Texte intégral
Q- Deux nouveaux sondages, IPSOS-Le Figaro et CSA-Le Parisien donnent le "oui" gagnant, le "oui" qui progresse auprès des autres instituts de sondages. Les défenseurs du "non" comme vous ont-ils mangé leur pain blanc ?
R- Non, je crois qu'il y a deux sondages qui donnent le "oui", deux sondages qui donnent le "non"...
Q- Mais avec un "oui" qui progresse partout...
R- Absolument. Alors pourquoi ? Parce que depuis une semaine, la campagne a basculé dans ce qu'on pourrait appeler la "propagande d'Etat". L'argent des contribuables est détourné à des fins partisanes, on nous annonce 14.000 panneaux publicitaires de madame Haigneré, dans toutes nos villes, payés par qui ? Par les contribuables. Le petit manuel de propagande envoyé avec la Constitution chez tous les Français : 70 millions d'euros payés par les contribuables.
Q- C'est le texte du traité constitutionnel...
R- Ah non, justement ! Les Français reçoivent le texte...
Q- Ça, c'est normal...
R- Absolument. Ils vont remarquer très vite, pour ceux qui ne l'ont pas
encore reçu, qu'il est absolument et volontairement illisible. Et puis il y
a un texte qui est très lisible, lui..
Q- C'est un résumé...
R- Non, ce n'est pas un résumé ! Il promet le soleil en hiver, il promet la neige en montagne au mois d'août, il promet le plein emploi, enfin comme d'habitude quoi ! Et donc, on peut s'y laisser prendre dans une première impression. Il y a aussi les journaux télévisés du 20 heures, qui ont été mis en location-gérance pour le "oui" : D. Strauss-Kahn, N. Sarkozy, J. Chirac...
Q- On entend aussi des représentants du "non".
R- Oui, mais enfin... Vous remarquerez que J. CHIRAC revient en deuxième semaine, donc sur France 2. Bientôt, il va aller à la ferme en face pour remplacer H. Leconte ! Donc à mon avis, quand vous dites le "non" s'effrite, le "oui" progresse, Chirac doit être inquiet quand même, parce que pour revenir sur les plateaux de télé aussi souvent, alors que son temps n'est pas compté...
Q- Oui, mais enfin, il est président de la République. Si justement il intervient ce soir sur France 2, pensez-vous qu'il va booster le "oui" ?
R- Ça ce n'est pas sûr, mais ce qui est certain, c'est que son temps devrait
être compté dans le temps du "oui" puisqu'il n'est pas l'arbitre, il est le
chef de la campagne...
Q- Oui, il est président de la République, c'est pour ça qu'effectivement il est décompté en dehors...
R- Oui, mais c'est une règle qui vaut dans l'absolu. A partir du moment où il entre dans la campagne, qu'il fait partie de la campagne et que ce n'est pas une fois, que c'est chaque semaine, il serait tout à fait naturel que son temps fut décompté.
Q- Hier, J. Chirac participait aux Rencontres pour l'Europe de la culture, une occasion pour lui de montrer l'avancée considérable que représente selon lui le traité constitutionnel pour la culture, pour la diversité culturelle. Il y avait le soutien de plein de gens : il y avait Johnny Hallyday, il y avait Jeanne Moreau, il y avait Claude Lelouch... Qu'en pensez-vous ?
R- Je pense que si tous ces artistes lisent la constitution, l'article 315, troisième partie, ils vont découvrir que c'en est fini de l'exception culturelle, et ça personne ne leur a dit, et surtout pas J. Lang...
Q- Eh bien non, il pense même exactement l'inverse !
R- Eh bien, pour que aujourd'hui l'exception culturelle continue à jouer, article 315, il faut d'abord que le Conseil vote à la majorité, pour savoir s'il y a un intérêt...
Q- Alors, tous ces gens là se trompent ?
