Texte intégral
Q - Le plan de la Commission européenne c'est la victoire des thèses françaises ?
R - Quand j'ai demandé, il y a quelques jours, d'accepter d'étendre à l'Europe les mesures que le gouvernement a prises en France, j'ai reçu un accueil assez frais. Depuis, les cas découverts en Allemagne et en Espagne ont fait évoluer la situation. Je regrette que la crise soit plus étendue que ne le pensaient certains. Mais si cela nous permet de progresser, il faut en tirer parti. Alors oui, bien sûr, je me réjouis que la Commission ait fait des propositions qui vont dans le sens que nous souhaitions : nous ne sortirons de cette crise que par le haut, et tous ensemble.
Q - Il y a deux semaines, vous aviez abouti à un accord a minima. Croyez-vous que les Quinze soient maintenant à l'unisson pour prendre des mesures sanitaires drastiques ?
R - -Il reste des pays qui estiment être soit complètement indemnes, soit avoir mis en place un dispositif sanitaire qui exclut complètement les risques de contamination croisée. Ce que je leur propose avec la Commission, est simple : suspendons l'utilisation de toutes les farines, pour tous les animaux, pour permettre une évaluation complète, dans l'ensemble de l'Europe, de l'efficacité ou des insuffisances de nos systèmes de contrôle.
Q - Souhaitez-vous l'adoption du plan de la Commission par le Conseil extraordinaire des Quinze que vous présidez aujourd'hui à Bruxelles ?
R - Oui, bien sûr. Nous avons l'occasion de faire faire à l'Europe un pas en avant très important. La Commission a fait des propositions courageuses qui répondent à nos attentes ; je souhaite que le Conseil les adopte.
Q - Y compris l'abattage des bufs de plus de 30 mois qui n'auront pas été soumis au dépistage, mesure que vous avez refusée à la FNSEA ?
R - Dans la proposition de la FNSEA, il s'agissait seulement de détruire purement et simplement tous les bovins nés avant août 1996 (soit plus de 50 mois) qui seraient conduits à l'abattoir. La proposition de la Commission contient une précision très importante : la destruction des animaux de plus de 30 mois ne concernera que ceux qui n'auront pas été testés. Tous les animaux testés pourront rester dans la chaîne alimentaire. Il y avait d'autres mesures de marché possibles. Mais il faut reconnaître à la proposition de la Commission qu'elle présente une certaine logique.
Q - Ne serait-ce pas la solution choc pour rétablir la confiance des consommateurs et soutenir les cours de la viande bovine ?
R - C'est le principal mérite de cette proposition. En décidant que, très vite, les animaux de plus de 30 mois seront testés avant d'entrer dans la chaîne alimentaire, nous fournissons aux consommateurs une garantie supplémentaire. Naturellement, c'est aussi une mesure brutale pour les éleveurs et il faudra en tenir compte : je dirai au Conseil et à la Commission qu'il faut prévoir des indemnisations à la mesure du traumatisme que le secteur devra subir dans les semaines et mois qui viennent.
Q - Est-il réaliste d'organiser un dépistage systématique au niveau européen alors qu'on n'arrive pas à le faire en France ?
R - C'est une question de volonté politique. Avec les professionnels de la filière viande, avec les conseils généraux qui ont la tutelle des laboratoires départementaux d'analyses vétérinaires, nous devons nous donner les moyens d'aller le plus vite possible.
Q - Posez-vous comme préalable à un accord la levée du boycott sur le buf français ?
R - Au Conseil, nous allons prendre des mesures dans le sens que nous recommande le Comité scientifique directeur, qui explique notamment que les mesures d'embargo sur les animaux vivants ne sont pas justifiées. Par conséquent, la logique veut que ces embargos soient levés, même si nous n'en faisons pas un préalable, parce que l'objectif c'est d'avancer.
Q - Les éleveurs continuent à manifester contre votre plan de soutien à la filière bovine. Etes-vous prêt à aller plus loin si l'effondrement des cours se poursuit ?
