Texte intégral
(Intervention de M. Alain Juppé)
Monsieur le Président,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes tous réunis aujourd'hui pour fêter ensemble un événement fortement symbolique : le lancement de la construction du grand stade qui accueillera la coupe du monde de football en 1998.
Je suis particulièrement heureux d'avoir pu accueillir à cette occasion M. HAVELANGE, Président de la Fédération Internationale de Football que tout le monde connaît ici et qui est un grand ami de la France. Je dois lui redire que nous avons été très honorés par le fait d'avoir été choisis pour organiser la dernière coupe du monde de ce siècle et que nous entendons bien réussir en tous points cette grande fête du sport.
Je tiens aussi à remercier M. BRAOUEZEC, Maire de Saint-Denis qui nous accueille aujourd'hui dans sa commune, ainsi que les représentants du département de la Seine-Saint-Denis et de la région d'Ile-de-France qui participent très activement à la mise au point de ce grand projet. Grâce à vos efforts, les dessertes tant routières que ferroviaires du grand stade seront proportionnées et adaptées à la taille de l'équipement. Je n'oublie bien pas sûr les entreprises qui sont les concessionnaires de cette opération et qui peuvent déjà être fières, me semble-t-il, de la performance technique qu'elles sont en train d'accomplir.
Mais ce grand stade est d'abord fait pour les sportifs et pour les jeunes. Ils sont présents nombreux aujourd'hui et je souhaite que demain ce soient eux qui donnent vie à cet équipement. Ils seront l'âme de ce stade, ils devront se sentir chez eux dans ce lieu qui sera un lieu de rassemblement et non pas d'exclusion, un lieu où le respect de l'autre et la fraternité l'emporteront sur la violence qui marque trop souvent nos villes et leurs banlieues, un lieu de fête où soufflera d'abord l'esprit sportif.
Bien sûr, l'aventure de la coupe du monde 1998 ne commence pas aujourd'hui et ce grand stade a déjà une histoire marquée par un certain nombre de choix : des choix parfois douloureux mais aussi des choix qui en feront un équipement exceptionnel.
Il y a eu d'abord le choix du site : la ville de Saint-Denis a finalement été retenue et le stade bénéficiera ainsi d'atouts très remarquables : proximité de la capitale et de l'aéroport de Roissy, desserte exemplaire, environnement historique et culturel unique. Le choix de cette ville a aussi été fait pour promouvoir une politique d'aménagement urbain ambitieuse. C'est vrai que la plaine Saint-Denis et les quartiers des alentours sont dans une situation précaire et qu'ils ont besoin de bénéficier d'une forte relance. La réalisation du grand stade participe directement de cette action puisqu'elle s'accompagne d'une politique de soutien de l'emploi au niveau local et de relance de l'activité économique. L'installation d'un équipement phare peut être l'occasion pour donner une impulsion décisive à une politique de la ville. Une politique qui désenclave, qui rapproche, qui redonne une fierté et assure un vrai développement. C'est la raison pour laquelle au-delà du grand stade, le réaménagement du site a été confié à une société d'économie mixte dépendant de l'État, la SANEM, laquelle va devoir implanter de nouveaux logements, attirer des activités, créer un pôle d'animation. C'est tout un quartier facile à vivre et ouvert sur son environnement qui va ainsi être reconstruit autour du stade.
La deuxième orientation qui a été retenue a porté sur la réalisation d'un équipement sportif polyvalent susceptible d'accueillir la coupe du monde de football bien sûr mais aussi toutes les autres disciplines sportives. C'est la raison pour laquelle ce stade sera modulable et pourra servir notamment à de grands concours d'athlétisme. Je souhaite ainsi qu'à l'avenir de nombreuses manifestations internationales puissent se dérouler au grand stade. Il est déjà prévu que le tournoi des cinq nations et la coupe d'Europe de football pourront y avoir lieu. Je pense aussi à des championnats du monde d'athlétisme et bien sûr à la tenue de jeux olympiques au début du siècle prochain. La coupe du monde 98 marque la naissance du stade et je suis sûr que, très vite, il attirera d'autres manifestations sportives mais aussi culturelles de grande ampleur.
