Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
J'ai le grand plaisir de m'adresser à vous, ce soir, dans le cadre prestigieux de la soirée de gala de la Chambre de Commerce et d'Industrie Franco Japonaise, au terme de ma troisième mission cette année au Japon.
Je suis effectivement venu au Japon à trois reprises en 2005 :
- Tout d'abord, en février, j'ai emmené avec moi, en tant que Ministre délégué au Commerce Extérieur, une large délégation de 25 entreprises du secteur des nanotechnologies à l'occasion du salon NANOTECH 2005 pour ouvrir la première conférence franco-japonaise des pôles d'excellence ;
- Je suis revenu en avril pour représenter le Président de la République lors de la journée française de l'exposition universelle d'Aichi ;
- Enfin, me voici à nouveau parmi vous, en tant que Ministre délégué à l'Industrie, pour promouvoir la politique française en faveur de l'innovation et les partenariats technologiques entre nos deux pays.
Cette intensité renouvelée de nos relations bilatérales, marquée par la visite officielle du Président de la République au Japon au mois de mars dernier, nous la devons au dynamisme dont fait preuve l'économie japonaise depuis trois ans et qui témoigne de son rétablissement après une décennie difficile.
A bien des égards, le Japon est un pays exemplaire, qui mérite toute notre attention.
Ce pays s'est engagé sous l'impulsion de son gouvernement actuel dans une politique de réformes audacieuse marquée en 2004 par le changement de statut des universités et la réforme des retraites et en 2005 par le lancement de la privatisation du système postal, qui vient démentir l'idée longtemps reçue d'un trop grand immobilisme.
Le Japon a su jusqu'à présent tirer profit du développement de l'économie chinoise, dont il est le premier fournisseur, délocalisant sans complexe en Chine des industries peu compétitives mais investissant massivement dans la recherche et le développement et la protection de la
propriété intellectuelle pour maintenir sur le territoire japonais une avance technologique essentielle à la préservation de sa compétitivité future. Depuis 5 ans, le Japon a mis en place à cet effet une politique de clusters scientifiques et industriels dont le gouvernement français s'est largement inspiré pour sa propre politique de pôles de compétitivité.
Les entreprises japonaises se sont adaptées à la concurrence internationale en faisant évoluer leur mode de gestion, les relations avec leurs fournisseurs, leurs règles de gouvernance, leur gestion des ressources humaines et bien d'autres aspects encore. Face au déclin qui a déjà commencé de la population active, la croissance de l'économie japonaise est le fait d'importants efforts de productivité, les salariés japonais acceptant jusqu'à sacrifier, depuis le début des années 2000, une partie de leur salaire pour que leurs entreprises restent dans la course. Les résultats sont là, avec un taux de chômage en baisse et plus de deux fois inférieur à ce qu'il est en France. Même si des efforts restent à faire pour l'accueil de plus d'investisseurs étrangers au Japon et pour l'accès à certains marchés comme dans l'agroalimentaire ou dans les services, le Japon a relevé le challenge de la mondialisation.
Pour toutes ces raisons, il nous faut continuer à renforcer notre coopération avec le Japon.
Cette coopération n'est pas nouvelle. J'ai visité hier l'usine de retraitement nucléaire de Rokkasho Mura qui est le fruit d'une collaboration emblématique de près de 20 ans entre les industriels de nos deux pays et qui fait du Japon et de la France les deux principaux pays au monde dans le domaine de l'industrie nucléaire civile. Cette collaboration continuera encore longtemps grâce au projet international de réacteur expérimental à fusion thermonucléaire ITER dont la France sera le pays hôte mais dont le Japon prendra une part très importante, hébergeant de nombreux équipements et désignant le futur Directeur général.
Je souhaite qu'à l'avenir nos pôles de compétitivité, désignés cette année à l'issue d'un appel d'offre national lancé en 2004, notamment la quinzaine d'entre eux qui ont une envergure mondiale, nouent des relations avec leurs homologues clusters japonais car les technologies de demain coûtent cher à développer et nécessitent des alliances internationales pour que des standards globaux en émergent.
C'était le sens du discours prononcé ici même à Tokyo au mois de mars dernier par le Président de la République et de la déclaration commune faite avec le Premier Ministre KOIZUMI et je souhaite que chaque année des rencontres de ces clusters aient lieu à l'instar de la rencontre que j'ai présidée moi même au mois de février, tout particulièrement dans les secteurs d'avenir que sont les bio et les nanotechnologies.
