Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur les grandes orientations de la politique en faveur de l'industrie aéronautique, au Bourget le 18 juin 2005.

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Circonstance : Visite du Premier ministre au 46e salon aéronautique du Bourget, au Bourget le 18 juin 2005

Texte intégral

Madame,
Messieurs les Ministres
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames,
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de vous retrouver aujourd'hui au salon du Bourget, qui défend depuis près d'un siècle l'excellence de la tradition aéronautique française et internationale. Merci au Président du GIFAS, Monsieur Charles EDELSTENNE. Merci à Aéroports de Paris qui nous accueille ici.
Nous sommes le 18 juin. Pour nous tous, comme citoyens, comme Français, c'est un anniversaire fondateur, un jour d'audace, de courage et de liberté. Je sais aussi que pour tous les aviateurs, ce jour marque le début d'une aventure hors du commun, l'ouverture d'un ciel de combat traversé par les escadrilles des provinces de France : Alsace, Lorraine, Bretagne, Normandie, Ile-de-France. Autant de noms qui résonnent encore dans nos curs.
A l'heure où la construction européenne traverse une des périodes les plus difficiles de son histoire, nous avons plus que jamais besoin de projets concrets, de vision pour l'avenir. Quelle meilleure illustration de cette volonté commune que l'aéronautique, fer de lance d'un esprit de conquête européen ? Un esprit moderne, collectif, capable de révéler et de valoriser les talents de chacun. Vous avez avancé avec méthode, en rassemblant les compétences d'un petit nombre d'Etats déterminé et désireux d'ouvrir la voie. Il y a sans doute un modèle à méditer, là où nous avons des réponses tangibles à apporter à nos concitoyens, là où nous avons des défis à relever et des capacités pour nous porter au premier rang.
Cet esprit est propre aussi au salon du Bourget. Ici tout le monde parle avions, hélicoptères, drones et fusées. Porteurs de rêve et de fierté, ils illustrent le meilleur de notre ambition industrielle française, capable de conjuguer un héritage ancien et les technologies les plus avancées.
Cette ambition, nous devons la faire vivre : elle nous permet de jouer à armes égales dans la compétition économique internationale. Elle est créatrice d'emploi. L'industrie a des effets d'entraînement sur toute notre économie bien au-delà de son poids propre. Car derrière l'usine il y a le centre de recherche, il y a les sous-traitants, il y a les services à haute valeur ajoutée. Contre la tentation du renoncement, contre tous ceux qui estiment que notre pays n'a plus d'avenir industriel, je veux donc affirmer que la France a des cartes maîtresses et qu'elle saura les jouer. Contre le risque des délocalisations, je veux affirmer que la meilleure réponse est la valorisation de nos capacités et la défense d'une véritable stratégie de l'industrie, de l'innovation et de la recherche.
Notre position géographique à la croisée des grands axes routiers et ferroviaires européens, notre ouverture maritime sur d'autres continents sont des atouts exceptionnels. Deux siècles d'aventure industrielle ont ancré dans nos consciences le sens de la qualité et la soif de nouvelles découvertes. Nous avons des ingénieurs et des chercheurs de haut niveau, des artisans, des contremaîtres, des ouvriers qui ont un savoir-faire reconnu. Nos entrepreneurs savent prendre des risques : vous en êtes le meilleur exemple. Notre réseau d'infrastructures a permis de créer des liens rapides et sûrs entre les hommes et les territoires. Nous savons conjuguer l'ancrage local avec la capacité à nous projeter loin à l'étranger et à penser les grands enjeux stratégiques : vos entreprises sont installées dans nos régions, mais elles exportent partout à travers le monde. J'ai vu aujourd'hui de grandes entreprises implantées à Toulouse ou à Marignane, mais aussi des petites entreprises de la région Centre ou d'Ile-de-France : toutes exportent une grande part de leur production, aux Etats-Unis, mais aussi en Asie ou en Inde.