Pour un projet de cette importance, le choix architectural était un enjeu majeur. Celui qui a été fait est marqué par une réelle originalité. La monumentalité de l'ensemble qui permettra d'accueillir 80 000 personnes est en effet adoucie par le choix d'une toiture légère et par l'élégance de la forme elliptique. Il y a aussi de l'audace à avoir choisi d'implanter un grand disque à 43 mètres au-dessus de la pelouse. Il faudra une grande maîtrise technologique pour réaliser cette belle couverture. Il s'en dégagera une image nouvelle du sport qui renoue avec les valeurs de l'olympisme.
Un stade doit en effet être un lieu de rencontre, d'harmonie et d'entente. Le pari architectural qui a été retenu me parait favoriser le développement d'un véritable esprit sportif où le respect de l'autre est au cur de la motivation des athlètes.
Dernière particularité de ce stade, il a été décidé de concéder sa réalisation et son exploitation à un opérateur privé. Il me semble que c'est une première en France et en Europe et il faudra réussir pleinement cette opération. Pourquoi avoir retenu ce système original ? D'abord pour limiter le poids de l'investissement sur les finances publiques. Aucun autre dispositif ne permettait de limiter le montant de la participation publique à un niveau inférieur à 50 % du coût total de l'investissement comme le permet le système de la concession.
Je rappelle aussi que le stade sera financé pour l'essentiel par des crédits budgétaires et non par un recours au fonds national de développement pour le sport, comme s'y était engagé le Président de la République.
Je suis sûr par ailleurs que le consortium d'entreprises concessionnaires saura tenir les délais courts qui lui ont été impartis. Ainsi aujourd'hui, les travaux se déroulent comme prévu malgré certaines difficultés liées notamment à la dépollution du site à laquelle le concessionnaire a procédé en faisant preuve de détermination et d'imagination. Grâce à ce choix de la concession, nous réaliserons ce grand équipement dans les meilleures conditions. Je suis certain qu'il en sera de même en ce qui concerne l'exploitation future du stade même s'il est trop tôt aujourd'hui pour en dessiner exactement les contours.
Je n'ai pas fait moi-même l'ensemble de ces choix, mais je les approuve. Ils nous donnent en effet la garantie de pouvoir accueillir la prochaine coupe du monde dans les meilleures conditions possibles et l'essentiel était là.
L'attribution par la FIFA à la France de cette XVIe coupe du monde de football a été pour notre pays une très grande joie.
Quand je regarde en arrière, je m'aperçois qu'un de nos compatriotes, Jules RIMET a en effet participé très directement à la mise au point de la coupe du monde de football qui est, je le rappelle aujourd'hui, l'événement sportif le plus suivi du monde. A elle seule, la finale de la coupe est regardée par plus d'un milliard de téléspectateurs. Je ne sais pas non plus si tout le monde se souvient que la prochaine coupe du monde se déroulera soixante ans après celle déjà organisée en France en 1938. Certains des stades que nous allons moderniser aujourd'hui ont d'ailleurs été construits à cette occasion, je pense notamment à ceux de Bordeaux et de Marseille.
La coupe du monde qui se tiendra dans moins de trois ans maintenant présente en outre certaines caractéristiques tout à fait nouvelles. Pour la première fois, 32 équipes et non plus seulement 24 participeront à la phase finale de cette grande fête du football. C'est donc un événement véritablement planétaire qui aura lieu dans notre pays. Le logo qui a été dessiné pour marquer cet événement insiste d'ailleurs à juste titre sur cet aspect des choses. Accueillir une telle manifestation est pour nous un grand honneur mais aussi une lourde responsabilité. Pour l'assumer la France a créé un Comité français d'organisation de la coupe du monde qui est présidé par MM. Fernand SASTRE et Michel PLATINI. Cette alliance d'un des plus grands sportifs français et d'un remarquable connaisseur du monde du football est un gage de succès. Je sais qu'aujourd'hui leur travail avance bien mais il est certain qu'il reste encore beaucoup à faire. Je leur fais entièrement confiance pour l'ensemble de la tâche à accomplir et je demande à la FIFA de tout faire pour les aider à réussir.
