Déclaration de Mme Michèle Demessine, secrétaire d'Etat au tourisme, sur mesures destinées à améliorer l'accueil des personnes handicapées dans les structures touristiques et leur faciliter l'accès aux lieux de vacances, Fontenay-sous-Bois, le 7 mars 2000.

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Circonstance : 15ème anniversaire des journées "Handicap et société", à Fontenay-sous-Bois, le 7 mars 2000

Texte intégral

Monsieur le Maire,
Madame la Conseillère municipale,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Quelques mots pour remercier tout d'abord mon ami Louis BAYEURTE de m'avoir invitée à participer au 15ème anniversaire de ces Journées "Handicap et Société".
C'est toujours un grand plaisir pour moi de découvrir le travail entrepris par une collectivité pour contribuer à améliorer les conditions de vie des personnes handicapées, mais ça l'est encore plus lorsque, comme c'est le cas, ici, à FONTENAY-SOUS-BOIS, cette démarche s'inscrit dans la durée.
Si depuis 1985 déjà, à travers ces Journées, vous mettez en lumière, chaque année, le formidable travail accompli par les associations sur votre commune pour favoriser l'intégration des personnes handicapées, c'est toute l'année - je le sais - que vous uvrez pour les accompagner et les soutenir dans leurs projets.
Le succès que rencontrent ces Journées "Handicap et Société" témoigne, d'ailleurs, que c'est maintenant l'ensemble de la population de FONTENAY qui, se sent concerné par ce sujet...
... Sans doute aussi parce qu'à force d'initiatives, comme ce match de basket franco-tunisien, organisé, la semaine dernière, par l'Office Municipal des Sports, vous avez contribué à modifier les regards et les comportement à l'égard des personnes handicapées et vous avez surtout apporté votre pierre a pouvoir accorder à la légitime aspiration d'une citoyenneté pleine et entière. Et c'est, je dois dire, la même démarche que dans les fonctions qui sont les miennes que je m'efforce depuis maintenant 2 ans d'impulser.
Ainsi, en lançant, en 1998, la 1ère campagne nationale de sensibilisation à l'accès des personnes handicapées sur les lieux de vacances, j'ai souhaité enclencher une prise de conscience et contribuer à ce que les millions de personnes handicapées, qui sont encore trop souvent exclues des vacances, n'en soient plus écartées.
Cet appel au partage a été immédiatement entendu.
Des villes, des régions, des associations, mais également de nombreux partenaires privés, se sont mobilisés pour proposer des initiatives ou des séjours adaptés aux spécificités et à la diversité des handicaps, hors de toute logique de ghetto.
J'ai pu ainsi jeter, avec eux, les premières bases d'une démarche de fond destinée à mieux appréhender :
les publics concernés, leurs attentes et les difficultés qu'ils rencontrent ;
l'offre de vacances aujourd'hui disponible, son adéquation avec leurs aspirations, sa lisibilité, et son accessibilité.
Début septembre 1998, nous avons ainsi conduit, avec 6 sites pilotes, une 1ère campagne intitulée "pour vivre heureux, vivons ensemble les vacances".
Les initiatives se sont ensuite multipliées et, depuis, la mobilisation n'a cessé de s'intensifier, autour de démarches pédagogiques, de labels, ou de la définition d'équipements ou de matériels adaptés aux différents handicaps.
Ainsi, plusieurs fédérations de professionnels du tourisme ont décidé de créer des commissions en leur sein pour réfléchir sur la problématique de l'accueil des personnes handicapées.
Et avec de nombreux départements ou régions, telles que l'Île-de-France ou encore le Nord-Pas-de-Calais, des conventions ont été signées et des actions initiées pour, par exemple, dresser l'inventaire de tous les équipements d'accueils adaptés.
En 1999, nous avons reconduit une semaine d'action nationale. Mais cette fois avec 14 sites pilotes. C'est à cette occasion que le Guide "Accueil et Accessibilité", dont vous avez parlé a été édité.
Parce que ma démarche est bien de faire prendre conscience que les personnes handicapées sont des touristes potentiels, certes avec des besoins spécifiques, lors de cette 2ème campagne, 100.000 plaquettes d'informations ont été diffusées, mettant en valeur l'enjeu économique que représentent aussi, pour les acteurs du tourisme, les personnes handicapées.
Je ne dresserai pas, ici, la liste des nombreux projets auxquels mon Ministère a également décidé d'apporter son soutien.
Mais si vous me permettez encore un mot sur le tourisme, je voudrai dire qu'à la faveur de cette action, la formation des professionnels, tant initiale que continue, s'est du coup également enrichie.
Ainsi, alors qu'aujourd'hui, le B.T.S. Tourisme comprend, en deuxième année, un enseignement facultatif sur l'accueil des touristes à besoins spécifiques, à mon initiative, la prochaine réforme de ce B.T.S., intégrera un module obligatoire de cet enseignement.
Cela dit, nous avons également travaillé avec des écoles d'architecture, ou encore avec des Comités Départementaux de Tourisme qui souhaitaient organiser des cycles de formation de leurs personnels.
Évidemment, de nombreux chantiers restent ouverts dans les domaines de l'accueil, de l'adaptation des équipements, du transport, de la formation et de la mise en marché de l'offre.
Mais en partenariat avec les associations des personnes handicapées et les professionnels du Tourisme, nous poursuivons notre démarche de fond.
Celle qui consiste à mieux appréhender la réalité et les attentes des publics concernés pour mieux répondre à leurs besoins, tout en poursuivant un travail de réflexion sur les conditions d'accompagnement des personnes handicapées durant leurs vacances, et en travaillant sur un label repérable en terme de qualité d'accueil et pour tous les handicaps.
Vous le voyez, nous partageons une même ambition, celle de convaincre que la seule manière d'être heureux c'est forcément ensemble.
C'est pour cela que j'étais particulièrement honorée que vous me proposiez d'être en quelque sorte la marraine de ce 15ème anniversaire... pour cela que je tenais absolument à être des vôtres ce soir.
Il est intolérable que sur un sujet aussi sensible humainement et la protestation l'a montré, qu'on puisse imposer aux familles un marché de dupes tel qu'on l'a vu.
(source http://www.tourisme.gouv.fr. le 22 mars 2000)