Texte intégral
Chers amis,
Chers camarades,
Je suis vraiment heureuse que vous m'ayez invitée ici, à Roubaix, pour ce grand banquet populaire. C'est toujours pour moi un plaisir que de venir à votre rencontre dans le Nord. Ça l'est d'autant plus qu'il s'agit de fêter aujourd'hui les soixante ans de Liberté, en même temps que les cent ans de l'Humanité. Liberté, l'Humanité, quels titres ! Rien que leurs noms sont tout un programme, rien que leurs noms sont des drapeaux. Des drapeaux à hisser le plus haut possible, aujourd'hui comme hier où ils furent créés. Traverser ces décennies qui ont conduit l'espoir au pied de l'échafaud n'est pas sans laisser de cicatrices, mais ce fut toujours avec dignité que l'une et l'autre ont porté les aspirations des hommes et des femmes, ont rendu compte de la réalité de leur vie.
Il y a besoin, dans notre pays de développer l'information pluraliste, pour développer la démocratie. Il y a besoin de Liberté, il y a besoin de l'Humanité pour porter sur l'actualité un regard politique, un regard qui décrypte les logiques mortifères du capitalisme à l'uvre, un regard qui décèle les jeunes pousses d'un avenir solidaire et fraternel. Un regard qui embrasse tous les champs de l'activité humaine pour donner à voir de tout ce que font et vivent les hommes et les femmes. Je sais les batailles qui se mènent pour que vivent Liberté et l'Humanité. La force de ces journaux, c'est qu'ils ne sont pas le produit d'études de marché réalisées par de grands groupes commerciaux. Non, ils sont des outils pour notre peuple. Et leur force est d'être portés par des militants. Je voudrais dire, ici combien ces journaux sont essentiels à l'activité politique des communistes. C'est aujourd'hui un bel anniversaire, qui ouvre vers demain. Longue vue et longue vie à l'Humanité et à Liberté !
Je dis cela avec la conviction que face à l'offensive libérale et au gouvernement de droite, il y a besoin de porter publiquement la contradiction autant de fois que possible. Ce gouvernement, dont l'entraîneur est le baron Seillière, a décidé de mettre en pièces la société française quoiqu'en dise le peuple. Et vous en savez quelque chose, ici, dans le Nord. Que fait le gouvernement pour les salariés ? Rien ! Que fait-il contre eux ? Tout ! Qu'a-t-il fait pour celles et ceux de Métaleurop ? Rien ! Que fait-il pour aider les patrons à licencier ? Tout ! Les délocalisations se multiplient, les peuples sont mis en concurrence comme jamais, le code du travail est attaqué, le chômage augmente D'autres possibles semblent évidents lorsque l'on regarde la politique menée par le gouvernement UMP (désormais Union pour Moi Président), et le MEDEF. Leur petit jeu est bien rôdé. Seillière réclame beaucoup, le gouvernement fait mine de lui dire oui et finit par lui en accorder un peu moins pour que nous ayons le sentiment d'avoir échappé au pire. Dernier exemple en date : l'augmentation du prix du gaz. Raffarin dit 8 %. Sarkozy dit : " Pas question ". Là, nous le prenons tous pour notre sauveur suprême, évidemment. Alors, il dit 4 %. Et les média s'agenouillent devant lui pour cette mesure qui améliore le quotidien du peuple : il n'y aura que 4 % d'augmentation du gaz ! Eh bien nous avons l'outrecuidance de penser que 4 %, c'est une très mauvaise nouvelle et que l'on pouvait éviter cela ! Ce scénario peut se répéter à l'infini. On annonce des ouragans, et on se réjouit qu'il n'y ait à l'arrivée que de vulgaires tempêtes !
Ah les tours de passe-passe, il en connaît, l'ambitieux Nicolas Sarkozy. L'autre jour, en pleine séance du Sénat, il a inventé un nouveau concept : la TVA sociale. Les mots sonnent bien. Qu'est-ce que la TVA sociale ? C'est l'augmentation de la TVA pour baisser les charges patronales ! Il fallait y penser : un petit prélèvement sur le érèmiste qui va s'acheter des tomates, un autre sur le salarié qui acquiert une baguette de pain, et Ernest-Antoine peut faire monter encore le niveau de ses comptes en banque ! Aucune nouveauté dans cette proposition, prendre aux pauvres pour donner aux riches, c'est ce que fait ce gouvernement depuis qu'il est au pouvoir ! Il y avait Robin des bois et Petit-Jean, nous avons hérité de Raffarin des bois flanqué du Petit-Nicolas.
