Texte intégral
Je tiens à souligner la qualité du débat qui se déroule cet après-midi sur ce texte majeur. Je salue la dimension politique des interventions et la qualité juridique des argumentations.
M. le Premier ministre Mauroy vient de rappeler qu'il peut y avoir plusieurs " oui ", qui doivent s'additionner sans se confondre. En effet, l'Europe n'est pas un thème partisan. En 1983, M. Mitterrand et vous-même avez agi dans cet esprit, comme naguère le général de Gaulle avec le chancelier Adenauer et M. Giscard d'Estaing avec le chancelier Schmidt. On parle peu de M. Chirac à propos de l'Europe ; c'est pourtant lui qui a proposé devant le Bundestag d'élaborer une constitution européenne. C'était en 2000.
Outre les socialistes et les démocrates chrétiens, de nombreuses familles politiques ont contribué à ce projet européen, qui doit nous devenir commun.
Aujourd'hui, j'ai déjeuné avec le Premier ministre de la République tchèque. Il m'a dit que, pour son opposition, l'Europe était de droite, et qu'il fallait donc voter non ; dans d'autre pays, c'est l'inverse ! Dans tous les états, il y a des clivages nationaux, mais l'Europe n'est ni de droite ni de gauche : c'est notre avenir, notre destin ! Preuve en est que de grandes personnalités de droite et de gauche ont participé à sa construction.
Nous devons être capables aujourd'hui de faire en sorte que l'Europe aide à résoudre nos problèmes. Ils sont les mêmes partout ! Ce chômage serait-il de droite en France et de gauche en Espagne ? Le traité constitutionnel donne de nouveaux moyens pour une croissance renforcée dans l'Union européenne.
Non partisan, le traité doit mobiliser ceux qui veulent donner un rôle international à notre continent. Nous pouvons nous rassembler dans ce projet commun !
J'ai entendu le plaidoyer émouvant de M. Mercier sur la liberté institutionnelle du Président de la République, mais il est important de clarifier le débat sur la Turquie. Les dirigeants de ce grand pays veulent qu'il rejoigne l'Union européenne. Il appartient maintenant au peuple turc de prouver qu'il veut vivre à l'européenne. Chacun peut formuler son pronostic à ce sujet, mais, grâce à cette révision constitutionnelle, le peuple français jugera.
La réponse constitutionnelle apporte donc une contribution majeure au débat. L'organisation à 25 définie par le traité constitutionnel doit avoir des frontières stables. Il appartient au peuple français de les définir ! Il ne faut pas craindre ce débat, digne de notre République.
M. de Rohan a raison de dire que nous attendons une évolution de l'Europe, car tout ce qui a été fait depuis soixante ans n'est pas totalement satisfaisant. Mais ceux qui, comme moi, sont profondément européens sont heureux que la présidence tournante de six mois soit remplacée par une vraie présidence de cinq ans. Il en va de même pour l'instauration d'une commission responsable devant le Parlement européen, sans oublier la capacité nouvelle reconnue aux Parlements nationaux pour vérifier le respect de la subsidiarité. Nous attendons une Europe politique. Il y a des imperfections, mais le traité constitutionnel tend précisément à les corriger.
Nous veillerons à ce que notre débat se déroule dans la meilleure ambiance possible, en espérant que les uns et les autres exprimeront une volonté commune. Il est important d'organiser le Congrès peu de temps après le vote du Sénat, afin d'engager le débat sur la constitution européenne. Je souhaite donc aller vite afin de répondre rapidement aux Français, car le " non " exprime une inquiétude réelle. Lors de la campagne référendaire sur le traité de Maastricht, on a attendu les quinze derniers jours pour s'en préoccuper. Or, le " non " correspond à une inquiétude sur l'emploi, la diversité culturelle et notre capacité à exister dans le monde. Nous pouvons y répondre ; c'est bien pour cela qu'il faut se hâter d'engager le débat sur les perspectives européennes.
Notre idéal de paix doit devenir une réalité pour tous les jeunes européens, conformément au " plus jamais ça ! " du Président de la République à Auschwitz. Mais le monde entier a besoin de paix, d'équilibre et de valeurs universelles que l'Europe incarne ! Par-delà nos frontières, il faut la paix dans le monde !
Je suis heureux que ce projet soit débattu dans cette Assemblée avec une certaine hauteur de vue et qu'il transcende les clivages partisans !
