Texte intégral
Q - Vous allez à Bruxelles aujourd'hui pour la conférence intergouvernementale sur l'avenir de l'Europe. Quitterez-vous la salle comme Martine Aubry lorsque la ministre autrichienne des Affaires étrangères prendra la parole ?
R - Je pense qu'il y a d'autres façons de manifester notre réprobation par rapport à ce gouvernement et par rapport à son programme. La personne qui a été choisie pour être ministre des Affaires étrangères de l'Autriche n'est pas tout à fait comparable aux ministres d'extrême-droite, ce qui était le cas à la réunion de Lisbonne d'un conseil informel sur les Affaires sociales. Aujourd'hui c'est un conseil formel, c'est le Conseil Affaires générales. Il a été décidé, il a été constaté, sur le plan juridique au sein de l'Union européenne, que les institutions européennes devaient continuer à fonctionner. Nous ne sommes pas dans le cas de figure des réunions informelles où il y a eu une situation intermédiaire. Nous ne sommes évidemment pas dans le cas de figure des relations bilatérales qui, précisément, ont été gelées.
Q - Donc, cela signifie que finalement on ne peut pas faire grand chose ?
R - Non. Cela signifie que nous avons déjà fait énormément. Chacun l'a relevé quand on a manifesté notre réprobation par avance. C'est d'ailleurs à mon avis uniquement pour cela que le président Klestil a réussi à obtenir l'engagement que l'on connaît, qui est ce préambule du programme de la coalition avec cet engagement démocratique et pro-européen parfaitement net. Il l'a obtenu grâce à nous et à nos protestations très fortes. Le gel des relations politiques bilatérales est précis, il a démarré, il est en uvre. Pour le reste, nous sommes, nous, des Etats de droit dans une union de droit et nous avons à donner l'exemple, c'est-à-dire ne pas nous comporter comme nous ne voulons pas que les autres le fassent. Nous constatons la situation dans l'Union européenne mais nous sommes entrés dans la phase que nous avions annoncée, que j'avais annoncée très tôt qui était une phase de vigilance extrême, de tous les instants, dans le cas où il y aurait, comme le prévoient les articles 6 et 7 du Traité, des violations graves et persistantes. Dans ce cas, il est clair que nous réagirions avec la plus extrême détermination. Cette procédure n'a jamais servi. Heureusement, elle n'a pas eu à servir mais elle existe et peut conduire à la suspension des droits de vote du pays concerné.
Q - Au Kosovo, à Mitrovica, les soldats français se font tirer dessus. Ils sont accusés par les Albanais mais aussi par des policiers de l'ONU d'avoir un comportement favorable aux Serbes.
R - La situation à Mitrovica est extrêmement difficile. Et ce n'est pas par hasard si on a fait appel aux troupes françaises au moment de la répartition sur le territoire en zones parce qu'il n'y a pas de zone par nationalité. Il y a une seule politique pour tout le Kosovo qui est celle de la KFOR avec un commandant en chef qui est le commandant Reinhardt. Donc, il n'y a pas de secteur français, il n'y a pas de politique française. Il y a une politique d'ensemble. Si on a mis les soldats français à Mitrovica, c'est parce qu'on savait par avance que ce serait particulièrement compliqué. Notre but collectif à travers la résolution 1244, c'est de permettre la coexistence dans la sécurité, des différentes communautés. Mitrovica est un des seuls endroits du Kosovo où il reste une communauté serbe importante. Il y a donc une tension plus forte qu'ailleurs. C'est très compliqué en raison de la concentration serbe et de la présence évidente des Albanais et des tensions constantes entre les deux. Nous avons une politique qui est très ferme. Les autorités militaires sont très responsables et très courageuses. Il y a des incidents multiples qui sont prévenus, dont on n'entend pas parler.
Q - Vous réfutez les accusations ?
R - Elles sont tout à fait inexactes. Nous sommes tous engagés dans la KFOR quelles que soient nos nationalités dans un travail qui essaie d'assurer la sécurité pour les uns et les autres qui est la seule condition de leur coexistence. Notre programme selon la résolution 1244 n'est pas d'assurer l'homogénéité ethnique du Kosovo uniquement sur la base d'albanophones. Ce n'est pas notre programme. Il faut le dire clairement. Nous devons également préserver les droits des Serbes restés au Kosovo, quelques uns, en tout petit nombre, sont rentrés dans les seuls endroits sécurisés par la KFOR. Il est vrai que, du côté albanophone, un certain nombre de gens ne supportent pas cette situation parce qu'ils voudraient avoir un contrôle complet sur l'ensemble du territoire. Il y a des provocations des deux côtés. Et donc, les soldats qui sont là et notamment les Français placés en première ligne, sont dans une situation difficile. Il faut rester très ferme.