La situation de l'emploi se dégrade, les salariés sont mis sous pression, le pouvoir d'achat régresse : on vit beaucoup moins bien aujourd'hui qu'il y a trois ans. Mais le gouvernement s'en lave les mains : le baron Seillière est sous le robinet ! Voici venu le projet Larcher, le dernier venu de la bande de Raffarin des bois. Il a été désigné par le gouvernement pour tirer dans le tas et fait flèche de tout bois. Tout simplement, il détruit le code du travail et instaure le droit de licencier en toute liberté. J'ai pourtant en tête les noms de Lustucru, de Nestlé, de Bosch, de Facom, d'Aventis, de Perrier où sont prévus des licenciements sans vergogne pour des raisons de rentabilité financière maximum. Pour la Bourse ! Entre la Bourse et les vies, le gouvernement choisit la Bourse ! Cette offensive libérale ne sévit pas seulement dans notre pays. En Allemagne, par exemple, tout le secteur de l'automobile est frappé de régression sociale massive. Le capitalisme n'accepte pas les droits acquis par les peuples et les détruit un par un. La pression est terrible sur les salariés. Regardez ces femmes, caissières chez Auchan et chez Leclerc, contraintes au temps partiel, méprisées, sous-payées et mises à la porte pour quinze euros de bons de réduction utilisés en toute légalité ! Au contraire, il faut de nouveaux droits pour les salariés. Des droits qui améliorent leurs conditions de travail, et leurs salaires, des droits qui leur donnent de véritables pouvoirs dans l'entreprise ! Eh bien non ! Dans la loi dite de " Cohésion sociale ", le ministre Borloo, qu'on fait passer pour un ange, reprend le projet Larcher qui délie les mains des licencieurs et crée quatre nouveaux sous-contrats de travail au service des patrons.
Le gouvernement vient également de payer au ministre des économies un rapport à l'usage de l'UMP, rédigé par l'ancien président du FMI, monsieur Michel Camdessus. Ces sornettes ont plu au Ministre d'Etat qui s'endort chaque soir en rêvant à ces temps heureux où il pourra compter sur des salariés obéissants, peu coûteux, et prêts à se sacrifier à la tâche. Pour voir son rêve se réaliser, il semble prêt à tout. Il fait des annonces concernant le minimum vieillesse pour s'attirer les projecteurs et annonce en catimini le lendemain qu'il n'en sera rien en réalité. Vous avez vu la manière dont il essaye de ressembler à Bush, en se revendiquant d'un néo-conservatisme qui instrumentalise la religion ? Nous n'avons pas besoin d'un Bush français !
Tout est bon, pour accéder au pouvoir. Il fait mine de flatter les croyants, mais considère la religion comme un moyen de contrôle et de pression sur la population. Il la présente comme une médecine douce chargée de mettre du baume sur les plaies béantes qu'il ouvre avec sa politique. Tandis qu'il cautionnait une discrimination de fait, touchant de nombreux hommes et femmes issus de l'immigration, il espère se racheter par des déclarations bienveillantes à l'égard de l'Islam. Quel mélange des genres ! Quelle méprisable tentative qui consiste à essayer d'acheter ainsi les uns et les autres ! Que n'a-t-il accordé le droit de vote aux résidents étrangers plutôt que de remettre en cause le socle plutôt stable de 1905 ? Nicolas Sarkozy procède par cloisonnements, par communautarisme, par division. Sa laïcité positive est un leurre autant que sa TVA sociale ! Qu'espère-t-il sinon restaurer ainsi un vieux clivage éthéré entre les anticléricaux et les cléricaux ? Tout cela n'a aucun sens, mais tout est bon pour déplacer sans cesse le débat dans des eaux troubles et mettre en place un bipartisme à l'anglo-saxonne. Nous ne tomberons pas dans ce panneau vulgaire.
Face à cette droite, qui maltraite notre peuple, où est l'alternative ? Je pose cette question. Et je la pose parce que nombreux sont nos concitoyennes et concitoyens qui se la posent. Faut-il se résigner et, comme je l'ai lu sur les affiches, se contenter de dire que " le monde est trop dur pour le laisser à la droite " ? Peut-on encore aujourd'hui changer le monde ? Oui. Ma conviction profonde, c'est que " oui ". Nous ne sommes pas condamnés au capitalisme mondialisé. Nous ne sommes pas condamnés à cette régression permanente. Nous ne sommes pas condamnés au chacun pour soi, à la concurrence mortifère, aux dominations de toutes sortes, aux inégalités. Nombreux, nombreuses sont ceux et celles qui cherchent une issue à cette situation étouffante. C'est avec eux que nous pourrons inventer d'autres chemins d'avenir
Je combats la fatalité faite pour asservir ; je combats le renoncement imposé par les puissants ; je combats la résignation qui guette les femmes et les hommes. De notre peine, de nos espoirs, de nos batailles peut-être fait le monde de demain. Il faut renverser l'ordre établi, contrecarrer les logiques capitalistes et libérales, pour y substituer des logiques qui respectent chacune et chacun : la solidarité, la coopération, la démocratie, la paix. Des mots diront certains. Mais ces mots s'effacent, ces mots manquent, ces mots sont nécessaires autant qu'ils sont possibles. Et il y a du grain à moudre pour leur donner une consistance. Nous avons des propositions pour aller chercher là où il est l'argent qui manque à notre système de protection sociale et garantir un vrai droit à la santé. Il faut taxer les produits financiers qui sont de l'argent inutile et nocif. Nous proposons d'instaurer une véritable sécurité d'emploi, de formation et de revenus, en impulsant une nouvelle politique du crédit qui s'inscrive dans des perspectives de développement humain. Nous proposons le droit de vote des résidents étrangers pour mettre fin à une grave injustice. Nous proposons de travailler à de nouveaux pouvoir pour les salariés au sein même de l'entreprise, avec pour commencer l'obligation de prise en compte des propositions présentées par les salariés en cas de plan social programmé, avec un pouvoir de contrôle quant aux choix de gestion et à l'utilisation des fonds publics Nous proposons le développement des services publics. Le récent rapport Roulet qui prévoit d'avancer dans la privatisation d'EDF, comme nous l'avions dit est inacceptable et se base sur des constats faussés. Déjà, des augmentations de tarifs ont été annoncées pour l'électricité. C'est inacceptable. La fusion d'EDF-GDF, la construction d'un service public de l'énergie nouveau, démocratisé sont nécessaires pour l'intérêt général.
