Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre, sur les services publics en milieu rural, Paris le 7 mars 2005.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réponse à des questions au gouvernement posées à l'Assemblée nationale, le 8 mars 2005

Texte intégral

Merci Madame la présidente de me donner la parole et je salue monsieur le président ici au premier rang, qui nous permet aujourd'hui d'avoir une assemblée présidée par une femme.
Je voudrais dire d'abord qu'il faut défendre, en effet, la ruralité. Je comprends l'inquiétude d'un certain nombre d'élus. Je voudrais y répondre. Je comprends, et le droit de manifestation dans notre pays est respecté. Je souhaite qu'il n'y ait aucune violence dans aucune manifestation, y compris contre le premier secrétaire du PS. Il est très important que dans notre pays, le droit de manifestation puisse s'exercer dans le calme, et j'ai regretté que cette manifestation puisse donner une image qui ne soit pas celle de la revendication de la ruralité pour son devenir. Je crois vraiment que notre société doit davantage, en effet, intégrer les problèmes de la solitude, du développement et des services publics du monde rural.
Nous avons, pendant très longtemps, laissé penser que notre modèle d'avenir était le seul modèle urbain. Et on voit bien qu'aujourd'hui, dans le monde rural, le vieillissement de la population, les problèmes démographiques, la présence de l'Etat et un certain nombre de sujets comme celui aussi important de la démographie médicale sont de justes inquiétudes pour lesquelles mon Gouvernement organise les réponses. Ces réponses, quelles sont-elles ?
D'abord, nous avons demandé à l'association des maires de France d'organiser avec nous une conférence nationale des services publics en milieu rural. Cette conférence rassemble l'association des maires de France, l'association des départements de France, l'association des régions de France, mais aussi La Poste, EDF, SNCF, l'ANPE, l'ensemble des entreprises et des services publics. Je demande aujourd'hui, après m'en être entretenu avec le président de l'Assemblée des maires de France, monsieur Pélissard, à ce que cette conférence nationale aille tenir une réunion dans la Creuse, à la disposition des élus de la Creuse, pour entendre les préoccupations des élus qu'on n'a pas à ce jour entendus, c'est-à-dire les élus qui ont des projets, des élus qui ont une vision d'avenir, et des élus qui participent à la renaissance de la ruralité.
Enfin, je dois vous dire que j'ai demandé que jusqu'au 1er janvier 2006, il soit suspendu toutes les décisions qui concernent les mutations de services publics. Pendant que cette conférence est au travail, pendant que vous appliquez et que nous appliquons tous ensemble l'article 106 que vous avez voté, des territoires ruraux, nous suspendons toute mutation des services publics qui n'aurait pas eu l'accord des élus locaux. Cela est vrai pour les écoles, cela est vrai pour les collèges, cela est vrai pour l'ensemble des services publics. J'entends que cette réflexion se fasse dans la sérénité, que cette rencontre se fasse avec une vision de la France rassemblée : le monde rural à côté du monde urbain, à sa place.
Je vous demande, sur des sujets difficiles, parce qu'il ne faut pas nier les mutations, il ne faut pas nier les nécessaires évolutions du service public, et notamment des nouveaux services publics dont la ruralité a besoin, ce débat a besoin de davantage de sérénité : un peu moins de boules de neige, et un peu plus d'imagination.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 9 mars 2005)