Texte intégral
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Mesdames, messieurs,
Chers amis.
Le président du sénat a souhaité que je conclus cette journée de débats et d'échanges sur le thème de l'avenir des jeunes en France.
J'ai accepté avec plaisir cette invitation, pour trois raisons :
Tout d'abord, parce que, comme Christian Poncelet, je pense qu'il est indispensable pour notre démocratie de consacrer des rendez-vous citoyens et républicains réguliers au service de la jeunesse de notre pays.
Ensuite, parce que débattre des questions de jeunesse au sénat, chambre représentative des collectivités locales, est un signe fort de reconnaissance de l'institution politique envers la jeunesse.
Enfin, je connais, de part mes fonctions passées et actuelles, la plupart des intervenants d'aujourd'hui. Il est à l'honneur du Président du Sénat d'avoir pu rassembler les acteurs principaux des questions liées à la jeunesse aujourd'hui.
Tous les intervenants, qu'ils viennent du monde associatif, de l'Education Populaire, de l'Ecole, du monde sportif, qu'ils soient, jeunes entrepreneurs, jeunes investis dans la politique, universitaires, spécialistes ou artistes ont essayé de répondre aux questions posées par les jeunes.
Leurs réponses diverses, exprimant des opinions tranchées et directes, relevant d'expériences personnelles et surtout, de la réalité du terrain, vont toutes dans le même sens : faire de notre jeunesse un élément actif de notre société.
Quatre débats, sur la place des jeunes, sur l'accès à l'emploi, la représentation politique et la promotion de l'égalité des chances ont eu lieu aujourd'hui. Des documentaires, des professionnels ont enrichi les propos de chacun et ont permis de mesurer les enjeux des débats.
Plus qu'une écoute, plus qu'une parole accordée, ces discussions ont eu pour objet de mettre en commun, nos savoirs, nos compétences et nos volontés, pour donner aux jeunes la place qui doit être la leur dans notre pays.
La jeunesse doit redevenir un acteur essentiel du pacte républicain.
Depuis ma prise en charge du portefeuille ministériel de la Jeunesse, en avril 2004, je n'ai eu de cesse d'écouter, de rencontrer les jeunes au travers de mes déplacements, mais aussi d'échanger continuellement avec des spécialistes des médias, de la médecine, des sociologues, des acteurs de terrain associatifs, éducatifs ou, de l'entreprise.
Ces entrevues m'ont permis de mettre en uvre une politique interministérielle de valorisation de la jeunesse. Redonner une image positive de la jeunesse, une image conforme à ses capacités est à mes yeux un axe légitime d'action politique.
Pour ce faire, j'ai engagé un certain nombre d'actions pour accompagner la jeunesse dans sa volonté de réussite et d'utilité sociale.
Je souhaite ce soir évoquer devant vous particulièrement, le nécessaire développement du volontariat en France qui doit permettre aux jeunes de s'engager au seins d'une cause d'intérêt général en France ou en Europe.
En mai dernier, le Sénat a adopté le projet relatif au volontariat associatif et à l'engagement éducatif, que j'avais présenté le 2 mars dernier en Conseil des Ministres.
En quoi consiste ce projet ?
Il permettra aux jeunes, pour un temps donné, de se consacrer exclusivement et de façon désintéressée à un projet associatif d'intérêt général.
Ils ne seront ni bénévoles, ni permanents salariés.
Le volontariat est, ce qui le distingue du bénévolat, formalisé dans un contrat passé avec l'association.
Pas de salariat, car l'engagement qui peut être de courte durée, est dépourvu de visée professionnelle. Le volontaire ne perçoit pas de rémunération. Le volontariat est exclusif de toutes activités rémunérées.
Une même mission au titre du volontariat durera au maximum deux ans et une même personne ne peut accomplir plus de trois ans de volontariat au cours de sa vie.
Si le volontaire n'exercera pas d'activité rémunérée, il recevra une indemnité, en argent ou en nature et il bénéficiera de tous les droits sociaux, y compris le droit à pension de retraite. L'indemnité sera exonérée d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
J'ai conçu le volontariat comme une réponse à la volonté des jeunes de s'engager. Les garanties du contrat permettent à tous les jeunes d'y souscrire. Consentant ainsi à tous, de jouer à plein, un rôle d'utilité sociale.
