Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, sur la nécessité du rassemblement au sein de l'UMP, l'enjeu des élections régionales de 2004 et le bilan de la politique gouvernementale, Paris le 8 février 2004.

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Circonstance : Deuxième congrès de l'UMP, à Paris, porte de Versailles le 8 février 2004

Texte intégral

Chers amis.
Mon premier salut est un salut d'amitié et de gratitude, je l'adresse à Isabelle.

Mon second salut est pour vous tous, vous qui êtes les 15 000 visages de l'UMP.
Aujourd'hui, ici, Porte de Versailles, nous entendons battre le coeur de l'UMP, un coeur juste, comme le dit Paul Eluard, parce qu'il bat au rythme des autres coeurs. 15 000 regards, qui savent qu'aimer c'est regarder ensemble dans la même direction, ta direction, mon cher Alain.
Amitié, courage, fidélité, dignité, gratitude, responsabilité, tu as été submergé de tous ces messages ces derniers jours, tu es même devenu à t'en croire un expert en SMS, Sympathie Manifestée Sincèrement...
Mais l'UMP aujourd'hui avec toi, est un roc, un rassemblement à coeur ouvert, pour te dire cher Alain : notre fidélité c'est notre honneur et ton honneur c'est aussi notre confiance.
Chers amis, vous qui aimez l'UMP, je suis venu vous dire aujourd'hui, que notre seul adversaire est la division. Ne soyez pas inquiets face à nos concurrents, tant qu'ils pratiqueront ce qu'ils ont appelé l'opposition frontale, ils ne répondront pas à l'attente des Français, qui n'apprécient guère ni les critiques systématiques, ni l'opposition destructrice. J'ai d'ailleurs noté qu'à l'Assemblée nationale, ces derniers jours, les députés, à propos de laïcité, avaient préféré le dialogue à l'affrontement.
Il nous faut protéger notre unité. Le carré magique de l'UMP- Président, Gouvernement, Parlement et Parti, ne peut pas être fragilisé par les divisions. Dans cette architecture de confiance, je le dis à toutes et à tous, tout le monde peut trouver sa place, il y a du travail pour tout le monde, personne ne doit se sentir exclu.
Pour moi, mon seul courant est le TSD : Tout Sauf la Division !
Sachez-le, l'UMP est encore bien jeune, ni les vieux clivages, ni les anciennes frontières, ni les nouvelles écuries ne doivent fragiliser notre maison commune. Oui au débat bien sûr, à la diversité, à la démocratie interne, mais oui aussi à l'esprit d'union, au désintéressement, à l'écoute des idées et des talents de l'autre, c'est l'esprit qui anime mon gouvernement.
Le rassemblement est notre devoir, l'union est notre mission.
Il est assez simple de savoir les limites de l'union et où se situe la division. La ligne de division est franchie lorsque l'on se fait applaudir par les opposants. Victor Hugo le disait déjà, à ceux qui pratiquaient les petites phrases : " Réfléchis longuement avant de te faire applaudir par tes adversaires ".
J'ai connu de nombreuses équipes jouant au jeu de quilles, mais le malheur est qu'en tombant la quille fait aussi tomber les autres, alors laissons les jeux aux vacances.
Les Français, vous le savez, nous demandent du travail, de l'action et de l'efficacité. Le chemin me paraît clair, Alain, Jean-Claude, Philippe, Nicolas, Dominique(s), François, Michèle, et toi Christian, et toi aussi Jean-Louis, les unes et les autres, autour du président, restons rassemblés. L'intérêt général s'impose à tous, nous le devons à Jacques Chirac.
Pour la mission qui est la mienne, à la tête du gouvernement, les jours ne sont pas assez longs, les dossiers difficiles, surtout quand ils ont tardé à être traité par nos prédécesseurs, mais pour cette mission, c'est-à-dire l'action, j'ai besoin de votre union.
Je voudrais vous dire quelques mots sur ce qui nous rassemble aussi aujourd'hui, les élections régionales et cantonales. C'est un sujet que je connais un peu, ayant assumé trois mandats de président de Région.
La décentralisation va transformer progressivement mais profondément notre administration publique. Une société moderne, aujourd'hui, doit concilier la cohérence et la proximité.
Ces valeurs nationales d'égalité, de fraternité, de liberté, ce fondement de la République, il nous faut le protéger par la cohérence nationale, quel que soit le lieu où l'on vive sur notre territoire, mais aussi par la proximité, pour une décision au plus proche du citoyen.
Nous voulons une société de cohérence et de proximité.
L'Etat et ses fonctionnaires, grâce à des réformes justes, ne verront pas leur rôle affaibli, mais nous confierons la mission de cohérence au couple Etat-Région, et la mission de proximité sera confiée au couple Département-Commune et Communautés de communes.
