Texte intégral
Q - Malgré un sursaut de l'Union européenne après le 11 septembre, la lutte contre le terrorisme peine à dépasser l'échelon national. Le mandat d'arrêt européen n'est en vigueur que dans un tiers des pays membres
R - L'Europe s'est dotée d'outils, il faut maintenant passer à la vitesse supérieure. L'idée que l'Union est bien la réponse adéquate au terrorisme est née dès 1995, lors d'un Conseil européen à Madrid, avec, pour la première fois, la prise de conscience que le terrorisme territorialisé - irlandais ou basque par exemple - pouvait se transformer en terrorisme global. Au sein d'Europol, une "Task Force terrorisme" existe depuis fin 2001. Et les chefs des services de police et de renseignements concernés se voient très souvent. Plusieurs attentats ont pu être prévenus grâce à des échanges accrus de renseignements. Sur le mandat d'arrêt européen, il a certes fallu attendre le 11 septembre 2001 pour qu'il voie le jour. Si ce projet est resté dans les cartons plusieurs années, c'est qu'il requérait l'unanimité. J'espère que les pays retardataires vont prendre conscience que c'est un outil absolument indispensable aujourd'hui.
Q - La France brigue la direction d'Europol et souhaite réformer cet organisme. Pourquoi ?
R - C'est une instance de coordination, d'échange d'expériences et d'informations générales. La France souhaite rendre cet outil plus opérationnel. Pour autant, nous n'en sommes pas à créer une centrale intégrée de renseignements.
Q - L'idée d'une "CIA à 25" est rejetée par les grands pays, qui n'ont pas envie de partager tous leurs renseignements. Mais pourrait-on voir naître un petit "groupe pionnier" ?
R - La France défend d'abord ce qui, dans la Constitution européenne, nous permettra d'avoir une Europe de la police, de la justice et de la sécurité plus intégrée. La première avancée est que, sur ces sujets, les Européens décident à la majorité, au lieu de l'unanimité. Mais il y a aussi la création d'un Parquet européen et la clause de solidarité lorsqu'un Etat membre est victime d'une attaque terroriste. Sur tous ces points, nous ne reculerons pas d'un pouce. Et nous espérons que nos amis britanniques, jusqu'ici réticents, y soient sensibles dans les circonstances actuelles.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mars 2004)
R - L'Europe s'est dotée d'outils, il faut maintenant passer à la vitesse supérieure. L'idée que l'Union est bien la réponse adéquate au terrorisme est née dès 1995, lors d'un Conseil européen à Madrid, avec, pour la première fois, la prise de conscience que le terrorisme territorialisé - irlandais ou basque par exemple - pouvait se transformer en terrorisme global. Au sein d'Europol, une "Task Force terrorisme" existe depuis fin 2001. Et les chefs des services de police et de renseignements concernés se voient très souvent. Plusieurs attentats ont pu être prévenus grâce à des échanges accrus de renseignements. Sur le mandat d'arrêt européen, il a certes fallu attendre le 11 septembre 2001 pour qu'il voie le jour. Si ce projet est resté dans les cartons plusieurs années, c'est qu'il requérait l'unanimité. J'espère que les pays retardataires vont prendre conscience que c'est un outil absolument indispensable aujourd'hui.
Q - La France brigue la direction d'Europol et souhaite réformer cet organisme. Pourquoi ?
R - C'est une instance de coordination, d'échange d'expériences et d'informations générales. La France souhaite rendre cet outil plus opérationnel. Pour autant, nous n'en sommes pas à créer une centrale intégrée de renseignements.
Q - L'idée d'une "CIA à 25" est rejetée par les grands pays, qui n'ont pas envie de partager tous leurs renseignements. Mais pourrait-on voir naître un petit "groupe pionnier" ?
R - La France défend d'abord ce qui, dans la Constitution européenne, nous permettra d'avoir une Europe de la police, de la justice et de la sécurité plus intégrée. La première avancée est que, sur ces sujets, les Européens décident à la majorité, au lieu de l'unanimité. Mais il y a aussi la création d'un Parquet européen et la clause de solidarité lorsqu'un Etat membre est victime d'une attaque terroriste. Sur tous ces points, nous ne reculerons pas d'un pouce. Et nous espérons que nos amis britanniques, jusqu'ici réticents, y soient sensibles dans les circonstances actuelles.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 mars 2004)