R- Mais pour l'instant, personne n'a lu la Constitution ! Vous avez un agent d'assurance, qui arrive chez vous, qui frappe à la porte et qui vous dit : "Voilà, M. Leclerc, je vous apporte un contrat d'assurance de 448 articles, 191 pages". Qu'est-ce que vous lui dites ? Vous lui dites : "Ecoutez, laissez-moi ça, laissez-moi un an, je vais regarder", parce qu'il peut y avoir des clauses dangereuses, il peut y avoir une clause qui dit, plus de protections douanières - pour le textile, c'est embêtant -, il peut y avoir une clause qui dit, désormais supériorité juridique de toutes les lois européennes sur les constitutions nationales - article 6... Il peut y avoir une clause qui dit que la politique étrangère sera soumise à l'OTAN - article 41 - ou que la politique des frontières passera à Bruxelles - article 265. Donc il peut y avoir des clauses dangereuses, donc moi cette Constitution, ce contrat d'assurance, je le mets de côté, monsieur l'agent d'assurance, et puis vous reviendrez ! Principe de précaution : pour l'instant, je dis "non" ! Parce que quand on lit ce texte, ce que j'ai fait ce week-end, on découvre des perles, et on découvre par exemple que les tenants du "oui" ont menti. Ils nous ont dit depuis des mois qu'il n'y a pas de liens entre la Turquie et la Constitution. Eh bien, vous allez à la page 165... Eh bien, il y a l'acte final de la Constitution...
Q- ... Qui est signé par les Turcs, parce qu'ils étaient en situation d'observateurs !
R- Oui, mais le texte de l'acte final explique bien qu'il s'agit de la Constitution, donc en fait, ils sont là avec la Bulgarie et la Roumanie. Et ce n'est pas parce que Erdogan est passé et a dit "j'ai vu de la lumière" ! Non, il était à Rome. Donc en réalité, la question que je pose ce matin, puisque le "oui", nous dit-on, est en tête, acceptons-en l'augure et posons la question suivante : qu'est-ce qu'on a avec le "oui" ? On a plus de délocalisations, on a la continuité. On a plus de délocalisations, plus de technocratie, plus de passoires et plus de morgue de monsieur Mandelson !
Q- Non, au contraire, T. Breton vient d'expliquer hier que le commissaire Mandelson va négocier. Il y a un problème actuellement sur les importations textile chinois et c'est lui qui va aller négocier. Et plus l'Europe sera puissante, plus on pourra négocier face aux autres pays, notamment face à la Chine...
R- Alors parlons-en de l'Europe puissance, l'Europe puissance par rapport aux Etats-Unis, Europe atlantiste, Europe américaine, OTAN. Par rapport à la Chine, vous imaginez le maire d'une commune, si des habitants lui disent qu'il y a une inondation, que l'eau arrive au premier étage, au deuxième étage, et que le maire dise : "Ah, quand ce sera au troisième étage, on va lancer une enquête, et puis après on appellera les pompiers !". C'est ce que vient de faire le commissaire Mandelson. Et là, on a évidemment un spectacle tout à fait insolite qui est très intéressant et pédagogique : vous avez des gouvernements nationaux, dont la France, qui n'ont plus le pouvoir et qui veulent nous protéger, et un gouvernement européen, la Commission de Bruxelles, qui a le pouvoir et qui ne veut pas nous protéger, puisque monsieur Mandelson refuse de faire jouer la procédure d'urgence qui lui est réclamée par toutes les entreprises textile européennes ! Je vous rappelle qu'on perd 1.000 emplois par jour en Europe dans le textile et que ça concerne 2,5 millions emplois. IL est donc là le cur du "non". Le cur du "non", c'est que l'on ne veut pas de technocratie.
Q- Votre problème n'est-il pas l'incompatibilité des "non" ? Quel rapport, quelle cohérence il y a entre votre "non" souverainiste et le "non" d'Attac, de l'extrême gauche, du Parti communiste ? Et qu'est-ce que vous faites si le "non" l'emporte ?
R- On pourrait dire exactement la même chose du côté du "oui" ! Parce que le "oui" de monsieur Bayrou et de monsieur Sarkozy - d'ailleurs, il y a plus de compatibilité, puisqu'ils vont faire un meeting ensemble ! Mais enfin, le "oui" Cohn-Bendit-Raffarin : bon ! Pour le "non", il y a uelque chose dans le "non" d'essentiel, il y a une pépite : c'est un coup
d'arrêt, voilà...
Q- Donc on en revient au traité de Nice actuel, et rien ne change ?
R- Quand ils nous disent "on revient au traité de Nice", mais de toute façon, dans tous les cas de figure, on revient au traité de Nice !
Q- Ah non, avec la Constitution par exemple, les droits de la France, les pouvoirs, les droits de vote de la France sont augmentés et passent de 9 à 13 % !
