Texte intégral
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Vous êtes nombreux à vous préoccuper de l'épidémie de légionellose qui touche votre région. Et vous avez raison. La situation est préoccupante et la gestion de ce type d'épidémie est longue et difficile. Permettez-moi en particulier assurer les personnes touchées par cette épidémie de tout mon soutien. Je leur souhaite un prompt rétablissement.
Par ma présence ici, j'ai d'abord voulu mieux évaluer la situation sur place et les actions engagées pour gérer l'épidémie.
Je sais que l'action des services de l'Etat et de tous les acteurs concernés est difficile et demande un travail patient et lourd. Je les assure de tout mon soutien et du soutien du gouvernement qui suit quotidiennement la situation depuis la détection de l'épidémie.
Quelle est la situation de l'épidémie ?
A l'heure où je vous parle, 34 cas ont été identifiés. 16 personnes sont hospitalisées, dont 2 en réanimation. Pour l'heure, aucun décès n'est heureusement à déplorer. Je dis heureusement car il faut savoir que la légionellose tue en moyenne 10 à 15% des personnes touchées. C'est l'identification rapide de la maladie par les médecins qui permet de limiter le risque de décès par une prise en charge rapide. La réactivité des pouvoirs publics pour informer les médecins est donc essentielle : je crois que nous pouvons ici nous féliciter de la réactivité dont tous les acteurs ont fait la preuve. La DDASS et le centre national de référence pour la légionellose ont immédiatement informé le corps médical et les laboratoires d'analyse. Je salue la grande mobilisation des médecins qui a permis de diagnostiquer le plus rapidement possible les cas de légionellose.
Il faut maintenir la vigilance ! Il est en effet trop tôt pour savoir si l'épidémie est plutôt dernière nous ou si le pire est à venir.
A ce jour la souche n'a pas pu être identifiée mais le centre national de référence des légionelles a bon espoir d'obtenir des résultats vers la fin de cette semaine.
Quel est l'état des investigations pour identifier la source de cette épidémie ?
Les tours aéroréfrigérantes sont souvent à l'origine des épidémies de légionellose. 37 tours dans 18 établissements ont rapidement été identifiées dans un premier périmètre d'environ 3 kilomètres de rayon, centré sur les communes de Rilleux et de Calluire. Dans un premier temps, des prélèvements ont été effectués pour analyse et une désinfection des circuits a été demandée. Face au développement rapide de l'épidémie, le Préfet a décidé d'arrêter toutes ces tours et de subordonner leur redémarrage à son autorisation. Les résultats des analyses sont attendus dans les jours qui viennent.
Le périmètre de l'action a par ailleurs été étendu à 30 autres établissements situés dans un périmètre plus éloigné. Pour ces établissements, des mesures et une désinfection ont été demandés pour ceux qui ne disposaient pas de mesures de légionelles effectuée ce mois-ci. Par ailleurs, l'inspection des installations classées mène une action afin de compléter le recensement des tours aéroréfrigérantes dont elle dispose. Et un repérage thermique par hélicoptère est lancé ce jour.
Enfin, le préfet a décidé de prendre des mesures sur quatre types d'installations :
Un système d'irrigation agricole situé sur le plateau de CALUIRE-RILLIEUX : il a été arrêté le 14 mai ; l'irrigation est désormais limitée aux cultures prioritaires, avec de l'eau désinfectée utilisée dans les installations nettoyées et désinfectée ;
Les installations de brumisation des fruits et légumes utilisées dans certains commerces ont été arrêtées le 13 mai ; cela concerne 3 établissements ;
Le fonctionnement des jets d'eau intérieurs et extérieurs a été suspendu ;
Le fonctionnement des stations de lavage automobile a été suspendu au cur du secteur concerné par l'épidémie, sur les communes de Caluire et Cuire et de Rilleux-la-Pape ; elles peuvent être à l'origine d'une contamination secondaire.
Enfin, vous le savez, le Préfet a assuré quotidiennement une communication précise. Cette communication répond bien entendu à un devoir de transparence que nous vous devons. Elle assure aussi l'information de nos concitoyens, dans un souci de prévention.
Le préfet a assuré une information spécifique des élus concernés.
Il est indispensable que cette information locale régulière se poursuive.
Lors de ma réunion de travail avec les services de l'Etat, les élus et les associations, j'ai pu constater le sérieux des mesures mises en place et le professionnalisme des équipes qui agissent en parfaite coordination, que ce soit entre services ou entre départements.