Pourtant rien n'est acquis. Face aux ambitions des géants asiatique et américain, face à une concurrence mondiale de plus en plus exigeante, nous devons faire des efforts pour garder un temps d'avance. Sans perdre de vue les secteurs de pointe qui font notre réputation, nous devons imaginer de nouveaux défis et de nouveaux moyens techniques et financiers pour y faire face. C'est la condition de nos succès futurs. C'est la condition de nos emplois de demain.
Je veux donc vous présenter ici ce que je crois utile pour notre industrie française, ce que j'entends faire pour lui donner un sens et un avenir.
Dans ce projet, l'industrie aéronautique et spatiale occupe naturellement une place à part. Elle est un moteur essentiel de l'économie française. En 2004, elle a créé 5000 emplois de haute qualification. Elle anime une filière de recherche et de développement de pointe, dans laquelle elle investit plus de 4 milliards d'euros chaque année pour le seul secteur aéronautique. Cette industrie a su se consolider pour donner naissance à des leaders mondiaux : EADS, Thalès, SAFRAN ou encore le groupe Dassault en sont l'illustration. Elle a su également créer des alliances européennes réussies, qui inspireront d'autres projets industriels et d'autres entreprises.
Dans cette compétition, les PME elles aussi ont tout leur rôle à jouer. Elles forment un tissu de grande qualité, dont la capacité à répondre rapidement aux évolutions technologiques et à vos exigences économiques est essentielle à votre succès. Vous avez évoqué, M. le Président, un certain nombre de difficultés. Ma conviction, c'est que la relation entre les grands groupes et les PME doit être fondée sur la confiance, la stabilité et la complémentarité. Vous avez besoin d'elles, elles ont besoin de vous. Afin de renforcer cette coopération, je demande au ministre de la Défense et au ministre de l'Equipement et des Transports d'organiser rapidement une table ronde pour évaluer les besoins de chacun et formuler des propositions concrètes.
L'Etat a eu à cur d'accompagner le développement de l'industrie aéronautique : en trois ans plus de 13 milliards d'euros ont été consacrés à l'ensemble du secteur, sous forme de commandes militaires. Dans le domaine spatial, son appui a été déterminant pour le redémarrage d'Ariane. Il a également défini un contrat d'objectifs et de moyens pour la période 2005-2010 avec le CNES, auquel il apportera chaque année 685 millions d'euros. L'Etat a tenu ses engagements en matière spatiale, il les tiendra sur la loi de programmation militaire, afin de garantir nos intérêts vitaux tant stratégiques qu'économiques.
Notre objectif est clair : nous voulons à la fois défendre des projets aéronautiques ambitieux comme l'A 380 et garantir l'indépendance de la France et de l'Europe dans des secteurs stratégiques comme celui des lanceurs ou de la radionavigation par satellite. La volonté de la Chine ou de l'Inde de conquérir leur autonomie d'accès à l'espace montre combien ces programmes sont déterminants pour la conduite de l'avenir.
Vous avez su enfin tirer tout le parti du projet européen en vous appuyant sur les compétences de chacun. Vous êtes l'exemple de cette Europe vivante, créatrice, capable de se mesurer avec les autres continents et de susciter la fierté : lorsque l'A 380 prend son vol, chacun retient son souffle. Galileo et la sonde Huyghens dans le domaine spatial éveillent la curiosité et l'intérêt de chacun. Toutes ces réalisations sont le fruit de l'énergie et de l'intelligence européennes. Pour les renforcer, nous devons répondre à deux exigences.
Première exigence : atteindre une parité réaliste de l'euro. Jusqu'à présent, l'euro nous a permis de bénéficier de taux d'intérêt exceptionnellement bas et donc favorables à l'investissement. C'est désormais un acquis structurel, qui est fondamental pour la santé de notre économie. Pour autant, les difficultés soulevées par la parité euro/dollar au cours des derniers mois sont réelles et ne doivent pas créer de handicap de compétitivité artificiel. Cette parité est aujourd'hui revenue à un niveau plus conforme à la réalité, mais j'estime qu'une politique monétaire au niveau européen qui intégrerait mieux la politique de change reste une nécessité. L'eurogroupe doit jouer tout son rôle pour engager un dialogue sur ce sujet avec la Banque Centrale européenne.