Nous avons des propositions donc, mais nous avons aussi entamé une grande démarche populaire, avec les forums que nous avons mis en uvre un peu partout en France. Nous allons poursuivre avec des forums programmes auxquelles les communistes apporteront leur réflexion et leurs propositions audacieuses dans le débat, et nous serons des milliers en juin à nous retrouver pour faire le point et aller de l'avant. De quoi s'agit-il ? Un forum, ce sont des hommes et des femmes, des citoyens, rassemblés, pour débattre ensemble et construire une vraie alternative politique à la droite. Partout, dans les quartiers, les villages, les villes, les entreprises, des forums largement ouvert à tous ceux et celles et à toutes les forces intéressées. Pourquoi ? Parce que la gauche ne peut tirer sa légitimité que du peuple, parce qu'elle ne peut le dessaisir de son destin, parce que son devoir est de créer une dynamique de changement majoritaire qui associe le plus grand nombre ! C'est la seule garantie pour une gauche qui porte un projet audacieux de transformation sociale, pour une gauche qui affronte les contradictions du monde, pour une gauche qui offre une vraie alternative. Voilà ce que nous voulons faire. La politique n'appartient à des partis, elle est la propriété des citoyennes et des citoyens, la gauche n'appartient pas à quelques responsables, elle est la propriété du peuple, des salariés, des habitants et des habitantes des cités, de tous ceux qui veulent voir enfin changer les choses. Parce que nous ne renonçons pas, nous avons conscience des difficultés et nous voulons les dépasser. Ce sont là des chemins escarpés, mais je crois que ce sont des chemins de courage.
Le débat sur la Constitution européenne est pour moi symptomatique des défis qui sont les nôtres. Voilà un texte, tout ce qu'il y a de plus libéral, véritable fer de lance du capitalisme mondialisé, et on s'interroge, à gauche pour savoir s'il faut voter oui ou non. Mais enfin, qui sommes-nous, que voulons-nous, si nous sommes de gauche ? Voulons-nous de la casse des retraites, des services publics, de la sécurité sociale, de l'emploi, de la démocratie En deux mots, je voudrais vous dire pourquoi c'est non. Ce texte décrit la mise en uvre d'un principe, explicité dès l'article 3 : " L'union européenne offre à ses citoyennes et citoyens un marché ouvert où la concurrence est libre et non-faussée ". Quelle meilleure définition donner du libéralisme. Ce libéralisme que les banquiers et les patrons réclament pour pouvoir licencier librement, pressurer librement, profiter librement, s'enrichir librement ; tandis que les salariés n'auront pas le choix, librement ! C'est la loi de l'argent, c'est la loi du plus fort que nous propose ce texte. Je n'ai trouvé aucun argument valable pour ce texte. La Charte des droits fondamentaux ? Il est clairement indiqué qu'elle s'applique dans la mesure où elle ne contredit pas le principe du fameux article 3. L'Europe et le monde seraient plongés dans le chaos le plus total ? Je n'en ai pas trouvé trace dans les prédictions des astrologues les plus farfelus. J'en passe et des meilleurs pour venir à celui-ci : le " non " changerait la nature du projet de la gauche. C'est un aveu. Eh bien, confidence pour confidence : il ne faut pas que la gauche reparte du même pied. Quand j'entends Dominique Strauss-Kahn affirmer sans autre forme de procès, que la gauche perdra 2007 si elle vote non, deux questions me viennent. La première : pourquoi ? Pourquoi perd-on en rejetant ce traité détestable ? Qu'il s'explique et qu'on débatte. La deuxième : Si la gauche devait gagner 2007, pour quoi faire ? Pour appliquer le libéralisme de Bruxelles ?