L'évolution de la situation continuera à être suivie avec la même attention par le gouvernement. Je travaille en particulier en étroite liaison avec Philippe Douste-Blazy, dont un membre du cabinet m'accompagne aujourd'hui.
Permettez-moi de brièvement rappeler l'action de mon ministère pour améliorer la prévention et la gestion de ce type de situation. Cette action vise principalement les tours aéro-réfrigérantes, souvent à l'origine des épidémies de légionellose.
En 2004, le recensement des tours aéro-réfrigérantes a permis d'identifier plus de 13700 tours aéro-réfrigréantes situées dans près de 6000 établissements. A titre de comparaison en 2003 avant ce recensement, nous n'avions connaissance que de 2 400 établissements. La connaissance de ces tours permet un meilleur suivi de leur fonctionnement. Elle permet aussi d'améliorer l'efficacité de l'action et la rapidité de l'intervention lors d'une épidémie comme celle que nous connaissons. L'action réglementaire s'est poursuivie : près de 1170 nouveaux arrêtés préfectoraux ont été pris en 2004.
Plus de 14 000 contrôles bactériologiques ont été réalisés en 2004, soit trois fois plus qu'en 2003. Ils ont permis de constater :
- dans environ 13 % des cas, des concentrations en légionelles de plus de 1 000 unités formant colonie par litre conduisant à un nettoyage de l'installation en cause,
- dans environ 2 % des cas, des concentrations en légionelles de plus de 100 000 unités formant colonie par litre conduisant à un arrêt de l'installation concernée pour décontamination.
Un volet important de l'action de mon ministère a porté sur le volet réglementaire. L'épidémie de Lens avait en effet montré un certain nombre de lacunes dans la réglementation applicable aux tours aéroréfrigérantes.
Fin 2004, un décret et 2 arrêtés ont été publiés. Ces textes :
- soumettent à la réglementation des installations classées toutes les tours aéroréfrigérantes :
- renforcent les règles d'entretien et d'exploitation exigées des propriétaires des installations ;
- imposent à ces derniers une fréquence plus élevée de mesure de la présence de légionelles dans les circuits de réfrigération ;
- mettent en place un système de contrôle mensuel ou bimensuel par des organismes tiers agréés en plus des contrôles inopinés que fait l'Etat à travers l'inspection des installations classées.
Ces dispositions sont applicables depuis le 1er mai 2005. Je profite donc de l'occasion qui m'est donnée pour attirer l'attention des exploitants de tours sur ces nouvelles règles qui leurs sont applicables. Pour ceux qui n'auraient pas encore signalé leur existence à l'administration (nous en avons trouvé deux dans la région concernée par l'épidémie), ils doivent se déclarer au plus vite auprès de la préfecture. Je note d'ailleurs avec satisfaction que la préfecture du Rhône a assuré une nouvelle information sur ce point dès la fin avril.
Par ailleurs, l'action des DRIRE et des services vétérinaires a porté en 2004 et depuis le début de l'année sur l'information et la sensibilisation des exploitants aux risques de légionellose dû aux tours aéroréfrigérantes. Ce travail s'est concrétisé par l'organisation de multiples conférences et réunions d'information, la sensibilisation des relais comme les CCI et les syndicats professionnels, l'envoi de courriers aux exploitants potentiels ou encore la publication d'information sur internet.
L'inspection des installations classées poursuivra les contrôles par sondage y compris de façon inopinée et rappellera la nécessité du bon entretien des tours.
Mon ministère a piloté l'élaboration de guides à l'usage des exploitants :
- d'une part, un support de formation et un guide méthodologique présentant l'analyse des risques de prolifération des légionelles,
- d'autre part, un guide présentant les différentes techniques de refroidissement de fluides avec leurs avantages et inconvénients.
La prévention de la légionellose est une priorité de l'inspection des installations classées et de mon ministère en 2005.
Enfin, s'agissant de la gestion de crise, je souhaite adresser d'ici la fin du mois à l'ensemble des Préfets, avec mon collègue chargé de la santé, une circulaire, précisant l'organisation des services de l'Etat pendant une épidémie de légionellose. L'efficacité de l'action dès la détection des épidémies s'en trouvera renforcée.
