Texte intégral
Chers Camarades,
Nous concluons, par ce Conseil national, le débat sur le Traité constitutionnel. A tous les égards, il a été exceptionnel.
Exceptionnel par la procédure choisie : une consultation directe des militants. C'était un engagement de Congrès. C'était aussi un risque. Ce fut une révélation. Celle de la vitalité de la politique.
En quelques semaines, nous avons fait la démonstration du rôle d'un parti, de l'utilité de l'engagement, de la dignité du militant.
Nous avons donné au parti socialiste une modernité politique à faire pâlir d'envie tous les conseils en communication, et nous avons livré la plus belle image qu'une formation politique peut donner est toujours celle de la démocratie. C'est une invention banale, mais tellement essentielle, tellement démocratique, évidente, imposante.
Ainsi, au moment où l'UMP, à coup de millions d'euros, sacrait -dans l'excès, la démesure et une bonne par d'hypocrisie, son chef, nos adhérents anonymement mais fièrement prenaient la parole pour décider, ensemble, de l'avenir de leur parti, mais surtout de l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient remerciés par leur participation massive (plus de 80 %) ; elle nous rassemble tous ; ils ont rendu le meilleur service qui soit à la politique, à l'engagement, aux valeurs qui sont les nôtres.
Exceptionnel par la qualité du débat : La discussion sur le Traité constitutionnel était difficile, exigeante. Les militants ont lu le texte avec conscience, parfois avec courage, en tout cas avec obstination, d'autres ont préféré entendre les arguments, beaucoup ont participé à des assemblées générales de section ou de fédération. Bref, des milliers de réunions se sont tenues, contradictoires ou non. Et un matériel de campagne impressionnant a été déployé au service de la décision à prendre.
Le texte, comme le contexte, ont été au coeur de la discussion. C'est un choix de conviction et de raison qui a été fait. J'entends dire que ce fut un vote de la peur. Dans tout scrutin, elle tient sa part. Et la dramatisation fait partie de toute confrontation démocratique, surtout quand il s'agit d'un choix qui ne vaut pas que pour nous-mêmes, mais pour la France et pour l'Europe.
Soyons simples : il y a eu une peur du traité pour les uns, et une peur du rejet pour les autres. Soyons encore plus simples : il y avait la peur du non pour les tenants du oui et la peur du oui pour les promoteurs du non. Mais, nous avons tous eu le courage de nos convictions, les uns et les autres.
Mais, les militants socialistes n'ont pas été mobilisés par la crainte, mais par l'enjeu. Ils ont répondu à une question, celle du traité, et n'ont pas voulu répondre à une autre.
Mais, ils ont compris qu'au-delà de la Constitution européenne, c'était l'orientation de leur parti qui était en cause. Et, plus encore, le rythme de la construction européenne.
Quel que soit leur vote, ils ont donc agi en socialistes, au nom des valeurs qu'ils portent, de l'histoire dont ils sont les héritiers et des électeurs dont ils sont les représentants.
Ils ont décidé, en Européens, conscients d'appartenir désormais à un ensemble démocratique et une famille politique, celle des socialistes européens. C'est donc une volonté qui s'est exprimée et une adhésion qui s'est prononcée.
Exceptionnel par l'écho rencontré : au sein de notre parti, mais auprès de notre électorat. Notre propre engouement militant a créé une évidente frustration chez nos sympathisants. Beaucoup auraient voulu participer à cette consultation (un de mes électeurs est même venu à la mairie pour le faire). C'est une leçon pour tous.
D'abord pour tous ceux qui ne sont pas adhérents de notre parti et découvrent un peu tard que la vie d'un parti n'est pas un rite dans une société secrète pour la désignation de candidats, mais un lieu de décision pour l'ensemble de la société. 0 eux donc de nous rejoindre.
Ensuite, une leçon pour nous-mêmes. 125 000 adhérents appelés aux urnes, c'est beaucoup, mais c'est peu par rapport à l'enjeu, tellement peu par rapport au nombre des militants des partis socialistes européens et tellement faible par rapport à la masse de ceux qui s'intéressent à nous pendant les campagnes électorales. Nous avons donc à lancer une campagne d'adhésion -une nouvelle fois- et à faciliter l'association de nos sympathisants à la vie de notre parti. Nous en aurons l'occasion lors de la préparation de notre projet.
Mais, l'impact de notre consultation a été aussi considérable dans toute l'Europe. Nous avons été regardés non pas seulement par le PSE, mais par l'ensemble de l'opinion européenne. Le PS a été finalement le premier à ratifier le traité, avant les Parlements et les peuples concernés. Et, comme nous avons été les seuls à la faire, nous avons donné le signal. Si, demain, il y a une Constitution européenne, l'histoire retiendra que c'est le PS qui l'aura autorisée et voulue, que c'est autour de sa position en France, et même en Europe, que le débat s'est structuré et organisé.
Ce vote, acquis à près de 60 %, est désormais la position de l'ensemble du Parti socialiste. Chacun garde sa conviction, et c'est normal et respectable. Mais, le Parti a sa ligne. A la question posée, il y avait deux réponses possibles ; il n'y en a plus qu'une désormais. Car la parole des militants s'impose à tous. Je l'avais dit avant le débat. Je le confirme après. Pourquoi aurions-nous fait cet exercice de démocratie directe si, à son terme, rien ne devait changer ? La démocratie, ce n'est pas l'unanimité, c'est la loi de la majorité, dans le respect de la diversité. Et un parti, ce n'est pas la juxtaposition de positions contradictoires, c'est la synthèse.
Mais, depuis le 1er décembre, le PS n'a qu'une position sur le traité constitutionnel et c'est le " oui ". J'ai proposé, avant le vote du 1er décembre, qu'elle soit défendue par ceux qui ont fait prévaloir leur point de vue au sein même du parti. C'est la logique même. On ne peut convaincre que si l'on est soi-même convaincu. Et nul ne peut être pris en flagrant délit de contradiction. Mais, si la réserve et la discrétion sont légitimes, nul ne comprendrait que des responsables socialistes fassent une autre campagne que celle du parti.
De la même manière, au plan parlementaire, la même cohérence doit prévaloir. Et je demanderai aux présidents de groupe (AN - Sénat - Délégation française au parlement européen) d'y veiller dans le respect des opinions de chacun.
La ratification du traité va, en effet, nous occuper plus tôt qu'il n'était prévu. Et nous n'y sommes pas pour rien. Nos décisions ont accéléré le calendrier. La révision de la Constitution va être engagée au Parlement sûrement dès le mois de février. Et le référendum pourrait avoir lieu avant l'été. Nous aurons à mener une campagne socialiste pour le oui en France, en Europe. Ce sera un " oui " socialiste.
Nous le ferons sur nos engagements, nos thèmes, nos priorités. Nous le ferons en nous appuyant sur le traité pour annoncer des étapes nouvelles. Nous le ferons avec la gauche européenne, avec les socialistes européens. A Madrid, avec l'ensemble du PSE, nous avons décidé d'une organisation coordonnée de campagne, de meetings communs et même d'un programme de travail pour les prochaines années, au lendemain de l'adoption du traité.
