Texte intégral
Question 1 : Comment expliquez-vous la domination continue du non dans les sondages depuis quelques semaines ?
F. Hollande : Les sondages révèlent surtout l'ampleur de l'indécision dans laquelle se trouvent bon nombre de nos concitoyens. Les Français aujourd'hui veulent connaître le contenu du Traité constitutionnel européen. Ils n'entendent pas s'engager à la légère. Ils veulent savoir quelles seraient les conséquences d'un " Oui " ou d'un " Non " pour eux-mêmes, pour la France et pour l'Europe. Les socialistes doivent donc informer pour convaincre. Ils doivent montrer les apports de la Constitution européenne par rapport à la situation actuelle. L'Europe sera plus démocratique avec un Parlement doté de réels pouvoirs ; plus sociale avec des garanties reconnues pour les travailleurs en matière de prévention des licenciements, d'information dans l'entreprise et d'accès à la protection sociale ; plus protectrice avec une Charte des droits fondamentaux et plus forte avec une véritable politique étrangère et de sécurité commune face aux Etats-Unis.
Question 2 : Pourquoi la famille socialiste est-elle aussi divisée sur cette question ?
F.H. : La question européenne a toujours été un sujet de débat au sein du Parti socialiste. Et je n'oublie pas le départ de Jean-Pierre Chevènement au moment du Traité de Maastricht. Mais, cette fois-ci, les militants socialistes ont voté dans le cadre d'une consultation directe à près de 60 % pour le Traité constitutionnel. Aujourd'hui, l'immense majorité de nos adhérents font campagne pour le " Oui ", conformément à la décision de leur parti. Il est dommage que certains responsables, certes connus mais peu nombreux, se soient affranchis du respect de la règle commune. Quoi qu'il arrive, la famille se réunira au lendemain du 29 mai. C'est mon rôle de Premier secrétaire d'y travailler.
Question 3 : S'il n'y avait qu'une raison de voter oui au référendum sur la constitution européenne, quelle serait-elle ?
F.H. : En votant " Oui ", les Français prennent tous les progrès contenus dans le Traité : des institutions plus démocratiques, des droits sociaux supplémentaires, le service public enfin protégé, une défense commune de l'Europe et la capacité de réussir l'élargissement en donnant un poids supplémentaire à la France. Dans le cas contraire, on en resterait à l'Europe actuelle. Ce serait un comble. Toutes les avancées tomberaient et tout ce que l'on critique demeurerait. Quant à la renégociation, c'est une illusion. Certains pays seraient trop heureux d'en rester là !
Question 4 : Si le non l'emporte le 29 mai, resterez-vous 1er secrétaire du PS ?
F.H. : Si le " Non " l'emporte, c'est d'abord l'Europe à 25 qui tombe en panne. La France aurait bien du mal à faire entendre sa voix. Et il n'y aurait plus de Constitution européenne avant longtemps. Quant à Jacques Chirac, il continuera son mandat jusqu'en 2007, avec ou sans Raffarin. Vous voyez, mon sort personnel est bien loin du sujet !
Question 5 : Si le oui est majoritaire au soir du référendum, quelles initiatives prendrez-vous pour refaire l'unité du parti ?
F.H. : Dans toutes les hypothèses, mon devoir de Premier secrétaire sera de veiller à l'unité du Parti qui, elle-même, conditionne le rassemblement de la gauche et donc l'alternance en 2007. Chacun peut convenir que ce serait plus aisé avec le " Oui " qu'avec le " Non ". Car, pour la grande majorité des socialistes, il ne peut y avoir deux discours. Celui que l'on tiendrait, par facilité, dans l'opposition et celui, par obligation, au pouvoir. La gauche doit donner espoir pas illusion.
Question 6 : Que pensez-vous des conditions dans lesquelles J. Chirac va s'adresser jeudi à la télévision ?