La coupe du monde à venir sera donc un événement sportif tout à fait unique et il s'agit à mes yeux d'une grande chance pour la France que de l'accueillir. Je ne suis pas sûr qu'on ait encore très bien mesuré à quel point l'organisation de cette manifestation aura des retombées bénéfiques pour notre pays. Je pense bien sûr à. des retombées économiques liées notamment à l'activité du bâtiment, des télécommunications ou du tourisme. Je pense aussi à des retombées en terme d'image pour notre pays. Partout dans le monde c'est aussi la France qu'on regardera en regardant la coupe du monde.
J'invite donc les entreprises françaises, grandes ou moins grandes, à profiter autant qu'il est possible de l'opportunité qui leur est offerte. Je suis convaincu qu'elles peuvent trouver là une vitrine commerciale exceptionnelle pour la promotion de leurs produits et de leur technologie.
Je pense aussi aux collectivités locales qui accueilleront ces matches. Elles doivent faire preuve d'une grande imagination, elles aussi, d'abord pour réussir cet événement et ensuite pour favoriser le développement qui peut l'accompagner. Les communes, les départements et les régions doivent travailler ensemble pour que cette coupe soit celle de toute la France.
Le football, vous le savez, est le sport le plus populaire dans notre pays puisqu'il rassemble plus de 2 millions de licenciés. Les jeunes devront être les véritables acteurs de cette coupe et je compte d'ailleurs tout faire pour qu'ils en profitent spécialement au travers d'actions de formation et de qualification, qui déboucheront pour eux sur une véritable reconnaissance sociale qui leur permettra de bâtir un projet pour l'avenir. C'est la raison pour laquelle, je tenais à ce que, dès aujourd'hui, des jeunes soient présents, parce que cette coupe du monde 1998 sera d'abord leur coupe du monde.
Le grand stade, la coupe du monde, le sport en général, s'inscrivent, vous l'avez compris, dans la politique d'ensemble du Gouvernement.
Le plan d'urgence pour l'emploi que j'ai mis en place cet été et qui repose notamment sur le Contrat initiative emploi est une chance pour le sport puisqu'il s'applique non seulement aux entreprises mais aussi aux associations. Il existe en France 175 000 associations sportives pour 12 millions de licenciés. Ces associations sont aussi des employeurs et elles offrent de nombreux emplois de proximité, des emplois d'accueil et de service et bien souvent un travail souple et à temps partiel.
Le secteur du sport est ainsi susceptible de participer à la réduction du chômage. C'est la raison pour laquelle le ministre de la jeunesse et des sports me présentera en octobre un plan spécifique "sport et emploi" permettant de développer la formation, la qualification et l'emploi, principalement des jeunes.
Pour conclure et avant de procéder à la cérémonie qui marquera le lancement du grand stade, je voudrais m'adresser encore une fois aux jeunes et aux sportifs. Le grand stade, je vous l'ai dit, doit être le vôtre. Il doit aussi avoir un nom. Un nom qui dise la joie du sport, la beauté de l'architecture et le bonheur d'être ensemble. Je lance donc aujourd'hui un concours d'idées qui vous est destiné pour trouver un nom à ce stade. Le ministre de la jeunesse et des sports recueillera toutes les propositions et le nom qui sera finalement choisi sera dévoilé lors du prochain tirage au sort des éliminatoires de la coupe le 12 décembre prochain au Carrousel du Louvre. Faites preuve d'imagination et de créativité pour donner à ce stade un nom digne de lui.
Avant de nous quitter, un dernier vu. L'équipe de France joue dans quelques heures à Auxerre, pour sa qualification à l'Euro 96, et je lui souhaite le meilleur résultat possible.
