Déclaration de M. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, sur la qualité de la vie des Français dans leur cadre de vie et leur environnement quotidien, notamment l'architecture des entrées de villes, l'habitat loti, les réhabilitations urbaines et les risques de dégradations du patrimoine de l'habitat urbain, Paris le 24 novembre 2004.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Présentation des travaux de la mission Equipement - Culture - Logement et Ville sur la qualité architecturale, urbaine et paysagère du cadre de vie des Français à Paris le 24 novembre 2004

Texte intégral

Mesdames et Messieurs
Avec Gilles de Robien et Marc-Philippe Daubresse nous sommes très heureux de vous présenter les grandes lignes des résultats d'étape des travaux interministériels conduits dans le cadre de la mission conjointe Equipement - Culture - Logement et Ville.
Ces travaux ont été lancés avant l'été 2003 et ils présentent à plusieurs points de vue un caractère exemplaire sur la méthode et sur le fond.
Sur la méthode tout d'abord.
Il s'agit du cadre de vie des Français, de la qualité de la vie et de l'environnement quotidien de nos concitoyens.
Notre pays est beau et apprécié, par les visiteurs du monde entier ; la vitalité de ses réalisations architecturales, paysagères ou urbanistiques est réelle et elle fait école dans le monde entier, comme nous l'avons vu en lançant l'année de la France en Chine, ou au Pavillon de la France à Venise.
Néanmoins, ce cadre de vie reste encore largement perfectible ; je pense en particulier aux entrées de ville, à l'habitat loti, aux réhabilitations, et de manière générale aux risques de dégradation de notre patrimoine et de notre environnement urbains .
Il était important que les trois ministres unissent leurs forces, comme l'action de leurs services, pour dégager des propositions, les pistes de réflexion à conduire avec les professionnels et des actions de sensibilisation de tous les publics.
Nous venons d'avoir un exemple récent et très important pour les succès que, collectivement, nous sommes capables de remporter. Je pense à la réintroduction d'une possibilité de dialogue dans les concours d'architecture, sujet très important pour les maîtres d'ouvrages et pour les architectes. Sur ce point c'est bien notre position commune avec Gilles de Robien qui a permis d'abord un succès européen, puis ensuite une transposition rapide dans notre droit par la modification du code des marchés publics qui doit prochainement être publiée.
Nous avons souhaité faire un point d'étape des résultats de cette action commune, en faveur de la qualité architecturale, urbaine et paysagère, aujourd'hui à l'occasion de la présentation conjointe que nous allons faire en conseil des ministres, car il est important de sensibiliser nos concitoyens aussi par votre intermédiaire.
Nous avons devant nous un long chemin car il s'agit, avec tous les acteurs, d'organiser la patiente transformation et l'amélioration de notre cadre de vie ; cela prendra du temps et il faut donc s'engager dans cette voie de progrès, sans tarder.
Sur les résultats, à ce stade, des réflexions conduites.
Les cinq grands chantiers que nous proposons sont tous importants et je souhaite en tant que ministre chargé de l'architecture centrer mon propos sur les points qui sont pour moi essentiels.
De manière générale, un trait commun unit les différentes actions que nous proposons. En effet, nous ne réussirons pas dans cette entreprise ambitieuse sans la mobilisation de tous les acteurs, publics et privés, qu'il s'agisse des collectivités territoriales, des professionnels de l'aménagement et de la construction, des services de l'Etat et aussi de nos concitoyens que nous devons sensibiliser toujours davantage à ces enjeux.
L'Etat doit faire tous les efforts souhaitables pour que les collectivités territoriales aient la possibilité de faire appel à des professionnels mieux formés et donc davantage adaptés à leurs demandes. Cette exigence profitera incontestablement aussi à tous nos concitoyens.
Je prendrai pour illustration de cette orientation la réforme de l'enseignement de l'architecture que je conduis. Cette réforme, outre qu'elle va mieux inscrire cet enseignement dans le cadre européen de l'enseignement de l'architecture et des pratiques professionnelles, va nous permettre de diversifier l'offre de service en matière d'architecture et de développer les débouchés pour les étudiants à chaque étape du nouveau cursus dit du 3-5-8. L'ensemble des acteurs du cadre de vie, et les collectivités territoriales en particulier, pourront en profiter pour remplir leurs missions dans les meilleures conditions et mieux conduire leurs projets.
L'Etat doit en outre, dans l'intérêt général, simplifier et améliorer les procédures. Mais sa responsabilité est aussi de fournir aux collectivités territoriales les outils leur permettant de conduire une véritable politique de qualité dans la gestion des espaces et des sols.
Diverses voies sont à cet égard proposées dans notre plan d'action. L'une d'entre elles m'est très chère et répond à des attentes fortes : il faut que nous ayons une réflexion prospective, avec l'ensemble des acteurs, pour évaluer l'efficacité des procédures, pour viser une meilleure prise en compte de la qualité architecturale et urbaine ainsi qu'une clarification des champs d'intervention des divers professionnels compétents. A terme, nous proposerons les mesures incitatives ou réglementaires sur lesquelles nous nous serons accordés.
Cette orientation prospective devra s'inscrire dans le cadre de la politique menée par le gouvernement de développement du rôle des collectivités territoriales. Il faut que nous soyons capables d'aider ces collectivités à mieux prendre en compte la dimension qualitative des projets d'aménagement et de construction. L'Etat ne doit pas en être le gardien exclusif : nous devons aller vers une culture architecturale partagée.
A cet égard, et j'en terminerai par là, cette culture de la qualité doit aussi être mieux partagée par l'ensemble de nos concitoyens. C'est le motif pour lequel dans notre projet les actions de sensibilisation et de promotion prennent une importance toute particulière : nous devons conduire cette réforme avec les Français. De ce point de vue, l'exemplarité de l'action de l'Etat devra aussi constituer un repère pour tous et avec mes deux collègues et le soutien du gouvernement nous nous y emploierons.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 24 novembre 2004)