Une nouvelle fois, c'est en étant nous-mêmes, en évitant les confusions et les ambiguïtés, que nous convaincrons les Français comme nous avons convaincu une majorité des socialistes.
Je sais que tout référendum (dans le pays comme dans le parti) peut être utilisé à d'autres fins. Je n'ignore rien de l'impopularité du pouvoir, mais je mesure aussi l'importance de l'Europe dans ce moment si essentiel de notre histoire. Les Français sont prêts à se déterminer sur ce seul sujet.
Le Chef de l'Etat aurait tout à craindre de se tromper d'enjeu et peu importe le 1er Ministre qui sera en place à ce moment. Nous, nous avons pris nos responsabilités et fait notre choix.
A ceux qui approuvent le traité de faire le leur. Et de ne faire prendre aucun risque à la consultation. Ce serait fâcheux pour eux, mais surtout dramatique pour l'Europe. Ils le paieraient cher au plan intérieur et au plan international. La responsabilité pèse désormais sur eux et sur eux seuls.
Car, dans le même temps, le combat politique continue. L'impopularité du pouvoir ne se dément pas, car ses fondements sont solides :
- Echec économique : croissance essoufflée, chômage élevé, pouvoir d'achat en berne
- Echec social : montée de la précarité, taux record de surendettement, déficits sociaux, pénurie de logement
- Echec moral : cadeaux fiscaux à quelques-uns et effort demandé à tous, clientélisme, nominations, concentration de presse, polynésie...
Mais, la droite, malgré cette crise de confiance, ne renonce à rien : les 35 heures, le contrat de travail à durée déterminée pris pour cible, les privatisations (EDF, AREVA...). Elle se restructure pour préparer - non sans tumulte et sans chausse trappe - la succession d'un Président en fin de règne.
La méthode est connue et éprouvée. La droite crée en son sein l'apparence de l'alternance. Elle serait la solution à son propre problème. Elle a toujours procédé ainsi tout au long de la Ve République : du changement dans la continuité au changement sans le risque, la continuité dans le changement, jusqu'au thème de la fracture sociale. Le principe est toujours le même : mettre la gauche hors jeu par l'illusion d'une confrontation dans la droite.
De ce point de vue, l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP est banale tant elle s'inscrit dans cette logique. L'apparat en plus de l'apparence. Mais, elle marque aussi une mutation dont nous aurions tort de minorer le caractère idéologique. Le gaullisme est définitivement mort au Bourget. La droite s'est enfin assumée comme telle. Elle ne prétend plus au rassemblement mais à l'affrontement. Elle revendique hautement son libéralisme et ne cache même plus ses appuis patronaux. Elle ne craint plus d'ébrécher les consensus républicains, y compris sur la laïcité en réintroduisant le débat religieux. Elle regarde avec gourmandise, voire voracité, le modèle anglo-saxon ; Elle impressionne par l'argent, la communication et la force, par le culte du chef. Bref, une droite qui fait croire à sa modernité pour mieux masquer son retour.
Tel est le défi qui nous est lancé. Nous avons à dénoncer l'échec du gouvernement, démasquer l'imposture et dévoiler le risque pour le modèle républicain.
C'est notre tâche pour les prochains mois :
- campagne militante
- mobilisation de nos élus
- préparation de notre projet
L'année 2004 a été l'année du rejet de la droite. L'année 2005 doit être celle du projet de la gauche. Ce doit être une uvre collective. Toutes les sensibilités du parti, toutes les personnalités du parti, tous les militants, voire tous nos sympathisants, doivent en prendre leur part.
METHODE
- phase de diagnostic fin février
- choix de nos priorités (secrétariat collectif du projet nous fera des propositions). M. Aubry, Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn s'y impliqueront personnellement et je les en remercie ;
- délibération dans le parti et dans le pays
- conclusion par un vote fin année 2005, début 2006 dans des formes qu'il faudra préciser
CONTENU
- quelle société voulons-nous ?
- quel rôle pour l'Etat, pour les acteurs publics ?
- quels leviers pour un autre avenir ? Quels choix du long terme ? éducation, logement, environnement, services publics, et quelles réponses à l'urgence : l'emploi et le vivre ensemble ?
Ce travail exige un parti rassemblé dans la clarté.
La clarté, c'est la ligne de Dijon et le vote du 1er décembre. C'est le réformisme de gauche, c'est l'Europe, c'est la fidélité à nos valeurs et la capacité à les traduire en politiques concrètes. C'est la cohérence entre les actes et les paroles. C'est la stratégie du rassemblement de la gauche.
Je proposerai un réaménagement de la direction. Pour consolider notre projet et pour associer toutes les personnalités de la majorité. Et, si j'ai eu à me séparer de camarades, c'est par cohérence et je leur garde toute mon amitié. Cela n'a rien à voir avec les choix qu'ils ont faits.
Le rassemblement, c'est la condition du succès. Le parti, c'est celui de tous les militants. 60 % ont voté la motion de Dijon, autant pour le oui. Mais, 40 % ne l'ont pas fait. Et ils ont les mêmes droits et les mêmes devoir aussi.
Le projet, ce doit être le leur. Le combat contre la droite est celui de tous les socialistes. C'est ainsi que nos obtiendrons nos victoires et nous saurons les partager.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 6 décembre 2004)
Chers camarades, notre débat de Conseil national n'avait pas pour objet de revenir sur le débat que nous devions conclure, mais de le prolonger, de le formaliser dès lors que nous avons pris collectivement une décision. Il nous permettait aussi d'ouvrir les perspectives de préparation de notre projet et de poursuite de notre tâche essentielle d'opposition. Je vais donc revenir sur les cinq points qui m'ont paru les plus essentiels de nos échanges.
Le premier. Nous sommes revenus à juste raison sur la procédure que nous avions choisie pour délibérer de la question du traité constitutionnel. Je parle du référendum interne ou de la consultation directe de nos militants. A mes yeux, elle doit être une procédure exceptionnelle. Il ne peut pas être question de faire une réplique de ce procédé ou de cette procédure chaque fois qu'une question surgirait dans la préparation de notre projet ou dans notre vie interne. Ce serait d'ailleurs la disqualifier. Et nous avons d'autres manières de régler ces questions : convention nationale, conseil national, voire congrès.
Pourquoi a-t-on recouru à cette initiative de consultation directe ? D'abord parce que c'était un engagement. En même temps, vous me direz, ce n'est pas le premier engagement que l'on n'aurait pas tenu après un congrès. Et il y en a sans doute d'autres à faire. Mais cela pouvait suffire. Il n'y aurait pas eu besoin, néanmoins, d'y procéder si nous avions été très largement d'accord au sein de nos instances. Si au Bureau national, une majorité très claire, au-delà même des courants du Parti, s'était prononcée dans un sens ou dans un autre, si au Conseil national, de la même manière, il était apparu que nous étions, pour une grande majorité d'entre nous, et au-delà des sensibilités, d'accord... C'est ce qui s'était produit, d'ailleurs, pour les traités antérieurs. Il ne me souvient pas (et là, cela vaut pour tous les premiers secrétaires qui m'ont précédé, il y a eu de nombreux traités) qu'on ait eu besoin de recourir à cette procédure, parce que nous nous retrouvions dans un Comité directeur ou un Conseil national et que nous constations que nous étions assez largement en accord avec nous pour que les militants soient en accord également avec leur direction. Encore que, parfois, on aurait peut-être associé davantage les militants, qu'on n'en serait peut-être pas arrivé à la situation que l'on vient de traverser.
