Texte intégral
Q - Quelles sont vos impressions, après ce voyage ?
R - J'étais déjà venu en 2001 à Tel-Aviv, à Jérusalem et à Gaza, envoyé par le président de la République, à un moment de grande violence. Cette fois-ci, j'ai pu constater des évolutions positives, mais j'ai aussi eu le sentiment d'un grand paradoxe. D'une part, il y a un enclenchement du processus politique avec l'évacuation de la bande de Gaza. Qui aurait dit, il y a encore deux mois, que les colons et l'armée israélienne partiraient sans heurts ? D'autre part, il y a une violence exacerbée à Gaza, où l'Etat de droit a du mal à être respecté.
Q - Justement, au moment où vous étiez à Gaza, Moussa Arafat, le neveu de Yasser Arafat, a été assassiné à 500 mètres de l'hôtel où vous dormiez. Gaza peut donc s'embraser à n'importe quel moment...
R - Je ne connais pas les circonstances exactes de l'assassinat de Moussa Arafat, mais c'est le symbole même de ce qui se passe aujourd'hui à Gaza : le non-respect de l'Etat de droit, le constat que l'Autorité palestinienne n'arrive pas à faire régner l'ordre sur le territoire, condition indispensable à la reprise du processus de paix.
Q - Vous avez proposé de renforcer les pouvoirs de la police palestinienne, de donner plus de moyens, de former des policiers...
R - A l'Autorité palestinienne d'assurer la sécurité, sans laquelle rien n'est possible. Il vaut mieux dix mille policiers bien formés que quarante mille livrés à eux-mêmes. Mais de l'autre côté, Israël doit assumer ses responsabilités : faire en sorte que Gaza ne soit pas une prison à ciel ouvert, mais une région économiquement viable. L'Union européenne et la France en particulier ont proposé, comme je l'ai fait, à Mahmoud Abbas, comme à Ariel Sharon, de mettre à disposition l'expertise des douaniers européens pour les points d'entrée et de sortie de Gaza. Nous sommes par ailleurs disposés à aider à la reconstruction du port. C'est à nous que revient de bâtir une station d'épuration pour les eaux usées. C'est à nous que revient de former les policiers palestiniens, les cadres, les juges et les responsables de l'administration qui contrôleront les dépenses publiques pour éviter la corruption. C'est à nous de faire un grand plan de santé publique en particulier de psychiatrie pour les enfants, premières victimes du terrorisme. Il faut réussir cette étape. Elle est indispensable pour que se poursuive le processus de paix.
Q - Comment vous est apparu Ariel Sharon ?
R - Il a su assumer une décision courageuse jusqu'au bout. Il doit faire face aux conséquences politiques de sa décision. Le Premier ministre israélien nous a dit : "je suis prêt à aller plus loin, mais à une condition : qu'il n'y ait plus de terrorisme". Pour lui, la sécurité n'est pas négociable.
Q - La France a-t-elle encore un rôle à jouer dans cette région ?
R - Ariel Sharon est venu en France en juillet dernier. Cette visite a été considérée par tous comme un succès. J'ai invité, au nom du président de la République, Mahmoud Abbas à venir à Paris. La France, par son discours du respect des cultures, joue un rôle capital. Rôle de dialogue, rôle d'écoute. Nous le faisons bien sûr au sein de l'Union européenne, premier donateur aux Territoires palestiniens.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 septembre 2005)
R - J'étais déjà venu en 2001 à Tel-Aviv, à Jérusalem et à Gaza, envoyé par le président de la République, à un moment de grande violence. Cette fois-ci, j'ai pu constater des évolutions positives, mais j'ai aussi eu le sentiment d'un grand paradoxe. D'une part, il y a un enclenchement du processus politique avec l'évacuation de la bande de Gaza. Qui aurait dit, il y a encore deux mois, que les colons et l'armée israélienne partiraient sans heurts ? D'autre part, il y a une violence exacerbée à Gaza, où l'Etat de droit a du mal à être respecté.
Q - Justement, au moment où vous étiez à Gaza, Moussa Arafat, le neveu de Yasser Arafat, a été assassiné à 500 mètres de l'hôtel où vous dormiez. Gaza peut donc s'embraser à n'importe quel moment...
R - Je ne connais pas les circonstances exactes de l'assassinat de Moussa Arafat, mais c'est le symbole même de ce qui se passe aujourd'hui à Gaza : le non-respect de l'Etat de droit, le constat que l'Autorité palestinienne n'arrive pas à faire régner l'ordre sur le territoire, condition indispensable à la reprise du processus de paix.
Q - Vous avez proposé de renforcer les pouvoirs de la police palestinienne, de donner plus de moyens, de former des policiers...
R - A l'Autorité palestinienne d'assurer la sécurité, sans laquelle rien n'est possible. Il vaut mieux dix mille policiers bien formés que quarante mille livrés à eux-mêmes. Mais de l'autre côté, Israël doit assumer ses responsabilités : faire en sorte que Gaza ne soit pas une prison à ciel ouvert, mais une région économiquement viable. L'Union européenne et la France en particulier ont proposé, comme je l'ai fait, à Mahmoud Abbas, comme à Ariel Sharon, de mettre à disposition l'expertise des douaniers européens pour les points d'entrée et de sortie de Gaza. Nous sommes par ailleurs disposés à aider à la reconstruction du port. C'est à nous que revient de bâtir une station d'épuration pour les eaux usées. C'est à nous que revient de former les policiers palestiniens, les cadres, les juges et les responsables de l'administration qui contrôleront les dépenses publiques pour éviter la corruption. C'est à nous de faire un grand plan de santé publique en particulier de psychiatrie pour les enfants, premières victimes du terrorisme. Il faut réussir cette étape. Elle est indispensable pour que se poursuive le processus de paix.
Q - Comment vous est apparu Ariel Sharon ?
R - Il a su assumer une décision courageuse jusqu'au bout. Il doit faire face aux conséquences politiques de sa décision. Le Premier ministre israélien nous a dit : "je suis prêt à aller plus loin, mais à une condition : qu'il n'y ait plus de terrorisme". Pour lui, la sécurité n'est pas négociable.
Q - La France a-t-elle encore un rôle à jouer dans cette région ?
R - Ariel Sharon est venu en France en juillet dernier. Cette visite a été considérée par tous comme un succès. J'ai invité, au nom du président de la République, Mahmoud Abbas à venir à Paris. La France, par son discours du respect des cultures, joue un rôle capital. Rôle de dialogue, rôle d'écoute. Nous le faisons bien sûr au sein de l'Union européenne, premier donateur aux Territoires palestiniens.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 septembre 2005)