Déclaration de M. Gilles de Robien, ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer, sur les nouvelles orientations de la politique d'aménagement du territoire et le principe "d'égalité territoriale", Paris le 22 février 2005.

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Circonstance : Conférence de presse sur les "Questions de territoires" à Paris le 22 février 2005

Texte intégral

Lorsque le Premier Ministre a installé jeudi dernier la conférence nationale sur les services publics en milieu rural, il a insisté sur un sujet majeur pour l'identité de la France : l'égalité territoriale.
Dés notre arrivée au gouvernement nous avons mis en place une politique ambitieuse d'aménagement du territoire, Pour l'accès partout au haut débit, pour la suppression des zones blanches en matière de téléphonie mobile, par le renforcement des métropoles appel à projet métropole), par la mise en uvre des pôles de compétitivités meilleurs garants pour nos entreprises d'exister à l'échelle du monde, en fin par la création de l'agence française pour le financement des infra structures qui garantit pour la première fois les crédits nécessaires à la construction des infrastructures.
Le dernier recensement nous trace un portrait nouveau de la France loin de ce que nous avons longtemps cru longtemps immuable. La France se redessine, les comportements des français changent, pour la première fois pratiquement toutes les régions affichent une dynamique démographique nouvelle.
Le monde rural se revitalise, les grandes agglomérations maintiennent leur potentiel et leur dynamisme, les villes moyennes par contre semblent dans la tourmente. Si certaines ont une croissance et un dynamisme exemplaires, d'autres sont plus atones voire en perte de vitesse.
Cette nouvelle géographie de la France est le reflet de multiples dynamiques. Nos concitoyens veulent plus d'espace et moins de pollution.
Ce désir, longtemps refoulé devient aujourd'hui possible grâce en particulier au développement de transports rapides et aux nouvelles technologies de l'information et de la communication. On peut désormais vivre loin de son travail en le rejoignant à 300 km/heure voire en lui transmettant des informations à 300.000 km/seconde.
On constate également que les industries de main d'oeuvre s'installent en milieu rural. Elles y suivent ou y précèdent les ouvriers qui deviennent la catégorie la plus importante dans le milieu rural.
Ainsi se dessine une nouvelle carte de France.
Celle, d'une part, des métropoles qui continuent de drainer les emplois hautement qualifiés, les centres de recherches, la matière grise.
Ce dont je me réjouis car les métropoles doivent continuer de grandir et de se renforcer pour atteindre une taille européenne, voire mondiale. C'est la démarche que nous avons initiée avec l'appel à projet métropole et l'appel à projet pôle de compétitivité.
Celle, d'autre part, des communes proches des métropoles qui bénéficient de leur attractivité en matière de peuplement mais qui n'ont pas forcement les retombées économiques et intellectuelles de cette proximité.
Celle, enfin, d'un monde rural dans lequel se retrouvent aussi bien des cadres et des étrangers en recherche d'espace, des agriculteurs qui luttent pour survivre à la mondialisation et aux exigences toujours plus fortes de qualité et de traçabilité, des industries de main d'oeuvre forcement plus fragiles dans la compétition internationale et des ouvriers désireux également d'un meilleur cadre de vie. Cette cohabitation est une source de conflits et de tensions à laquelle nous devons apporter des solutions.

Nous devons également doter ces territoires des mêmes chances que les autres, notamment en matière d'accès à l'information, avec l'arrivée partout du haut débit. Nous devons aujourd'hui dessiner une politique ambitieuse de l'aménagement du territoire qui permette pour les dix ans qui viennent à tous les territoires de se développer avec vitalité.
Il n'y a plus comme je vous l'ai montré de territoires dédiés les uns aux activités agricoles et touristiques, les autres aux activités urbaines, mais des français qui assument résolument des choix individuels contrastés et complémentaires.
Les dernières lois de décentralisations qui font bouger l'état et qui font bouger les collectivités sont aussi l'occasion de mieux accompagner la France qui bouge Mais elles ne doivent pas créer plus de complexité.
Nous voulons aller plus loin, après les mesures d'urgences que je vous ai présenté tout à l'heure, le temps est venu de la prospective, pour amplifier cette politique.
Pour élaborer cette politique, nous avons souhaité avec Frédéric de SAINT SERNIN nous entourer d'un groupe de parlementaires, également élus locaux qui vivent au quotidien les mutations que nous avons constatées.
Nous leur avons posé les questions qui nous sont posées par les français.
C'est ainsi que : à Jean Léonce DUPONT, sénateur du Calvados nous avons demandé de se pencher sur le problème de " la ruralité spéculative " c'est à dire celle des tensions foncières et des conflits d'usage, problème qu'il connaît particulièrement dans sa Normandie.
A Christian CAMBON nous demandons de réfléchir à la façon de résoudre la demande contradictoire de nos concitoyens d'espace et de densité dans la ville.
Brigitte BAREGES, députée-Maire de Montauban vit tous les jours les difficultés d'exister à coté d'une grande métropole comme Toulouse. Nous lui avons demandé de se pencher de façon plus globale sur la dynamique créée par les grandes métropoles et les pôles de compétitivité et sur les moyens de faire que cette dynamique profite à leurs voisinage et ne les désertifie pas.
Jacqueline GOURAULT, Sénatrice, Maire, et présidente d'une communauté d'agglomérations est également vice-présidente de l'association des maires de France. Elle est évidemment l'une des mieux placées pour réfléchir aux moyens de rendre moins complexe et plus lisible l'action de l'état et des collectivités locales dans les territoires.
Robert LECOU réfléchira à un enjeu majeur pour notre pays, comment rendre les infrastructures efficaces pour le développement économiques des territoires qu'elles irriguent.
Bien anticipée et accompagnée, une grande infrastructure de transports peut être une formidable opportunité pour un territoire.
Enfin, à quelques jours du référendum, nous devons nous pencher sur la construction effective de l'Europe au quotidien. De plus en plus de nos concitoyens vivent dans deux pays, le jour dans l'un, au travail dans l'autre. Pour les loisirs et la vie familiale ces situations nécessitent une harmonisation rapide de nos réglementations et une mise en oeuvre de service commun à la population de ces bassins de vie.
Arlette GROSSKOST, élue d'Alsace et dont la carrière professionnelle a toute entière été orientée vers les échanges commerciaux et les harmonisations juridiques était toute désignée pour nous accompagner dans cette réflexion.
Avec Frédéric de SAINT SERNIN nous les remercions d'avoir accepté cette mission.
qui se tiendra le 12 mai à Paris .
Sur la base des orientations que nous leur avons fixées et de leurs travaux et de leurs débats, je souhaite que le gouvernement puisse en extraire dans un second temps les orientations nouvelles de la politique d'aménagement du territoire pour les années à venir.
En poursuivant un objectif, donner Partout en France les même chances.
(Source http://www.equipement.gouv.fr, le 1e mars 2005)