Déclaration de M. Léon Bertrand, ministre délégué au tourisme, sur les mesures fiscales prises pour le développement du tourisme de loisirs dans le cadre du projet de loi sur le développement des territoires ruraux et sur la dimension environnementale du tourisme, Les Ménuires le 25 février 2005.

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Circonstance : Inauguration de deux VVF : Les Airelles et Neige et Ciel aux Ménuires le 25 février 2005

Texte intégral

Monsieur le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie,
Monsieur le Président de la CPTR,
Monsieur le Maire,
Monsieur le Président du directoire de VVF Vacances,
Monsieur le Directeur général de la Caisse des Dépôts,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Je suis heureux, au terme de cette visite très constructive de deux jours en Savoie, d'avoir eu le privilège d'assister à une nouvelle étape de l'aménagement touristique de la montagne française.
Car les deux sites du VVF qu'il m'a été donné de voir aujourd'hui préfigurent, sans aucun doute, ce que sera demain l'offre neige de nos grandes stations alpines.
Située au cur du prestigieux domaine des 3 Vallées, le plus grand domaine skiable du monde, cette Vallée de Belleville est tout simplement la première destination touristique du monde pour les sports d'hiver et accueille plus de 800 000 visiteurs à chaque saison.
Elle attire, enfin, une très importante clientèle étrangère puisque celle-ci représente près de 45% du total aux Ménuires.
Cette réputation d'excellence oblige à une perpétuelle remise en cause pour gagner de nouveaux adeptes, fidéliser les anciens clients et satisfaire aux exigences croissantes d'une clientèle en quête d'activités de compléments, ludiques ou culturelles, d'animations, de services et de prestations à la carte.

Le virage environnemental et la stratégie d'amélioration de l'offre entrepris par les Ménuires ont été amorcés depuis près de 10 ans maintenant.
Il était donc logique que les deux sites du VVF puissent être associés à cette politique de montée en gamme qui vise à conserver notre position de leader face à l'Autriche, la Suisse ou les nouvelles destinations d'Europe orientale comme la Slovénie.
Dans le domaine des sports d'hiver aussi, l'Europe est en train de s 'intégrer. C'est un marché qui atteint aujourd'hui son niveau de saturation et nous devons mettre en place des stratégies imaginatives pour fidéliser ces clientèles européennes qui recherchent de plus en plus de confort.
Le Hameau des Airelles est assez emblématique à cet égard.
Cette nouvelle entité, qui comprendra à terme 8 chalets et 152 appartements, a en effet été construite sur le site même de la 1ère unité touristique installée aux Ménuires dans les années 60, le centre VVF Le Solaret, détruit le 19 avril dernier.
L'antériorité de VVF vous permet ainsi de disposer d'emplacements privilégiés au pied des pistes, dans des stations à forte notoriété où le niveau de qualité des logements et des équipements est assez élevé.
La rénovation du village-Club Neige et ciel obéit à cette même logique : celle de valoriser un patrimoine unique, qui s'appuie également sur une grande expérience de l'accueil des familles, le cur de cible de votre clientèle.
Je profite de l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui pour vous informer de l'état d'avancement du dispositif fiscal concernant l'immobilier de loisirs.
Plusieurs mesures viennent d'être adoptées dans le cadre du projet de loi sur le développement des territoires ruraux. Elles ont pour objectif :
- de favoriser la rénovation de l'immobilier ancien, notamment grâce aux mesures fiscales qui concernent les opérations de réhabilitation de résidences de tourisme de plus de 15 ans situées dans des communes touristiques et au crédit d'impôt que nous venons de proposer pour les propriétaires d'un bien immobilier qui rénovent leur logement dans le cadre d'une opération ORIL/VRT.
- d'encourager l'investissement dans l'immobilier de loisirs dans les zones de revitalisation rurale en prolongeant, jusqu'en 2010, le dispositif actuel pour les résidences de tourisme et en facilitant la rénovation des meublés de tourisme classés.
Toutes ces mesures, bien sûr, ont été prises en étroite concertation avec les élus, les professionnels et le Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Les acteurs du tourisme les espéraient depuis de longues années, et elles seront effectives dès la promulgation de ce texte qui ne saurait maintenant tarder.
Je souhaiterais, avant de conclure, évoquer un dernier point qui me tient à cur : la dimension environnemental au tourisme.
Elle devient incontournable aujourd'hui dans l'attractivité des sites et je tiens à saluer les nombreuses initiatives qui m'ont été rapportées, comme, par exemple, la sensibilisation des skieurs au rejet des déchets dans la nature avec la mise à disposition de cendriers de poche.
Le cadre naturel est en effet l'atout premier de l'économie savoyarde et sans doute l'une des clés d'explication d'un solde migratoire si positif qu'on estime aujourd'hui qu'un savoyard sur 5 est un nouveau savoyard.
Les élus, les promoteurs et les exploitants de remontées mécaniques ont compris les enjeux de ce combat pour le développement durable.
Le remplacement progressif du parc des téléskis par des télésièges débrayables à 6 places, comme celui qui vient juste d'être installé aux Ménuires, en limitant le nombre de pylônes permet de diminuer l'empreinte et d'épargner une faune et une flore fragiles malgré la grande richesse de la biodiversité savoyarde.
Dans ce contexte, l'harmonisation du bâti prend toute sa place. Gardons-nous cependant de réitérer les erreurs du passé en " clonant " des stations sur un modèle unique. Chaque station doit conserver son caractère, son originalité.
Peut-on imaginer ce magnifique clocher des Ménuires ailleurs qu'ici ? Je parle ici bien sûr sous le couvert du Président de la Fondation pour l'action culturelle internationale en montagne (FACIM) , une association qui mène une action exemplaire pour promouvoir la richesse des traditions savoyardes.
La FACIM a ainsi publié, il y deux ans, un beau portrait de Laurent CHAPPIS, architecte pionner de nombreuses stations alpines qui estimait à juste titre que " la montagne est elle même architecture " et que les " constructions ajoutées par l'homme doivent s'inscrire dans le site avec humilité ". Une belle phrase qui mérite sans doute d'être méditée.
Je vous remercie.

(Source http://www.tourisme.gouv.fr, le 15 mars 2005)