Voilà pourquoi, nous proposons à tous ceux et celles qui le veulent de bâtir un autre traité pour une autre Europe. A écrire un texte pour l'Europe, mettons-y des projets de progrès pour tous : quelles coopérations entre les peuples plutôt que la concurrence ? Quels droits pour les salariés plutôt que des droits au rabais ? Quelle démocratie plutôt que ces processus protégés des peuples ? Quelle Europe pour la paix plutôt que la bannière de l'OTAN ? Quels services publics et quelle protection sociale plutôt que le désengagement de l'Etat ? Quelles sources nouvelles de financement public, plutôt que la dictature de la Banque Centrale Européenne, indépendante, et la crispation sur les déficits publics ? Voyez, il y aurait de belles choses à mettre dans un traité, et l'on voudrait nous imposer cette camisole libérale ? Ensemble, soyons les bâtisseurs d'une autre Europe !
Nous allons poursuivre notre travail d'information et de construction pour que le débat ait lieu, en conscience. Le gouvernement doit avoir la décence de mettre fin à ce défaut d'information sur le texte lui-même, mais aussi sur les circonstances du référendum. Au nom de la démocratie, au nom de notre République, au nom du respect de notre peuple, depuis Chambéry, j'en appelle au gouvernement pour qu'il cesse cette mascarade. Le sujet est suffisamment important pour que le débat puisse être soigné. Nous avons droit à la parole : les manuvres doivent cesser, il faut que le débat commence, partout ! Le " non " peut l'emporter et balayer ce projet presque odieux qui nous est proposé. Le " non ", c'est à dire l'aspiration à une autre Europe que celle dont nous avons fait l'expérience depuis des décennies, et qui pèse de plus en plus lourd sur nos vies quotidiennes. Le " non ", c'est à dire, le doute n'est pas permis, l'espoir et la volonté de faire autrement !
Chers amis, chers camarades,
Deux choses encore.
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans une pensée pour Yasser Arafat et pour le peuple Palestinien. Comment ne pas saluer l'homme qui s'en est allé. Lui qui incarna de tout son être la cause des siens et leur combat pour la justice. Lui qui portait sur son visage la dignité de tout un peuple. Lui, Yasser Arafat, artisan de paix. Je suis fière d'être de ce pays, qui lui a offert dans ses derniers jours, l'asile médical. Le meilleur hommage à rendre à Yasser Arafat aujourd'hui, c'est de rendre son combat victorieux. Il faut avoir confiance en l'autorité palestinienne pour uvrer dans cet esprit. La première décision annoncée, de tenir des élections est une formidable leçon de démocratie. Mais pour que vienne la paix, il va falloir une intervention internationale beaucoup plus incisive. Pour redonner corps à une campagne populaire capable de mobiliser notre peuple, nous allons éditer un petit insigne affichant simplement cette phrase : faisons tomber les murs ! Faisons tomber les murs en béton, les murs de haine, les murs de guerre ! Faisons tomber les murs, ici et là-bas !
Enfin, aujourd'hui est la journée internationale des droits de l'enfant, c'est le quinzième anniversaire de la Convention Internationale des droits de l'enfant. Dans notre pays, une récente étude révélait qu'il y a avait au moins un million d'enfants pauvres. Vous savez ici, dans le Nord ce que sont les misères faites aux enfants. Je pense bien sûr, aux enfants de sept ans travaillant dans les mines, comme le dit Jean Ferrat. Vous ne savez que trop aujourd'hui encore la pauvreté qui frappe les familles et atteint les enfants. S'il y n'y avait qu'une chose à dire pour montrer combien ce monde marche à l'envers, je dirais celle-là. De par le monde, combien d'enfants sont maltraités par la vie ? Je pense aussi à ces enfants soldats, enrôlés dans des guerres qu'ils ne comprennent pas, où ils jouent leur survie. Je pense au droit à l'éducation, qui bien souvent reste fragile. Nous le voyons ici, en France avec les propositions de la commission Thélot, reprises par le ministre qui restaurent une sélection injuste et se concentrent sur la formation d'une élite. La société capitaliste ne sait pas aimer les enfants, comment voulez-vous qu'elle aime les hommes et les femmes ? Mais les enfants sont là, ils crient la vie, ils jouent la vie, ils sourient la vie. Et les hommes et les femmes sont là, avec énergie, avec espoir.
Si parfois le ciel vient à s'assombrir sur notre monde, l'espoir demeure toujours vivace. Il nous revient, parce que c'est là finalement une part de notre dignité humaine de ne pas le laisser s'étioler et périr lorsque viennent les coups de vent. Mon enthousiasme est à la hauteur des défis qui sont devant nous, et je crois lire dans les yeux de celles et ceux que je rencontre la même espérance. Il y a tant à faire, et justement : quelle aventure passionnante et quelles possibilités immenses ! La volonté de changer les choses, nous l'avons, elles forte, elle est vive. La force de le faire vraiment elle viendra de ce que nous serons nombreux, rassemblés, en mouvement. Ensemble faisons le monde, faisons demain !