Q - La Tchétchénie. Hubert Védrine, beaucoup d'organisations non-gouvernementales parlent de crimes de guerre ainsi que des journalistes qui essaient tant bien que mal de travailler là-bas.
R - Chaque fois que nous avons parlé de la Tchétchénie avec les Russes, nous avons dit qu'il était illusoire de croire que l'on pouvait régler ce problème uniquement par des moyens militaires aussi brutaux, aussi massifs, aussi aveugles. Et à chaque fois - cela fait maintenant plusieurs mois - nous avons exhorté les Russes à laisser passer les secours pour les populations civiles. J'ai rappelé à l'Assemblée nationale ces derniers jours que les Russes devaient tout faire pour qu'il n'y ait pas de souffrances supplémentaires infligées à ces populations civiles qui, par les morts, les blessés, les réfugiés, ont déjà payé très, très cruellement le prix de cette guerre.
Q - Crimes de guerre, c'est excessif ?
R - Il faudrait avoir des éléments plus précis. Mais de toute façon, la qualification ne change rien. Ce n'est pas un problème de qualification juridique. C'est une guerre.
Q - Grozny a été rasée comme aucune ville en Europe depuis 1945.
R - Cette guerre est extrêmement dure. C'est une guerre entre la Russie qui veut maintenir sa souveraineté sur la Tchétchénie ce que personne au monde ne conteste, je vous le signale, et d'autre part les combattants tchétchènes - il y a eu une première guerre il y a quelques années - cela a recommencé. Il est clair qu'il faut une solution politique. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit au président par intérim, Monsieur Poutine, il y a dix jours.
Q - Mais est-ce que vous vous insurgez suffisamment ? Jack Lang par exemple, président de la Commission des Affaires étrangères, propose que la Russie soit suspendue du Conseil de l'Europe.
R - Je ne sais pas quel effet cela produirait. En Russie, il ne faut pas prendre uniquement des positions, il faut chercher le plus possible de résultat. La Russie est unanime sur ce point, unanime, des communistes jusqu'à Soljenitsyne en passant par toutes les forces politiques de la Russie, ils sont tous unanimes dans cette guerre qu'ils considèrent comme une guerre pour juguler le terrorisme qui a pris pied au Caucase notamment en Tchétchénie et qui est par ailleurs un fait avéré. Cette partie là de l'argumentation russe est fondée. Et c'est vrai qu'il y a en Tchétchénie des combattants qui viennent de toute l'Asie centrale, de tout le Moyen-Orient. Et les Russes disent qu'ils veulent empêcher l'"afghanisation" de la région et c'est parce qu'il y a une part de vrai dans ce raisonnement - ce qui n'excuse absolument en rien les procédés employés -, c'est pour cela que la plupart des Européens et les Américains sont relativement modérés dans leur analyse. Donc, si vous voulez analyser les positions que nous avons prises, il faut vous rappeler que ce sont les positions les plus fermes de tout le monde occidental.
Q - Et le droit d'informer ? La journaliste de Libération et de Ouest-France a été chassée de Tchétchénie, empêchée de travailler. Le journaliste russe Andreï Babitski, on ne sait pas ce qu'il est devenu. Il fut un temps où on rappelait à l'URSS la Charte d'Helsinki et l'exigence du droit à l'information. On ne peut pas le faire pour la Russie d'aujourd'hui ?
R - Nous avons parlé de la situation politique, de secours aux populations sur le plan humanitaire, nous avons demandé le libre accès des ONG, nous nous sommes prononcés très fortement - et encore une fois c'est la France qui l'a fait le plus nettement, ce que d'ailleurs M. Poutine m'a fait remarquer assez rudement - c'est la France qui a dit le plus nettement qu'il y avait un droit d'informer et donc l'accès des journalistes. Mais il faut savoir que c'est une situation de guerre, cette guerre est extrêmement dure de part et d'autre. Il faut donc trouver une issue. C'est cela, notre problème. Ce n'est pas de poser des mots ou simplement des condamnations. C'est de trouver une solution et des sorties. Nous pensons que, dans l'affaire de la Tchétchénie, il faut une solution politique. Les Russes nous disent que ce n'est pas possible parce qu'ils ne voient pas avec qui la négocier parce que, du côté tchétchène, ce sont des groupes en fait qui se combattent entre eux. Et nous, nous pensons que ce n'est pas un prétexte suffisant et que la Russie devrait pouvoir d'elle-même, définir ce que peut être le statut de la Tchétchénie dans la Fédération russe de demain. Dans la Fédération russe, il y a des situations très variables d'autonomie parfois très poussée. Et c'est aux Russes de prendre leurs responsabilités sur ce point. Donc, aujourd'hui, nous demandons deux choses : de préciser cette intention politique et d'autre part de tout faire pour qu'il n'y ait pas de souffrance supplémentaire du côté des populations civiles qui n'ont déjà que trop payé le prix de cette guerre.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 février 2000)
R - Je pense qu'il y a d'autres façons de manifester notre réprobation par rapport à ce gouvernement et par rapport à son programme. La personne qui a été choisie pour être ministre des Affaires étrangères de l'Autriche n'est pas tout à fait comparable aux ministres d'extrême-droite, ce qui était le cas à la réunion de Lisbonne d'un conseil informel sur les Affaires sociales. Aujourd'hui c'est un conseil formel, c'est le Conseil Affaires générales. Il a été décidé, il a été constaté, sur le plan juridique au sein de l'Union européenne, que les institutions européennes devaient continuer à fonctionner. Nous ne sommes pas dans le cas de figure des réunions informelles où il y a eu une situation intermédiaire. Nous ne sommes évidemment pas dans le cas de figure des relations bilatérales qui, précisément, ont été gelées.
