Déclarations de M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, en réponse à des questions d'actualité à l'Assemblée nationale sur la situation au Liban et en Côte d'Ivoire, Paris le 5 avril 2005.

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Circonstance : Réponses à des questions d'actualité à l'Assemblée nationale le 5 avril 2005

Texte intégral

(Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur la situation au Liban, à Paris le 5 avril 2005) :
L'accord conclu dimanche à Damas s'inscrit exactement dans le cadre de la résolution 1559 qui prévoit le retrait de toutes les troupes et de tous les services de renseignement syriens du territoire libanais. La nouveauté, c'est que le gouvernement syrien s'est engagé à le faire avant le 30 avril. Nous faisons confiance au secrétaire général de l'ONU et à son représentant, M. Roed-Larsen, pour vérifier la réalité de ce retrait.
D'autre part, le processus politique qui s'amorce reste fragile. Certains souhaitent déstabiliser le pays par une série d'attentats. Nous les condamnons comme nous avons condamné celui qui a coûté la vie à dix-neuf Libanais et au président Hariri. En ce moment même, l'ONU discute de la constitution d'une commission d'enquête internationale sur les responsabilités dans cet assassinat.
Enfin, les élections seront le moment de vérité. Elles doivent se tenir en mai comme prévu, et pour cela nous appelons toutes les forces libanaises à constituer le plus vite possible un gouvernement. Le seul objectif de la France est que le peuple libanais, dont nous sommes si proches, retrouve au plus vite sa pleine souveraineté.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 avril 2005)
(Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale sur la situation en Côte d'Ivoire, à Paris le 5 avril 2005) :
Sauf à subir à nouveau la violence et une spirale d'intolérance et d'actes armés en Côte d'Ivoire, il n'y a pas d'autre alternative que le processus politique et démocratique qui a été imaginé dans les accords de Marcoussis et que l'Union africaine a soutenu à plusieurs reprises.
C'est précisément parce qu'il y a une panne dans ce processus politique que l'Union africaine a pris l'initiative de confier une nouvelle médiation à un homme d'Etat africain respecté : le président d'Afrique du Sud, M. Thabo Mbeki. Il a réuni à Pretoria le président Gbagbo, le Premier ministre ivoirien et d'autres personnalités ivoiriennes. Nous espérons qu'ils vont trouver ensemble les mots et surtout les actes pour résoudre la crise, en particulier sur les deux points de blocage que sont d'une part le cantonnement et le désarmement des forces armées rebelles, d'autre part l'organisation d'élections présidentielles ouvertes.
La France n'est pas en Côte d'ivoire pour elle-même et par elle-même. Elle y est, avec ses soldats, auxquels je veux rendre hommage, sachant que plusieurs d'entre eux ont payé de leur vie notre engagement, dans le cadre d'un mandat précis des Nations unies et au service de la paix. C'est ce mandat qui vient d'être renouvelé par le Conseil de sécurité.
La France sait que la réconciliation nationale est difficile et que ce processus est fragile. Son seul objectif est le retour de la paix et de la stabilité dans ce pays.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 avril 2005)