(Source http://www.pcf.fr, le 1er décembre 2004)
Chers camarades,
Je suis vraiment heureuse que vous m'ayez invitée ici, à Roubaix, pour ce grand banquet populaire. C'est toujours pour moi un plaisir que de venir à votre rencontre dans le Nord. Ça l'est d'autant plus qu'il s'agit de fêter aujourd'hui les soixante ans de Liberté, en même temps que les cent ans de l'Humanité. Liberté, l'Humanité, quels titres ! Rien que leurs noms sont tout un programme, rien que leurs noms sont des drapeaux. Des drapeaux à hisser le plus haut possible, aujourd'hui comme hier où ils furent créés. Traverser ces décennies qui ont conduit l'espoir au pied de l'échafaud n'est pas sans laisser de cicatrices, mais ce fut toujours avec dignité que l'une et l'autre ont porté les aspirations des hommes et des femmes, ont rendu compte de la réalité de leur vie.
Il y a besoin, dans notre pays de développer l'information pluraliste, pour développer la démocratie. Il y a besoin de Liberté, il y a besoin de l'Humanité pour porter sur l'actualité un regard politique, un regard qui décrypte les logiques mortifères du capitalisme à l'uvre, un regard qui décèle les jeunes pousses d'un avenir solidaire et fraternel. Un regard qui embrasse tous les champs de l'activité humaine pour donner à voir de tout ce que font et vivent les hommes et les femmes. Je sais les batailles qui se mènent pour que vivent Liberté et l'Humanité. La force de ces journaux, c'est qu'ils ne sont pas le produit d'études de marché réalisées par de grands groupes commerciaux. Non, ils sont des outils pour notre peuple. Et leur force est d'être portés par des militants. Je voudrais dire, ici combien ces journaux sont essentiels à l'activité politique des communistes. C'est aujourd'hui un bel anniversaire, qui ouvre vers demain. Longue vue et longue vie à l'Humanité et à Liberté !
Je dis cela avec la conviction que face à l'offensive libérale et au gouvernement de droite, il y a besoin de porter publiquement la contradiction autant de fois que possible. Ce gouvernement, dont l'entraîneur est le baron Seillière, a décidé de mettre en pièces la société française quoiqu'en dise le peuple. Et vous en savez quelque chose, ici, dans le Nord. Que fait le gouvernement pour les salariés ? Rien ! Que fait-il contre eux ? Tout ! Qu'a-t-il fait pour celles et ceux de Métaleurop ? Rien ! Que fait-il pour aider les patrons à licencier ? Tout ! Les délocalisations se multiplient, les peuples sont mis en concurrence comme jamais, le code du travail est attaqué, le chômage augmente D'autres possibles semblent évidents lorsque l'on regarde la politique menée par le gouvernement UMP (désormais Union pour Moi Président), et le MEDEF. Leur petit jeu est bien rôdé. Seillière réclame beaucoup, le gouvernement fait mine de lui dire oui et finit par lui en accorder un peu moins pour que nous ayons le sentiment d'avoir échappé au pire. Dernier exemple en date : l'augmentation du prix du gaz. Raffarin dit 8 %. Sarkozy dit : " Pas question ". Là, nous le prenons tous pour notre sauveur suprême, évidemment. Alors, il dit 4 %. Et les média s'agenouillent devant lui pour cette mesure qui améliore le quotidien du peuple : il n'y aura que 4 % d'augmentation du gaz ! Eh bien nous avons l'outrecuidance de penser que 4 %, c'est une très mauvaise nouvelle et que l'on pouvait éviter cela ! Ce scénario peut se répéter à l'infini. On annonce des ouragans, et on se réjouit qu'il n'y ait à l'arrivée que de vulgaires tempêtes !
Ah les tours de passe-passe, il en connaît, l'ambitieux Nicolas Sarkozy. L'autre jour, en pleine séance du Sénat, il a inventé un nouveau concept : la TVA sociale. Les mots sonnent bien. Qu'est-ce que la TVA sociale ? C'est l'augmentation de la TVA pour baisser les charges patronales ! Il fallait y penser : un petit prélèvement sur le érèmiste qui va s'acheter des tomates, un autre sur le salarié qui acquiert une baguette de pain, et Ernest-Antoine peut faire monter encore le niveau de ses comptes en banque ! Aucune nouveauté dans cette proposition, prendre aux pauvres pour donner aux riches, c'est ce que fait ce gouvernement depuis qu'il est au pouvoir ! Il y avait Robin des bois et Petit-Jean, nous avons hérité de Raffarin des bois flanqué du Petit-Nicolas.
