Texte intégral
Cette élection est d'abord marquée par le retour à un taux d'abstention élevé. La forte participation des régionales avait montré que les électrices et les électeurs se mobilisent lorsque les enjeux d'un scrutin sont clairs, et qu'il apparaît possible de faire bouger la situation politique. Le maintien de JP Raffarin à la tête du gouvernement a au contraire contribué à installer un réel découragement. Il a manifesté que les institutions permettent désormais au pouvoir en place de mépriser le peuple dans l'intervalle de cinq ans qui séparent deux élections présidentielles.
La réforme du mode de scrutin, l'absence délibérée d'un véritable débat public, la dévalorisation même de cette élection, au plus haut niveau de l'Etat, et pour finir, le scandaleux appel du Premier ministre, malheureusement relayé par des dirigeants socialistes, à ne voter que pour le PPE et le Parti Socialiste Européen : tout a été fait, alors que l'Europe est confrontée à des échéances décisives - l'élargissement, la " constitution ", les désordres internationaux, notamment - pour que les françaises et les français continuent d'être tenus à l'écart de la construction européenne.
A l'inverse, je veux rendre hommage aux militantes et aux militants qui ont déployé durant cette campagne, d'autant plus difficile qu'elle a été très courte, des efforts exceptionnels pour faire apparaître les enjeux véritables du scrutin. Dans les entreprises, dans les quartiers populaires, elles, ils ont réussi à alerter sur les dangers du projet de constitution Giscard, et sur l'exigence d'une autre ambition pour l'Europe : sociale, démocratique et de paix.
Les résultats montrent que la droite ne se relève pas de la sanction des régionales. Les électrices et les électeurs confirment leur condamnation : sa politique est illégitime. Les projets de démantèlement de la Sécurité Sociale, de privatisations d'EDF-GDF, de casse de la République sous couvert de décentralisation, programmés pour juillet, doivent être abandonnés. Je demande solennellement la démission du Premier Ministre et du gouvernement.
A gauche, le Parti socialiste et les Verts ont largement bénéficié du vote sanction contre la droite. L'extrême gauche est pénalisée par sa politique d'isolement.
Les listes présentées par le Parti communiste et d'autres forces politiques, sociales et citoyennes obtiendraient près de 6 % des suffrages exprimés. Compte tenu du charcutage électoral de Raffarin, il n'est pas possible, à cet instant, de dire le nombre de leurs élus.
Ce résultat est appréciable. Nous avons senti, tout au long de la campagne, une aspiration émergente à véritable alternative politique en France et en Europe, tournant le dos aux logiques libérales à l'uvre depuis plusieurs décennies. Elle conforte le Parti communiste dans ses efforts pour rassembler largement celles et ceux qui veulent y participer.
Prometteuse, cette dynamique est encore largement insuffisante. Elle bute notamment sur la crédibilité politique insuffisante d'une telle alternative, en l'état de la dispersion des forces politiques sociales et citoyennes qui pourraient y contribuer. Le Parti communiste regrette que, malgré ses appels pressants, un rassemblement de toute la gauche sur l'objectif d'une rupture franche avec les politiques ultra-libérales en Europe et en France n'ait pas encore été possible.
Mais ce rassemblement est nécessaire. La fuite en avant dans la mondialisation capitaliste creuse au sein de chaque nation, comme à l'échelle du monde, des fractures de plus en plus dangereuses. Aujourd'hui, le choix décisif est donc celui-ci : poursuivre ou rompre avec cette course insensée qui mène au pire. Celles et ceux qui veulent s'y opposer et construire pour cela une alternative doivent dépasser leurs différences pour se donner la force de réussir.
Je lance ce soir un nouvel appel à toutes les forces de gauche sans exception, à toutes les forces sociales et citoyennes de progrès. Le danger demeure qu'au mépris des électrices et des électeurs, les chefs d'Etats et de Gouvernements adoptent dans quelques jours le projet Giscard de constitution ultra-libérale. Nous pouvons le faire échouer. En unissant nos efforts, nous avons la force de faire naître et grandir un nouvel espoir. Dès maintenant, j'appelle toutes celles et tous ceux qui s'y sentent prêts à engager ensemble cette démarche d'avenir ; et à travailler ensemble, dans un débat citoyen respectueux de chacune et de chacun, à convaincre celles et ceux qui ne le sont pas encore.