Deuxième exigence : défendre nos intérêts à égalité avec nos grands partenaires internationaux. Vous savez que notre système d'avances remboursables à Airbus a joué un rôle majeur dans le développement de notre industrie aéronautique. Ce système transparent, équilibré nous a permis de faire face aux grands défis commerciaux dans le secteur. Je fais confiance à la Commission européenne pour continuer de défendre les intérêts de notre industrie. Je souhaite que chacun aborde ce différend avec un esprit de compromis et d'équilibre afin d'éviter tout contentieux qui ne profiterait à personne.
Les résultats que vous avez obtenus dans le domaine aéronautique doivent servir d'exemple à d'autres secteurs de notre économie. Je pense en particulier à la capacité d'innovation et de recherche que vous avez su développer dans vos différents produits.
C'est vrai : la part de l'industrie dans l'économie française reste stable à hauteur de 20%. Mais notre spécialisation industrielle reste trop forte dans les secteurs traditionnels et trop faible dans les industries nouvelles ou de haute technologie. De même notre effort de recherche reste insuffisant, les liens sont encore trop distendus entre l'industrie et l'innovation, notre outil industriel trop éclaté sur l'ensemble du territoire. Il est donc indispensable de développer la politique industrielle en associant plus étroitement industrie, recherche et innovation suivant deux directions principales.
Première direction : la coopération et la mise en réseau de tous les acteurs.
Si nous voulons que les efforts de nos grands groupes internationaux, de nos PME, de nos établissements de recherche publics et privés progressent dans la même direction, nous devons leur permettre de mieux travailler ensemble. C'est tout le sens des pôles de compétitivité : en créant une nouvelle articulation entre l'industrie et la recherche d'une part, entre l'industrie et l'enseignement d'autre part, ces pôles donnent toutes leurs chances aux régions françaises et à leurs projets. Au début du mois prochain, la liste de ces pôles sera arrêtée en tenant compte de la qualité et de la portée des projets.
Deuxième direction : la mise à disposition de nouveaux moyens de financement pour toutes les entreprises qui le souhaitent.
Nous devons être en mesure de financer facilement et dans des délais rapides de grands projets technologiques. Ce sont eux qui porteront le dynamisme de l'industrie française de demain. Ce sont eux qui attireront dans notre pays les meilleurs chercheurs et les ouvriers les plus qualifiés. En doublant dès cette année la dotation initiale de l'Agence de l'innovation industrielle, de 500 millions à 1 milliard d'euros, je veux marquer la volonté de l'Etat de faire de cet instrument le relais plus efficace de notre nouvelle ambition industrielle. Les PME devront être directement associées à ce projet : j'ai donc demandé au Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de s'assurer que les PME puissent bénéficier au côté des grands groupes de la part qui leur revient. Les moyens supplémentaires affectés à OSEO ont aussi vocation à les soutenir dans leur capacité d'innovation.
Plus en amont, nous devons accroître notre effort en faveur de la recherche pour maintenir un niveau élevé dans la recherche publique, une coopération plus étroite entre les chercheurs et les milieux économiques et pour favoriser les projets les plus prometteurs. C'est la vocation de l'Agence nationale de la recherche. Elle sera dotée de 350 millions d'euros. Elle participera à ce mouvement de mise en réseau de la recherche publique et de ses partenaires industriels. Au total, notre objectif doit être d'atteindre d'ici 2010 l'objectif de 3% fixé au niveau européen.
Au-delà de ces orientations, je souhaite que l'Etat définisse un cadre propice à l'investissement et fixe le cap de la politique industrielle. Il lui revient de définir les intérêts stratégiques de notre pays, de concentrer ses moyens sur les chantiers prioritaires et de faciliter le développement des relations entre l'ensemble des acteurs économiques. A l'Etat colbertiste que nous avons connu, qui commande, gère et administre, nous devons substituer un Etat cur de réseaux qui protège, stimule et anticipe.