La situation de l'emploi se dégrade, les salariés sont mis sous pression, le pouvoir d'achat régresse : on vit beaucoup moins bien aujourd'hui qu'il y a trois ans. Mais le gouvernement s'en lave les mains : le baron Seillière est sous le robinet ! Voici venu le projet Larcher, le dernier venu de la bande de Raffarin des bois. Il a été désigné par le gouvernement pour tirer dans le tas et fait flèche de tout bois. Tout simplement, il détruit le code du travail et instaure le droit de licencier en toute liberté. J'ai pourtant en tête les noms de Lustucru, de Nestlé, de Bosch, de Facom, d'Aventis, de Perrier où sont prévus des licenciements sans vergogne pour des raisons de rentabilité financière maximum. Pour la Bourse ! Entre la Bourse et les vies, le gouvernement choisit la Bourse ! Cette offensive libérale ne sévit pas seulement dans notre pays. En Allemagne, par exemple, tout le secteur de l'automobile est frappé de régression sociale massive. Le capitalisme n'accepte pas les droits acquis par les peuples et les détruit un par un. La pression est terrible sur les salariés. Regardez ces femmes, caissières chez Auchan et chez Leclerc, contraintes au temps partiel, méprisées, sous-payées et mises à la porte pour quinze euros de bons de réduction utilisés en toute légalité ! Au contraire, il faut de nouveaux droits pour les salariés. Des droits qui améliorent leurs conditions de travail, et leurs salaires, des droits qui leur donnent de véritables pouvoirs dans l'entreprise ! Eh bien non ! Dans la loi dite de " Cohésion sociale ", le ministre Borloo, qu'on fait passer pour un ange, reprend le projet Larcher qui délie les mains des licencieurs et crée quatre nouveaux sous-contrats de travail au service des patrons.
Le gouvernement vient également de payer au ministre des économies un rapport à l'usage de l'UMP, rédigé par l'ancien président du FMI, monsieur Michel Camdessus. Ces sornettes ont plu au Ministre d'Etat qui s'endort chaque soir en rêvant à ces temps heureux où il pourra compter sur des salariés obéissants, peu coûteux, et prêts à se sacrifier à la tâche. Pour voir son rêve se réaliser, il semble prêt à tout. Il fait des annonces concernant le minimum vieillesse pour s'attirer les projecteurs et annonce en catimini le lendemain qu'il n'en sera rien en réalité. Vous avez vu la manière dont il essaye de ressembler à Bush, en se revendiquant d'un néo-conservatisme qui instrumentalise la religion ? Nous n'avons pas besoin d'un Bush français !
Tout est bon, pour accéder au pouvoir. Il fait mine de flatter les croyants, mais considère la religion comme un moyen de contrôle et de pression sur la population. Il la présente comme une médecine douce chargée de mettre du baume sur les plaies béantes qu'il ouvre avec sa politique. Tandis qu'il cautionnait une discrimination de fait, touchant de nombreux hommes et femmes issus de l'immigration, il espère se racheter par des déclarations bienveillantes à l'égard de l'Islam. Quel mélange des genres ! Quelle méprisable tentative qui consiste à essayer d'acheter ainsi les uns et les autres ! Que n'a-t-il accordé le droit de vote aux résidents étrangers plutôt que de remettre en cause le socle plutôt stable de 1905 ? Nicolas Sarkozy procède par cloisonnements, par communautarisme, par division. Sa laïcité positive est un leurre autant que sa TVA sociale ! Qu'espère-t-il sinon restaurer ainsi un vieux clivage éthéré entre les anticléricaux et les cléricaux ? Tout cela n'a aucun sens, mais tout est bon pour déplacer sans cesse le débat dans des eaux troubles et mettre en place un bipartisme à l'anglo-saxonne. Nous ne tomberons pas dans ce panneau vulgaire.
Face à cette droite, qui maltraite notre peuple, où est l'alternative ? Je pose cette question. Et je la pose parce que nombreux sont nos concitoyennes et concitoyens qui se la posent. Faut-il se résigner et, comme je l'ai lu sur les affiches, se contenter de dire que " le monde est trop dur pour le laisser à la droite " ? Peut-on encore aujourd'hui changer le monde ? Oui. Ma conviction profonde, c'est que " oui ". Nous ne sommes pas condamnés au capitalisme mondialisé. Nous ne sommes pas condamnés à cette régression permanente. Nous ne sommes pas condamnés au chacun pour soi, à la concurrence mortifère, aux dominations de toutes sortes, aux inégalités. Nombreux, nombreuses sont ceux et celles qui cherchent une issue à cette situation étouffante. C'est avec eux que nous pourrons inventer d'autres chemins d'avenir
Je combats la fatalité faite pour asservir ; je combats le renoncement imposé par les puissants ; je combats la résignation qui guette les femmes et les hommes. De notre peine, de nos espoirs, de nos batailles peut-être fait le monde de demain. Il faut renverser l'ordre établi, contrecarrer les logiques capitalistes et libérales, pour y substituer des logiques qui respectent chacune et chacun : la solidarité, la coopération, la démocratie, la paix. Des mots diront certains. Mais ces mots s'effacent, ces mots manquent, ces mots sont nécessaires autant qu'ils sont possibles. Et il y a du grain à moudre pour leur donner une consistance. Nous avons des propositions pour aller chercher là où il est l'argent qui manque à notre système de protection sociale et garantir un vrai droit à la santé. Il faut taxer les produits financiers qui sont de l'argent inutile et nocif. Nous proposons d'instaurer une véritable sécurité d'emploi, de formation et de revenus, en impulsant une nouvelle politique du crédit qui s'inscrive dans des perspectives de développement humain. Nous proposons le droit de vote des résidents étrangers pour mettre fin à une grave injustice. Nous proposons de travailler à de nouveaux pouvoir pour les salariés au sein même de l'entreprise, avec pour commencer l'obligation de prise en compte des propositions présentées par les salariés en cas de plan social programmé, avec un pouvoir de contrôle quant aux choix de gestion et à l'utilisation des fonds publics Nous proposons le développement des services publics. Le récent rapport Roulet qui prévoit d'avancer dans la privatisation d'EDF, comme nous l'avions dit est inacceptable et se base sur des constats faussés. Déjà, des augmentations de tarifs ont été annoncées pour l'électricité. C'est inacceptable. La fusion d'EDF-GDF, la construction d'un service public de l'énergie nouveau, démocratisé sont nécessaires pour l'intérêt général.
