Texte intégral
J'ai voulu ce premier contact avec la presse pour vous saluer et vous dire quelques jours après ma prise de fonction comment j'aborde ce Ministère et comment nous allons y travailler avec Michel Duffour.
Tout d'abord je dois dire que j'éprouve un plaisir profond et sincère à retrouver une maison que j'ai bien connue à plusieurs moments de ma vie.
I - Je ne vais pas vous faire un discours programme, c'est trop tôt. Mon action s'inscrira dans la continuité de ce qui a été entrepris depuis 1997 et je la mènerai avec le souci permanent de l'écoute et du dialogue. Je veux simplement vous indiquer notre point de départ en 4 constats :
1°) Les missions, vous les connaissez, elles sont nombreuses et les enjeux n'ont pas fondamentalement changé.
1 - Préserver et mettre en valeur un patrimoine très riche
2 - Encourager et garantir la vitalité de la création
3 - Créer ou soutenir sur tout le territoire les équipements et équipes de création, de diffusion, de formation...
4 - Accompagner les grandes institutions dans leurs évolutions, du Louvre à France Télévision en passant par l'Opéra
5 - Soutenir un Secteur Public à côté des acteurs privés et développer des espaces de gratuité à côté du secteur marchand
On pourrait allonger cette liste.
En tout cas il y a un objectif " transversal " essentiel : ouvrir toute cette richesse à l'ensemble de la population. Pour créer cette relation aujourd'hui comme hier et même si le contexte évolue beaucoup et vite, si les formes d'action et les attentes ont bougé et se sont diversifiées, les chances et les limites de l'accès à la culture sont toujours une vraie question posée aux pouvoirs publics et à la communauté des auteurs, acteurs, producteurs, et aux publics.
2°) Deuxième constat : depuis 15-20 ans le paysage de la politique culturelle s'est densifié et diversifié notamment parce que les initiatives des Collectivités Locales et de divers acteurs locaux sont venues en grand nombre s'ajouter à celles de l'Etat.
Celui-ci a dû en conséquence évoluer. Il doit encore le faire dans ses méthodes et dans ses liens avec l'action locale et avec un secteur non institutionnel croissant.
De la décentralisation de mission des années 60-80, l'Etat doit passer à la décentralisation de partage et de partenariat sans rien abandonner de ses responsabilités propres.
3°) Troisièmement, ce Ministère dans tous ses secteurs doit à la fois tenir bon sur les legs du passé, intégrer le présent et se projeter dans le futur.
Il y est conduit par la création contemporaine, par les nouvelles technologies, par les nouveaux langages, par les nouvelles formes de la Ville, par les nouvelles pratiques des jeunes, par les nouvelles pressions économiques.
Ainsi hier soir à l'Assemblée Nationale je défendais à la fois une proposition de Loi sur la protection des Trésors nationaux et une Loi sur les ventes aux enchères publiques et l'ouverture du marché de l'art.
4°) Enfin la Culture et la Communication réunies nous mettent au cur des évolutions de la Société et des ambitions de ce Gouvernement pour contribuer à ces évolutions sans les subir. Ce Ministère a donc aussi à faire avec nos priorités politiques tracées par le Premier Ministre, Lionel Jospin :
- Construire la citoyenneté
- Lutter contre les inégalités
- Organiser des solidarités
- Aménager les territoires
- Préserver et valoriser la diversité qui enrichit notre unité nationale
Voilà ce qui constitue notre toile de fond. Je vous dis tout cela parce que je crois, nous croyons - et beaucoup d'autres avec nous - que la Culture et la Communication ne sont pas des " secteurs " comme les autres. Je crois qu'avant d'être des " produits " leurs manifestations multiples doivent être des projets porteurs de sens pour celui qui crée, qui réalise comme les publics qui y participent.
II - A partir de ces constats et de cette approche, comment allons-nous travailler Michel Duffour et moi-même ?
Quelques mots d'abord pour me réjouir personnellement de sa présence à mes côtés. Nos parcours ont été proches. Ses convictions, son expérience d'élu, et son engagement pour la Culture dans notre pays font que nous partageons la même conception et les mêmes ambitions pour l'action de ce Ministère.
La création d'un Secrétariat d'Etat au Patrimoine et à la Décentralisation Culturelle que Lionel Jospin a confié à Michel Duffour a suscité des interrogations voire des inquiétudes que nous pouvons aisément lever.
Nous travaillerons ensemble.
Il n'y aura qu'un seul Ministère, une seule politique. Il n'y a pas de séparation fonctionnelle, de division des compétences, aucune Direction, aucun Service ne sera décroché ou divisé.
La présence du Secrétaire d'Etat à mes côtés c'est un moteur renforcé pour ce Ministère. Il s'agit pour nous deux de redonner un nouvel élan, un sens renouvelé à la problématique et à l'action de la Décentralisation culturelle et de renforcer les moyens de notre politique.
Celle-ci s'appuie sur deux axes fondamentaux que je dirai historiques et actuels :
1°) La Décentralisation dramatique puis pluri-disciplinaire qui a fondé ce Ministère hors Paris
2°) Les Lois de décentralisation qui ont changé les rapports Etat/Collectivités Locales.
Je laisse à Michel Duffour le soin de développer cette dimension de notre projet commun et de son propre rôle dans le Ministère. Je dis notre projet commun car nous y avons réfléchi ensemble et que j'en assumerai ma part.
