Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, que pensez-vous de la polémique autour de l'euro, notamment déclenchée par le ministre italien, M. Maroni ?
R - D'abord, je voudrais dire combien je suis heureux d'être au Parlement européen que je connais puisque j'ai été député européen de 1989 à 1993. Aujourd'hui, le Parlement européen a de plus en plus de force ; il a une force politique, les peuples européens peuvent se faire entendre.
Avec le président, nous avons pu aborder la directive Services qui va être étudiée au Parlement, avec le souhait de voir un Parlement dire oui à l'harmonisation, oui à la primauté du droit national, en particulier en matière sociale et non à la libéralisation des services.
Je souhaite aussi que l'on puisse parler de la directive Temps de Travail, en respectant un certain nombre de domaines, comme celui de la santé ou de l'audiovisuel.
Il faut aussi donner la possibilité au Parlement d'être plus fort dans la vie politique de l'Europe. Si on regarde ce qui s'est passé durant les référendums aux Pays-Bas et en France, on voit qu'il y a, de la part de nos concitoyens, un manque d'Europe des citoyens, un manque d'Europe démocratique, comme si les décisions étaient prises sans eux.
Il est donc important d'avoir, avec le président du Parlement européen, des discussions régulières. Nous viendrons régulièrement, Catherine Colonna et moi, à Strasbourg, au Parlement, pour rencontrer les parlementaires et le président du Parlement, pour pouvoir, ensemble, faire avancer l'Europe, pas à pas, et de manière concrète.
Q - Et de quoi avez-vous parlé avec M. Barroso ?
R - Avec M. Barroso, nous avons parlé de la poursuite des ratifications et des consultations sur le Traité constitutionnel européen. Nous avons aussi parlé du Conseil européen qui aura lieu les 16 et 17 juin à Bruxelles.
Je participerai à un Conseil Affaires générales le lundi qui précèdera cet événement et donc, je souhaitais parler au président du Parlement et au président de la Commission pour préparer ces échéances dans une ambiance, c'est vrai, de crise. Mais, après tout, l'Europe a déjà connu d'autres crises, elle s'en est toujours sortie. Il faut y croire !
La France jouera, plus que jamais, un rôle dans la construction européenne. Nous y croyons, mais il faut écouter aussi ce que les Français ont dit.
Q - Et sur l'euro ?
R - Tous ceux qui ont connu les politiques économiques et sociales avant l'euro, savent qu'en matière de taux de change et d'inflation, les pays étaient beaucoup plus faibles dans la compétition internationale avant l'euro qu'après l'euro. Nous avons un euro aujourd'hui qui est mieux évalué que le dollar. C'est vrai, il y a des avantages et des inconvénients, mais qui aurait dit, il y a 10 ans, que l'euro serait une monnaie reconnue du monde entier ? Aujourd'hui, l'euro est élevé par rapport au dollar mais il est fort aussi par rapport au yen, par rapport à la livre sterling. L'euro est un plus pour les économies européennes d'aujourd'hui.
Je me permets de dire que ce n'est pas parce qu'il y a une crise européenne, ce n'est pas parce qu'il y a eu une Constitution qui a été refusée dans quelques pays, qu'il faut remettre en cause la construction européenne. La construction européenne est une chance pour nous, il faut prendre en compte ce que les populations disent, ce que les peuples disent, mais ne remettez pas en cause l'Europe monétaire. En revanche, la question qui est posée après l'Europe monétaire, certes il faut probablement faire une Europe économique, mais il faut aussi dessiner une Europe politique. Peut-être sommes-nous allés trop loin, trop vite, mais réfléchissons ensemble et surtout, je vous en prie, ne rentrons pas dans une spirale négative, car l'Europe nous a trop amené de choses.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 juin 2005)
R - D'abord, je voudrais dire combien je suis heureux d'être au Parlement européen que je connais puisque j'ai été député européen de 1989 à 1993. Aujourd'hui, le Parlement européen a de plus en plus de force ; il a une force politique, les peuples européens peuvent se faire entendre.
Avec le président, nous avons pu aborder la directive Services qui va être étudiée au Parlement, avec le souhait de voir un Parlement dire oui à l'harmonisation, oui à la primauté du droit national, en particulier en matière sociale et non à la libéralisation des services.
Je souhaite aussi que l'on puisse parler de la directive Temps de Travail, en respectant un certain nombre de domaines, comme celui de la santé ou de l'audiovisuel.
Il faut aussi donner la possibilité au Parlement d'être plus fort dans la vie politique de l'Europe. Si on regarde ce qui s'est passé durant les référendums aux Pays-Bas et en France, on voit qu'il y a, de la part de nos concitoyens, un manque d'Europe des citoyens, un manque d'Europe démocratique, comme si les décisions étaient prises sans eux.
Il est donc important d'avoir, avec le président du Parlement européen, des discussions régulières. Nous viendrons régulièrement, Catherine Colonna et moi, à Strasbourg, au Parlement, pour rencontrer les parlementaires et le président du Parlement, pour pouvoir, ensemble, faire avancer l'Europe, pas à pas, et de manière concrète.
Q - Et de quoi avez-vous parlé avec M. Barroso ?
R - Avec M. Barroso, nous avons parlé de la poursuite des ratifications et des consultations sur le Traité constitutionnel européen. Nous avons aussi parlé du Conseil européen qui aura lieu les 16 et 17 juin à Bruxelles.
Je participerai à un Conseil Affaires générales le lundi qui précèdera cet événement et donc, je souhaitais parler au président du Parlement et au président de la Commission pour préparer ces échéances dans une ambiance, c'est vrai, de crise. Mais, après tout, l'Europe a déjà connu d'autres crises, elle s'en est toujours sortie. Il faut y croire !
La France jouera, plus que jamais, un rôle dans la construction européenne. Nous y croyons, mais il faut écouter aussi ce que les Français ont dit.
Q - Et sur l'euro ?
R - Tous ceux qui ont connu les politiques économiques et sociales avant l'euro, savent qu'en matière de taux de change et d'inflation, les pays étaient beaucoup plus faibles dans la compétition internationale avant l'euro qu'après l'euro. Nous avons un euro aujourd'hui qui est mieux évalué que le dollar. C'est vrai, il y a des avantages et des inconvénients, mais qui aurait dit, il y a 10 ans, que l'euro serait une monnaie reconnue du monde entier ? Aujourd'hui, l'euro est élevé par rapport au dollar mais il est fort aussi par rapport au yen, par rapport à la livre sterling. L'euro est un plus pour les économies européennes d'aujourd'hui.
Je me permets de dire que ce n'est pas parce qu'il y a une crise européenne, ce n'est pas parce qu'il y a eu une Constitution qui a été refusée dans quelques pays, qu'il faut remettre en cause la construction européenne. La construction européenne est une chance pour nous, il faut prendre en compte ce que les populations disent, ce que les peuples disent, mais ne remettez pas en cause l'Europe monétaire. En revanche, la question qui est posée après l'Europe monétaire, certes il faut probablement faire une Europe économique, mais il faut aussi dessiner une Europe politique. Peut-être sommes-nous allés trop loin, trop vite, mais réfléchissons ensemble et surtout, je vous en prie, ne rentrons pas dans une spirale négative, car l'Europe nous a trop amené de choses.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 juin 2005)