Le moment est venu : citoyennes et citoyens de tous les pays d'Europe, rassemblons-nous !
(source http://www.pcf.fr, le 14 juin 2004)
La réforme du mode de scrutin, l'absence délibérée d'un véritable débat public, la dévalorisation même de cette élection, au plus haut niveau de l'Etat, et pour finir, le scandaleux appel du Premier ministre, malheureusement relayé par des dirigeants socialistes, à ne voter que pour le PPE et le Parti Socialiste Européen : tout a été fait, alors que l'Europe est confrontée à des échéances décisives - l'élargissement, la " constitution ", les désordres internationaux, notamment - pour que les françaises et les français continuent d'être tenus à l'écart de la construction européenne.
A l'inverse, je veux rendre hommage aux militantes et aux militants qui ont déployé durant cette campagne, d'autant plus difficile qu'elle a été très courte, des efforts exceptionnels pour faire apparaître les enjeux véritables du scrutin. Dans les entreprises, dans les quartiers populaires, elles, ils ont réussi à alerter sur les dangers du projet de constitution Giscard, et sur l'exigence d'une autre ambition pour l'Europe : sociale, démocratique et de paix.
Les résultats montrent que la droite ne se relève pas de la sanction des régionales. Les électrices et les électeurs confirment leur condamnation : sa politique est illégitime. Les projets de démantèlement de la Sécurité Sociale, de privatisations d'EDF-GDF, de casse de la République sous couvert de décentralisation, programmés pour juillet, doivent être abandonnés. Je demande solennellement la démission du Premier Ministre et du gouvernement.
A gauche, le Parti socialiste et les Verts ont largement bénéficié du vote sanction contre la droite. L'extrême gauche est pénalisée par sa politique d'isolement.
Les listes présentées par le Parti communiste et d'autres forces politiques, sociales et citoyennes obtiendraient près de 6 % des suffrages exprimés. Compte tenu du charcutage électoral de Raffarin, il n'est pas possible, à cet instant, de dire le nombre de leurs élus.
Ce résultat est appréciable. Nous avons senti, tout au long de la campagne, une aspiration émergente à véritable alternative politique en France et en Europe, tournant le dos aux logiques libérales à l'uvre depuis plusieurs décennies. Elle conforte le Parti communiste dans ses efforts pour rassembler largement celles et ceux qui veulent y participer.
Prometteuse, cette dynamique est encore largement insuffisante. Elle bute notamment sur la crédibilité politique insuffisante d'une telle alternative, en l'état de la dispersion des forces politiques sociales et citoyennes qui pourraient y contribuer. Le Parti communiste regrette que, malgré ses appels pressants, un rassemblement de toute la gauche sur l'objectif d'une rupture franche avec les politiques ultra-libérales en Europe et en France n'ait pas encore été possible.
Mais ce rassemblement est nécessaire. La fuite en avant dans la mondialisation capitaliste creuse au sein de chaque nation, comme à l'échelle du monde, des fractures de plus en plus dangereuses. Aujourd'hui, le choix décisif est donc celui-ci : poursuivre ou rompre avec cette course insensée qui mène au pire. Celles et ceux qui veulent s'y opposer et construire pour cela une alternative doivent dépasser leurs différences pour se donner la force de réussir.
Je lance ce soir un nouvel appel à toutes les forces de gauche sans exception, à toutes les forces sociales et citoyennes de progrès. Le danger demeure qu'au mépris des électrices et des électeurs, les chefs d'Etats et de Gouvernements adoptent dans quelques jours le projet Giscard de constitution ultra-libérale. Nous pouvons le faire échouer. En unissant nos efforts, nous avons la force de faire naître et grandir un nouvel espoir. Dès maintenant, j'appelle toutes celles et tous ceux qui s'y sentent prêts à engager ensemble cette démarche d'avenir ; et à travailler ensemble, dans un débat citoyen respectueux de chacune et de chacun, à convaincre celles et ceux qui ne le sont pas encore.
Le moment est venu : citoyennes et citoyens de tous les pays d'Europe, rassemblons-nous !
(source http://www.pcf.fr, le 14 juin 2004)