F.H. : Je ne suis pas choqué que le Chef de l'Etat intervienne dans le cadre d'un référendum qu'il a lui-même décidé à la demande de tous les partis politiques. En revanche, la forme choisie est de sa seule responsabilité et de celle de la chaîne qui l'invite. Je pense que le respect du pluralisme voudrait qu'un temps de parole soit donné aux tenants du " oui " de gauche comme à tous les promoteurs du " non ". Depuis 10 ans, le Chef de l'Etat préfère des émissions spéciales plutôt que des rendez-vous réguliers avec la presse. Je le déplore depuis 1995.
Question 7 : Pourquoi avez-vous refusé de tenir des réunions communes avec François Bayrou qui vous le demandait ?
F.H. : Chaque formation politique doit s'adresser à son électorat. Approuver une Constitution européenne n'est pas confondre les politiques qui peuvent être menées dans ce cadre.
Question 8 : Au vu des réactions suscitées chez les militants par votre affichage commun avec Nicolas Sarkozy dans Paris-Match, regrettez-vous cette initiative ?
F.H. : J'ai fait un débat, comme Premier secrétaire du PS, sur la politique du gouvernement depuis 3 ans contre le Président de l'UMP dans Paris-Match puis à RTL. Je m'étonne qu'une photo de cette confrontation entre la gauche et la droite ait pu être détournée pour jeter une confusion. Imaginez ce que l'on pourrait faire avec les différents tenants du " Non " !
Question 9 : Deux ans avant la présidentielle de 2007, n'est-il pas surprenant que le parti socialiste n'ait toujours pas de projet ?
F.H. : Et celui de l'UMP ? S'il s'agit du bilan de Jean-Pierre Raffarin, convenez qu'il ne prête pas au rêve. Pour ce qui concerne le Parti socialiste, nous avons voulu analyser en profondeur notre société. Elle est inquiète à l'égard de l'avenir et marquée par les inégalités. Et nous avons dégagé 4 priorités : l'Education, l'emploi, le logement et l'environnement. Nos propositions précises seront arrêtées au premier trimestre 2006 et seront soumises à un large débat avec les Français. Puis, nous désignerons notre candidat. Mais, chaque chose en son temps.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 18 avril 2005)
F. Hollande : Les sondages révèlent surtout l'ampleur de l'indécision dans laquelle se trouvent bon nombre de nos concitoyens. Les Français aujourd'hui veulent connaître le contenu du Traité constitutionnel européen. Ils n'entendent pas s'engager à la légère. Ils veulent savoir quelles seraient les conséquences d'un " Oui " ou d'un " Non " pour eux-mêmes, pour la France et pour l'Europe. Les socialistes doivent donc informer pour convaincre. Ils doivent montrer les apports de la Constitution européenne par rapport à la situation actuelle. L'Europe sera plus démocratique avec un Parlement doté de réels pouvoirs ; plus sociale avec des garanties reconnues pour les travailleurs en matière de prévention des licenciements, d'information dans l'entreprise et d'accès à la protection sociale ; plus protectrice avec une Charte des droits fondamentaux et plus forte avec une véritable politique étrangère et de sécurité commune face aux Etats-Unis.
Question 2 : Pourquoi la famille socialiste est-elle aussi divisée sur cette question ?
F.H. : La question européenne a toujours été un sujet de débat au sein du Parti socialiste. Et je n'oublie pas le départ de Jean-Pierre Chevènement au moment du Traité de Maastricht. Mais, cette fois-ci, les militants socialistes ont voté dans le cadre d'une consultation directe à près de 60 % pour le Traité constitutionnel. Aujourd'hui, l'immense majorité de nos adhérents font campagne pour le " Oui ", conformément à la décision de leur parti. Il est dommage que certains responsables, certes connus mais peu nombreux, se soient affranchis du respect de la règle commune. Quoi qu'il arrive, la famille se réunira au lendemain du 29 mai. C'est mon rôle de Premier secrétaire d'y travailler.
Question 3 : S'il n'y avait qu'une raison de voter oui au référendum sur la constitution européenne, quelle serait-elle ?