Je le dis à tous ceux qui sont candidat notamment aux élections régionales. J'insiste sur ce point fondamental : avec ses nouvelles compétences sur le plan économique et en matière de formation professionnelle, la Région devient le premier acteur public de l'emploi. C'est votre première mission, ce sera votre premier devoir, c'est là qu'est l'attente de vos électeurs.
Vous le savez, l'esprit partisan n'est pas dominant dans les élections locales, n'oublions jamais, chers candidats, que les électeurs ne votent pas pour nous mais pour eux. Ils sont donc très attentifs à nos propositions, pour leur développement, leur territoire.
Souvenez-nous du Petit Prince de Saint-Exupéry : " Pour les vaniteux, les autres sont des admirateurs ". Allez davantage à la rencontre des électeurs que des admirateurs. Ne craignez pas ceux, que l'on voit ici ou là, parfois dans le Sud Est, parfois dans le Sud-Ouest, ceux qui font des élections régionales une étape d'un tour de France, qu'ils rêvent de voir s'achever sur les Champs Elysées.
Les électeurs ont compris que la nouvelle région est une mission et que son service exclut tout autre ambition.
Si les projets ont rarement une couleur politique sur le terrain, l'étude approfondie de la gestion régionale révèle pourtant des différences politiques significatives.
Savez-vous, que dans les régions dirigées par un président issu de l'UMP la fiscalité régionale est de 10,8% moins élevée que dans les régions de gauche : 113,6 euros contre 125,8. Au niveau national comme au niveau local, les socialistes gardent le goût de l'impôt.
Dans le très sérieux classement sur la gestion des régions, réalisé par le magazine " L'Expansion ", Champagne-Ardenne est la mieux gérée, elle est présidée par notre ami Jean-Claude Etienne. La moins bien gérée étant Nord-Pas-De-Calais, dirigée par Monsieur Percheron, dans l'attente dans quelques mois de Jean-Paul Delevoye.
Concernant la création d'entreprise, sujet majeur, la région en tête, très belle région située entre les Pays de la Loire et l'Aquitaine et dirigée par une excellente présidente, Elisabeth Morin, a un taux de croissance égal au double de celui de la région Ile de France, région pour quelques semaines encore socialiste, avant la victoire, j'y crois, de notre ami, Jean-François Copé.
Maintenant, je voudrais vous parler de la France. Le débat politique inspiré par l'opposition frontale est caricaturé. Quand j'entends Monsieur Fabius parler de régression sociale, quand j'entends Monsieur Lang crier à la casse sociale, je pense sincèrement que la caricature et la radicalisation servent l'extrémisme.
Dans sa course à l'extrême gauche, le parti socialiste ne sortira pas vainqueur. Quand j'entends ces deux anciens ministres, encore au pouvoir il y a moins de deux ans, je pense à Edouard Herriot qui disait dans ses mémoires : " Un restaurant de Provence me rappelle mes amis socialistes, restaurant ouvrier, cuisine bourgeoise ".
Profitons des rencontres que nous offrent ces prochaines campagnes pour rappeler quelques vérités et expliquer l'action de votre gouvernement. Trois messages principaux.
D'abord, la croissance revient, la France n'est pas en déclin. Nous avons connu depuis l'an 2000 une terrible rupture de croissance : 4% en 2000, 2% en 2001, 1% en 2002 et -0,3% au 2e trimestre 2003. Aujourd'hui la croissance revient, plusieurs paramètres objectifs nous le confirment.
La consommation est plus dynamique en France qu'au total de la zone Euro et l'enquête mensuelle de l'INSEE montre l'amélioration du moral des ménages.
Les prévisions des entreprises sont optimistes et grâce notamment à l'exonération de taxe professionnelle, voulue par le chef de l'Etat, les investissements productifs reprennent.
Les permis de construire ont augmenté de 15% au 4e trimestre.
Le record de créations d'entreprises, battu en 2003, avec 200 000 créations en un an, nous permet de tenir l'engagement de Jacques Chirac d'un million d'entreprises nouvelles, sur l'ensemble du quinquennat.
Faisons en sorte que cette croissance nouvelle, revenue, nous permette de développer chez les Français l'envie de l'avenir.
Pour ce faire, nous avons décidé, en décembre, 50 grands projets, pour toutes nos régions, afin d'investir dans le futur.
Concernant ces investissements, il y a des inquiétudes. J'entends celles des chercheurs, je leur dis sincèrement que la France a besoin d'eux, et, je veux les rassurer, nous mettrons tout en oeuvre pour atteindre l'objectif des 3% du PIB affecté à la recherche, comme s'y est engagé le président de la République.
J'ai noté sur ce point avec grand intérêt l'initiative allemande consistant à vendre un surplus du stock d'or pour financer la recherche : l'or d'aujourd'hui pour l'or de demain, il y a là une belle idée.