Sa responsabilité est d'abord de créer un environnement favorable au développement de nos entreprises. Les règles fiscales ne peuvent pas changer d'une année sur l'autre, sauf à vouloir décourager les entreprises d'investir. J'ai donc décidé de maintenir les allègements de charges sociales au niveau actuel. Un environnement favorable, c'est aussi une chaîne de financement adaptée aux besoins financiers des PME et des jeunes sociétés de croissance : à toutes les étapes de leur vie, elles doivent bénéficier des moyens financiers nécessaires. Les banques, mais aussi les assureurs, ont ainsi annoncé qu'ils financeraient à hauteur de 6 milliards d'euros les entreprises non cotées et les entreprises de croissance. L'Etat veillera au respect de leurs engagements et prendra sa part de responsabilité en réduisant le délai de remboursement de la TVA aux entreprises. D'ici à la fin de l'année 2006, plus de 300 millions d'euros seront directement réinjectés dans leur trésorerie.
Ensuite, l'Etat doit être le garant de la pérennité de ses entreprises, grandes et petites. Je demande donc au Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie de poursuivre la réflexion sur la reconstitution d'une capacité d'actionnariat de long terme dans notre pays. Trop d'entreprises manquent d'actionnaires stables, trop d'entreprises ont un capital flottant vulnérable à la spéculation, trop d'entreprises sont bloquées dans leur croissance faute d'une capitalisation solide. La relance de la participation et de l'actionnariat salarié, de même que l'orientation de l'épargne vers des projets de long terme, représentent des pistes de travail à poursuivre. La réforme des plus-values à long terme, que j'inscrirai dans la prochaine loi de finances, nous permettra d'avancer dans le même sens : je souhaite que les cessions de plus-values de court terme soient différenciées des cessions de long terme afin d'encourager l'investisseur. L'Etat doit protéger les entreprises et leur assurer les conditions d'un développement serein et durable à chaque étape de leur croissance.
Quand des entreprises innovantes dans des secteurs stratégiques ne disposent pas des capitaux nécessaires à leur développement, des acteurs publics comme la Caisse des Dépôts peuvent aussi agir comme fer de lance au côté d'investisseurs privés pour soutenir le développement de ces entreprises à haut potentiel. Des fonds d'investissement publics privés spécialisés dans les secteurs stratégiques verront donc le jour dans les prochaines semaines.
Enfin nous avons besoin d'un Etat prospectif pour porter l'ambition industrielle de notre pays. C'est à lui de défricher et d'investir pour les générations futures. Quand la rentabilité d'un investissement est trop lointaine ou trop incertaine, c'est à lui de savoir faire preuve d'audace et d'imagination.
Les grands programmes restent à mon sens un outil précieux. Ils tracent les perspectives du futur et dessinent les grandes orientations dont nous avons tous besoin. Je pense par exemple à la future génération de l'A320, qui a vocation à devenir le premier modèle d'avion propre. Il sera à la fois plus puissant, plus silencieux plus économe en consommation d'énergie. Un nouveau programme de recherche technologique répondra à la fois à l'exigence de protection de l'environnement à laquelle nous sommes tous attachés et au souci de performance qui vous anime. Je pense aussi aux autoroutes de la mer, qui permettraient de relier le sud et le nord de l'Europe en évitant de surcharger les grands axes routiers. Je pense enfin au programme d'infrastructure dans le domaine ferroviaire, qui doit profiter à tous. Des liaisons essentielles entre des grandes villes européennes restent encore difficiles : nous devons trouver des solutions.
En plus des grands projets, l'Etat doit investir les nouveaux champs de la connaissance. Nous n'avons pas à faire de séparation artificielle entre les grands projets matériels et l'approfondissement de notre maîtrise sur le vivant ou sur l'infiniment petit : c'est une même politique industrielle volontariste et tournée vers l'avenir qui est en jeu.