Un dernier mot, nos Cabinets aussi sont en partie communs.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 6 avril 2000)
Tout d'abord je dois dire que j'éprouve un plaisir profond et sincère à retrouver une maison que j'ai bien connue à plusieurs moments de ma vie.
I - Je ne vais pas vous faire un discours programme, c'est trop tôt. Mon action s'inscrira dans la continuité de ce qui a été entrepris depuis 1997 et je la mènerai avec le souci permanent de l'écoute et du dialogue. Je veux simplement vous indiquer notre point de départ en 4 constats :
1°) Les missions, vous les connaissez, elles sont nombreuses et les enjeux n'ont pas fondamentalement changé.
1 - Préserver et mettre en valeur un patrimoine très riche
2 - Encourager et garantir la vitalité de la création
3 - Créer ou soutenir sur tout le territoire les équipements et équipes de création, de diffusion, de formation...
4 - Accompagner les grandes institutions dans leurs évolutions, du Louvre à France Télévision en passant par l'Opéra
5 - Soutenir un Secteur Public à côté des acteurs privés et développer des espaces de gratuité à côté du secteur marchand
On pourrait allonger cette liste.
En tout cas il y a un objectif " transversal " essentiel : ouvrir toute cette richesse à l'ensemble de la population. Pour créer cette relation aujourd'hui comme hier et même si le contexte évolue beaucoup et vite, si les formes d'action et les attentes ont bougé et se sont diversifiées, les chances et les limites de l'accès à la culture sont toujours une vraie question posée aux pouvoirs publics et à la communauté des auteurs, acteurs, producteurs, et aux publics.
2°) Deuxième constat : depuis 15-20 ans le paysage de la politique culturelle s'est densifié et diversifié notamment parce que les initiatives des Collectivités Locales et de divers acteurs locaux sont venues en grand nombre s'ajouter à celles de l'Etat.
Celui-ci a dû en conséquence évoluer. Il doit encore le faire dans ses méthodes et dans ses liens avec l'action locale et avec un secteur non institutionnel croissant.
De la décentralisation de mission des années 60-80, l'Etat doit passer à la décentralisation de partage et de partenariat sans rien abandonner de ses responsabilités propres.
3°) Troisièmement, ce Ministère dans tous ses secteurs doit à la fois tenir bon sur les legs du passé, intégrer le présent et se projeter dans le futur.
Il y est conduit par la création contemporaine, par les nouvelles technologies, par les nouveaux langages, par les nouvelles formes de la Ville, par les nouvelles pratiques des jeunes, par les nouvelles pressions économiques.
Ainsi hier soir à l'Assemblée Nationale je défendais à la fois une proposition de Loi sur la protection des Trésors nationaux et une Loi sur les ventes aux enchères publiques et l'ouverture du marché de l'art.
4°) Enfin la Culture et la Communication réunies nous mettent au cur des évolutions de la Société et des ambitions de ce Gouvernement pour contribuer à ces évolutions sans les subir. Ce Ministère a donc aussi à faire avec nos priorités politiques tracées par le Premier Ministre, Lionel Jospin :
- Construire la citoyenneté
- Lutter contre les inégalités
- Organiser des solidarités
- Aménager les territoires
- Préserver et valoriser la diversité qui enrichit notre unité nationale
Voilà ce qui constitue notre toile de fond. Je vous dis tout cela parce que je crois, nous croyons - et beaucoup d'autres avec nous - que la Culture et la Communication ne sont pas des " secteurs " comme les autres. Je crois qu'avant d'être des " produits " leurs manifestations multiples doivent être des projets porteurs de sens pour celui qui crée, qui réalise comme les publics qui y participent.
II - A partir de ces constats et de cette approche, comment allons-nous travailler Michel Duffour et moi-même ?
Quelques mots d'abord pour me réjouir personnellement de sa présence à mes côtés. Nos parcours ont été proches. Ses convictions, son expérience d'élu, et son engagement pour la Culture dans notre pays font que nous partageons la même conception et les mêmes ambitions pour l'action de ce Ministère.
La création d'un Secrétariat d'Etat au Patrimoine et à la Décentralisation Culturelle que Lionel Jospin a confié à Michel Duffour a suscité des interrogations voire des inquiétudes que nous pouvons aisément lever.
Nous travaillerons ensemble.
Il n'y aura qu'un seul Ministère, une seule politique. Il n'y a pas de séparation fonctionnelle, de division des compétences, aucune Direction, aucun Service ne sera décroché ou divisé.
La présence du Secrétaire d'Etat à mes côtés c'est un moteur renforcé pour ce Ministère. Il s'agit pour nous deux de redonner un nouvel élan, un sens renouvelé à la problématique et à l'action de la Décentralisation culturelle et de renforcer les moyens de notre politique.
Celle-ci s'appuie sur deux axes fondamentaux que je dirai historiques et actuels :
1°) La Décentralisation dramatique puis pluri-disciplinaire qui a fondé ce Ministère hors Paris
2°) Les Lois de décentralisation qui ont changé les rapports Etat/Collectivités Locales.
Je laisse à Michel Duffour le soin de développer cette dimension de notre projet commun et de son propre rôle dans le Ministère. Je dis notre projet commun car nous y avons réfléchi ensemble et que j'en assumerai ma part.
Un dernier mot, nos Cabinets aussi sont en partie communs.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 6 avril 2000)