Mais là, il s'est trouvé qu'au-delà même des sensibilités du Parti, au-delà même, c'est vrai, des majorités et minorités du congrès, des camarades appelaient, depuis déjà plusieurs mois, avant même que la constitution ne soit elle-même arrêtée, appelaient au oui ou appelaient au non. Et il était clair qu'aucune autre forme démocratique n'aurait suffi à imposer la décision. Je le dis parce qu'il faut en tirer toutes les conséquences.
Nous avons fait ce choix parce que nous étions séparés, parce que cela allait au-delà des sensibilités et parce que cela nous paraissait, pour les tenants du oui comme pour les tenants du non, une question majeure qui ne pouvait pas être réglée dans un congrès et que nous ne pouvions pas convoquer. Donc nous l'avons fait de cette manière.
Ensuite, quelle est la conséquence de notre vote ? Je remercie tous les camarades qui sont venus à cette tribune, qui n'ont pas voté oui et qui ont dit : " Je garde mon appréciation, je garde mes arguments, je garde ma conviction, mais il n'y a qu'une position du parti ". Je les remercie, parce que c'est, à mon sens, la seule démarche possible. Cela ne veut pas dire qu'on les traînera de force sur nos propres tréteaux pour qu'ils viennent abjurer de leur conviction pour dire oui comme nous. Ce serait la pire des méthodes et ce serait la pire des façons. Nous ne leur demandons pas. Nous aurons à régler la question des choix dans nos groupes parlementaires et il faudra bien le faire, parce qu'il y a quand même une responsabilité du parlementaire. Il n'a pas été élu par lui-même ou par un courant du Parti. Il a été désigné, d'abord, par l'ensemble du Parti, je dis bien l'ensemble du Parti. C'est une désignation nationale. Le parlementaire européen, sénateur, député, c'est la même procédure. Donc son mandat appartient au Parti. C'est pour cela qu'il y a une discipline de vote. Je veux vous dire que chaque fois qu'a été enfreinte la discipline de vote dans des moments très importants de notre histoire, cela n'a pas été toujours pour prendre les bons choix ou les bonnes décisions.
Donc je pense que nous avons collectivement l'obligation comme parlementaires de trouver la formule qui permet de nous rassembler. Nous verrons sous quelle forme, nous verrons comment, mais je suggère que nous ayons ces principes à l'esprit. Et les présidents de groupe auront à nous présenter, dans une réunion du Bureau national, les conditions même de l'organisation des votes au moment où les différents parlements seront saisis.
Jean-Luc a dit : il faut dire ce que l'on pense. Je crois que c'est un principe que nous partageons dans ce Parti. Il faut aussi penser ce qu'on dit. Là aussi, on peut arriver à un consensus et à une synthèse. Mais cette liberté-là n'est pas en cause, et je remercie tous ceux qui ont cette sincérité et qui continuent de l'exprimer. Mais ce qui serait un problème grave entre nous, c'est si, dans une campagne qui est celle du Parti pour le oui, à laquelle ne participeront que ceux qui ont appelé à cette décision dans le Parti, il y avait une autre campagne pour le non. Il y a un oui socialiste, il n'y a pas un non socialiste. Je veux le dire clairement, parce que sinon notre réunion n'aurait servi à rien.
Troisièmement, il y a une remarque qui a été faite par Henri, qui mérite qu'on s'y arrête. L'Europe est un compromis, c'est vrai. C'est un compromis entre pays, d'abord, surtout entre pays. Il se trouve que c'est aussi un compromis entre partis, parce qu'il n'est pas arrivé dans l'histoire de la construction européenne, même à six, a fortiori à vingt-cinq, que tous les gouvernements soient de la même famille politique. Et si on avait attendu d'en arriver là, il n'y aurait pas d'Europe et il n'y en aurait pas davantage demain.
Donc, il faut bien faire un compromis. Et nous n'abandonnons rien de nos valeurs, de nos principes de socialistes chaque fois que nous concluons un accord ou un traité. Il faut admettre que, tant que l'Europe ne sera pas totalement socialiste, elle sera quand même, parce qu'elle doit être. Et elle avancera. Et il nous faut donc, sans avoir à nous renier, admettre ce principe.
Par ailleurs, plus nous serons fédéralistes, et je crois que nous le sommes tous maintenant, plus nous aurons à nous soumettre à une loi de la majorité qui ne sera pas toujours, je veux vous prévenir, une loi de la majorité socialiste, ce qui peut nous mettre parfois en contradiction, entre ce que tu disais de la patrie et ce que nous devons dire de l'Europe. Donc je crois qu'il faut que l'on mesure que la logique du compromis n'est pas une logique d'abandon ou de reniement. C'est la logique même de la construction européenne.
Et on ne peut pas mettre sur le même plan le compromis européen avec le contrat avec la gauche. Parce que le contrat avec la gauche, ce n'est pas un contrat pour faire une constitution, ce n'est pas un contrat pour fixer un cadre, c'est un contrat pour gouverner le pays. Et c'est en ce sens qu'il appelle d'autres valeurs, d'autres principes et d'autres contenus que simplement de faire, ce qui est déjà beaucoup, un traité, voire même une constitution européenne dont on sait qu'elle n'a pas cette valeur.
Et sur la gauche, puisque j'ai entendu que des camarades s'inquiétaient, comment arriverons-nous à faire le rassemblement de la gauche en ayant pris la position que l'on sait ? Parlons de la gauche. Qu'y a-t-il à gauche ? D'abord nous. Ne nous oublions pas, parce que, franchement, nous sommes, non pas simplement la force principale, nous sommes la force essentielle, surtout depuis ce qui s'est produit aux élections de 2004. Et à cet égard, le 21 avril a beaucoup d'inconvénients graves, en a eu, en aura encore, mérite toutes les analyses, toutes les leçons. Mais s'il y a un avantage (c'est le seul), c'est que je pense que beaucoup ne s'y reprendront pas. Et donc, qu'on arrête un peu sur le 21 avril, parce que s'il a eu les effets désastreux que l'on sait, il a induit (pour quelques années, je ne sais pas combien de temps cela durera) une logique du vote utile, une logique de force, une logique d'alternances dont nous avons été largement bénéficiaires aux dernières élections de 2004, et nous continuerons à l'être.
