Texte intégral
Nous venons d'entrer dans une nouvelle phase de l'action gouvernementale. Il y a quelques jours, le Président de la République s'est adressé à vous et il vous a dit très clairement le cap qu'il entendait suivre : il veut rétablir la bonne santé financière de notre pays et vous avez compris pourquoi. Un pays qui s'endette est un pays qui peu à peu perd sa liberté et son indépendance, et puis les déficits et les dettes d'aujourd'hui ce sont les impôts de demain, parce qu'il y a bien un moment où il faut rembourser. C'est avec cette politique de facilité qu'il nous faut rompre. C'est là notre tâche, il faut réduire les déficits et les dettes avec une double ambition :
- d'abord rendre possible la baisse des taux d'intérêts parce que cela apportera de l'oxygène à tout le monde, à ceux qui consomment comme à ceux qui investissent. En baissant aujourd'hui les déficits et les dettes, nous préparons, le moment venu, le nécessaire allégement de la pression fiscale. Voilà notre politique. Pour la réussir, il faut d'abord une prise de conscience. Il faut que chacun prenne conscience que cela ne peut plus continuer comme les choses allaient depuis bien des années et je crois que cette prise de conscience est en bonne voie.
- il faut aussi une mobilisation de tous et c'est la raison pour laquelle j'ai ressenti le besoin de constituer une équipe gouvernementale renouvelée, moins nombreuse et par conséquent, plus homogène et mieux soudée. J'ai donc proposé au Président de la République de nommer seize ministres ; c'est ce qu'il vient de faire. Autour de ces seize ministres, travailleront seize ministres délégués et secrétaires d'Etat. Dans cette équipe, j'ai fait entrer des compétences nouvelles et j'ai également constitué un grand ministère du Travail et des Affaires sociales qui sera chargé de mener à bien les réformes que vous attendez dans ce domaine.
Des réformes, nous en avons déjà fait beaucoup depuis cinq mois. Je n'en rappellerai que trois :
- Tout d'abord, le Contrat Initiative Emploi. Vous savez peut-être que près de 100.000 chômeurs de longue durée en ont bénéficié aujourd'hui. C'est une belle réussite.
- Ensuite, le prêt à taux 0 qui intéresse des millions d'accédants à la propriété.
- Troisième exemple, la prestation autonomie pour les personnes âgées qui se mettra en place au 1er janvier prochain.
Toutes ces réformes, nous les devons à ma première équipe et je voudrais rendre hommage à la manière dont elle a travaillé, avec courage, avec imagination dans un contexte qui n'était pas facile.
Maintenant, je vous l'ai dit, il faut engager une nouvelle phase. Et nous avons devant nous quatre grands chantiers prioritaires dont je voudrais vous dire un mot ce soir : d'abord la réforme de la sécurité sociale, ensuite la réforme de l'Etat et la réduction des dépenses de l'Etat, en troisième lieu la réforme fiscale et enfin, la nécessaire politique d'intégration urbaine.
. Il s'agit d'abord d'assurer l'avenir de notre protection sociale parce que c'est la meilleure réponse à ce fléau que constitue l'exclusion. Nous allons en discuter la semaine prochaine à l'Assemblée nationale et au Sénat. Il faudrait simplement insister sur les deux conditions pour que cette réforme réussisse.
- D'abord, il ne faut pas que ce soit un nouveau "replâtrage" de la Sécurité sociale, il faut que ce soit une vraie réforme en profondeur, avec des réformes de structure, une refonte du système.
- En second lieu, il faut que les efforts, qui seront inévitables, soient équitablement répartis.
Je voudrais essayer de vous convaincre que c'est mon souci constant, ce souci de justice et d'équité. C'est ce que nous avons essayé de faire depuis cinq mois. On a parlé de certaines hausses d'impôts comme la TVA qui était impopulaire, mais ce qu'on a oublié de dire, c'est qu'on a aussi beaucoup demandé aux plus favorisés. Deux exemples :
- Nous avons augmenté à deux reprises l'impôt de solidarité sur la fortune,
- Nous avons également augmenté l'impôt sur les bénéfices des sociétés.