Monsieur le Président,
Monsieur le Maire,
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes tous réunis aujourd'hui pour fêter ensemble un événement fortement symbolique : le lancement de la construction du grand stade qui accueillera la coupe du monde de football en 1998.
Je suis particulièrement heureux d'avoir pu accueillir à cette occasion M. HAVELANGE, Président de la Fédération Internationale de Football que tout le monde connaît ici et qui est un grand ami de la France. Je dois lui redire que nous avons été très honorés par le fait d'avoir été choisis pour organiser la dernière coupe du monde de ce siècle et que nous entendons bien réussir en tous points cette grande fête du sport.
Je tiens aussi à remercier M. BRAOUEZEC, Maire de Saint-Denis qui nous accueille aujourd'hui dans sa commune, ainsi que les représentants du département de la Seine-Saint-Denis et de la région d'Ile-de-France qui participent très activement à la mise au point de ce grand projet. Grâce à vos efforts, les dessertes tant routières que ferroviaires du grand stade seront proportionnées et adaptées à la taille de l'équipement. Je n'oublie bien pas sûr les entreprises qui sont les concessionnaires de cette opération et qui peuvent déjà être fières, me semble-t-il, de la performance technique qu'elles sont en train d'accomplir.
Mais ce grand stade est d'abord fait pour les sportifs et pour les jeunes. Ils sont présents nombreux aujourd'hui et je souhaite que demain ce soient eux qui donnent vie à cet équipement. Ils seront l'âme de ce stade, ils devront se sentir chez eux dans ce lieu qui sera un lieu de rassemblement et non pas d'exclusion, un lieu où le respect de l'autre et la fraternité l'emporteront sur la violence qui marque trop souvent nos villes et leurs banlieues, un lieu de fête où soufflera d'abord l'esprit sportif.
Bien sûr, l'aventure de la coupe du monde 1998 ne commence pas aujourd'hui et ce grand stade a déjà une histoire marquée par un certain nombre de choix : des choix parfois douloureux mais aussi des choix qui en feront un équipement exceptionnel.
Il y a eu d'abord le choix du site : la ville de Saint-Denis a finalement été retenue et le stade bénéficiera ainsi d'atouts très remarquables : proximité de la capitale et de l'aéroport de Roissy, desserte exemplaire, environnement historique et culturel unique. Le choix de cette ville a aussi été fait pour promouvoir une politique d'aménagement urbain ambitieuse. C'est vrai que la plaine Saint-Denis et les quartiers des alentours sont dans une situation précaire et qu'ils ont besoin de bénéficier d'une forte relance. La réalisation du grand stade participe directement de cette action puisqu'elle s'accompagne d'une politique de soutien de l'emploi au niveau local et de relance de l'activité économique. L'installation d'un équipement phare peut être l'occasion pour donner une impulsion décisive à une politique de la ville. Une politique qui désenclave, qui rapproche, qui redonne une fierté et assure un vrai développement. C'est la raison pour laquelle au-delà du grand stade, le réaménagement du site a été confié à une société d'économie mixte dépendant de l'État, la SANEM, laquelle va devoir implanter de nouveaux logements, attirer des activités, créer un pôle d'animation. C'est tout un quartier facile à vivre et ouvert sur son environnement qui va ainsi être reconstruit autour du stade.
La deuxième orientation qui a été retenue a porté sur la réalisation d'un équipement sportif polyvalent susceptible d'accueillir la coupe du monde de football bien sûr mais aussi toutes les autres disciplines sportives. C'est la raison pour laquelle ce stade sera modulable et pourra servir notamment à de grands concours d'athlétisme. Je souhaite ainsi qu'à l'avenir de nombreuses manifestations internationales puissent se dérouler au grand stade. Il est déjà prévu que le tournoi des cinq nations et la coupe d'Europe de football pourront y avoir lieu. Je pense aussi à des championnats du monde d'athlétisme et bien sûr à la tenue de jeux olympiques au début du siècle prochain. La coupe du monde 98 marque la naissance du stade et je suis sûr que, très vite, il attirera d'autres manifestations sportives mais aussi culturelles de grande ampleur.
