Texte intégral
Une épidémie de Syndromes respiratoires aigus sévères (SRAS) due à un virus nouvellement identifié comme étant à l'origine de pathologies chez l'homme a été à l'origine entre le 1er novembre 2002 et le 31 juillet 2003 de 8098 cas (774 décès) dans le monde. Parmi ces cas, 5327 sont survenus en Chine continentale et près de 1800 à Hongkong. Cette épidémie s'est répandue dans le monde en l'espace de quelques semaines et, au total, 27 pays ont été touchés.
Sur beaucoup d'aspect l'épidémie de SRAS a représenté une situation sans précédent ces 20 dernières années.
Nous avions déjà vu émerger de nouveaux virus comme le Sida, parfois hautement transmissibles et mortels comme le virus Ebola, mais aucun ne s'était répandu sur la planète avec une telle vitesse. Car ce virus se propage par voie respiratoire mais aussi grâce à nos voies de communication les plus rapides : les voies aériennes internationales.
Véritable défi lancé aux systèmes de santé du monde entier, l'épidémie de SRAS a fragilisé les premières lignes de défense du système de soins en frappant durement le personnel hospitalier, et a éprouvé les systèmes sanitaires les plus évolués comme ceux du Canada ou de Hong-Kong.
Elle a suscité la peur parmi les populations et ébranlé les autorités sanitaires et politiques dans les zones les plus touchées.
Le SRAS, première pandémie du XXIème siècle nous a fait franchir un pas nouveau dans la prise de conscience collective de notre vulnérabilité face à une menace infectieuse qui est de nouveau apparue bien réelle.
Cette épidémie a également été riche d'enseignements et même d'espoir.
Elle a suscité une coopération internationale sans précédent, avec un échange d'information et d'expérience instantané entre les différents pays pour mieux coordonner la réponse.
Avec une collaboration intense entre les équipes de chercheurs à travers le monde qui a abouti rapidement à l'identification du Coronavirus responsable du SRAS et à la mise au point de test diagnostic dans les semaines qui ont suivi l'alerte mondiale (12 mars 03).
Vécu comme un véritable exercice d'alerte grandeur nature de la menace bioterroriste ou de la future pandémie grippale, le SRAS a amené la plupart des pays à tirer les leçons de la crise et à revoir à la lueur de cette expérience plusieurs aspects de leur organisation sanitaire, allant même parfois comme le Canada, jusqu'à proposer un véritable "renouvellement de la santé publique".
La réponse pendant la crise en France.
En France, le dispositif d'alerte et de contrôle de l'épidémie de SRAS a été mis en place très tôt, dès l'alerte du 11 mars en provenance de l'hôpital de Hanoi, c'est-à-dire dès le début de l'alerte mondiale de l'OMS le 12 mars 2003.
Il faut rappeler la mobilisation très précoce, dès le 15 mars 2003, d'équipes du SAMU de France, du Service de santé des armées, du Centre national de référence de la grippe, de l'InVS qui se sont rendues au Vietnam pour aider l'hôpital français de Hanoi à gérer l'épidémie. L'action de ces équipes doit encore être saluée. Cette mobilisation a contribué sans aucun doute à l'extinction rapide de l'épidémie de SRAS au Vietnam. Elle a permis également que nos médecins, nos scientifiques, aient rapidement une connaissance assez complète du Coronavirus et du SRAS.
Nous avons été surpris mais nous avons très rapidement su nous organiser, définir des mesures de gestion des cas suspects et des personnes en contact avec ces cas, mettre en place une organisation du territoire avec les SAMU et les hôpitaux référents de chaque région, développer la surveillance de cette maladie sur le territoire.
Nous avons également diffusé très tôt des conseils pour les personnes désirant se rendre dans les pays où sévissait l'épidémie.
Ces mesures, décidées dans l'urgence face à une épidémie inconnue qui se développait, étaient pour nombre d'entre elles déjà prévues dans le cadre d'autres plans (plan variole ou plan de pandémie grippale). Elles ont été adaptées à la situation, à la nature du virus responsable de l'épidémie. Elles ont été évolutives en fonction des connaissances scientifiques et du développement de l'épidémie
Notre pays, on le sait maintenant, a été finalement relativement épargné par cette épidémie mondiale en raison du faible nombre de cas importés sur notre territoire mais aussi du fait de la réactivité de la réponse qui explique en partie l'absence de transmission secondaire en France.
La conception du Plan
Il n'est plus question cependant d'être de nouveau surpris par une épidémie de SRAS.