Deuxièmement, la gauche, une fois que l'on a parlé de nous, qui porte l'essentiel de la gauche, qu'il y a-t-il ? Les Verts ? Je ne veux pas être devin, mais quand même, je veux vous prévenir si vous avez encore des doutes. Je ne sais pas quand ils le feront, ils nous auront même rendu le service de le faire après nous. Ça, c'est les Verts. Mais ce qu'ils feront, nous le savons déjà. Ils approuveront le traité constitutionnel. Alors, il y a les Verts. On prend les paris et je suis prêt à parier beaucoup, donc fais gaffe à tes émoluments. Donc un : le Parti socialiste. Deux : les Verts. Trois : les Radicaux de gauche. Il paraît qu'ils veulent faire eux aussi un référendum interne. Très bien ! Je ne dirai rien sur les Radicaux de gauche. Ce serait rapporter. Mais enfin, cela ira vite, leur référendum interne. Et dans quel sens cela ira-t-il ? Là aussi, je suis prêt à prendre les paris : plutôt vers le oui. Alors, que reste-t-il à gauche ? Il reste le Parti communiste. Mais le Parti communiste à 22 % était déjà contre le traité, à 5 %, il l'est encore, contre tout traité européen. Et même quand il sera plus faible encore, il sera contre le traité. Et le jour où il sera pour, il n'y aura plus de Parti communiste parce qu'il sera devenu socialiste. Donc arrêtons de nous poser la question. Mais, le fait que le Parti communiste n'ai jamais voté un traité, ne nous a pas empêché, je dois le rappeler, de gouverner avec lui de 1981 à 1984 et de gouverner avec lui de 1997 à 2002, là où nous avons fait des choix européens cruciaux. Rendez-vous compte : l'euro s'est appliqué au moment même où nous étions au gouvernement avec les communistes. Ils ne sont pas sortis du gouvernement à cette occasion-là. Et ils avaient voté contre Maastricht et ils le referaient encore. Donc, ce que je veux vous dire, c'est que la position du Parti communiste n'empêchera en aucune manière le rassemblement de la gauche. Qu'est-ce qui reste encore si je veux faire le panorama complet ? Est-ce que je dois aller plus loin ? On arrête là.
A partir de là, le rassemblement de la gauche sera celui que nous créerons et on le créera en étant sur nos valeurs, sur nos principes, c'est-à-dire à gauche.
Sur deux considérations. L'une liée au référendum national et l'autre sur le projet.
Sur le référendum national, je l'ai dit, nous ne serons pas les seuls à voter oui. Nous n'aurions pas été les seuls à voter non. Donc Jacques Chirac a la maîtrise du calendrier. Il n'a même pas la maîtrise de la question, mais il a la maîtrise du calendrier, il peut instrumentaliser. Je n'y crois pas, mais on ne sait jamais.
Est-ce que ça créerait une confusion ? C'est un risque, c'est toujours un risque.
Est-ce que, lorsque l'essentiel de la droite a voté le Traité de Maastricht, car ça s'est fait en 1992, ça a permis à la gauche d'en sortir renforcée ?
Huit mois après, ça a été la pire défaite de la gauche de son histoire sous la Ve République. Donc les Français sont capables, si nous leur expliquons, et s'il n'y a pas de confusion, de faire la distinction entre un enjeu européen et un enjeu national.
Ils sont capables, qu'est-ce que les socialistes leur ont également montré, et c'était encore plus difficile peut-être pour des socialistes dans l'opposition que pour des Français qu'ils ne sont pas aussi liés que nous à une confrontation politique. Les Français ont montré qu'ils étaient capables, et les socialistes aussi, de sanctuariser le débat européen et de continuer à porter un jugement sur l'action gouvernementale, la nôtre fut un temps, celle de la droite maintenant.
Je n'ai pas, donc, d'inquiétude, sauf si, et là c'est une remarque qui a été faite par plusieurs, et par Laurent notamment, et d'autres, sauf si nous renoncions à être dans notre travail d'opposition, de confrontation avec la droite à prétexte qu'il y a un référendum. Je pense que nous devons être d'autant plus dans l'opposition politique à l'égard de la droite que, dans une certaine mesure, nous serons dans la bataille référendaire. Les deux doivent être menées de paire et il n'y a pas une suspension pendant le temps référendaire, au contraire, il y a même une amplification.
Voilà pourquoi, là aussi, il n'y a pas de risque à avoir.
Dernière chose sur le projet, que les choses soient claires entre nous. Ce projet, c'est l'affaire de tous, je l'ai dit : de la direction, elle a à prendre sa responsabilité, et j'y viendrai, de tous les militants socialistes, toutes les sensibilités socialistes et toutes les personnalités socialistes. C'est notre projet collectif.
Ce projet sera ce que nous en déciderons nous-mêmes, c'est-à-dire à travers nos votes, et notamment la conclusion qui approuvera, je l'espère, de la manière la plus solennelle qui soit, notre projet. Ce projet engagera forcément le programmes, la plate-forme de notre candidat ou de notre candidate à l'élection présidentielle parce que, sinon, pourquoi le faire ?
Donc il nous engage tous. Ce projet sera notre reflet, notre ligne politique, et c'est pourquoi je ne veux pas ici qu'on laisse penser qu'il y aurait quelques changements par rapport à ce qu'ont été nos engagements de Dijon et la démarche que nous avons engagée au-delà.
Mais, je veux le dire à Marc, pour moi, un projet socialiste, ce n'est pas une somme d'abrogations. Et, si nous nous lancions dans l'idée même que tout devrait être abrogé, peut-être qu'il faudra le faire, mais que nous n'aurions rien à construire, le plus difficile n'est pas d'abroger, de supprimer, d'effacer, le plus difficile, ce qu'on attend de nous, c'est d'abord de porter des projets, de porter des réformes, de donner une perspective, de donner du sens. E si on était simplement en face des Français en disant : " Ne vous en faites pas, nous annulons tout et nous repartons, de quoi ? De 2002 ? " Qui pourrait l'imaginer ? Donc nous avons à faire un effort intellectuel et politique bien supérieur parce que nous devons aller vers les Français pour les convaincre que nous portons un projet qui a du sens.
Voilà, chers amis, chers camarades, ce que je souhaitais dire en revenant sur les propos des camarades qui se sont eux-mêmes, à juste raison, exprimés.
Sur le Secrétariat national, juste pour vous confirmer ce que j'ai dit en introduisant nos travaux, Martine, Dominique et Jack rentreraient pour s'occuper d'un Secrétariat collectif au projet, faire des propositions de méthode, de priorités en faisant en sorte que nous puissions avoir maintenant l'accélération nécessaire. C'est un secrétariat collectif, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang.
Sur les attributions, organisation, coordination, elles sont réparties entre François Rebsamen, Gaétan Gorce et Stéphane Le Foll, mon directeur de cabinet.
Sur les tâches qui étaient déjà exercées, mais qui peuvent êtres officialisés aujourd'hui, Jean Glavany deviendrait secrétaire national à la laïcité, Daniel Vaillant les relations extérieures, et Élisabeth Guigou auprès de moi.
Il y aurait également des responsables nationaux qui deviendraient secrétaires nationaux : Delphine Bateau, Harlem Désir et d'autres qui verraient leur activité élargie, notamment Éric Besson pour ce qui concerne le secteur entreprises.
Enfin, je ferai en sorte, dès la semaine prochaine, au niveau des responsables nationaux et aussi des missions qu'il faudra mener, et des tâches seront fixées, de faire en sorte que des personnalités viennent nous rejoindre, notamment sur la formation, j'y reviendrai. Et certains seront sollicités, je pense notamment à Jean-Christophe.
Voilà ce que je voulais dire. Je vous demande, non pas de l'approuver parce que finalement nous n'avons pas de vote à faire, mais nous avons simplement à en prendre acte, c'est que je vous demande, par votre applaudissement, de faire.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 7 décembre 2004)
Nous concluons, par ce Conseil national, le débat sur le Traité constitutionnel. A tous les égards, il a été exceptionnel.