F.H. : En votant " Oui ", les Français prennent tous les progrès contenus dans le Traité : des institutions plus démocratiques, des droits sociaux supplémentaires, le service public enfin protégé, une défense commune de l'Europe et la capacité de réussir l'élargissement en donnant un poids supplémentaire à la France. Dans le cas contraire, on en resterait à l'Europe actuelle. Ce serait un comble. Toutes les avancées tomberaient et tout ce que l'on critique demeurerait. Quant à la renégociation, c'est une illusion. Certains pays seraient trop heureux d'en rester là !
Question 4 : Si le non l'emporte le 29 mai, resterez-vous 1er secrétaire du PS ?
F.H. : Si le " Non " l'emporte, c'est d'abord l'Europe à 25 qui tombe en panne. La France aurait bien du mal à faire entendre sa voix. Et il n'y aurait plus de Constitution européenne avant longtemps. Quant à Jacques Chirac, il continuera son mandat jusqu'en 2007, avec ou sans Raffarin. Vous voyez, mon sort personnel est bien loin du sujet !
Question 5 : Si le oui est majoritaire au soir du référendum, quelles initiatives prendrez-vous pour refaire l'unité du parti ?
F.H. : Dans toutes les hypothèses, mon devoir de Premier secrétaire sera de veiller à l'unité du Parti qui, elle-même, conditionne le rassemblement de la gauche et donc l'alternance en 2007. Chacun peut convenir que ce serait plus aisé avec le " Oui " qu'avec le " Non ". Car, pour la grande majorité des socialistes, il ne peut y avoir deux discours. Celui que l'on tiendrait, par facilité, dans l'opposition et celui, par obligation, au pouvoir. La gauche doit donner espoir pas illusion.
Question 6 : Que pensez-vous des conditions dans lesquelles J. Chirac va s'adresser jeudi à la télévision ?
F.H. : Je ne suis pas choqué que le Chef de l'Etat intervienne dans le cadre d'un référendum qu'il a lui-même décidé à la demande de tous les partis politiques. En revanche, la forme choisie est de sa seule responsabilité et de celle de la chaîne qui l'invite. Je pense que le respect du pluralisme voudrait qu'un temps de parole soit donné aux tenants du " oui " de gauche comme à tous les promoteurs du " non ". Depuis 10 ans, le Chef de l'Etat préfère des émissions spéciales plutôt que des rendez-vous réguliers avec la presse. Je le déplore depuis 1995.
Question 7 : Pourquoi avez-vous refusé de tenir des réunions communes avec François Bayrou qui vous le demandait ?
F.H. : Chaque formation politique doit s'adresser à son électorat. Approuver une Constitution européenne n'est pas confondre les politiques qui peuvent être menées dans ce cadre.
Question 8 : Au vu des réactions suscitées chez les militants par votre affichage commun avec Nicolas Sarkozy dans Paris-Match, regrettez-vous cette initiative ?
F.H. : J'ai fait un débat, comme Premier secrétaire du PS, sur la politique du gouvernement depuis 3 ans contre le Président de l'UMP dans Paris-Match puis à RTL. Je m'étonne qu'une photo de cette confrontation entre la gauche et la droite ait pu être détournée pour jeter une confusion. Imaginez ce que l'on pourrait faire avec les différents tenants du " Non " !
Question 9 : Deux ans avant la présidentielle de 2007, n'est-il pas surprenant que le parti socialiste n'ait toujours pas de projet ?
F.H. : Et celui de l'UMP ? S'il s'agit du bilan de Jean-Pierre Raffarin, convenez qu'il ne prête pas au rêve. Pour ce qui concerne le Parti socialiste, nous avons voulu analyser en profondeur notre société. Elle est inquiète à l'égard de l'avenir et marquée par les inégalités. Et nous avons dégagé 4 priorités : l'Education, l'emploi, le logement et l'environnement. Nos propositions précises seront arrêtées au premier trimestre 2006 et seront soumises à un large débat avec les Français. Puis, nous désignerons notre candidat. Mais, chaque chose en son temps.
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 18 avril 2005)