L'expérience acquise lors de cette épidémie doit être utilisée pour nous préparer le plus complètement possible à une éventuelle résurgence de la maladie. L'épidémie de 2003 a fait l'objet d'un retour d'expérience complet de la part des autorités sanitaires mais également de toutes les administrations, institutions, entreprises qui ont eu à faire face à la situation de l'année dernière. Les connaissances accumulées ont été revues, précisées, améliorées. Certaines mesures d'ordre sanitaire ont été élaborées par des groupes d'experts qui ont continué à travailler sur le SRAS après l'extinction de l'épidémie.
Des recommandations ont été soumises au Conseil supérieur d'hygiène publique de France qui les a approuvées notamment sur le plan de la prise en charge des cas suspects ou probables et la conduite à tenir vis à vis des personnes contact d'un cas.
C'est finalement l'ensemble de ces connaissances, de ces mesures, de ces recommandations qui sont réunies dans le Plan SRAS.
L'objectif de ce plan est de réunir en un seul document : les connaissances acquises sur le virus et la maladie qu'il occasionnent, les principes de l'organisation nationale qui serait mise en oeuvre en cas de résurgence du SRAS. Il précise également les actions internationales à mettre en uvre et, surtout définit précisément le rôle que chacun aurait à assumer en cas d'épidémie.
Ce plan est le résultat d'un travail interministériel et extrêmement multidisciplinaire associant le monde de la santé et du soin à celui du tourisme, de l'industrie. Sont également concernés l'éducation nationale, les fédérations sportives les transporteurs aériens ou marins, nos forces de l'ordre aux frontières, les douanes etc
Quels en sont les points clefs ?
Il est construit sur la base de 5 niveaux d'alerte qui ont été définis à partir de l'expérience de l'année dernière, en totale cohérence avec les définitions de l'OMS, et qui ont été approuvés par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France.
Ces niveaux sont :
Le niveau de vigilance qui est celui, en l'absence de cas avéré de SRAS dans le monde, d'une vigilance maintenue et d'une sensibilisation régulière des professionnels de santé au risque de résurgence de cas de SRAS.
Le niveau 1 caractérisé par la survenue d'un cas isolé dans le monde : nous avons déjà connu 4 situations de ce type depuis septembre 2003, deux étant dues à des contaminations de laboratoires, et non à une reprise "naturelle" d'activité du SRAS, la dernière étant, selon l'OMS le cas survenu chez une jeune femme de Canton et qui a été confirmé le 17 janvier.
Le niveau 2 correspond à la survenue d'un cas isolé en France qui nécessiterait que soient mises en oeuvre sans délai toutes les mesures d'identification et de prise en charge des personnes ayant été en contact avec le cas.
Le niveau 3 serait atteint en cas de transmission active de l'épidémie dans un pays étranger, signe que les premiers cas n'ont pas été contrôlés assez rapidement et qu'une réelle flambée épidémique similaire à celle de 2003 est à craindre.
Le niveau 4 découle évidemment des niveaux précédents et correspond à une situation réellement épidémique en France.
Tous ces niveaux peuvent se trouver "compliqués" par une épidémie de grippe intercurrente. Cela a été envisagé également dans le plan SRAS.
Ce plan couvre un champ qui va très au delà du seul aspect de la prise en charge des cas. Il aborde notamment l'ensemble des questions soulevées lors de l'épidémie de 2003 qui avaient trait bien sûr à la santé et au risque sanitaire mais dans le cadre parfois plus précis d'un voyage à l'étranger (que ce soit pour du tourisme ou pour raisons professionnelles), dans le cadre d'une activité scolaire, d'un festival international, d'une manifestation sportive etc
Un travail est mené également au niveau européen . Le plan précise que l'information se ferait en "temps réel" entre les pays de l'Europe qui disposent d'une procédure d'information spécifique pour le SRAS. Ces pays ont déjà, par ailleurs, harmonisé certains documents tels que la fiche d'information et de traçabilité des personnes arrivant d'une zone de transmission active.
En dehors des aspects spécifiques aux SRAS un certain nombre de leçons de portée plus générales visant à l'organisation de la réponse sanitaire vis à vis des infections hautement transmissible ont été tirés de l'expérience du SRAS.
Pour mieux répondre à ces menaces, un certain nombre de mesures ont été prises ou sont en passe de l'être.
Certaines, d'ordre législatif font partie du projet de loi sur la politique de santé publique qui vient d'être examiné en 1ère lecture au Sénat.