Pour un projet de cette importance, le choix architectural était un enjeu majeur. Celui qui a été fait est marqué par une réelle originalité. La monumentalité de l'ensemble qui permettra d'accueillir 80 000 personnes est en effet adoucie par le choix d'une toiture légère et par l'élégance de la forme elliptique. Il y a aussi de l'audace à avoir choisi d'implanter un grand disque à 43 mètres au-dessus de la pelouse. Il faudra une grande maîtrise technologique pour réaliser cette belle couverture. Il s'en dégagera une image nouvelle du sport qui renoue avec les valeurs de l'olympisme.
Un stade doit en effet être un lieu de rencontre, d'harmonie et d'entente. Le pari architectural qui a été retenu me parait favoriser le développement d'un véritable esprit sportif où le respect de l'autre est au cur de la motivation des athlètes.
Dernière particularité de ce stade, il a été décidé de concéder sa réalisation et son exploitation à un opérateur privé. Il me semble que c'est une première en France et en Europe et il faudra réussir pleinement cette opération. Pourquoi avoir retenu ce système original ? D'abord pour limiter le poids de l'investissement sur les finances publiques. Aucun autre dispositif ne permettait de limiter le montant de la participation publique à un niveau inférieur à 50 % du coût total de l'investissement comme le permet le système de la concession.
Je rappelle aussi que le stade sera financé pour l'essentiel par des crédits budgétaires et non par un recours au fonds national de développement pour le sport, comme s'y était engagé le Président de la République.
Je suis sûr par ailleurs que le consortium d'entreprises concessionnaires saura tenir les délais courts qui lui ont été impartis. Ainsi aujourd'hui, les travaux se déroulent comme prévu malgré certaines difficultés liées notamment à la dépollution du site à laquelle le concessionnaire a procédé en faisant preuve de détermination et d'imagination. Grâce à ce choix de la concession, nous réaliserons ce grand équipement dans les meilleures conditions. Je suis certain qu'il en sera de même en ce qui concerne l'exploitation future du stade même s'il est trop tôt aujourd'hui pour en dessiner exactement les contours.
Je n'ai pas fait moi-même l'ensemble de ces choix, mais je les approuve. Ils nous donnent en effet la garantie de pouvoir accueillir la prochaine coupe du monde dans les meilleures conditions possibles et l'essentiel était là.
L'attribution par la FIFA à la France de cette XVIe coupe du monde de football a été pour notre pays une très grande joie.
Quand je regarde en arrière, je m'aperçois qu'un de nos compatriotes, Jules RIMET a en effet participé très directement à la mise au point de la coupe du monde de football qui est, je le rappelle aujourd'hui, l'événement sportif le plus suivi du monde. A elle seule, la finale de la coupe est regardée par plus d'un milliard de téléspectateurs. Je ne sais pas non plus si tout le monde se souvient que la prochaine coupe du monde se déroulera soixante ans après celle déjà organisée en France en 1938. Certains des stades que nous allons moderniser aujourd'hui ont d'ailleurs été construits à cette occasion, je pense notamment à ceux de Bordeaux et de Marseille.
La coupe du monde qui se tiendra dans moins de trois ans maintenant présente en outre certaines caractéristiques tout à fait nouvelles. Pour la première fois, 32 équipes et non plus seulement 24 participeront à la phase finale de cette grande fête du football. C'est donc un événement véritablement planétaire qui aura lieu dans notre pays. Le logo qui a été dessiné pour marquer cet événement insiste d'ailleurs à juste titre sur cet aspect des choses. Accueillir une telle manifestation est pour nous un grand honneur mais aussi une lourde responsabilité. Pour l'assumer la France a créé un Comité français d'organisation de la coupe du monde qui est présidé par MM. Fernand SASTRE et Michel PLATINI. Cette alliance d'un des plus grands sportifs français et d'un remarquable connaisseur du monde du football est un gage de succès. Je sais qu'aujourd'hui leur travail avance bien mais il est certain qu'il reste encore beaucoup à faire. Je leur fais entièrement confiance pour l'ensemble de la tâche à accomplir et je demande à la FIFA de tout faire pour les aider à réussir.