R - Je l'ai dit à plusieurs reprises : il manque un volet au plan de soutien que j'ai annoncé, c'est le volet européen. J'espère que nous réussirons aujourd'hui à compléter ce manque. Au-delà, il faudra suivre l'évolution de la situation et de la crise afin de vérifier si ce que nous avons fait est adapté ou pas, et le faire évoluer si nécessaire. Je l'ai dit et je le rappelle : je suis ouvert à des évolutions
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2000)
R - Quand j'ai demandé, il y a quelques jours, d'accepter d'étendre à l'Europe les mesures que le gouvernement a prises en France, j'ai reçu un accueil assez frais. Depuis, les cas découverts en Allemagne et en Espagne ont fait évoluer la situation. Je regrette que la crise soit plus étendue que ne le pensaient certains. Mais si cela nous permet de progresser, il faut en tirer parti. Alors oui, bien sûr, je me réjouis que la Commission ait fait des propositions qui vont dans le sens que nous souhaitions : nous ne sortirons de cette crise que par le haut, et tous ensemble.
Q - Il y a deux semaines, vous aviez abouti à un accord a minima. Croyez-vous que les Quinze soient maintenant à l'unisson pour prendre des mesures sanitaires drastiques ?
R - -Il reste des pays qui estiment être soit complètement indemnes, soit avoir mis en place un dispositif sanitaire qui exclut complètement les risques de contamination croisée. Ce que je leur propose avec la Commission, est simple : suspendons l'utilisation de toutes les farines, pour tous les animaux, pour permettre une évaluation complète, dans l'ensemble de l'Europe, de l'efficacité ou des insuffisances de nos systèmes de contrôle.
Q - Souhaitez-vous l'adoption du plan de la Commission par le Conseil extraordinaire des Quinze que vous présidez aujourd'hui à Bruxelles ?
R - Oui, bien sûr. Nous avons l'occasion de faire faire à l'Europe un pas en avant très important. La Commission a fait des propositions courageuses qui répondent à nos attentes ; je souhaite que le Conseil les adopte.
Q - Y compris l'abattage des bufs de plus de 30 mois qui n'auront pas été soumis au dépistage, mesure que vous avez refusée à la FNSEA ?
R - Dans la proposition de la FNSEA, il s'agissait seulement de détruire purement et simplement tous les bovins nés avant août 1996 (soit plus de 50 mois) qui seraient conduits à l'abattoir. La proposition de la Commission contient une précision très importante : la destruction des animaux de plus de 30 mois ne concernera que ceux qui n'auront pas été testés. Tous les animaux testés pourront rester dans la chaîne alimentaire. Il y avait d'autres mesures de marché possibles. Mais il faut reconnaître à la proposition de la Commission qu'elle présente une certaine logique.
Q - Ne serait-ce pas la solution choc pour rétablir la confiance des consommateurs et soutenir les cours de la viande bovine ?
R - C'est le principal mérite de cette proposition. En décidant que, très vite, les animaux de plus de 30 mois seront testés avant d'entrer dans la chaîne alimentaire, nous fournissons aux consommateurs une garantie supplémentaire. Naturellement, c'est aussi une mesure brutale pour les éleveurs et il faudra en tenir compte : je dirai au Conseil et à la Commission qu'il faut prévoir des indemnisations à la mesure du traumatisme que le secteur devra subir dans les semaines et mois qui viennent.
Q - Est-il réaliste d'organiser un dépistage systématique au niveau européen alors qu'on n'arrive pas à le faire en France ?
R - C'est une question de volonté politique. Avec les professionnels de la filière viande, avec les conseils généraux qui ont la tutelle des laboratoires départementaux d'analyses vétérinaires, nous devons nous donner les moyens d'aller le plus vite possible.
Q - Posez-vous comme préalable à un accord la levée du boycott sur le buf français ?
R - Au Conseil, nous allons prendre des mesures dans le sens que nous recommande le Comité scientifique directeur, qui explique notamment que les mesures d'embargo sur les animaux vivants ne sont pas justifiées. Par conséquent, la logique veut que ces embargos soient levés, même si nous n'en faisons pas un préalable, parce que l'objectif c'est d'avancer.
Q - Les éleveurs continuent à manifester contre votre plan de soutien à la filière bovine. Etes-vous prêt à aller plus loin si l'effondrement des cours se poursuit ?
R - Je l'ai dit à plusieurs reprises : il manque un volet au plan de soutien que j'ai annoncé, c'est le volet européen. J'espère que nous réussirons aujourd'hui à compléter ce manque. Au-delà, il faudra suivre l'évolution de la situation et de la crise afin de vérifier si ce que nous avons fait est adapté ou pas, et le faire évoluer si nécessaire. Je l'ai dit et je le rappelle : je suis ouvert à des évolutions
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 décembre 2000)