Exceptionnel par la procédure choisie : une consultation directe des militants. C'était un engagement de Congrès. C'était aussi un risque. Ce fut une révélation. Celle de la vitalité de la politique.
En quelques semaines, nous avons fait la démonstration du rôle d'un parti, de l'utilité de l'engagement, de la dignité du militant.
Nous avons donné au parti socialiste une modernité politique à faire pâlir d'envie tous les conseils en communication, et nous avons livré la plus belle image qu'une formation politique peut donner est toujours celle de la démocratie. C'est une invention banale, mais tellement essentielle, tellement démocratique, évidente, imposante.
Ainsi, au moment où l'UMP, à coup de millions d'euros, sacrait -dans l'excès, la démesure et une bonne par d'hypocrisie, son chef, nos adhérents anonymement mais fièrement prenaient la parole pour décider, ensemble, de l'avenir de leur parti, mais surtout de l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient remerciés par leur participation massive (plus de 80 %) ; elle nous rassemble tous ; ils ont rendu le meilleur service qui soit à la politique, à l'engagement, aux valeurs qui sont les nôtres.
Exceptionnel par la qualité du débat : La discussion sur le Traité constitutionnel était difficile, exigeante. Les militants ont lu le texte avec conscience, parfois avec courage, en tout cas avec obstination, d'autres ont préféré entendre les arguments, beaucoup ont participé à des assemblées générales de section ou de fédération. Bref, des milliers de réunions se sont tenues, contradictoires ou non. Et un matériel de campagne impressionnant a été déployé au service de la décision à prendre.
Le texte, comme le contexte, ont été au coeur de la discussion. C'est un choix de conviction et de raison qui a été fait. J'entends dire que ce fut un vote de la peur. Dans tout scrutin, elle tient sa part. Et la dramatisation fait partie de toute confrontation démocratique, surtout quand il s'agit d'un choix qui ne vaut pas que pour nous-mêmes, mais pour la France et pour l'Europe.
Soyons simples : il y a eu une peur du traité pour les uns, et une peur du rejet pour les autres. Soyons encore plus simples : il y avait la peur du non pour les tenants du oui et la peur du oui pour les promoteurs du non. Mais, nous avons tous eu le courage de nos convictions, les uns et les autres.
Mais, les militants socialistes n'ont pas été mobilisés par la crainte, mais par l'enjeu. Ils ont répondu à une question, celle du traité, et n'ont pas voulu répondre à une autre.
Mais, ils ont compris qu'au-delà de la Constitution européenne, c'était l'orientation de leur parti qui était en cause. Et, plus encore, le rythme de la construction européenne.
Quel que soit leur vote, ils ont donc agi en socialistes, au nom des valeurs qu'ils portent, de l'histoire dont ils sont les héritiers et des électeurs dont ils sont les représentants.
Ils ont décidé, en Européens, conscients d'appartenir désormais à un ensemble démocratique et une famille politique, celle des socialistes européens. C'est donc une volonté qui s'est exprimée et une adhésion qui s'est prononcée.
Exceptionnel par l'écho rencontré : au sein de notre parti, mais auprès de notre électorat. Notre propre engouement militant a créé une évidente frustration chez nos sympathisants. Beaucoup auraient voulu participer à cette consultation (un de mes électeurs est même venu à la mairie pour le faire). C'est une leçon pour tous.
D'abord pour tous ceux qui ne sont pas adhérents de notre parti et découvrent un peu tard que la vie d'un parti n'est pas un rite dans une société secrète pour la désignation de candidats, mais un lieu de décision pour l'ensemble de la société. 0 eux donc de nous rejoindre.
Ensuite, une leçon pour nous-mêmes. 125 000 adhérents appelés aux urnes, c'est beaucoup, mais c'est peu par rapport à l'enjeu, tellement peu par rapport au nombre des militants des partis socialistes européens et tellement faible par rapport à la masse de ceux qui s'intéressent à nous pendant les campagnes électorales. Nous avons donc à lancer une campagne d'adhésion -une nouvelle fois- et à faciliter l'association de nos sympathisants à la vie de notre parti. Nous en aurons l'occasion lors de la préparation de notre projet.
Mais, l'impact de notre consultation a été aussi considérable dans toute l'Europe. Nous avons été regardés non pas seulement par le PSE, mais par l'ensemble de l'opinion européenne. Le PS a été finalement le premier à ratifier le traité, avant les Parlements et les peuples concernés. Et, comme nous avons été les seuls à la faire, nous avons donné le signal. Si, demain, il y a une Constitution européenne, l'histoire retiendra que c'est le PS qui l'aura autorisée et voulue, que c'est autour de sa position en France, et même en Europe, que le débat s'est structuré et organisé.
Ce vote, acquis à près de 60 %, est désormais la position de l'ensemble du Parti socialiste. Chacun garde sa conviction, et c'est normal et respectable. Mais, le Parti a sa ligne. A la question posée, il y avait deux réponses possibles ; il n'y en a plus qu'une désormais. Car la parole des militants s'impose à tous. Je l'avais dit avant le débat. Je le confirme après. Pourquoi aurions-nous fait cet exercice de démocratie directe si, à son terme, rien ne devait changer ? La démocratie, ce n'est pas l'unanimité, c'est la loi de la majorité, dans le respect de la diversité. Et un parti, ce n'est pas la juxtaposition de positions contradictoires, c'est la synthèse.
Mais, depuis le 1er décembre, le PS n'a qu'une position sur le traité constitutionnel et c'est le " oui ". J'ai proposé, avant le vote du 1er décembre, qu'elle soit défendue par ceux qui ont fait prévaloir leur point de vue au sein même du parti. C'est la logique même. On ne peut convaincre que si l'on est soi-même convaincu. Et nul ne peut être pris en flagrant délit de contradiction. Mais, si la réserve et la discrétion sont légitimes, nul ne comprendrait que des responsables socialistes fassent une autre campagne que celle du parti.
De la même manière, au plan parlementaire, la même cohérence doit prévaloir. Et je demanderai aux présidents de groupe (AN - Sénat - Délégation française au parlement européen) d'y veiller dans le respect des opinions de chacun.
La ratification du traité va, en effet, nous occuper plus tôt qu'il n'était prévu. Et nous n'y sommes pas pour rien. Nos décisions ont accéléré le calendrier. La révision de la Constitution va être engagée au Parlement sûrement dès le mois de février. Et le référendum pourrait avoir lieu avant l'été. Nous aurons à mener une campagne socialiste pour le oui en France, en Europe. Ce sera un " oui " socialiste.
Nous le ferons sur nos engagements, nos thèmes, nos priorités. Nous le ferons en nous appuyant sur le traité pour annoncer des étapes nouvelles. Nous le ferons avec la gauche européenne, avec les socialistes européens. A Madrid, avec l'ensemble du PSE, nous avons décidé d'une organisation coordonnée de campagne, de meetings communs et même d'un programme de travail pour les prochaines années, au lendemain de l'adoption du traité.
Une nouvelle fois, c'est en étant nous-mêmes, en évitant les confusions et les ambiguïtés, que nous convaincrons les Français comme nous avons convaincu une majorité des socialistes.