Vous voyez que tout le monde a été appelé à participer à l'effort nécessaire.
. Deuxième chantier, la réduction des dépenses de l'Etat. Il faut que l'Etat dépense moins et qu'il dépense mieux et depuis plusieurs mois nous avons déjà fait beaucoup en ce sens.
Nous avons réalisé ou préparé - le chiffre vous paraîtra lointain - 60 milliards de francs d'économie, ce qui fait 1000 Francs pour chaque Français quel que soit son âge ou son statut, d'économies sur les dépenses de l'Etat. Il faut continuer. Le Parlement a souhaité faire deux milliards d'économies supplémentaires. C'est une bonne idée et je suis tout à fait prêt à l'y aider.
. Troisième chantier, la réforme fiscale. Alors quand on parle de réforme fiscale chacun s'attend à l'augmentation des impôts. Je le dis, comme le Président de la République l'a dit avec solennité : une fois que nous aurons remis en ordre la sécurité sociale, plus question d'augmenter les prélèvements.
En revanche, ce que l'on peut faire c'est les répartir mieux, plus justement et c'est à cela que servira la réforme fiscale que nous soumettrons au Parlement en janvier prochain.
. Enfin, le quatrième chantier, - c'est un des plus difficiles et des plus nécessaires - c'est le programme national d'intégration urbaine. Vous le constatez chaque soir ou chaque matin en écoutant la radio, il y a dans nos quartiers difficiles, dans les villes, dans les banlieues des situations préoccupantes et même inacceptables. Nous y travaillons depuis plusieurs mois et nous serons prêts dans quelques semaines à publier ce programme qui s'articulera autour de deux grandes idées :
- d'abord, assurer la présence de l'Etat dans ces quartiers et pas simplement la police, mais aussi l'éducation, la Poste et tous les services publics.
- développer les activités et les emplois dans ces zones, parce que c'est le chômage et notamment le chômage des 18 à 25 ans, qui est à la source de toutes ces difficultés, et nous utiliserons pour cela une technique audacieuse qui consistera à supprimer les impôts dans les zones en difficultés pour les entreprises existantes et pour celles qui viendront s'installer.
Nous sommes donc, vous l'avez compris, dans une période d'ajustement, de remise en ordre. Les finances de la France allaient à vau-l'eau. Cela ne pouvait pas continuer. Nous nous sommes employés à arrêter cette dérive. C'est difficile, impopulaire, je le sais, mais c'est nécessaire. Et quand c'est nécessaire, nous savons renverser ce que certains estiment être la fatalité.
Je voudrais vous rappeler deux petits souvenirs pour illustrer ce propos. Il y a deux ans, c'était fin 93, personne ne pensait que nous pourrions remettre en cause l'accord du GATT. A force de volonté, nous l'avons obtenu.
Deuxième exemple : à deux reprises, c'est la France qui a changé le cours des choses dans l'ex-Yougoslavie avec l'ultimatum de Sarajevo en février 1994 et, tout récemment, avec la décision du Président de la République d'envoyer sur place une Force de réaction rapide.
Vous voyez que quand on veut, on peut.
Je suis plus que jamais résolu à faire ce travail même s'il est difficile, même s'il est impopulaire parce que je sais que cela va marcher.
Je voudrais vous citer une petite anecdote que j'ai vécue hier. J'étais dans un village du Pas-de-Calais. J'avais devant moi des centaines de jeunes agriculteurs et on parlait de l'installation des jeunes dans l'agriculture, et ils me faisaient remarquer que la France est le premier pays exportateur de produits agro-alimentaires au monde. Pas le deuxième, le premier. C'est dire que nous avons des atouts dans notre jeu.
