Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, en réponse à une question sur les violences urbaines, à l'Assemblée nationale le 2 novembre 2005.

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Circonstance : Séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale le 2 novembre 2005-question de Bruno Le Roux, député (PS) de Seine-Saint-Denis

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
Sur des sujets aussi difficiles, il n'y a pas de place pour la polémique. Aussi, je n'y cèderai pas.
L'histoire des 20 dernières années doit nous inciter tous à beaucoup de modestie, et à beaucoup d'humilité. Et depuis 2002, parce que les faits parlent, jamais il n'y a eu une telle mobilisation dans la lutte contre l'insécurité, et les résultats parlent d'eux-mêmes. Tous nos compatriotes les connaissent.
Je le dis pour chacun d'entre nous. Je le dis pour la Nation toute entière. Il n'y a pas de solutions miracles face à la situation des quartiers. Et ce ne sont pas les très nombreux maires qui sont ici présents, les très nombreux élus locaux qui sont ici présents, qui me démentiront. Il n'y a que la ténacité, il n'y a que la constance qui nous permettront d'obtenir des résultats au service de nos concitoyens.
La politique du Gouvernement se résume en un mot : le respect des principes républicains.
* La liberté pour tous, ce qui veut dire la liberté d'aller et de venir, de vivre en paix, de travailler dans les quartiers. La sécurité est la première des libertés, à commencer par la sécurité des plus faibles qui sont en même temps les premières victimes de la violence et de la délinquance ;
* L'égalité pour tous, ce qui veut dire l'égalité des chances, la capacité à prendre son destin en main, à bâtir sa vie, à trouver un emploi et un logement. C'est cela que je veux pour tous les jeunes de France, quelle que soit leur origine, quel que soit leur quartier, quelle que soit la couleur de leur peau, et quelle que soit leur religion ;
* La fraternité pour tous, ce qui veut dire davantage de reconnaissance, davantage de considération, davantage de dialogue sur le terrain entre les jeunes et les représentants de l'État, entre les habitants des quartiers et les associations ; entre les différents acteurs de la prévention.
Vous le voyez, Monsieur le député, le Gouvernement est uni autour des mêmes principes, dans la même volonté de répondre à l'exigence de sécurité et d'égalité des chances pour tous les Français.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 novembre 2005)