La loi de santé publique prévoit ainsi le renforcement du contrôle, de la détention et de la cession de certains pathogènes dont l'emploi serait de nature à présenter un risque pour la santé publique. Un arrêté a toutefois été pris dès le 15 janvier dans l'attente de cette loi.
Les récents cas de SRAS ont montré la nécessité de renforcer le niveau de protection des personnels travaillant dans un laboratoire manipulant des agents hautement transmissibles.
Enfin la loi de santé publique donne aussi une base légale à l'obligation d'isolement et de soins en cas de menaces sanitaires graves.
Dans le domaine des établissements de santé, des efforts sont faits pour équiper tous les établissements de santé de référence de laboratoires de haute sécurité incluant des laboratoires de confinement P3. Cet objectif sera atteint fin 2004.
De même ces établissements devront s'assurer très rapidement avant la fin 2004 de pouvoir disposer des équipements nécessaires en chambres d'isolement permettant l'accueil des pathologies émergentes nouvelles (sont concernés les services de maladie infectieuses, pédiatrie et réanimation). Des cahiers des charges sont en cours d'élaboration et les orientations seront définies d'ici quelques semaines.
Il paraît cependant important de considérer que, en cas de crise grave, c'est l'ensemble des établissements de santé (publics et privés) qui se trouveront concernés. Tous doivent travailler cette éventualité et la prévoir dans leur plan d'organisation. Les hôpitaux de référence devront fonctionner en réseau avec les autres établissements de santé de la zone concernée.
Enfin et en guise de conclusion, si ce plan ne cède pas à l'illusion d'apporter une solution à tous les problèmes que nous rencontrerions en cas de résurgence du SRAS, il en règle une bonne partie et identifie des pistes ou des directions d'action pour les autres. A ce titre, il me semble que ce plan pourra et devra servir de "plan cadre" pour toute maladie à transmission inter-humaine par voie aérienne. Cela nécessite qu'il soit largement diffusé et connu des professionnels de santé mais également de l'ensemble des personnes qui, à quelque titre que ce soit, pourraient être amenées à gérer une situation d'alerte liée au SRAS.
En effet, si l'épidémie est désormais éteinte, une résurgence de la maladie est d'actualité et l'expérience de 2002-2003 a montré, dans les différents pays qui ont eu à prendre en charge des cas, combien une réaction précoce et adaptée pouvait limiter les risques d'extension de l'épidémie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 23 janvier 2004)
Sur beaucoup d'aspect l'épidémie de SRAS a représenté une situation sans précédent ces 20 dernières années.
Nous avions déjà vu émerger de nouveaux virus comme le Sida, parfois hautement transmissibles et mortels comme le virus Ebola, mais aucun ne s'était répandu sur la planète avec une telle vitesse. Car ce virus se propage par voie respiratoire mais aussi grâce à nos voies de communication les plus rapides : les voies aériennes internationales.
Véritable défi lancé aux systèmes de santé du monde entier, l'épidémie de SRAS a fragilisé les premières lignes de défense du système de soins en frappant durement le personnel hospitalier, et a éprouvé les systèmes sanitaires les plus évolués comme ceux du Canada ou de Hong-Kong.
Elle a suscité la peur parmi les populations et ébranlé les autorités sanitaires et politiques dans les zones les plus touchées.
Le SRAS, première pandémie du XXIème siècle nous a fait franchir un pas nouveau dans la prise de conscience collective de notre vulnérabilité face à une menace infectieuse qui est de nouveau apparue bien réelle.
Cette épidémie a également été riche d'enseignements et même d'espoir.
Elle a suscité une coopération internationale sans précédent, avec un échange d'information et d'expérience instantané entre les différents pays pour mieux coordonner la réponse.
Avec une collaboration intense entre les équipes de chercheurs à travers le monde qui a abouti rapidement à l'identification du Coronavirus responsable du SRAS et à la mise au point de test diagnostic dans les semaines qui ont suivi l'alerte mondiale (12 mars 03).
Vécu comme un véritable exercice d'alerte grandeur nature de la menace bioterroriste ou de la future pandémie grippale, le SRAS a amené la plupart des pays à tirer les leçons de la crise et à revoir à la lueur de cette expérience plusieurs aspects de leur organisation sanitaire, allant même parfois comme le Canada, jusqu'à proposer un véritable "renouvellement de la santé publique".
La réponse pendant la crise en France.