Alors, ce qui vous manque, c'est le moral, c'est l'optimisme, c'est l'enthousiasme. Cela va revenir, j'en suis sûr et nous serons dans deux ans au rendez-vous que nous a fixé le Président de la République, au rendez-vous de la bonne santé pour la France, le rendez-vous de l'égalité des chances pour les Français.
(Source http://www.doc.diplomatie.gouv.fr, le 7 novembre 2002)
- d'abord rendre possible la baisse des taux d'intérêts parce que cela apportera de l'oxygène à tout le monde, à ceux qui consomment comme à ceux qui investissent. En baissant aujourd'hui les déficits et les dettes, nous préparons, le moment venu, le nécessaire allégement de la pression fiscale. Voilà notre politique. Pour la réussir, il faut d'abord une prise de conscience. Il faut que chacun prenne conscience que cela ne peut plus continuer comme les choses allaient depuis bien des années et je crois que cette prise de conscience est en bonne voie.
- il faut aussi une mobilisation de tous et c'est la raison pour laquelle j'ai ressenti le besoin de constituer une équipe gouvernementale renouvelée, moins nombreuse et par conséquent, plus homogène et mieux soudée. J'ai donc proposé au Président de la République de nommer seize ministres ; c'est ce qu'il vient de faire. Autour de ces seize ministres, travailleront seize ministres délégués et secrétaires d'Etat. Dans cette équipe, j'ai fait entrer des compétences nouvelles et j'ai également constitué un grand ministère du Travail et des Affaires sociales qui sera chargé de mener à bien les réformes que vous attendez dans ce domaine.
Des réformes, nous en avons déjà fait beaucoup depuis cinq mois. Je n'en rappellerai que trois :
- Tout d'abord, le Contrat Initiative Emploi. Vous savez peut-être que près de 100.000 chômeurs de longue durée en ont bénéficié aujourd'hui. C'est une belle réussite.
- Ensuite, le prêt à taux 0 qui intéresse des millions d'accédants à la propriété.
- Troisième exemple, la prestation autonomie pour les personnes âgées qui se mettra en place au 1er janvier prochain.
Toutes ces réformes, nous les devons à ma première équipe et je voudrais rendre hommage à la manière dont elle a travaillé, avec courage, avec imagination dans un contexte qui n'était pas facile.
Maintenant, je vous l'ai dit, il faut engager une nouvelle phase. Et nous avons devant nous quatre grands chantiers prioritaires dont je voudrais vous dire un mot ce soir : d'abord la réforme de la sécurité sociale, ensuite la réforme de l'Etat et la réduction des dépenses de l'Etat, en troisième lieu la réforme fiscale et enfin, la nécessaire politique d'intégration urbaine.
. Il s'agit d'abord d'assurer l'avenir de notre protection sociale parce que c'est la meilleure réponse à ce fléau que constitue l'exclusion. Nous allons en discuter la semaine prochaine à l'Assemblée nationale et au Sénat. Il faudrait simplement insister sur les deux conditions pour que cette réforme réussisse.
- D'abord, il ne faut pas que ce soit un nouveau "replâtrage" de la Sécurité sociale, il faut que ce soit une vraie réforme en profondeur, avec des réformes de structure, une refonte du système.
- En second lieu, il faut que les efforts, qui seront inévitables, soient équitablement répartis.
Je voudrais essayer de vous convaincre que c'est mon souci constant, ce souci de justice et d'équité. C'est ce que nous avons essayé de faire depuis cinq mois. On a parlé de certaines hausses d'impôts comme la TVA qui était impopulaire, mais ce qu'on a oublié de dire, c'est qu'on a aussi beaucoup demandé aux plus favorisés. Deux exemples :
- Nous avons augmenté à deux reprises l'impôt de solidarité sur la fortune,
- Nous avons également augmenté l'impôt sur les bénéfices des sociétés.
Vous voyez que tout le monde a été appelé à participer à l'effort nécessaire.