Q - Donc, cela signifie que finalement on ne peut pas faire grand chose ?
R - Non. Cela signifie que nous avons déjà fait énormément. Chacun l'a relevé quand on a manifesté notre réprobation par avance. C'est d'ailleurs à mon avis uniquement pour cela que le président Klestil a réussi à obtenir l'engagement que l'on connaît, qui est ce préambule du programme de la coalition avec cet engagement démocratique et pro-européen parfaitement net. Il l'a obtenu grâce à nous et à nos protestations très fortes. Le gel des relations politiques bilatérales est précis, il a démarré, il est en uvre. Pour le reste, nous sommes, nous, des Etats de droit dans une union de droit et nous avons à donner l'exemple, c'est-à-dire ne pas nous comporter comme nous ne voulons pas que les autres le fassent. Nous constatons la situation dans l'Union européenne mais nous sommes entrés dans la phase que nous avions annoncée, que j'avais annoncée très tôt qui était une phase de vigilance extrême, de tous les instants, dans le cas où il y aurait, comme le prévoient les articles 6 et 7 du Traité, des violations graves et persistantes. Dans ce cas, il est clair que nous réagirions avec la plus extrême détermination. Cette procédure n'a jamais servi. Heureusement, elle n'a pas eu à servir mais elle existe et peut conduire à la suspension des droits de vote du pays concerné.
Q - Au Kosovo, à Mitrovica, les soldats français se font tirer dessus. Ils sont accusés par les Albanais mais aussi par des policiers de l'ONU d'avoir un comportement favorable aux Serbes.
R - La situation à Mitrovica est extrêmement difficile. Et ce n'est pas par hasard si on a fait appel aux troupes françaises au moment de la répartition sur le territoire en zones parce qu'il n'y a pas de zone par nationalité. Il y a une seule politique pour tout le Kosovo qui est celle de la KFOR avec un commandant en chef qui est le commandant Reinhardt. Donc, il n'y a pas de secteur français, il n'y a pas de politique française. Il y a une politique d'ensemble. Si on a mis les soldats français à Mitrovica, c'est parce qu'on savait par avance que ce serait particulièrement compliqué. Notre but collectif à travers la résolution 1244, c'est de permettre la coexistence dans la sécurité, des différentes communautés. Mitrovica est un des seuls endroits du Kosovo où il reste une communauté serbe importante. Il y a donc une tension plus forte qu'ailleurs. C'est très compliqué en raison de la concentration serbe et de la présence évidente des Albanais et des tensions constantes entre les deux. Nous avons une politique qui est très ferme. Les autorités militaires sont très responsables et très courageuses. Il y a des incidents multiples qui sont prévenus, dont on n'entend pas parler.
Q - Vous réfutez les accusations ?
R - Elles sont tout à fait inexactes. Nous sommes tous engagés dans la KFOR quelles que soient nos nationalités dans un travail qui essaie d'assurer la sécurité pour les uns et les autres qui est la seule condition de leur coexistence. Notre programme selon la résolution 1244 n'est pas d'assurer l'homogénéité ethnique du Kosovo uniquement sur la base d'albanophones. Ce n'est pas notre programme. Il faut le dire clairement. Nous devons également préserver les droits des Serbes restés au Kosovo, quelques uns, en tout petit nombre, sont rentrés dans les seuls endroits sécurisés par la KFOR. Il est vrai que, du côté albanophone, un certain nombre de gens ne supportent pas cette situation parce qu'ils voudraient avoir un contrôle complet sur l'ensemble du territoire. Il y a des provocations des deux côtés. Et donc, les soldats qui sont là et notamment les Français placés en première ligne, sont dans une situation difficile. Il faut rester très ferme.
Q - La Tchétchénie. Hubert Védrine, beaucoup d'organisations non-gouvernementales parlent de crimes de guerre ainsi que des journalistes qui essaient tant bien que mal de travailler là-bas.