Ensuite, le socialisme n'a pas été social. Notre projet n'est pas un social éphémère mais un social durable. Le social éphémère vous l'avez vécu, ce sont les statuts parking sans devenir, les prestations distribuées mais pas financées.
Quand nous avons financé, fin 2002, la prime de Noël, nous nous sommes aperçus qu'il fallait en financer 3 à la fois, puisque les primes de 2001 et 2000 avaient été versées sans être budgétées.
Le social éphémère ce sont également les lourdes conséquences des 35 heures, mal évaluées. C'est la fuite en avant sur les grands dossiers sociaux, comme les retraites, les personnes handicapées ou l'assurance maladie.
Je voudrais vous dire que nous sommes fiers et que vous devez êtres fiers de l'action sociale de votre gouvernement.
C'est votre majorité qui a augmenté le SMIC, afin de proposer à plus d'un million de personnes concernées l'équivalent d'un 13e mois en 3 ans.
C'est votre majorité qui a permis à plus de 140 000 jeunes de disposer d'un vrai contrat, sans charges, à durée indéterminée dans de vraies entreprises.
C'est votre majorité qui a donné de nouveaux droits à la retraite pour ceux qui ont commencé à travailler très jeunes, trop jeunes, à 14, 15 ou 16 ans.
C'est votre majorité qui a fait voter l'accord des partenaires sociaux pour le droit individuel à la formation.
C'est votre majorité qui fera du RMA un véritable pallier d'intégration entre le RMI et le CDI.
C'est votre majorité qui donne une deuxième chance à ceux qu'un accident de la vie a placé devant un surendettement insurmontable.
C'est votre majorité qui crée un plan de lutte contre la dépendance de plus de 9 milliards d'euros, qui lance la prime d'accueil au jeune enfant, qui organise une véritable politique d'intégration pour les jeunes Français d'origine étrangères et qui soutient les associations de lutte contre l'exclusion.
Votre majorité est plus sociale que la précédente.
Notre politique sociale a pour but de créer des emplois et pour réaliser cet objectif, il reste évidemment beaucoup à faire.
C'est la raison pour laquelle Jacques Chirac a demandé au gouvernement de préparer un texte législatif de mobilisation pour l'emploi, prêt prochainement.
Permettez-moi de remercier ceux qui, dans notre pays, se battent pour l'emploi. Nous le savons, le chômage est trop lourd, mais je le crois, j'en suis convaincu, la décrue est pour 2004. Nos efforts, vos efforts, les efforts des Français ne sont pas sans résultats.
Je tiens à rappeler, devant vous tous, que fin 2003, il y avait 67 000 personnes de plus au travail que fin 2001. 24 547 000 Français au travail en 2003, contre 24 480 000, fin 2001. Malgré la conjoncture, malgré les difficultés, l'économie française continue de créer des emplois.
Il est bon de temps en temps de le rappeler, ne serait-ce que pour saluer le mérite des créateurs d'emplois.
Enfin, nous gardons au cur l'esprit de mai et nous travaillons quotidiennement au retour de la République.
Comment tirer les leçons du 21 avril ?
D'abord, par la défense de nos valeurs, des valeurs de la République. La politique c'est l'action au service des convictions.
Nous nous battons pour la fraternité, pour lutter contre la solitude des personnes dépendantes par exemple, pour la liberté, notamment en assurant une meilleure sécurité et c'est pour cela qu'ensemble nous avons pu faire reculer la délinquance régulièrement.
L'égalité est une valeur à laquelle nous sommes attachés, en revenant sur les dérives de l'égalitarisme. Il existe de véritables contrefaçons à l'égalité. C'est pour cette raison que nous voulons valoriser dans la fonction publique le droit au mérite et que nous avons permis l'assouplissement des 35 heures, pour que ceux qui veulent gagner plus puissent travailler plus.
Fraternité, liberté, égalité, mais aussi la laïcité pour affirmer à la fois la neutralité et l'esprit de tolérance de l'Etat. La laïcité à la française n'est pas contre les religions, elle permet à chacun de pratiquer, mais elle veut que dans l'école, espace premier de la République, là où le citoyen est en construction, où il commence à devenir la personne universelle que nous voulons construire ; ici, la loi de la République doit être plus forte que toutes les autres règles, c'est pour cela que nous défendons la laïcité.
Avec la valeur de la responsabilité, rendons hommage, les uns et les autres, à l'action des Françaises et des Français, concernant la sécurité routière. L'appel que nous avons lancé a été entendu, les attitudes et les comportements ont changé, tous ensemble, le pays rassemblé a pu épargner plus de 1 500 vies en 2003. C'est une victoire collective fondée sur la responsabilité nationale.