. Deuxième chantier, la réduction des dépenses de l'Etat. Il faut que l'Etat dépense moins et qu'il dépense mieux et depuis plusieurs mois nous avons déjà fait beaucoup en ce sens.
Nous avons réalisé ou préparé - le chiffre vous paraîtra lointain - 60 milliards de francs d'économie, ce qui fait 1000 Francs pour chaque Français quel que soit son âge ou son statut, d'économies sur les dépenses de l'Etat. Il faut continuer. Le Parlement a souhaité faire deux milliards d'économies supplémentaires. C'est une bonne idée et je suis tout à fait prêt à l'y aider.
. Troisième chantier, la réforme fiscale. Alors quand on parle de réforme fiscale chacun s'attend à l'augmentation des impôts. Je le dis, comme le Président de la République l'a dit avec solennité : une fois que nous aurons remis en ordre la sécurité sociale, plus question d'augmenter les prélèvements.
En revanche, ce que l'on peut faire c'est les répartir mieux, plus justement et c'est à cela que servira la réforme fiscale que nous soumettrons au Parlement en janvier prochain.
. Enfin, le quatrième chantier, - c'est un des plus difficiles et des plus nécessaires - c'est le programme national d'intégration urbaine. Vous le constatez chaque soir ou chaque matin en écoutant la radio, il y a dans nos quartiers difficiles, dans les villes, dans les banlieues des situations préoccupantes et même inacceptables. Nous y travaillons depuis plusieurs mois et nous serons prêts dans quelques semaines à publier ce programme qui s'articulera autour de deux grandes idées :
- d'abord, assurer la présence de l'Etat dans ces quartiers et pas simplement la police, mais aussi l'éducation, la Poste et tous les services publics.
- développer les activités et les emplois dans ces zones, parce que c'est le chômage et notamment le chômage des 18 à 25 ans, qui est à la source de toutes ces difficultés, et nous utiliserons pour cela une technique audacieuse qui consistera à supprimer les impôts dans les zones en difficultés pour les entreprises existantes et pour celles qui viendront s'installer.
Nous sommes donc, vous l'avez compris, dans une période d'ajustement, de remise en ordre. Les finances de la France allaient à vau-l'eau. Cela ne pouvait pas continuer. Nous nous sommes employés à arrêter cette dérive. C'est difficile, impopulaire, je le sais, mais c'est nécessaire. Et quand c'est nécessaire, nous savons renverser ce que certains estiment être la fatalité.
Je voudrais vous rappeler deux petits souvenirs pour illustrer ce propos. Il y a deux ans, c'était fin 93, personne ne pensait que nous pourrions remettre en cause l'accord du GATT. A force de volonté, nous l'avons obtenu.
Deuxième exemple : à deux reprises, c'est la France qui a changé le cours des choses dans l'ex-Yougoslavie avec l'ultimatum de Sarajevo en février 1994 et, tout récemment, avec la décision du Président de la République d'envoyer sur place une Force de réaction rapide.
Vous voyez que quand on veut, on peut.
Je suis plus que jamais résolu à faire ce travail même s'il est difficile, même s'il est impopulaire parce que je sais que cela va marcher.
Je voudrais vous citer une petite anecdote que j'ai vécue hier. J'étais dans un village du Pas-de-Calais. J'avais devant moi des centaines de jeunes agriculteurs et on parlait de l'installation des jeunes dans l'agriculture, et ils me faisaient remarquer que la France est le premier pays exportateur de produits agro-alimentaires au monde. Pas le deuxième, le premier. C'est dire que nous avons des atouts dans notre jeu.
Alors, ce qui vous manque, c'est le moral, c'est l'optimisme, c'est l'enthousiasme. Cela va revenir, j'en suis sûr et nous serons dans deux ans au rendez-vous que nous a fixé le Président de la République, au rendez-vous de la bonne santé pour la France, le rendez-vous de l'égalité des chances pour les Français.
(Source http://www.doc.diplomatie.gouv.fr, le 7 novembre 2002)