Je sais que tout référendum (dans le pays comme dans le parti) peut être utilisé à d'autres fins. Je n'ignore rien de l'impopularité du pouvoir, mais je mesure aussi l'importance de l'Europe dans ce moment si essentiel de notre histoire. Les Français sont prêts à se déterminer sur ce seul sujet.
Le Chef de l'Etat aurait tout à craindre de se tromper d'enjeu et peu importe le 1er Ministre qui sera en place à ce moment. Nous, nous avons pris nos responsabilités et fait notre choix.
A ceux qui approuvent le traité de faire le leur. Et de ne faire prendre aucun risque à la consultation. Ce serait fâcheux pour eux, mais surtout dramatique pour l'Europe. Ils le paieraient cher au plan intérieur et au plan international. La responsabilité pèse désormais sur eux et sur eux seuls.
Car, dans le même temps, le combat politique continue. L'impopularité du pouvoir ne se dément pas, car ses fondements sont solides :
- Echec économique : croissance essoufflée, chômage élevé, pouvoir d'achat en berne
- Echec social : montée de la précarité, taux record de surendettement, déficits sociaux, pénurie de logement
- Echec moral : cadeaux fiscaux à quelques-uns et effort demandé à tous, clientélisme, nominations, concentration de presse, polynésie...
Mais, la droite, malgré cette crise de confiance, ne renonce à rien : les 35 heures, le contrat de travail à durée déterminée pris pour cible, les privatisations (EDF, AREVA...). Elle se restructure pour préparer - non sans tumulte et sans chausse trappe - la succession d'un Président en fin de règne.
La méthode est connue et éprouvée. La droite crée en son sein l'apparence de l'alternance. Elle serait la solution à son propre problème. Elle a toujours procédé ainsi tout au long de la Ve République : du changement dans la continuité au changement sans le risque, la continuité dans le changement, jusqu'au thème de la fracture sociale. Le principe est toujours le même : mettre la gauche hors jeu par l'illusion d'une confrontation dans la droite.
De ce point de vue, l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP est banale tant elle s'inscrit dans cette logique. L'apparat en plus de l'apparence. Mais, elle marque aussi une mutation dont nous aurions tort de minorer le caractère idéologique. Le gaullisme est définitivement mort au Bourget. La droite s'est enfin assumée comme telle. Elle ne prétend plus au rassemblement mais à l'affrontement. Elle revendique hautement son libéralisme et ne cache même plus ses appuis patronaux. Elle ne craint plus d'ébrécher les consensus républicains, y compris sur la laïcité en réintroduisant le débat religieux. Elle regarde avec gourmandise, voire voracité, le modèle anglo-saxon ; Elle impressionne par l'argent, la communication et la force, par le culte du chef. Bref, une droite qui fait croire à sa modernité pour mieux masquer son retour.
Tel est le défi qui nous est lancé. Nous avons à dénoncer l'échec du gouvernement, démasquer l'imposture et dévoiler le risque pour le modèle républicain.
C'est notre tâche pour les prochains mois :
- campagne militante
- mobilisation de nos élus
- préparation de notre projet
L'année 2004 a été l'année du rejet de la droite. L'année 2005 doit être celle du projet de la gauche. Ce doit être une uvre collective. Toutes les sensibilités du parti, toutes les personnalités du parti, tous les militants, voire tous nos sympathisants, doivent en prendre leur part.
METHODE
- phase de diagnostic fin février
- choix de nos priorités (secrétariat collectif du projet nous fera des propositions). M. Aubry, Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn s'y impliqueront personnellement et je les en remercie ;
- délibération dans le parti et dans le pays
- conclusion par un vote fin année 2005, début 2006 dans des formes qu'il faudra préciser
CONTENU
- quelle société voulons-nous ?
- quel rôle pour l'Etat, pour les acteurs publics ?
- quels leviers pour un autre avenir ? Quels choix du long terme ? éducation, logement, environnement, services publics, et quelles réponses à l'urgence : l'emploi et le vivre ensemble ?
Ce travail exige un parti rassemblé dans la clarté.
La clarté, c'est la ligne de Dijon et le vote du 1er décembre. C'est le réformisme de gauche, c'est l'Europe, c'est la fidélité à nos valeurs et la capacité à les traduire en politiques concrètes. C'est la cohérence entre les actes et les paroles. C'est la stratégie du rassemblement de la gauche.
Je proposerai un réaménagement de la direction. Pour consolider notre projet et pour associer toutes les personnalités de la majorité. Et, si j'ai eu à me séparer de camarades, c'est par cohérence et je leur garde toute mon amitié. Cela n'a rien à voir avec les choix qu'ils ont faits.
Le rassemblement, c'est la condition du succès. Le parti, c'est celui de tous les militants. 60 % ont voté la motion de Dijon, autant pour le oui. Mais, 40 % ne l'ont pas fait. Et ils ont les mêmes droits et les mêmes devoir aussi.
Le projet, ce doit être le leur. Le combat contre la droite est celui de tous les socialistes. C'est ainsi que nos obtiendrons nos victoires et nous saurons les partager.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 6 décembre 2004)
Chers camarades, notre débat de Conseil national n'avait pas pour objet de revenir sur le débat que nous devions conclure, mais de le prolonger, de le formaliser dès lors que nous avons pris collectivement une décision. Il nous permettait aussi d'ouvrir les perspectives de préparation de notre projet et de poursuite de notre tâche essentielle d'opposition. Je vais donc revenir sur les cinq points qui m'ont paru les plus essentiels de nos échanges.
Le premier. Nous sommes revenus à juste raison sur la procédure que nous avions choisie pour délibérer de la question du traité constitutionnel. Je parle du référendum interne ou de la consultation directe de nos militants. A mes yeux, elle doit être une procédure exceptionnelle. Il ne peut pas être question de faire une réplique de ce procédé ou de cette procédure chaque fois qu'une question surgirait dans la préparation de notre projet ou dans notre vie interne. Ce serait d'ailleurs la disqualifier. Et nous avons d'autres manières de régler ces questions : convention nationale, conseil national, voire congrès.
Pourquoi a-t-on recouru à cette initiative de consultation directe ? D'abord parce que c'était un engagement. En même temps, vous me direz, ce n'est pas le premier engagement que l'on n'aurait pas tenu après un congrès. Et il y en a sans doute d'autres à faire. Mais cela pouvait suffire. Il n'y aurait pas eu besoin, néanmoins, d'y procéder si nous avions été très largement d'accord au sein de nos instances. Si au Bureau national, une majorité très claire, au-delà même des courants du Parti, s'était prononcée dans un sens ou dans un autre, si au Conseil national, de la même manière, il était apparu que nous étions, pour une grande majorité d'entre nous, et au-delà des sensibilités, d'accord... C'est ce qui s'était produit, d'ailleurs, pour les traités antérieurs. Il ne me souvient pas (et là, cela vaut pour tous les premiers secrétaires qui m'ont précédé, il y a eu de nombreux traités) qu'on ait eu besoin de recourir à cette procédure, parce que nous nous retrouvions dans un Comité directeur ou un Conseil national et que nous constations que nous étions assez largement en accord avec nous pour que les militants soient en accord également avec leur direction. Encore que, parfois, on aurait peut-être associé davantage les militants, qu'on n'en serait peut-être pas arrivé à la situation que l'on vient de traverser.