L'esprit de mai, c'est également le retour de l'autorité républicaine, oui au dialogue mais oui à la fermeté, oui au droit de grève mais oui au non-paiement des jours de grève.
En Corse, nous avons pratiqué le dialogue, nous avons entendu la population et nous menons les actions nécessaires au retour de l'autorité républicaine dans l'île.
Trois lois d'orientation et de programmation : pour la sécurité, pour la justice et pour la Défense nationale nous ont donné les moyens de renforcer les politiques régaliennes.
Enfin, dans ce retour de la République, il faut saluer le retour de la France sur la scène internationale. La France a retrouvé son rôle de semeuse d'idées dans le monde. Le chef de l'Etat a développé une vision d'un monde pluripolaire, que le monde entier a entendu et qui impose une nouvelle gouvernance mondiale.
Avec une réforme de l'organisation des Nations Unies, pour en faire la véritable source du droit international et le lieu premier de la paix.
Avec une nouvelle négociation de l'OMC pour un développement plus juste notamment en pensant à nos amis africains.
Avec la création d'une organisation mondiale de l'environnement, pour développer la conscience de la fragilité de la planète et pour promouvoir le protocole de Kyoto. L'humanité aujourd'hui a la possibilité entre ses mains de détruire son espace de vie, de détruire la planète, cette conscience doit être partagée, c'est le discours de Johannesburg.
Ce sont les valeurs de la France, elles font partie du message que notre pays adresse au monde.
Face à cette exigence mondiale, accélérée par le terrorisme, l'Europe ne doit pas prendre de retard, afin de participer à la nouvelle donne mondiale, elle doit réussir tous ses prochains rendez-vous.
L'élargissement au 1er mai, participez-y de bon coeur, c'est une bonne nouvelle que l'Europe retrouve son lit, qu'elle retrouve ceux qui ont quitté cette situation les empêchant de vivre la liberté. Mais naturellement, nous voulons que cet élargissement s'accompagne de nouvelles règles pour que l'Europe soit gouvernable, qu'elle puisse décider démocratiquement et efficacement.
C'est pour cela que nous voulons conclure rapidement le traité constitutionnel, donnant à l'Europe sa force, avec une présidence plus stable, une politique étrangère mieux coordonnée, une défense plus coopérative et des institutions plus démocratiques.
Il faut également dire clairement à l'Europe d'accompagner l'élan réformateur dans tous les pays aujourd'hui et notamment par la coordination économique qui fait encore défaut.
L'accompagner avec l'évolution nécessaire du pacte afin de mettre au même niveau croissance et stabilité, avec une meilleure maîtrise du taux de change, notamment en ce qui concerne l'écart entre l'euro et le dollar, qui ne correspond pas à la réalité des économies.
L'Europe doit entendre ces messages.
Mes chers amis, mon gouvernement garde sa marque initiale : l'esprit de mission. L'esprit de mission, c'est aller au bout de ses objectifs. Les Français aiment que les femmes et les hommes politiques aillent au bout de leurs idées et de leurs engagements.
Je vous le dis, nous irons au bout, notamment des réformes nécessaires pour la France : l'assurance maladie, la dépendance, la prévention, la mobilisation pour l'emploi, l'université, la politique énergétique, l'éducation nationale, le logement... toutes ces réformes seront engagées et viseront toutes la qualité des services et l'esprit de justice. Ces réformes sont à notre agenda 2006.
Vous le voyez, le service de la France exige encore beaucoup de travail et d'effort. Pour réussir cette mission, j'ai besoin de vous, de votre enracinement au plus près des concitoyens, mais aussi, et surtout, de votre amour de la France.
Ces mouvements vers l'avenir ne seront possibles que si nous redonnons du sens à l'idée de Nation. C'est le choix de placer notre communauté nationale, la France, au-dessus des égoïsmes et des individualismes et des particularismes.
Notre France, la France, n'est pas fermée sur elle-même, elle veut chasser la haine de ses territoires, elle refuse le repli et l'enferment. La France veut réellement et sincèrement rester un centre de pilotage humain dans une mondialisation si peu contrôlée.
Notre attachement à la Nation nous conduit à rechercher tous ensemble ce qui nous rassemble plutôt que ce qui nous sépare.
Pour le citoyen, la Nation c'est aussi la capacité de vivre son appartenance collective pour faire partager la solidarité dans son pays.
Notre choix n'est pas le conservatisme, ni la nostalgie, ni le déclin. Ensemble nous faisons le choix du destin, du destin de la France, de sa vocation universelle, de son devoir d'avenir.
Soyons rassemblés autour de cette perspective d'une France forte, qui croit en elle-même, qui n'a pas peur de son avenir.
Ces convictions, je les mets en oeuvre, aux côtés de Jacques Chirac et je les ai en partage avec Alain Juppé.

(Source http://www.u-m-p.org, le 16 février 2004)