Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
La Convention de la FFB est toujours un événement. Par le grand nombre de participants, par l'intérêt des sujets qui y sont traités, par l'importance, cruciale, pour l'économie du secteur de la construction.
Le Premier ministre en personne clôturera vos travaux ; il me revient, et j'en suis fier, de vous parler de développement durable. Ceux qui ont lu, et j'imagine que chacun d'entre vous s'en fait un devoir, l'excellent numéro de votre revue "Constructif", de novembre dernier, sont déjà très au fait du sujet. Quant à ceux qui ne l'ont pas lu, ... et bien qu'ils le lisent !
Avant toute chose, permettez moi de vous faire partager une conviction : le développement durable, ce n'est pas un sujet triste. C'est au contraire une formidable opportunité d'innovation, d'imagination, de créativité ... et de croissance économique. Et sans doute encore plus dans le domaine du bâtiment que dans les autres domaines.
L'"écologie", je ne suis sans doute pas le premier à vous le rappeler, c'est, étymologiquement, "la science de l'habitat".
C'est dire à quel point vous êtes au cur de la question du développement durable. Cette question concerne d'ailleurs tous les acteurs de la "chaîne de la construction", du maître d'ouvrage qui porte le projet, au maire qui délivre le permis, à l'architecte qui conçoit le projet et enfin aux entreprises qui le réalisent.
Avant de traiter de deux sujets qui me tiennent à coeur, la qualité urbaine et architecturale et le changement climatique, j'évoquerai très rapidement trois points.
Concernant la gestion des chantiers et, notamment, des déchets de chantiers vous avez fait des progrès remarquables et qui doivent être poursuivis. Je sais aussi que vous travaillez sur ce qu'on appelle les "chantiers à faible nuisance", notamment en milieu urbain.
Deuxième point, la qualité de l'air intérieur, sujet majeur de santé publique. Les premiers résultats de la campagne d'analyse lancée par l'observatoire de la qualité de l'air intérieur seront connus au printemps.
Enfin, n'oublions pas les risques, inondations, incendie, séismes car c'est vraiment un droit élémentaire que d'être en sécurité dans son logement.
J'en viens à la qualité urbaine et architecturale.
Question simple : les cités construites après-guerre, était-ce du développement durable ? Non bien sûr ! Et si peu durable même, que quelques décennies plus tard, il nous faut en détruire une part significative.
Avec Jean-Jacques AILLAGON, nous travaillons à améliorer cette qualité de notre environnement quotidien. Il me semble que c'est important, car, au-delà des approches scientifiques, des kilo watt heure et des gaz à effet de serre, le fait que les gens vivent heureux dans leur logement est un véritable critère de développement durable.
Deuxième point, bien sûr, la lutte contre le changement climatique qui doit mobiliser tous les acteurs de la société.
Je ne veux ni dramatiser, ni en rajouter mais, pour le dire simplement, nous n'avons collectivement pas pris conscience de l'ampleur du problème.
Le changement climatique est aujourd'hui une réalité scientifique établie. S'il reste des incertitudes sur son ampleur, il ne fait aucun doute qu'il y a là un problème majeur.
La formule du Président de la République "La maison brûle..." a été reprise abondamment parce qu'elle décrivait joliment une situation malheureusement très juste.
Le constat est simple :
- Notre vie quotidienne dans les bâtiments est à l'origine de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. Et avec une forte tendance à la hausse !
- Le chauffage est à l'origine de l'essentiel de cette pollution et le développement de la climatisation pose de sérieux problèmes.
Pour gagner cette bataille, qui est, à coup sûr, l'une des principales batailles de ce siècle, nous devons travailler ensemble.
Très concrètement, dans les 18 mois qui viennent, nous devrons
élaborer une nouvelle réglementation thermique des bâtiments neufs,
mettre en place une réglementation thermique concernant la rénovation des bâtiments existants,
contribuer au développement des énergies renouvelables,
mettre en place les "diagnostics de performance énergétique", préalables à chaque vente et qui seront obligatoires à partir de 2006.
Ces trois évolutions majeures ne seront réussies que si nous les mettons en place ensemble.
C'est l'engagement du Gouvernement que je prends devant vous.
C'est aussi un appel ; mais je sais que votre coopération est acquise.
Nous savons aussi que des démarches d'accompagnement sont nécessaires, en termes de formation notamment.
L'Etat, par ses aides financières doit également veiller à être incitatif :
en octobre dernier, l'ANAH a fait évoluer ses barèmes pour une meilleure prise en compte des questions énergétiques
le dispositif d'aide au logement locatif qui a été étendu à l'ancien, fixe des conditions de performance énergétique ambitieuses
les aides à la rénovation dans le logement social, les PALULOS, seront désormais conditionnées à un diagnostic énergétique préalable.
C'est un chantier qui s'ouvre devant nous. Comme vous le voyez, le Gouvernement est déjà très largement mobilisé.
Enfin, et c'est ainsi que je voudrais conclure, des perspectives doivent être ouvertes en matière de recherche et de développement.
Je sais que l'Etat doit donner un nouvel élan à la recherche dans ce domaine. Nous y travaillons même si c'est bien sûr difficile.
La Haute Qualité Environnementale sera très bientôt, non plus une option mais, si j'ose dire, "en série". Investissez sur ce sujet, vous ne le regretterez pas !
C'est votre capacité d'innovation, votre capacité à généraliser des solutions techniques efficaces, qui nous feront gagner, qui vous feront gagner.
Le Gouvernement compte sur vous.
Je vous remercie.