R- Avec la Constitution, le traité de Nice s'applique jusqu'au 1er novembre 2009. Donc quand on nous dit que l'on revient à l'abominable traité de Nice, d'abord, ce n'est pas moi le traité de Nice, ce n'est pas nous, c'est eux ! Ceux qui nous disaient Maastricht, Schengen, Pacte de stabilité, Bolkestein, traité d'Amsterdam, traité de Nice : c'est formidable ! Et puis maintenant, ils nous disent que c'est abominable ? Eh bien écoutez, c'est eux tout ça ! Donc en réalité, ils sont en train de constater leur échec, l'échec du "oui". Ceux qui veulent que ça change, qui veulent que l'on fasse une autre Europe, respectueuse des peuples, sans la Turquie, une Europe démocratique. Par exemple, si on veut baisser la TVA pour les restaurateurs, on doit pouvoir le faire. Eh bien il faut voter "non" !
Q- Dernière question, cette fois-ci sur le lundi de Pentecôte : c'est aujourd'hui que se prononce le Conseil d'Etat. Le Gouvernement a fait une campagne de publicité pour expliquer que c'est la solidarité. Qu'est-ce que vous en pensez ?
R- Déjà le Gouvernement prend 3 millions d'euros sur l'argent récolté, pour faire une campagne de pub ! Vous ne croyez pas que ces 3 millions d'euros pourraient aller à la climatisation des maisons de retraite ?!
Q- Oui, mais sur le fond ?
R- Sur le fond, je fais une suggestion au président de la République - d'ailleurs, je lui pose la question pour ce soir, par journaliste interposé. Cela va être une pagaille indescriptible, tout le monde va y perdre, y compris ses nerfs. Donc vous rétablissez le jour férié et si vous cherchez 2 milliards d'euros, je vous donne une piste : vous allez prendre dans la tirelire de Bruxelles. Il y a 3 milliards de contribution nette de la France, c'est-à-dire qu'entre ce que les contribuables versent et ce qu'on reçoit...
Q- Oui, ce n'est peut-être pas aussi simple...
R- Si, c'est même 3,5 milliards ! Et par exemple, on prend les 47 millions d'euros qu'on donne cette année à la Turquie, à laquelle on a donné un statut de pré adhérent... Et les contribuables, les téléspectateurs qui nous regardent, ne le savent pas : je leur annonce qu'ils vont payer cette année 47 millions d'euros pour la Turquie ! Eh bien, ces 47 millions, cela peut aller à la climatisation des maisons de retraite, on fera des économies. Vous savez, si les technocrates de Bruxelles maigrissent un petit peu, ils continueront à être heureux.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 mai 2005)
R- Non, je crois qu'il y a deux sondages qui donnent le "oui", deux sondages qui donnent le "non"...
Q- Mais avec un "oui" qui progresse partout...
R- Absolument. Alors pourquoi ? Parce que depuis une semaine, la campagne a basculé dans ce qu'on pourrait appeler la "propagande d'Etat". L'argent des contribuables est détourné à des fins partisanes, on nous annonce 14.000 panneaux publicitaires de madame Haigneré, dans toutes nos villes, payés par qui ? Par les contribuables. Le petit manuel de propagande envoyé avec la Constitution chez tous les Français : 70 millions d'euros payés par les contribuables.
Q- C'est le texte du traité constitutionnel...
R- Ah non, justement ! Les Français reçoivent le texte...
Q- Ça, c'est normal...
R- Absolument. Ils vont remarquer très vite, pour ceux qui ne l'ont pas
encore reçu, qu'il est absolument et volontairement illisible. Et puis il y
a un texte qui est très lisible, lui..
Q- C'est un résumé...
R- Non, ce n'est pas un résumé ! Il promet le soleil en hiver, il promet la neige en montagne au mois d'août, il promet le plein emploi, enfin comme d'habitude quoi ! Et donc, on peut s'y laisser prendre dans une première impression. Il y a aussi les journaux télévisés du 20 heures, qui ont été mis en location-gérance pour le "oui" : D. Strauss-Kahn, N. Sarkozy, J. Chirac...
Q- On entend aussi des représentants du "non".
R- Oui, mais enfin... Vous remarquerez que J. CHIRAC revient en deuxième semaine, donc sur France 2. Bientôt, il va aller à la ferme en face pour remplacer H. Leconte ! Donc à mon avis, quand vous dites le "non" s'effrite, le "oui" progresse, Chirac doit être inquiet quand même, parce que pour revenir sur les plateaux de télé aussi souvent, alors que son temps n'est pas compté...
Q- Oui, mais enfin, il est président de la République. Si justement il intervient ce soir sur France 2, pensez-vous qu'il va booster le "oui" ?