En France, le dispositif d'alerte et de contrôle de l'épidémie de SRAS a été mis en place très tôt, dès l'alerte du 11 mars en provenance de l'hôpital de Hanoi, c'est-à-dire dès le début de l'alerte mondiale de l'OMS le 12 mars 2003.
Il faut rappeler la mobilisation très précoce, dès le 15 mars 2003, d'équipes du SAMU de France, du Service de santé des armées, du Centre national de référence de la grippe, de l'InVS qui se sont rendues au Vietnam pour aider l'hôpital français de Hanoi à gérer l'épidémie. L'action de ces équipes doit encore être saluée. Cette mobilisation a contribué sans aucun doute à l'extinction rapide de l'épidémie de SRAS au Vietnam. Elle a permis également que nos médecins, nos scientifiques, aient rapidement une connaissance assez complète du Coronavirus et du SRAS.
Nous avons été surpris mais nous avons très rapidement su nous organiser, définir des mesures de gestion des cas suspects et des personnes en contact avec ces cas, mettre en place une organisation du territoire avec les SAMU et les hôpitaux référents de chaque région, développer la surveillance de cette maladie sur le territoire.
Nous avons également diffusé très tôt des conseils pour les personnes désirant se rendre dans les pays où sévissait l'épidémie.
Ces mesures, décidées dans l'urgence face à une épidémie inconnue qui se développait, étaient pour nombre d'entre elles déjà prévues dans le cadre d'autres plans (plan variole ou plan de pandémie grippale). Elles ont été adaptées à la situation, à la nature du virus responsable de l'épidémie. Elles ont été évolutives en fonction des connaissances scientifiques et du développement de l'épidémie
Notre pays, on le sait maintenant, a été finalement relativement épargné par cette épidémie mondiale en raison du faible nombre de cas importés sur notre territoire mais aussi du fait de la réactivité de la réponse qui explique en partie l'absence de transmission secondaire en France.
La conception du Plan
Il n'est plus question cependant d'être de nouveau surpris par une épidémie de SRAS.
L'expérience acquise lors de cette épidémie doit être utilisée pour nous préparer le plus complètement possible à une éventuelle résurgence de la maladie. L'épidémie de 2003 a fait l'objet d'un retour d'expérience complet de la part des autorités sanitaires mais également de toutes les administrations, institutions, entreprises qui ont eu à faire face à la situation de l'année dernière. Les connaissances accumulées ont été revues, précisées, améliorées. Certaines mesures d'ordre sanitaire ont été élaborées par des groupes d'experts qui ont continué à travailler sur le SRAS après l'extinction de l'épidémie.
Des recommandations ont été soumises au Conseil supérieur d'hygiène publique de France qui les a approuvées notamment sur le plan de la prise en charge des cas suspects ou probables et la conduite à tenir vis à vis des personnes contact d'un cas.
C'est finalement l'ensemble de ces connaissances, de ces mesures, de ces recommandations qui sont réunies dans le Plan SRAS.
L'objectif de ce plan est de réunir en un seul document : les connaissances acquises sur le virus et la maladie qu'il occasionnent, les principes de l'organisation nationale qui serait mise en oeuvre en cas de résurgence du SRAS. Il précise également les actions internationales à mettre en uvre et, surtout définit précisément le rôle que chacun aurait à assumer en cas d'épidémie.
Ce plan est le résultat d'un travail interministériel et extrêmement multidisciplinaire associant le monde de la santé et du soin à celui du tourisme, de l'industrie. Sont également concernés l'éducation nationale, les fédérations sportives les transporteurs aériens ou marins, nos forces de l'ordre aux frontières, les douanes etc
Quels en sont les points clefs ?
Il est construit sur la base de 5 niveaux d'alerte qui ont été définis à partir de l'expérience de l'année dernière, en totale cohérence avec les définitions de l'OMS, et qui ont été approuvés par le Conseil supérieur d'hygiène publique de France.
Ces niveaux sont :
Le niveau de vigilance qui est celui, en l'absence de cas avéré de SRAS dans le monde, d'une vigilance maintenue et d'une sensibilisation régulière des professionnels de santé au risque de résurgence de cas de SRAS.
Le niveau 1 caractérisé par la survenue d'un cas isolé dans le monde : nous avons déjà connu 4 situations de ce type depuis septembre 2003, deux étant dues à des contaminations de laboratoires, et non à une reprise "naturelle" d'activité du SRAS, la dernière étant, selon l'OMS le cas survenu chez une jeune femme de Canton et qui a été confirmé le 17 janvier.
