sont évitables.
Et la seule mesure susceptible d'éviter le SAF est l'abstention de consommation d'alcool pendant la grossesse : "Zéro alcool pendant la grossesse". C'est une des recommandations fortes de l'OMS et la nôtre !
D'après un récent sondage, un Français sur 5 actuellement ne connaît pas les risques que fait courir au ftus la consommation d'alcool par la mère.
Deux actions sont particulièrement importantes :
Lors de la seconde lecture devant le Sénat du projet de loi sur les droits des personnes handicapées, j'ai soutenu l'amendement de madame Anne-Marie Payet qui vise à faire figurer sur toutes les unités de conditionnement des boissons alcoolisées, un message sanitaire à l'attention des femmes enceintes. Un arrêté de mon ministère déterminera les modalités pratiques de l'étiquetage du message sanitaire sur les unités de conditionnement. Le message pourrait être ainsi formulé : " La consommation d'alcool pendant la grossesse, même à faible dose, peut avoir des conséquences graves sur la santé du ftus et de l'enfant ". Nous avons même testé ce message auprès des femmes elles-mêmes. Elles l'ont plébiscité.
Nous lancerons en décembre une campagne d'information sur ce sujet dans la presse féminine, intitulé : "Zéro alcool pendant la grossesse". De plus, dans le carnet de maternité, sera intégré un message clair pour les futures mères : " ne consommez ni tabac ni alcool ".
§ Le 3eme volet concerne les actions de prévention contre l'alcoolisme au volant qui, menées depuis 2003 dans le cadre de la lutte contre l'insécurité routière, ont donné leurs fruits. C'est d'ailleurs une action considérée par les experts comme une des plus efficaces pour lutter contre l'alcoolisme.Elles ont largement contribué à accélérer la diminution des ventes d'alcool en 2003, en particulier dans les lieux de consommation (cafés, restaurants..). Ainsi, d'après l'Insee, la consommation de boissons alcooliques des ménages français a baissé de 5 % en 2003 par rapport à 2002 ++ (alors que la baisse était de 1 % entre 2001 et 2002).
Ces actions seront évaluées :
La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique et le plan gouvernemental de lutte contre les drogues illicites le tabac et l'alcool de la MILDT, se sont fixé comme objectif une réduction de 20 % en cinq ans, du niveau de consommation moyenne d'alcool par habitant, par une réduction du nombre de consommateurs excessifs. Nous avons déjà fait du chemin. Je ne méconnais pas les difficultés qu'il reste à surmonter. Mais nous devons nous efforcer d'y parvenir pour améliorer durablement la santé des Français.
Mon objectif est que nous disposions d'une réponse politique à la hauteur des enjeux sanitaires prenant en compte les dimensions économiques, sociales et juridiques de l'alcool dans notre société. Pour qu'elle soit efficace, il faut la fonder et la faire partager par tous les acteurs.
C'est ce que prévoit la loi du 9 août 2004 qui précise qu'un rapport sur l'organisation des Etats généraux de la lutte contre l'alcoolisme doit être remis au Parlement en 2005.
1 : Consommation à moindre risque (OMS)
Consommation régulière : Femmes : pas plus de 2 verres par jour et hommes pas plus de 3 verres par jour.
Consommation occasionnelle : pas plus de 4 verres en une seule occasion
Pas d'alcool en cas de grossesse, pendant l'enfance, quand on conduit
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 5 novembre 2004)