R - Chaque fois que nous avons parlé de la Tchétchénie avec les Russes, nous avons dit qu'il était illusoire de croire que l'on pouvait régler ce problème uniquement par des moyens militaires aussi brutaux, aussi massifs, aussi aveugles. Et à chaque fois - cela fait maintenant plusieurs mois - nous avons exhorté les Russes à laisser passer les secours pour les populations civiles. J'ai rappelé à l'Assemblée nationale ces derniers jours que les Russes devaient tout faire pour qu'il n'y ait pas de souffrances supplémentaires infligées à ces populations civiles qui, par les morts, les blessés, les réfugiés, ont déjà payé très, très cruellement le prix de cette guerre.
Q - Crimes de guerre, c'est excessif ?
R - Il faudrait avoir des éléments plus précis. Mais de toute façon, la qualification ne change rien. Ce n'est pas un problème de qualification juridique. C'est une guerre.
Q - Grozny a été rasée comme aucune ville en Europe depuis 1945.
R - Cette guerre est extrêmement dure. C'est une guerre entre la Russie qui veut maintenir sa souveraineté sur la Tchétchénie ce que personne au monde ne conteste, je vous le signale, et d'autre part les combattants tchétchènes - il y a eu une première guerre il y a quelques années - cela a recommencé. Il est clair qu'il faut une solution politique. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit au président par intérim, Monsieur Poutine, il y a dix jours.
Q - Mais est-ce que vous vous insurgez suffisamment ? Jack Lang par exemple, président de la Commission des Affaires étrangères, propose que la Russie soit suspendue du Conseil de l'Europe.
R - Je ne sais pas quel effet cela produirait. En Russie, il ne faut pas prendre uniquement des positions, il faut chercher le plus possible de résultat. La Russie est unanime sur ce point, unanime, des communistes jusqu'à Soljenitsyne en passant par toutes les forces politiques de la Russie, ils sont tous unanimes dans cette guerre qu'ils considèrent comme une guerre pour juguler le terrorisme qui a pris pied au Caucase notamment en Tchétchénie et qui est par ailleurs un fait avéré. Cette partie là de l'argumentation russe est fondée. Et c'est vrai qu'il y a en Tchétchénie des combattants qui viennent de toute l'Asie centrale, de tout le Moyen-Orient. Et les Russes disent qu'ils veulent empêcher l'"afghanisation" de la région et c'est parce qu'il y a une part de vrai dans ce raisonnement - ce qui n'excuse absolument en rien les procédés employés -, c'est pour cela que la plupart des Européens et les Américains sont relativement modérés dans leur analyse. Donc, si vous voulez analyser les positions que nous avons prises, il faut vous rappeler que ce sont les positions les plus fermes de tout le monde occidental.
Q - Et le droit d'informer ? La journaliste de Libération et de Ouest-France a été chassée de Tchétchénie, empêchée de travailler. Le journaliste russe Andreï Babitski, on ne sait pas ce qu'il est devenu. Il fut un temps où on rappelait à l'URSS la Charte d'Helsinki et l'exigence du droit à l'information. On ne peut pas le faire pour la Russie d'aujourd'hui ?
R - Nous avons parlé de la situation politique, de secours aux populations sur le plan humanitaire, nous avons demandé le libre accès des ONG, nous nous sommes prononcés très fortement - et encore une fois c'est la France qui l'a fait le plus nettement, ce que d'ailleurs M. Poutine m'a fait remarquer assez rudement - c'est la France qui a dit le plus nettement qu'il y avait un droit d'informer et donc l'accès des journalistes. Mais il faut savoir que c'est une situation de guerre, cette guerre est extrêmement dure de part et d'autre. Il faut donc trouver une issue. C'est cela, notre problème. Ce n'est pas de poser des mots ou simplement des condamnations. C'est de trouver une solution et des sorties. Nous pensons que, dans l'affaire de la Tchétchénie, il faut une solution politique. Les Russes nous disent que ce n'est pas possible parce qu'ils ne voient pas avec qui la négocier parce que, du côté tchétchène, ce sont des groupes en fait qui se combattent entre eux. Et nous, nous pensons que ce n'est pas un prétexte suffisant et que la Russie devrait pouvoir d'elle-même, définir ce que peut être le statut de la Tchétchénie dans la Fédération russe de demain. Dans la Fédération russe, il y a des situations très variables d'autonomie parfois très poussée. Et c'est aux Russes de prendre leurs responsabilités sur ce point. Donc, aujourd'hui, nous demandons deux choses : de préciser cette intention politique et d'autre part de tout faire pour qu'il n'y ait pas de souffrance supplémentaire du côté des populations civiles qui n'ont déjà que trop payé le prix de cette guerre.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 février 2000)