Mais là, il s'est trouvé qu'au-delà même des sensibilités du Parti, au-delà même, c'est vrai, des majorités et minorités du congrès, des camarades appelaient, depuis déjà plusieurs mois, avant même que la constitution ne soit elle-même arrêtée, appelaient au oui ou appelaient au non. Et il était clair qu'aucune autre forme démocratique n'aurait suffi à imposer la décision. Je le dis parce qu'il faut en tirer toutes les conséquences.
Nous avons fait ce choix parce que nous étions séparés, parce que cela allait au-delà des sensibilités et parce que cela nous paraissait, pour les tenants du oui comme pour les tenants du non, une question majeure qui ne pouvait pas être réglée dans un congrès et que nous ne pouvions pas convoquer. Donc nous l'avons fait de cette manière.
Ensuite, quelle est la conséquence de notre vote ? Je remercie tous les camarades qui sont venus à cette tribune, qui n'ont pas voté oui et qui ont dit : " Je garde mon appréciation, je garde mes arguments, je garde ma conviction, mais il n'y a qu'une position du parti ". Je les remercie, parce que c'est, à mon sens, la seule démarche possible. Cela ne veut pas dire qu'on les traînera de force sur nos propres tréteaux pour qu'ils viennent abjurer de leur conviction pour dire oui comme nous. Ce serait la pire des méthodes et ce serait la pire des façons. Nous ne leur demandons pas. Nous aurons à régler la question des choix dans nos groupes parlementaires et il faudra bien le faire, parce qu'il y a quand même une responsabilité du parlementaire. Il n'a pas été élu par lui-même ou par un courant du Parti. Il a été désigné, d'abord, par l'ensemble du Parti, je dis bien l'ensemble du Parti. C'est une désignation nationale. Le parlementaire européen, sénateur, député, c'est la même procédure. Donc son mandat appartient au Parti. C'est pour cela qu'il y a une discipline de vote. Je veux vous dire que chaque fois qu'a été enfreinte la discipline de vote dans des moments très importants de notre histoire, cela n'a pas été toujours pour prendre les bons choix ou les bonnes décisions.
Donc je pense que nous avons collectivement l'obligation comme parlementaires de trouver la formule qui permet de nous rassembler. Nous verrons sous quelle forme, nous verrons comment, mais je suggère que nous ayons ces principes à l'esprit. Et les présidents de groupe auront à nous présenter, dans une réunion du Bureau national, les conditions même de l'organisation des votes au moment où les différents parlements seront saisis.
Jean-Luc a dit : il faut dire ce que l'on pense. Je crois que c'est un principe que nous partageons dans ce Parti. Il faut aussi penser ce qu'on dit. Là aussi, on peut arriver à un consensus et à une synthèse. Mais cette liberté-là n'est pas en cause, et je remercie tous ceux qui ont cette sincérité et qui continuent de l'exprimer. Mais ce qui serait un problème grave entre nous, c'est si, dans une campagne qui est celle du Parti pour le oui, à laquelle ne participeront que ceux qui ont appelé à cette décision dans le Parti, il y avait une autre campagne pour le non. Il y a un oui socialiste, il n'y a pas un non socialiste. Je veux le dire clairement, parce que sinon notre réunion n'aurait servi à rien.
Troisièmement, il y a une remarque qui a été faite par Henri, qui mérite qu'on s'y arrête. L'Europe est un compromis, c'est vrai. C'est un compromis entre pays, d'abord, surtout entre pays. Il se trouve que c'est aussi un compromis entre partis, parce qu'il n'est pas arrivé dans l'histoire de la construction européenne, même à six, a fortiori à vingt-cinq, que tous les gouvernements soient de la même famille politique. Et si on avait attendu d'en arriver là, il n'y aurait pas d'Europe et il n'y en aurait pas davantage demain.
Donc, il faut bien faire un compromis. Et nous n'abandonnons rien de nos valeurs, de nos principes de socialistes chaque fois que nous concluons un accord ou un traité. Il faut admettre que, tant que l'Europe ne sera pas totalement socialiste, elle sera quand même, parce qu'elle doit être. Et elle avancera. Et il nous faut donc, sans avoir à nous renier, admettre ce principe.
Par ailleurs, plus nous serons fédéralistes, et je crois que nous le sommes tous maintenant, plus nous aurons à nous soumettre à une loi de la majorité qui ne sera pas toujours, je veux vous prévenir, une loi de la majorité socialiste, ce qui peut nous mettre parfois en contradiction, entre ce que tu disais de la patrie et ce que nous devons dire de l'Europe. Donc je crois qu'il faut que l'on mesure que la logique du compromis n'est pas une logique d'abandon ou de reniement. C'est la logique même de la construction européenne.
Et on ne peut pas mettre sur le même plan le compromis européen avec le contrat avec la gauche. Parce que le contrat avec la gauche, ce n'est pas un contrat pour faire une constitution, ce n'est pas un contrat pour fixer un cadre, c'est un contrat pour gouverner le pays. Et c'est en ce sens qu'il appelle d'autres valeurs, d'autres principes et d'autres contenus que simplement de faire, ce qui est déjà beaucoup, un traité, voire même une constitution européenne dont on sait qu'elle n'a pas cette valeur.
Et sur la gauche, puisque j'ai entendu que des camarades s'inquiétaient, comment arriverons-nous à faire le rassemblement de la gauche en ayant pris la position que l'on sait ? Parlons de la gauche. Qu'y a-t-il à gauche ? D'abord nous. Ne nous oublions pas, parce que, franchement, nous sommes, non pas simplement la force principale, nous sommes la force essentielle, surtout depuis ce qui s'est produit aux élections de 2004. Et à cet égard, le 21 avril a beaucoup d'inconvénients graves, en a eu, en aura encore, mérite toutes les analyses, toutes les leçons. Mais s'il y a un avantage (c'est le seul), c'est que je pense que beaucoup ne s'y reprendront pas. Et donc, qu'on arrête un peu sur le 21 avril, parce que s'il a eu les effets désastreux que l'on sait, il a induit (pour quelques années, je ne sais pas combien de temps cela durera) une logique du vote utile, une logique de force, une logique d'alternances dont nous avons été largement bénéficiaires aux dernières élections de 2004, et nous continuerons à l'être.