Nous avons des propositions donc, mais nous avons aussi entamé une grande démarche populaire, avec les forums que nous avons mis en uvre un peu partout en France. Nous allons poursuivre avec des forums programmes auxquelles les communistes apporteront leur réflexion et leurs propositions audacieuses dans le débat, et nous serons des milliers en juin à nous retrouver pour faire le point et aller de l'avant. De quoi s'agit-il ? Un forum, ce sont des hommes et des femmes, des citoyens, rassemblés, pour débattre ensemble et construire une vraie alternative politique à la droite. Partout, dans les quartiers, les villages, les villes, les entreprises, des forums largement ouvert à tous ceux et celles et à toutes les forces intéressées. Pourquoi ? Parce que la gauche ne peut tirer sa légitimité que du peuple, parce qu'elle ne peut le dessaisir de son destin, parce que son devoir est de créer une dynamique de changement majoritaire qui associe le plus grand nombre ! C'est la seule garantie pour une gauche qui porte un projet audacieux de transformation sociale, pour une gauche qui affronte les contradictions du monde, pour une gauche qui offre une vraie alternative. Voilà ce que nous voulons faire. La politique n'appartient à des partis, elle est la propriété des citoyennes et des citoyens, la gauche n'appartient pas à quelques responsables, elle est la propriété du peuple, des salariés, des habitants et des habitantes des cités, de tous ceux qui veulent voir enfin changer les choses. Parce que nous ne renonçons pas, nous avons conscience des difficultés et nous voulons les dépasser. Ce sont là des chemins escarpés, mais je crois que ce sont des chemins de courage.
Le débat sur la Constitution européenne est pour moi symptomatique des défis qui sont les nôtres. Voilà un texte, tout ce qu'il y a de plus libéral, véritable fer de lance du capitalisme mondialisé, et on s'interroge, à gauche pour savoir s'il faut voter oui ou non. Mais enfin, qui sommes-nous, que voulons-nous, si nous sommes de gauche ? Voulons-nous de la casse des retraites, des services publics, de la sécurité sociale, de l'emploi, de la démocratie En deux mots, je voudrais vous dire pourquoi c'est non. Ce texte décrit la mise en uvre d'un principe, explicité dès l'article 3 : " L'union européenne offre à ses citoyennes et citoyens un marché ouvert où la concurrence est libre et non-faussée ". Quelle meilleure définition donner du libéralisme. Ce libéralisme que les banquiers et les patrons réclament pour pouvoir licencier librement, pressurer librement, profiter librement, s'enrichir librement ; tandis que les salariés n'auront pas le choix, librement ! C'est la loi de l'argent, c'est la loi du plus fort que nous propose ce texte. Je n'ai trouvé aucun argument valable pour ce texte. La Charte des droits fondamentaux ? Il est clairement indiqué qu'elle s'applique dans la mesure où elle ne contredit pas le principe du fameux article 3. L'Europe et le monde seraient plongés dans le chaos le plus total ? Je n'en ai pas trouvé trace dans les prédictions des astrologues les plus farfelus. J'en passe et des meilleurs pour venir à celui-ci : le " non " changerait la nature du projet de la gauche. C'est un aveu. Eh bien, confidence pour confidence : il ne faut pas que la gauche reparte du même pied. Quand j'entends Dominique Strauss-Kahn affirmer sans autre forme de procès, que la gauche perdra 2007 si elle vote non, deux questions me viennent. La première : pourquoi ? Pourquoi perd-on en rejetant ce traité détestable ? Qu'il s'explique et qu'on débatte. La deuxième : Si la gauche devait gagner 2007, pour quoi faire ? Pour appliquer le libéralisme de Bruxelles ?