R- Ça ce n'est pas sûr, mais ce qui est certain, c'est que son temps devrait
être compté dans le temps du "oui" puisqu'il n'est pas l'arbitre, il est le
chef de la campagne...
Q- Oui, il est président de la République, c'est pour ça qu'effectivement il est décompté en dehors...
R- Oui, mais c'est une règle qui vaut dans l'absolu. A partir du moment où il entre dans la campagne, qu'il fait partie de la campagne et que ce n'est pas une fois, que c'est chaque semaine, il serait tout à fait naturel que son temps fut décompté.
Q- Hier, J. Chirac participait aux Rencontres pour l'Europe de la culture, une occasion pour lui de montrer l'avancée considérable que représente selon lui le traité constitutionnel pour la culture, pour la diversité culturelle. Il y avait le soutien de plein de gens : il y avait Johnny Hallyday, il y avait Jeanne Moreau, il y avait Claude Lelouch... Qu'en pensez-vous ?
R- Je pense que si tous ces artistes lisent la constitution, l'article 315, troisième partie, ils vont découvrir que c'en est fini de l'exception culturelle, et ça personne ne leur a dit, et surtout pas J. Lang...
Q- Eh bien non, il pense même exactement l'inverse !
R- Eh bien, pour que aujourd'hui l'exception culturelle continue à jouer, article 315, il faut d'abord que le Conseil vote à la majorité, pour savoir s'il y a un intérêt...
Q- Alors, tous ces gens là se trompent ?
R- Mais pour l'instant, personne n'a lu la Constitution ! Vous avez un agent d'assurance, qui arrive chez vous, qui frappe à la porte et qui vous dit : "Voilà, M. Leclerc, je vous apporte un contrat d'assurance de 448 articles, 191 pages". Qu'est-ce que vous lui dites ? Vous lui dites : "Ecoutez, laissez-moi ça, laissez-moi un an, je vais regarder", parce qu'il peut y avoir des clauses dangereuses, il peut y avoir une clause qui dit, plus de protections douanières - pour le textile, c'est embêtant -, il peut y avoir une clause qui dit, désormais supériorité juridique de toutes les lois européennes sur les constitutions nationales - article 6... Il peut y avoir une clause qui dit que la politique étrangère sera soumise à l'OTAN - article 41 - ou que la politique des frontières passera à Bruxelles - article 265. Donc il peut y avoir des clauses dangereuses, donc moi cette Constitution, ce contrat d'assurance, je le mets de côté, monsieur l'agent d'assurance, et puis vous reviendrez ! Principe de précaution : pour l'instant, je dis "non" ! Parce que quand on lit ce texte, ce que j'ai fait ce week-end, on découvre des perles, et on découvre par exemple que les tenants du "oui" ont menti. Ils nous ont dit depuis des mois qu'il n'y a pas de liens entre la Turquie et la Constitution. Eh bien, vous allez à la page 165... Eh bien, il y a l'acte final de la Constitution...
Q- ... Qui est signé par les Turcs, parce qu'ils étaient en situation d'observateurs !
R- Oui, mais le texte de l'acte final explique bien qu'il s'agit de la Constitution, donc en fait, ils sont là avec la Bulgarie et la Roumanie. Et ce n'est pas parce que Erdogan est passé et a dit "j'ai vu de la lumière" ! Non, il était à Rome. Donc en réalité, la question que je pose ce matin, puisque le "oui", nous dit-on, est en tête, acceptons-en l'augure et posons la question suivante : qu'est-ce qu'on a avec le "oui" ? On a plus de délocalisations, on a la continuité. On a plus de délocalisations, plus de technocratie, plus de passoires et plus de morgue de monsieur Mandelson !
Q- Non, au contraire, T. Breton vient d'expliquer hier que le commissaire Mandelson va négocier. Il y a un problème actuellement sur les importations textile chinois et c'est lui qui va aller négocier. Et plus l'Europe sera puissante, plus on pourra négocier face aux autres pays, notamment face à la Chine...