Je suis à votre disposition, ainsi que le Préfet et nos collaborateurs pour répondre à toutes vos questions.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 23 mai 2005)
Vous êtes nombreux à vous préoccuper de l'épidémie de légionellose qui touche votre région. Et vous avez raison. La situation est préoccupante et la gestion de ce type d'épidémie est longue et difficile. Permettez-moi en particulier assurer les personnes touchées par cette épidémie de tout mon soutien. Je leur souhaite un prompt rétablissement.
Par ma présence ici, j'ai d'abord voulu mieux évaluer la situation sur place et les actions engagées pour gérer l'épidémie.
Je sais que l'action des services de l'Etat et de tous les acteurs concernés est difficile et demande un travail patient et lourd. Je les assure de tout mon soutien et du soutien du gouvernement qui suit quotidiennement la situation depuis la détection de l'épidémie.
Quelle est la situation de l'épidémie ?
A l'heure où je vous parle, 34 cas ont été identifiés. 16 personnes sont hospitalisées, dont 2 en réanimation. Pour l'heure, aucun décès n'est heureusement à déplorer. Je dis heureusement car il faut savoir que la légionellose tue en moyenne 10 à 15% des personnes touchées. C'est l'identification rapide de la maladie par les médecins qui permet de limiter le risque de décès par une prise en charge rapide. La réactivité des pouvoirs publics pour informer les médecins est donc essentielle : je crois que nous pouvons ici nous féliciter de la réactivité dont tous les acteurs ont fait la preuve. La DDASS et le centre national de référence pour la légionellose ont immédiatement informé le corps médical et les laboratoires d'analyse. Je salue la grande mobilisation des médecins qui a permis de diagnostiquer le plus rapidement possible les cas de légionellose.
Il faut maintenir la vigilance ! Il est en effet trop tôt pour savoir si l'épidémie est plutôt dernière nous ou si le pire est à venir.
A ce jour la souche n'a pas pu être identifiée mais le centre national de référence des légionelles a bon espoir d'obtenir des résultats vers la fin de cette semaine.
Quel est l'état des investigations pour identifier la source de cette épidémie ?
Les tours aéroréfrigérantes sont souvent à l'origine des épidémies de légionellose. 37 tours dans 18 établissements ont rapidement été identifiées dans un premier périmètre d'environ 3 kilomètres de rayon, centré sur les communes de Rilleux et de Calluire. Dans un premier temps, des prélèvements ont été effectués pour analyse et une désinfection des circuits a été demandée. Face au développement rapide de l'épidémie, le Préfet a décidé d'arrêter toutes ces tours et de subordonner leur redémarrage à son autorisation. Les résultats des analyses sont attendus dans les jours qui viennent.
Le périmètre de l'action a par ailleurs été étendu à 30 autres établissements situés dans un périmètre plus éloigné. Pour ces établissements, des mesures et une désinfection ont été demandés pour ceux qui ne disposaient pas de mesures de légionelles effectuée ce mois-ci. Par ailleurs, l'inspection des installations classées mène une action afin de compléter le recensement des tours aéroréfrigérantes dont elle dispose. Et un repérage thermique par hélicoptère est lancé ce jour.
Enfin, le préfet a décidé de prendre des mesures sur quatre types d'installations :
Un système d'irrigation agricole situé sur le plateau de CALUIRE-RILLIEUX : il a été arrêté le 14 mai ; l'irrigation est désormais limitée aux cultures prioritaires, avec de l'eau désinfectée utilisée dans les installations nettoyées et désinfectée ;
Les installations de brumisation des fruits et légumes utilisées dans certains commerces ont été arrêtées le 13 mai ; cela concerne 3 établissements ;
Le fonctionnement des jets d'eau intérieurs et extérieurs a été suspendu ;
Le fonctionnement des stations de lavage automobile a été suspendu au cur du secteur concerné par l'épidémie, sur les communes de Caluire et Cuire et de Rilleux-la-Pape ; elles peuvent être à l'origine d'une contamination secondaire.
Enfin, vous le savez, le Préfet a assuré quotidiennement une communication précise. Cette communication répond bien entendu à un devoir de transparence que nous vous devons. Elle assure aussi l'information de nos concitoyens, dans un souci de prévention.
Le préfet a assuré une information spécifique des élus concernés.
Il est indispensable que cette information locale régulière se poursuive.
Lors de ma réunion de travail avec les services de l'Etat, les élus et les associations, j'ai pu constater le sérieux des mesures mises en place et le professionnalisme des équipes qui agissent en parfaite coordination, que ce soit entre services ou entre départements.