Le niveau 2 correspond à la survenue d'un cas isolé en France qui nécessiterait que soient mises en oeuvre sans délai toutes les mesures d'identification et de prise en charge des personnes ayant été en contact avec le cas.
Le niveau 3 serait atteint en cas de transmission active de l'épidémie dans un pays étranger, signe que les premiers cas n'ont pas été contrôlés assez rapidement et qu'une réelle flambée épidémique similaire à celle de 2003 est à craindre.
Le niveau 4 découle évidemment des niveaux précédents et correspond à une situation réellement épidémique en France.
Tous ces niveaux peuvent se trouver "compliqués" par une épidémie de grippe intercurrente. Cela a été envisagé également dans le plan SRAS.
Ce plan couvre un champ qui va très au delà du seul aspect de la prise en charge des cas. Il aborde notamment l'ensemble des questions soulevées lors de l'épidémie de 2003 qui avaient trait bien sûr à la santé et au risque sanitaire mais dans le cadre parfois plus précis d'un voyage à l'étranger (que ce soit pour du tourisme ou pour raisons professionnelles), dans le cadre d'une activité scolaire, d'un festival international, d'une manifestation sportive etc
Un travail est mené également au niveau européen . Le plan précise que l'information se ferait en "temps réel" entre les pays de l'Europe qui disposent d'une procédure d'information spécifique pour le SRAS. Ces pays ont déjà, par ailleurs, harmonisé certains documents tels que la fiche d'information et de traçabilité des personnes arrivant d'une zone de transmission active.
En dehors des aspects spécifiques aux SRAS un certain nombre de leçons de portée plus générales visant à l'organisation de la réponse sanitaire vis à vis des infections hautement transmissible ont été tirés de l'expérience du SRAS.
Pour mieux répondre à ces menaces, un certain nombre de mesures ont été prises ou sont en passe de l'être.
Certaines, d'ordre législatif font partie du projet de loi sur la politique de santé publique qui vient d'être examiné en 1ère lecture au Sénat.
La loi de santé publique prévoit ainsi le renforcement du contrôle, de la détention et de la cession de certains pathogènes dont l'emploi serait de nature à présenter un risque pour la santé publique. Un arrêté a toutefois été pris dès le 15 janvier dans l'attente de cette loi.
Les récents cas de SRAS ont montré la nécessité de renforcer le niveau de protection des personnels travaillant dans un laboratoire manipulant des agents hautement transmissibles.
Enfin la loi de santé publique donne aussi une base légale à l'obligation d'isolement et de soins en cas de menaces sanitaires graves.
Dans le domaine des établissements de santé, des efforts sont faits pour équiper tous les établissements de santé de référence de laboratoires de haute sécurité incluant des laboratoires de confinement P3. Cet objectif sera atteint fin 2004.
De même ces établissements devront s'assurer très rapidement avant la fin 2004 de pouvoir disposer des équipements nécessaires en chambres d'isolement permettant l'accueil des pathologies émergentes nouvelles (sont concernés les services de maladie infectieuses, pédiatrie et réanimation). Des cahiers des charges sont en cours d'élaboration et les orientations seront définies d'ici quelques semaines.
Il paraît cependant important de considérer que, en cas de crise grave, c'est l'ensemble des établissements de santé (publics et privés) qui se trouveront concernés. Tous doivent travailler cette éventualité et la prévoir dans leur plan d'organisation. Les hôpitaux de référence devront fonctionner en réseau avec les autres établissements de santé de la zone concernée.
Enfin et en guise de conclusion, si ce plan ne cède pas à l'illusion d'apporter une solution à tous les problèmes que nous rencontrerions en cas de résurgence du SRAS, il en règle une bonne partie et identifie des pistes ou des directions d'action pour les autres. A ce titre, il me semble que ce plan pourra et devra servir de "plan cadre" pour toute maladie à transmission inter-humaine par voie aérienne. Cela nécessite qu'il soit largement diffusé et connu des professionnels de santé mais également de l'ensemble des personnes qui, à quelque titre que ce soit, pourraient être amenées à gérer une situation d'alerte liée au SRAS.
En effet, si l'épidémie est désormais éteinte, une résurgence de la maladie est d'actualité et l'expérience de 2002-2003 a montré, dans les différents pays qui ont eu à prendre en charge des cas, combien une réaction précoce et adaptée pouvait limiter les risques d'extension de l'épidémie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 23 janvier 2004)