Deuxièmement, la gauche, une fois que l'on a parlé de nous, qui porte l'essentiel de la gauche, qu'il y a-t-il ? Les Verts ? Je ne veux pas être devin, mais quand même, je veux vous prévenir si vous avez encore des doutes. Je ne sais pas quand ils le feront, ils nous auront même rendu le service de le faire après nous. Ça, c'est les Verts. Mais ce qu'ils feront, nous le savons déjà. Ils approuveront le traité constitutionnel. Alors, il y a les Verts. On prend les paris et je suis prêt à parier beaucoup, donc fais gaffe à tes émoluments. Donc un : le Parti socialiste. Deux : les Verts. Trois : les Radicaux de gauche. Il paraît qu'ils veulent faire eux aussi un référendum interne. Très bien ! Je ne dirai rien sur les Radicaux de gauche. Ce serait rapporter. Mais enfin, cela ira vite, leur référendum interne. Et dans quel sens cela ira-t-il ? Là aussi, je suis prêt à prendre les paris : plutôt vers le oui. Alors, que reste-t-il à gauche ? Il reste le Parti communiste. Mais le Parti communiste à 22 % était déjà contre le traité, à 5 %, il l'est encore, contre tout traité européen. Et même quand il sera plus faible encore, il sera contre le traité. Et le jour où il sera pour, il n'y aura plus de Parti communiste parce qu'il sera devenu socialiste. Donc arrêtons de nous poser la question. Mais, le fait que le Parti communiste n'ai jamais voté un traité, ne nous a pas empêché, je dois le rappeler, de gouverner avec lui de 1981 à 1984 et de gouverner avec lui de 1997 à 2002, là où nous avons fait des choix européens cruciaux. Rendez-vous compte : l'euro s'est appliqué au moment même où nous étions au gouvernement avec les communistes. Ils ne sont pas sortis du gouvernement à cette occasion-là. Et ils avaient voté contre Maastricht et ils le referaient encore. Donc, ce que je veux vous dire, c'est que la position du Parti communiste n'empêchera en aucune manière le rassemblement de la gauche. Qu'est-ce qui reste encore si je veux faire le panorama complet ? Est-ce que je dois aller plus loin ? On arrête là.
A partir de là, le rassemblement de la gauche sera celui que nous créerons et on le créera en étant sur nos valeurs, sur nos principes, c'est-à-dire à gauche.
Sur deux considérations. L'une liée au référendum national et l'autre sur le projet.
Sur le référendum national, je l'ai dit, nous ne serons pas les seuls à voter oui. Nous n'aurions pas été les seuls à voter non. Donc Jacques Chirac a la maîtrise du calendrier. Il n'a même pas la maîtrise de la question, mais il a la maîtrise du calendrier, il peut instrumentaliser. Je n'y crois pas, mais on ne sait jamais.
Est-ce que ça créerait une confusion ? C'est un risque, c'est toujours un risque.
Est-ce que, lorsque l'essentiel de la droite a voté le Traité de Maastricht, car ça s'est fait en 1992, ça a permis à la gauche d'en sortir renforcée ?
Huit mois après, ça a été la pire défaite de la gauche de son histoire sous la Ve République. Donc les Français sont capables, si nous leur expliquons, et s'il n'y a pas de confusion, de faire la distinction entre un enjeu européen et un enjeu national.
Ils sont capables, qu'est-ce que les socialistes leur ont également montré, et c'était encore plus difficile peut-être pour des socialistes dans l'opposition que pour des Français qu'ils ne sont pas aussi liés que nous à une confrontation politique. Les Français ont montré qu'ils étaient capables, et les socialistes aussi, de sanctuariser le débat européen et de continuer à porter un jugement sur l'action gouvernementale, la nôtre fut un temps, celle de la droite maintenant.
Je n'ai pas, donc, d'inquiétude, sauf si, et là c'est une remarque qui a été faite par plusieurs, et par Laurent notamment, et d'autres, sauf si nous renoncions à être dans notre travail d'opposition, de confrontation avec la droite à prétexte qu'il y a un référendum. Je pense que nous devons être d'autant plus dans l'opposition politique à l'égard de la droite que, dans une certaine mesure, nous serons dans la bataille référendaire. Les deux doivent être menées de paire et il n'y a pas une suspension pendant le temps référendaire, au contraire, il y a même une amplification.
Voilà pourquoi, là aussi, il n'y a pas de risque à avoir.
Dernière chose sur le projet, que les choses soient claires entre nous. Ce projet, c'est l'affaire de tous, je l'ai dit : de la direction, elle a à prendre sa responsabilité, et j'y viendrai, de tous les militants socialistes, toutes les sensibilités socialistes et toutes les personnalités socialistes. C'est notre projet collectif.
Ce projet sera ce que nous en déciderons nous-mêmes, c'est-à-dire à travers nos votes, et notamment la conclusion qui approuvera, je l'espère, de la manière la plus solennelle qui soit, notre projet. Ce projet engagera forcément le programmes, la plate-forme de notre candidat ou de notre candidate à l'élection présidentielle parce que, sinon, pourquoi le faire ?
Donc il nous engage tous. Ce projet sera notre reflet, notre ligne politique, et c'est pourquoi je ne veux pas ici qu'on laisse penser qu'il y aurait quelques changements par rapport à ce qu'ont été nos engagements de Dijon et la démarche que nous avons engagée au-delà.
Mais, je veux le dire à Marc, pour moi, un projet socialiste, ce n'est pas une somme d'abrogations. Et, si nous nous lancions dans l'idée même que tout devrait être abrogé, peut-être qu'il faudra le faire, mais que nous n'aurions rien à construire, le plus difficile n'est pas d'abroger, de supprimer, d'effacer, le plus difficile, ce qu'on attend de nous, c'est d'abord de porter des projets, de porter des réformes, de donner une perspective, de donner du sens. E si on était simplement en face des Français en disant : " Ne vous en faites pas, nous annulons tout et nous repartons, de quoi ? De 2002 ? " Qui pourrait l'imaginer ? Donc nous avons à faire un effort intellectuel et politique bien supérieur parce que nous devons aller vers les Français pour les convaincre que nous portons un projet qui a du sens.
Voilà, chers amis, chers camarades, ce que je souhaitais dire en revenant sur les propos des camarades qui se sont eux-mêmes, à juste raison, exprimés.
Sur le Secrétariat national, juste pour vous confirmer ce que j'ai dit en introduisant nos travaux, Martine, Dominique et Jack rentreraient pour s'occuper d'un Secrétariat collectif au projet, faire des propositions de méthode, de priorités en faisant en sorte que nous puissions avoir maintenant l'accélération nécessaire. C'est un secrétariat collectif, Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, Jack Lang.
Sur les attributions, organisation, coordination, elles sont réparties entre François Rebsamen, Gaétan Gorce et Stéphane Le Foll, mon directeur de cabinet.
Sur les tâches qui étaient déjà exercées, mais qui peuvent êtres officialisés aujourd'hui, Jean Glavany deviendrait secrétaire national à la laïcité, Daniel Vaillant les relations extérieures, et Élisabeth Guigou auprès de moi.
Il y aurait également des responsables nationaux qui deviendraient secrétaires nationaux : Delphine Bateau, Harlem Désir et d'autres qui verraient leur activité élargie, notamment Éric Besson pour ce qui concerne le secteur entreprises.
Enfin, je ferai en sorte, dès la semaine prochaine, au niveau des responsables nationaux et aussi des missions qu'il faudra mener, et des tâches seront fixées, de faire en sorte que des personnalités viennent nous rejoindre, notamment sur la formation, j'y reviendrai. Et certains seront sollicités, je pense notamment à Jean-Christophe.
Voilà ce que je voulais dire. Je vous demande, non pas de l'approuver parce que finalement nous n'avons pas de vote à faire, mais nous avons simplement à en prendre acte, c'est que je vous demande, par votre applaudissement, de faire.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 7 décembre 2004)