La coupe du monde à venir sera donc un événement sportif tout à fait unique et il s'agit à mes yeux d'une grande chance pour la France que de l'accueillir. Je ne suis pas sûr qu'on ait encore très bien mesuré à quel point l'organisation de cette manifestation aura des retombées bénéfiques pour notre pays. Je pense bien sûr à. des retombées économiques liées notamment à l'activité du bâtiment, des télécommunications ou du tourisme. Je pense aussi à des retombées en terme d'image pour notre pays. Partout dans le monde c'est aussi la France qu'on regardera en regardant la coupe du monde.
J'invite donc les entreprises françaises, grandes ou moins grandes, à profiter autant qu'il est possible de l'opportunité qui leur est offerte. Je suis convaincu qu'elles peuvent trouver là une vitrine commerciale exceptionnelle pour la promotion de leurs produits et de leur technologie.
Je pense aussi aux collectivités locales qui accueilleront ces matches. Elles doivent faire preuve d'une grande imagination, elles aussi, d'abord pour réussir cet événement et ensuite pour favoriser le développement qui peut l'accompagner. Les communes, les départements et les régions doivent travailler ensemble pour que cette coupe soit celle de toute la France.
Le football, vous le savez, est le sport le plus populaire dans notre pays puisqu'il rassemble plus de 2 millions de licenciés. Les jeunes devront être les véritables acteurs de cette coupe et je compte d'ailleurs tout faire pour qu'ils en profitent spécialement au travers d'actions de formation et de qualification, qui déboucheront pour eux sur une véritable reconnaissance sociale qui leur permettra de bâtir un projet pour l'avenir. C'est la raison pour laquelle, je tenais à ce que, dès aujourd'hui, des jeunes soient présents, parce que cette coupe du monde 1998 sera d'abord leur coupe du monde.
Le grand stade, la coupe du monde, le sport en général, s'inscrivent, vous l'avez compris, dans la politique d'ensemble du Gouvernement.
Le plan d'urgence pour l'emploi que j'ai mis en place cet été et qui repose notamment sur le Contrat initiative emploi est une chance pour le sport puisqu'il s'applique non seulement aux entreprises mais aussi aux associations. Il existe en France 175 000 associations sportives pour 12 millions de licenciés. Ces associations sont aussi des employeurs et elles offrent de nombreux emplois de proximité, des emplois d'accueil et de service et bien souvent un travail souple et à temps partiel.
Le secteur du sport est ainsi susceptible de participer à la réduction du chômage. C'est la raison pour laquelle le ministre de la jeunesse et des sports me présentera en octobre un plan spécifique "sport et emploi" permettant de développer la formation, la qualification et l'emploi, principalement des jeunes.
Pour conclure et avant de procéder à la cérémonie qui marquera le lancement du grand stade, je voudrais m'adresser encore une fois aux jeunes et aux sportifs. Le grand stade, je vous l'ai dit, doit être le vôtre. Il doit aussi avoir un nom. Un nom qui dise la joie du sport, la beauté de l'architecture et le bonheur d'être ensemble. Je lance donc aujourd'hui un concours d'idées qui vous est destiné pour trouver un nom à ce stade. Le ministre de la jeunesse et des sports recueillera toutes les propositions et le nom qui sera finalement choisi sera dévoilé lors du prochain tirage au sort des éliminatoires de la coupe le 12 décembre prochain au Carrousel du Louvre. Faites preuve d'imagination et de créativité pour donner à ce stade un nom digne de lui.
Avant de nous quitter, un dernier vu. L'équipe de France joue dans quelques heures à Auxerre, pour sa qualification à l'Euro 96, et je lui souhaite le meilleur résultat possible.