Voilà pourquoi, nous proposons à tous ceux et celles qui le veulent de bâtir un autre traité pour une autre Europe. A écrire un texte pour l'Europe, mettons-y des projets de progrès pour tous : quelles coopérations entre les peuples plutôt que la concurrence ? Quels droits pour les salariés plutôt que des droits au rabais ? Quelle démocratie plutôt que ces processus protégés des peuples ? Quelle Europe pour la paix plutôt que la bannière de l'OTAN ? Quels services publics et quelle protection sociale plutôt que le désengagement de l'Etat ? Quelles sources nouvelles de financement public, plutôt que la dictature de la Banque Centrale Européenne, indépendante, et la crispation sur les déficits publics ? Voyez, il y aurait de belles choses à mettre dans un traité, et l'on voudrait nous imposer cette camisole libérale ? Ensemble, soyons les bâtisseurs d'une autre Europe !
Nous allons poursuivre notre travail d'information et de construction pour que le débat ait lieu, en conscience. Le gouvernement doit avoir la décence de mettre fin à ce défaut d'information sur le texte lui-même, mais aussi sur les circonstances du référendum. Au nom de la démocratie, au nom de notre République, au nom du respect de notre peuple, depuis Chambéry, j'en appelle au gouvernement pour qu'il cesse cette mascarade. Le sujet est suffisamment important pour que le débat puisse être soigné. Nous avons droit à la parole : les manuvres doivent cesser, il faut que le débat commence, partout ! Le " non " peut l'emporter et balayer ce projet presque odieux qui nous est proposé. Le " non ", c'est à dire l'aspiration à une autre Europe que celle dont nous avons fait l'expérience depuis des décennies, et qui pèse de plus en plus lourd sur nos vies quotidiennes. Le " non ", c'est à dire, le doute n'est pas permis, l'espoir et la volonté de faire autrement !
Chers amis, chers camarades,
Deux choses encore.
Je ne voudrais pas terminer mon propos sans une pensée pour Yasser Arafat et pour le peuple Palestinien. Comment ne pas saluer l'homme qui s'en est allé. Lui qui incarna de tout son être la cause des siens et leur combat pour la justice. Lui qui portait sur son visage la dignité de tout un peuple. Lui, Yasser Arafat, artisan de paix. Je suis fière d'être de ce pays, qui lui a offert dans ses derniers jours, l'asile médical. Le meilleur hommage à rendre à Yasser Arafat aujourd'hui, c'est de rendre son combat victorieux. Il faut avoir confiance en l'autorité palestinienne pour uvrer dans cet esprit. La première décision annoncée, de tenir des élections est une formidable leçon de démocratie. Mais pour que vienne la paix, il va falloir une intervention internationale beaucoup plus incisive. Pour redonner corps à une campagne populaire capable de mobiliser notre peuple, nous allons éditer un petit insigne affichant simplement cette phrase : faisons tomber les murs ! Faisons tomber les murs en béton, les murs de haine, les murs de guerre ! Faisons tomber les murs, ici et là-bas !
Enfin, aujourd'hui est la journée internationale des droits de l'enfant, c'est le quinzième anniversaire de la Convention Internationale des droits de l'enfant. Dans notre pays, une récente étude révélait qu'il y a avait au moins un million d'enfants pauvres. Vous savez ici, dans le Nord ce que sont les misères faites aux enfants. Je pense bien sûr, aux enfants de sept ans travaillant dans les mines, comme le dit Jean Ferrat. Vous ne savez que trop aujourd'hui encore la pauvreté qui frappe les familles et atteint les enfants. S'il y n'y avait qu'une chose à dire pour montrer combien ce monde marche à l'envers, je dirais celle-là. De par le monde, combien d'enfants sont maltraités par la vie ? Je pense aussi à ces enfants soldats, enrôlés dans des guerres qu'ils ne comprennent pas, où ils jouent leur survie. Je pense au droit à l'éducation, qui bien souvent reste fragile. Nous le voyons ici, en France avec les propositions de la commission Thélot, reprises par le ministre qui restaurent une sélection injuste et se concentrent sur la formation d'une élite. La société capitaliste ne sait pas aimer les enfants, comment voulez-vous qu'elle aime les hommes et les femmes ? Mais les enfants sont là, ils crient la vie, ils jouent la vie, ils sourient la vie. Et les hommes et les femmes sont là, avec énergie, avec espoir.
Si parfois le ciel vient à s'assombrir sur notre monde, l'espoir demeure toujours vivace. Il nous revient, parce que c'est là finalement une part de notre dignité humaine de ne pas le laisser s'étioler et périr lorsque viennent les coups de vent. Mon enthousiasme est à la hauteur des défis qui sont devant nous, et je crois lire dans les yeux de celles et ceux que je rencontre la même espérance. Il y a tant à faire, et justement : quelle aventure passionnante et quelles possibilités immenses ! La volonté de changer les choses, nous l'avons, elles forte, elle est vive. La force de le faire vraiment elle viendra de ce que nous serons nombreux, rassemblés, en mouvement. Ensemble faisons le monde, faisons demain !
(Source http://www.pcf.fr, le 1er décembre 2004)