A l'horizon de l'année 2007, l'objectif est d'atteindre 4 à 5.000 volontaires. Et à plus long terme, d'ici une dizaine d'années, il me semble que l'ambition devrait nous amener à accompagner près de 50.000 jeunes.
C'est une évolution culturelle importante pour notre pays que je propose. Je suis persuadé que les jeunes le comprendront et adhéreront à ce projet. Il fera parti du socle du pacte républicain, offrant à chaque volontaire la possibilité de s'émanciper et de s'accomplir.
De plus, il souscrira dans un cadre européen affirmé : ce statut permettra à tous jeunes européens de venir accomplir une mission de volontariat en France et à tout les jeunes français d'être volontaire en Europe.
Je souhaite qu'ainsi, les jeunes, par cet engagement concret, prennent leur destin européen en main.
En tant que Ministre de la Jeunesse, je suis président du Conseil National de la Jeunesse. Cet organe est composé de 200 jeunes âgés de 16 à 25 ans. Ces jeunes sont issus du monde associatif, politique, sportif, syndical ou des conseils départementaux de la jeunesse.
Ils sont à mes cotés pour, travailler, participer et proposer au gouvernement des pistes d'action en faveur de la jeunesse sur les thèmes de la cohésion sociale, de l'Europe, de l'engagement et du parcours individuel.
Les instances officielles de concertation entre les jeunes et les décideurs publics, tels que le CNJ, resteront le moyen privilégié de développement de la participation des jeunes à la vie citoyenne.
Dans ce cadre, je suis favorable au soutien, sur le plan pédagogique et technique, de tous les projets de création ou de dynamisation de conseils de jeunes portés par les collectivités locales ou par les associations.
Les conseils départementaux de la jeunesse auront pour mission d'intégrer les demandes de ces conseils, pour mieux les porter au plus haut niveau de l'Etat, par l'intermédiaire du CNJ.
Vous l'avez compris à travers ces deux exemples : le volontariat et le CNJ, j'ai confiance en la capacité de notre jeunesse à se mobiliser pour les grandes causes.
Pour illustrer cet état d'esprit, aujourd'hui dans le cadre du forum, 12 jeunes vont me remettre un rapport. Ce club des 12, comme ils se sont nommés, est composé de lycéens, d'étudiants ou, de jeunes entrés dans la vie active. Ils sont tous engagés dans des associations ayant mené des actions ponctuelles de lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
Leur action est une action de sensibilisation, au sens le plus concret et le plus exemplaire du terme. Les jeunes ont pour mission d'interpeller, de susciter la réflexion et de poser les questions. Ils veulent faire prendre conscience à tous de l'intolérable violence des actes racistes et antisémites. Leur travail a duré six mois.
Leur parrain est Lilian Thuram. Avec ce dernier nous avons officiellement lancer cette démarche, au printemps dernier.
Il est temps pour moi d'appeler, Christelle Le Breton et Hamid Chabani à me remettre le rapport officiellement devant vous tous.
[Reprise de la parole par J-F. Lamour après une courte présentation du rapport :]
Merci à Christelle et Hamid et à travers vous au club des 12. J'ai pu suivre vos travaux grâce à votre blog.
J'estime que la jeunesse a une responsabilité particulière dans la transmission de la Mémoire : c'est à elle qu'il appartient désormais de savoir, de rapporter et de rendre compte de propositions de l'engagement des jeunes dans la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.
Maintenant je vais étudier ce rapport, et nous nous reverrons, avant la fin de l'année, pour faire le point sur l'application de vos propositions.
Mais sachez, d'ores et déjà, que je fais mien votre slogan, " Liberté, égalité, respect, ainsi va ma fraternité ".
Mesdames, messieurs les Sénateurs, nous partageons tous la responsabilité de la réussite de notre jeunesse.
Je ne manquerai pas de vous informer des suites données au rapport.
La jeunesse ce n'est pas seulement l'avenir, mais c'est le présent. Toutes les sociétés qui avancent, font le pari de la jeunesse. Voilà notre défi pour les années à venir, parier sur une jeunesse ambitieuse, ferme et intransigeante sur les valeurs de respect et de tolérance, pour continuer de défendre notre modèle social et républicain.
(Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 29 septembre 2005)