(Source http://www.logement.gouv.fr, le 8 mars 2004)
Mesdames, Messieurs,
La Convention de la FFB est toujours un événement. Par le grand nombre de participants, par l'intérêt des sujets qui y sont traités, par l'importance, cruciale, pour l'économie du secteur de la construction.
Le Premier ministre en personne clôturera vos travaux ; il me revient, et j'en suis fier, de vous parler de développement durable. Ceux qui ont lu, et j'imagine que chacun d'entre vous s'en fait un devoir, l'excellent numéro de votre revue "Constructif", de novembre dernier, sont déjà très au fait du sujet. Quant à ceux qui ne l'ont pas lu, ... et bien qu'ils le lisent !
Avant toute chose, permettez moi de vous faire partager une conviction : le développement durable, ce n'est pas un sujet triste. C'est au contraire une formidable opportunité d'innovation, d'imagination, de créativité ... et de croissance économique. Et sans doute encore plus dans le domaine du bâtiment que dans les autres domaines.
L'"écologie", je ne suis sans doute pas le premier à vous le rappeler, c'est, étymologiquement, "la science de l'habitat".
C'est dire à quel point vous êtes au cur de la question du développement durable. Cette question concerne d'ailleurs tous les acteurs de la "chaîne de la construction", du maître d'ouvrage qui porte le projet, au maire qui délivre le permis, à l'architecte qui conçoit le projet et enfin aux entreprises qui le réalisent.
Avant de traiter de deux sujets qui me tiennent à coeur, la qualité urbaine et architecturale et le changement climatique, j'évoquerai très rapidement trois points.
Concernant la gestion des chantiers et, notamment, des déchets de chantiers vous avez fait des progrès remarquables et qui doivent être poursuivis. Je sais aussi que vous travaillez sur ce qu'on appelle les "chantiers à faible nuisance", notamment en milieu urbain.
Deuxième point, la qualité de l'air intérieur, sujet majeur de santé publique. Les premiers résultats de la campagne d'analyse lancée par l'observatoire de la qualité de l'air intérieur seront connus au printemps.
Enfin, n'oublions pas les risques, inondations, incendie, séismes car c'est vraiment un droit élémentaire que d'être en sécurité dans son logement.
J'en viens à la qualité urbaine et architecturale.
Question simple : les cités construites après-guerre, était-ce du développement durable ? Non bien sûr ! Et si peu durable même, que quelques décennies plus tard, il nous faut en détruire une part significative.
Avec Jean-Jacques AILLAGON, nous travaillons à améliorer cette qualité de notre environnement quotidien. Il me semble que c'est important, car, au-delà des approches scientifiques, des kilo watt heure et des gaz à effet de serre, le fait que les gens vivent heureux dans leur logement est un véritable critère de développement durable.
Deuxième point, bien sûr, la lutte contre le changement climatique qui doit mobiliser tous les acteurs de la société.
Je ne veux ni dramatiser, ni en rajouter mais, pour le dire simplement, nous n'avons collectivement pas pris conscience de l'ampleur du problème.
Le changement climatique est aujourd'hui une réalité scientifique établie. S'il reste des incertitudes sur son ampleur, il ne fait aucun doute qu'il y a là un problème majeur.
La formule du Président de la République "La maison brûle..." a été reprise abondamment parce qu'elle décrivait joliment une situation malheureusement très juste.
Le constat est simple :
- Notre vie quotidienne dans les bâtiments est à l'origine de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. Et avec une forte tendance à la hausse !
- Le chauffage est à l'origine de l'essentiel de cette pollution et le développement de la climatisation pose de sérieux problèmes.
Pour gagner cette bataille, qui est, à coup sûr, l'une des principales batailles de ce siècle, nous devons travailler ensemble.
Très concrètement, dans les 18 mois qui viennent, nous devrons
élaborer une nouvelle réglementation thermique des bâtiments neufs,
mettre en place une réglementation thermique concernant la rénovation des bâtiments existants,
contribuer au développement des énergies renouvelables,
mettre en place les "diagnostics de performance énergétique", préalables à chaque vente et qui seront obligatoires à partir de 2006.
Ces trois évolutions majeures ne seront réussies que si nous les mettons en place ensemble.
C'est l'engagement du Gouvernement que je prends devant vous.
C'est aussi un appel ; mais je sais que votre coopération est acquise.
Nous savons aussi que des démarches d'accompagnement sont nécessaires, en termes de formation notamment.
L'Etat, par ses aides financières doit également veiller à être incitatif :
en octobre dernier, l'ANAH a fait évoluer ses barèmes pour une meilleure prise en compte des questions énergétiques
le dispositif d'aide au logement locatif qui a été étendu à l'ancien, fixe des conditions de performance énergétique ambitieuses
les aides à la rénovation dans le logement social, les PALULOS, seront désormais conditionnées à un diagnostic énergétique préalable.
C'est un chantier qui s'ouvre devant nous. Comme vous le voyez, le Gouvernement est déjà très largement mobilisé.
Enfin, et c'est ainsi que je voudrais conclure, des perspectives doivent être ouvertes en matière de recherche et de développement.
Je sais que l'Etat doit donner un nouvel élan à la recherche dans ce domaine. Nous y travaillons même si c'est bien sûr difficile.
La Haute Qualité Environnementale sera très bientôt, non plus une option mais, si j'ose dire, "en série". Investissez sur ce sujet, vous ne le regretterez pas !
C'est votre capacité d'innovation, votre capacité à généraliser des solutions techniques efficaces, qui nous feront gagner, qui vous feront gagner.
Le Gouvernement compte sur vous.
Je vous remercie.
(Source http://www.logement.gouv.fr, le 8 mars 2004)