Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, en réponse à deux questions d'actualité, sur les propos du président iranien concernant Israël et le nucléaire iranien, à l'Assemblée nationale le 2 novembre 2005.

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Circonstance : Réponse à deux questions d'actualité sur l'Iran à l'Assemblée nationale à Paris le 2 novembre 2005

Texte intégral

Nous avons immédiatement condamné les propos choquants du président Ahmadinejad. Ces déclarations inacceptables remettent en cause l'existence même d'un Etat. Personne n'en a le droit, y compris pour Israël, dont l'existence découle d'une décision de l'Assemblée générale des Nations unies. Ces propos prônent également la guerre des religions, des civilisations et des cultures, et vont ainsi à l'encontre de la conception française des relations internationales, fondée sur le dialogue. Le président de la République les a donc très fermement condamnés et l'ambassadeur iranien en France a été convoqué au Quai d'Orsay dans les 24 heures.
Je profite de cette occasion pour lancer un message : l'Iran, qui est une grande civilisation, un grand peuple, un grand pays, doit jouer tout son rôle dans l'avenir du Moyen?Orient. Il ne le fera que s'il ne se met pas en marge de la communauté internationale. Il doit donc suspendre ses activités nucléaires sensibles. Ce sera l'objet de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'Energie atomique le 24 novembre.
L'Iran doit d'autre part se garder de propos qui contreviennent au droit international, car celui-ci s'impose à tous les Etats.
(...)
Les propos de M. Ahmadinejad sont en effet choquants et inacceptables.
Le 24 novembre, lorsque se réunira le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'Energie atomique, la France fera preuve de fermeté mais travaillera également à l'unité de la communauté internationale. L'Iran doit suspendre ses activités nucléaires sensibles, en particulier ses activités de conversion. Oui, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France ont fait des propositions à l'Iran afin que ce pays ouvre une nouvelle page dans ses relations avec l'Europe. Si l'Iran ne souhaite pas une telle évolution, le rapport de M. El Baradei sera transmis au Conseil de sécurité.
Quant au conflit israélo-palestinien, la France n'a pas changé de doctrine : la terre pour les Palestiniens, la sécurité pour Israël. L'Iran ne doit donc pas remettre en cause l'existence de l'Etat d'Israël : tel est le droit international qui s'applique à tous.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 novembre 2005)