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 18 février 2005)
M. le Premier ministre Mauroy vient de rappeler qu'il peut y avoir plusieurs " oui ", qui doivent s'additionner sans se confondre. En effet, l'Europe n'est pas un thème partisan. En 1983, M. Mitterrand et vous-même avez agi dans cet esprit, comme naguère le général de Gaulle avec le chancelier Adenauer et M. Giscard d'Estaing avec le chancelier Schmidt. On parle peu de M. Chirac à propos de l'Europe ; c'est pourtant lui qui a proposé devant le Bundestag d'élaborer une constitution européenne. C'était en 2000.
Outre les socialistes et les démocrates chrétiens, de nombreuses familles politiques ont contribué à ce projet européen, qui doit nous devenir commun.
Aujourd'hui, j'ai déjeuné avec le Premier ministre de la République tchèque. Il m'a dit que, pour son opposition, l'Europe était de droite, et qu'il fallait donc voter non ; dans d'autre pays, c'est l'inverse ! Dans tous les états, il y a des clivages nationaux, mais l'Europe n'est ni de droite ni de gauche : c'est notre avenir, notre destin ! Preuve en est que de grandes personnalités de droite et de gauche ont participé à sa construction.
Nous devons être capables aujourd'hui de faire en sorte que l'Europe aide à résoudre nos problèmes. Ils sont les mêmes partout ! Ce chômage serait-il de droite en France et de gauche en Espagne ? Le traité constitutionnel donne de nouveaux moyens pour une croissance renforcée dans l'Union européenne.
Non partisan, le traité doit mobiliser ceux qui veulent donner un rôle international à notre continent. Nous pouvons nous rassembler dans ce projet commun !
J'ai entendu le plaidoyer émouvant de M. Mercier sur la liberté institutionnelle du Président de la République, mais il est important de clarifier le débat sur la Turquie. Les dirigeants de ce grand pays veulent qu'il rejoigne l'Union européenne. Il appartient maintenant au peuple turc de prouver qu'il veut vivre à l'européenne. Chacun peut formuler son pronostic à ce sujet, mais, grâce à cette révision constitutionnelle, le peuple français jugera.
La réponse constitutionnelle apporte donc une contribution majeure au débat. L'organisation à 25 définie par le traité constitutionnel doit avoir des frontières stables. Il appartient au peuple français de les définir ! Il ne faut pas craindre ce débat, digne de notre République.
M. de Rohan a raison de dire que nous attendons une évolution de l'Europe, car tout ce qui a été fait depuis soixante ans n'est pas totalement satisfaisant. Mais ceux qui, comme moi, sont profondément européens sont heureux que la présidence tournante de six mois soit remplacée par une vraie présidence de cinq ans. Il en va de même pour l'instauration d'une commission responsable devant le Parlement européen, sans oublier la capacité nouvelle reconnue aux Parlements nationaux pour vérifier le respect de la subsidiarité. Nous attendons une Europe politique. Il y a des imperfections, mais le traité constitutionnel tend précisément à les corriger.
Nous veillerons à ce que notre débat se déroule dans la meilleure ambiance possible, en espérant que les uns et les autres exprimeront une volonté commune. Il est important d'organiser le Congrès peu de temps après le vote du Sénat, afin d'engager le débat sur la constitution européenne. Je souhaite donc aller vite afin de répondre rapidement aux Français, car le " non " exprime une inquiétude réelle. Lors de la campagne référendaire sur le traité de Maastricht, on a attendu les quinze derniers jours pour s'en préoccuper. Or, le " non " correspond à une inquiétude sur l'emploi, la diversité culturelle et notre capacité à exister dans le monde. Nous pouvons y répondre ; c'est bien pour cela qu'il faut se hâter d'engager le débat sur les perspectives européennes.
Notre idéal de paix doit devenir une réalité pour tous les jeunes européens, conformément au " plus jamais ça ! " du Président de la République à Auschwitz. Mais le monde entier a besoin de paix, d'équilibre et de valeurs universelles que l'Europe incarne ! Par-delà nos frontières, il faut la paix dans le monde !
Je suis heureux que ce projet soit débattu dans cette Assemblée avec une certaine hauteur de vue et qu'il transcende les clivages partisans !
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 18 février 2005)