R- Alors parlons-en de l'Europe puissance, l'Europe puissance par rapport aux Etats-Unis, Europe atlantiste, Europe américaine, OTAN. Par rapport à la Chine, vous imaginez le maire d'une commune, si des habitants lui disent qu'il y a une inondation, que l'eau arrive au premier étage, au deuxième étage, et que le maire dise : "Ah, quand ce sera au troisième étage, on va lancer une enquête, et puis après on appellera les pompiers !". C'est ce que vient de faire le commissaire Mandelson. Et là, on a évidemment un spectacle tout à fait insolite qui est très intéressant et pédagogique : vous avez des gouvernements nationaux, dont la France, qui n'ont plus le pouvoir et qui veulent nous protéger, et un gouvernement européen, la Commission de Bruxelles, qui a le pouvoir et qui ne veut pas nous protéger, puisque monsieur Mandelson refuse de faire jouer la procédure d'urgence qui lui est réclamée par toutes les entreprises textile européennes ! Je vous rappelle qu'on perd 1.000 emplois par jour en Europe dans le textile et que ça concerne 2,5 millions emplois. IL est donc là le cur du "non". Le cur du "non", c'est que l'on ne veut pas de technocratie.
Q- Votre problème n'est-il pas l'incompatibilité des "non" ? Quel rapport, quelle cohérence il y a entre votre "non" souverainiste et le "non" d'Attac, de l'extrême gauche, du Parti communiste ? Et qu'est-ce que vous faites si le "non" l'emporte ?
R- On pourrait dire exactement la même chose du côté du "oui" ! Parce que le "oui" de monsieur Bayrou et de monsieur Sarkozy - d'ailleurs, il y a plus de compatibilité, puisqu'ils vont faire un meeting ensemble ! Mais enfin, le "oui" Cohn-Bendit-Raffarin : bon ! Pour le "non", il y a uelque chose dans le "non" d'essentiel, il y a une pépite : c'est un coup
d'arrêt, voilà...
Q- Donc on en revient au traité de Nice actuel, et rien ne change ?
R- Quand ils nous disent "on revient au traité de Nice", mais de toute façon, dans tous les cas de figure, on revient au traité de Nice !
Q- Ah non, avec la Constitution par exemple, les droits de la France, les pouvoirs, les droits de vote de la France sont augmentés et passent de 9 à 13 % !
R- Avec la Constitution, le traité de Nice s'applique jusqu'au 1er novembre 2009. Donc quand on nous dit que l'on revient à l'abominable traité de Nice, d'abord, ce n'est pas moi le traité de Nice, ce n'est pas nous, c'est eux ! Ceux qui nous disaient Maastricht, Schengen, Pacte de stabilité, Bolkestein, traité d'Amsterdam, traité de Nice : c'est formidable ! Et puis maintenant, ils nous disent que c'est abominable ? Eh bien écoutez, c'est eux tout ça ! Donc en réalité, ils sont en train de constater leur échec, l'échec du "oui". Ceux qui veulent que ça change, qui veulent que l'on fasse une autre Europe, respectueuse des peuples, sans la Turquie, une Europe démocratique. Par exemple, si on veut baisser la TVA pour les restaurateurs, on doit pouvoir le faire. Eh bien il faut voter "non" !
Q- Dernière question, cette fois-ci sur le lundi de Pentecôte : c'est aujourd'hui que se prononce le Conseil d'Etat. Le Gouvernement a fait une campagne de publicité pour expliquer que c'est la solidarité. Qu'est-ce que vous en pensez ?
R- Déjà le Gouvernement prend 3 millions d'euros sur l'argent récolté, pour faire une campagne de pub ! Vous ne croyez pas que ces 3 millions d'euros pourraient aller à la climatisation des maisons de retraite ?!
Q- Oui, mais sur le fond ?
R- Sur le fond, je fais une suggestion au président de la République - d'ailleurs, je lui pose la question pour ce soir, par journaliste interposé. Cela va être une pagaille indescriptible, tout le monde va y perdre, y compris ses nerfs. Donc vous rétablissez le jour férié et si vous cherchez 2 milliards d'euros, je vous donne une piste : vous allez prendre dans la tirelire de Bruxelles. Il y a 3 milliards de contribution nette de la France, c'est-à-dire qu'entre ce que les contribuables versent et ce qu'on reçoit...
Q- Oui, ce n'est peut-être pas aussi simple...
R- Si, c'est même 3,5 milliards ! Et par exemple, on prend les 47 millions d'euros qu'on donne cette année à la Turquie, à laquelle on a donné un statut de pré adhérent... Et les contribuables, les téléspectateurs qui nous regardent, ne le savent pas : je leur annonce qu'ils vont payer cette année 47 millions d'euros pour la Turquie ! Eh bien, ces 47 millions, cela peut aller à la climatisation des maisons de retraite, on fera des économies. Vous savez, si les technocrates de Bruxelles maigrissent un petit peu, ils continueront à être heureux.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 4 mai 2005)