L'évolution de la situation continuera à être suivie avec la même attention par le gouvernement. Je travaille en particulier en étroite liaison avec Philippe Douste-Blazy, dont un membre du cabinet m'accompagne aujourd'hui.
Permettez-moi de brièvement rappeler l'action de mon ministère pour améliorer la prévention et la gestion de ce type de situation. Cette action vise principalement les tours aéro-réfrigérantes, souvent à l'origine des épidémies de légionellose.
En 2004, le recensement des tours aéro-réfrigérantes a permis d'identifier plus de 13700 tours aéro-réfrigréantes situées dans près de 6000 établissements. A titre de comparaison en 2003 avant ce recensement, nous n'avions connaissance que de 2 400 établissements. La connaissance de ces tours permet un meilleur suivi de leur fonctionnement. Elle permet aussi d'améliorer l'efficacité de l'action et la rapidité de l'intervention lors d'une épidémie comme celle que nous connaissons. L'action réglementaire s'est poursuivie : près de 1170 nouveaux arrêtés préfectoraux ont été pris en 2004.
Plus de 14 000 contrôles bactériologiques ont été réalisés en 2004, soit trois fois plus qu'en 2003. Ils ont permis de constater :
- dans environ 13 % des cas, des concentrations en légionelles de plus de 1 000 unités formant colonie par litre conduisant à un nettoyage de l'installation en cause,
- dans environ 2 % des cas, des concentrations en légionelles de plus de 100 000 unités formant colonie par litre conduisant à un arrêt de l'installation concernée pour décontamination.
Un volet important de l'action de mon ministère a porté sur le volet réglementaire. L'épidémie de Lens avait en effet montré un certain nombre de lacunes dans la réglementation applicable aux tours aéroréfrigérantes.
Fin 2004, un décret et 2 arrêtés ont été publiés. Ces textes :
- soumettent à la réglementation des installations classées toutes les tours aéroréfrigérantes :
- renforcent les règles d'entretien et d'exploitation exigées des propriétaires des installations ;
- imposent à ces derniers une fréquence plus élevée de mesure de la présence de légionelles dans les circuits de réfrigération ;
- mettent en place un système de contrôle mensuel ou bimensuel par des organismes tiers agréés en plus des contrôles inopinés que fait l'Etat à travers l'inspection des installations classées.
Ces dispositions sont applicables depuis le 1er mai 2005. Je profite donc de l'occasion qui m'est donnée pour attirer l'attention des exploitants de tours sur ces nouvelles règles qui leurs sont applicables. Pour ceux qui n'auraient pas encore signalé leur existence à l'administration (nous en avons trouvé deux dans la région concernée par l'épidémie), ils doivent se déclarer au plus vite auprès de la préfecture. Je note d'ailleurs avec satisfaction que la préfecture du Rhône a assuré une nouvelle information sur ce point dès la fin avril.
Par ailleurs, l'action des DRIRE et des services vétérinaires a porté en 2004 et depuis le début de l'année sur l'information et la sensibilisation des exploitants aux risques de légionellose dû aux tours aéroréfrigérantes. Ce travail s'est concrétisé par l'organisation de multiples conférences et réunions d'information, la sensibilisation des relais comme les CCI et les syndicats professionnels, l'envoi de courriers aux exploitants potentiels ou encore la publication d'information sur internet.
L'inspection des installations classées poursuivra les contrôles par sondage y compris de façon inopinée et rappellera la nécessité du bon entretien des tours.
Mon ministère a piloté l'élaboration de guides à l'usage des exploitants :
- d'une part, un support de formation et un guide méthodologique présentant l'analyse des risques de prolifération des légionelles,
- d'autre part, un guide présentant les différentes techniques de refroidissement de fluides avec leurs avantages et inconvénients.
La prévention de la légionellose est une priorité de l'inspection des installations classées et de mon ministère en 2005.
Enfin, s'agissant de la gestion de crise, je souhaite adresser d'ici la fin du mois à l'ensemble des Préfets, avec mon collègue chargé de la santé, une circulaire, précisant l'organisation des services de l'Etat pendant une épidémie de légionellose. L'efficacité de l'action dès la détection des épidémies s'en trouvera renforcée.
Je suis à votre disposition, ainsi que le Préfet et nos collaborateurs pour répondre à toutes vos questions.
(Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 23 mai 2005)