Nous connaissons les secteurs clé de demain : l'énergie, la biotechnologie et les nanotechnologies notamment. Dans chacun de ces secteurs, la France a su avec ses partenaires européens se placer en tête de la compétition mondiale. Un projet comme ITER marque cette capacité de la France et de l'Europe à maîtriser des technologies complexes et à anticiper sur les grands enjeux énergétiques de demain. Les deux projets franco-allemands, l'un sur l'imagerie par résonance magnétique, l'autre sur les instruments de visualisation et de micro-chirurgie, placeront l'Europe à la pointe du progrès médical. Ils répondront notamment au défi de l'allongement de la vie et au développement des maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Je pense également à l'environnement et au programme de surveillance par satellite de notre planète que mène le CNES : il permet de mieux suivre les grandes évolutions climatiques et d'anticiper sur des phénomènes décisifs pour la vie de millions de personnes. Je pense enfin aux nouvelles technologies de traitement automatique de l'information. Il ne s'agit pas seulement d'aller plus vite physiquement, il s'agit aussi de déplacer plus rapidement le savoir et les connaissances.
Enfin, nous devons imaginer un nouveau type d'université. Au Moyen-Age, Paris, Salamanque, Bologne, Heidelberg ou Oxford savaient rayonner sur toute l'Europe. Nous devons créer aujourd'hui des lieux de savoir et d'échange de dimension mondiale, dignes des défis du XXIème siècle, capables de rivaliser avec ce que les Etats-Unis ont donné de meilleur dans ce domaine. Il y a des idées, il y a des projets : sachons leur donner vie. Nous ne pourrons le faire qu'à l'échelle européenne. Mais la France a tout son rôle à jouer, fidèle à sa tradition d'excellence et d'universalité. Pourquoi ne pas réfléchir à l'installation en Ile-deFrance d'un institut européen de technologie qui rassemblerait les meilleurs chercheurs de France et d'Europe, des PME innovantes et des centres de recherche de grands groupes industriels ?
Mesdames, Messieurs
Vous tous illustrez ce que la voie française peut donner de meilleur quand elle est animée par une volonté politique forte au service d'un projet industriel ambitieux, quand elle est respectueuse de la place de l'homme dans l'entreprise. Notre action donne à la France son indépendance et son autonomie dans des domaines stratégiques. Elle crée des emplois qualifiés, et soutient une formation scientifique d'excellence à laquelle nous sommes depuis toujours attachés. Enfin, elle donne à notre économie toute sa place dans la compétition internationale et permet de tirer un réel bénéfice de son insertion dans l'économie mondiale.
Notre voie française trouve son accomplissement en Europe. Les difficultés actuelles, les blocages dans la construction européenne, doivent nous inciter à mettre les bouchées doubles. Vous tous ici, représentants d'un secteur industriel qui fait vivre l'Europe au quotidien, qui lui apporte des emplois, un horizon, de la vitalité, de la fierté, vous avez une responsabilité particulière. Pour tous nos concitoyens, vous êtes la meilleure preuve que l'Europe existe, qu'elle marche, qu'elle s'inscrit dans une vision de l'avenir, qu'elle est indispensable au bon équilibre du monde. Les centaines de milliers de visiteurs du Bourget ont chacun pu toucher du doigt la réalité de cette Europe. Merci de donner des ailes à la France. Merci de donner des ailes à l'Europe.
Nous avons un même objectif : faire entrer notre pays dans le société de la connaissance. L'Etat, vous le voyez, entend y prendre toute sa part. Nous mettons en place de nouvelles politiques, nous mobilisons de nouveaux moyens financiers, nous mobilisons des territoires. Il vous appartient désormais de saisir ces nouvelles opportunités, d'avancer dans la construction aéronautique européenne avec pragmatisme et vision, afin de porter votre effort de recherche à la hauteur des ambitions de notre pays.
Vous pouvez compter sur moi, comme la France compte sur vous.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 20 juin 2005)