Il faut que nos entreprises continuent de s'implanter au Japon, comme elles l'ont fait intensivement depuis quelques années, pour y développer des partenariats d'excellence et que nous fassions tout notre possible, en retour, pour attirer en France les centres de recherche européens des grandes entreprises japonaises dont j'ai d'ailleurs rencontré plusieurs dirigeants ces jours-ci en marge de la cérémonie des prix de l'investissement français au Japon et japonais en France organisée par l'Agence Française pour l'Investissement International.
Nous devons également relever les challenges de l'environnement et de l'énergie. Le Japon est le pays le plus efficient au monde dans le domaine de l'utilisation de l'énergie. J'ai visité
Cet après-midi même les centres de recherche de NISSAN sur les technologies de l'information appliquées à l'automobile, et de TOYOTA sur les motorisations de l'avenir, hybrides et à base de piles à combustible. Ces technologies sont autant de réponses aux challenges de la montée des prix du pétrole et aux problèmes globaux d'émission de gaz à effet de serre.
L'ampleur de votre dîner de gala annuel, ce soir, me montre à quel point ces relations entre nos deux pays sont déjà très bien engagées.
Je sais que la CCIFJ est la seconde chambre de commerce étrangère au Japon en nombre d'adhérents et qu'elle s'est fixée comme objectif d'atteindre les 600 membres. Elle est représentative à la fois du fait que les entreprises françaises se situent au troisième rang des investisseurs étrangers au Japon et de la diversité des entreprises, petites et grandes, qui font des affaires ici.
Je sais également le rôle essentiel que joue l'European Business Council (EBC) pour la défense globale des intérêts des entreprises européennes au Japon et pour servir de force de proposition au gouvernement japonais en parfaite subsidiarité avec les chambres nationales, au premier rang desquelles la CCIFJ. Je vous encourage de tout mon c?ur à continuer de progresser dans cette excellente voie car vous êtes le témoignage vivant du dynamisme de la relation entre le Japon et la France.
Je vous encourage à persévérer dans vos efforts car le Japon est et restera un grand pays partenaire de la France, au plan bilatéral comme au plan multilatéral, dans lequel nous devons continuer a là fois de faire apprécier les produits et la qualité de l'art de vivre à la française, à l'image de ce dîner de gala, et de promouvoir nos compétences industrielles et technologiques.
Je compte sur vous et vous remercie de votre attention.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 2 décembre 2005)
J'ai le grand plaisir de m'adresser à vous, ce soir, dans le cadre prestigieux de la soirée de gala de la Chambre de Commerce et d'Industrie Franco Japonaise, au terme de ma troisième mission cette année au Japon.
Je suis effectivement venu au Japon à trois reprises en 2005 :
- Tout d'abord, en février, j'ai emmené avec moi, en tant que Ministre délégué au Commerce Extérieur, une large délégation de 25 entreprises du secteur des nanotechnologies à l'occasion du salon NANOTECH 2005 pour ouvrir la première conférence franco-japonaise des pôles d'excellence ;
- Je suis revenu en avril pour représenter le Président de la République lors de la journée française de l'exposition universelle d'Aichi ;
- Enfin, me voici à nouveau parmi vous, en tant que Ministre délégué à l'Industrie, pour promouvoir la politique française en faveur de l'innovation et les partenariats technologiques entre nos deux pays.
Cette intensité renouvelée de nos relations bilatérales, marquée par la visite officielle du Président de la République au Japon au mois de mars dernier, nous la devons au dynamisme dont fait preuve l'économie japonaise depuis trois ans et qui témoigne de son rétablissement après une décennie difficile.
A bien des égards, le Japon est un pays exemplaire, qui mérite toute notre attention.
Ce pays s'est engagé sous l'impulsion de son gouvernement actuel dans une politique de réformes audacieuse marquée en 2004 par le changement de statut des universités et la réforme des retraites et en 2005 par le lancement de la privatisation du système postal, qui vient démentir l'idée longtemps reçue d'un trop grand immobilisme.
Le Japon a su jusqu'à présent tirer profit du développement de l'économie chinoise, dont il est le premier fournisseur, délocalisant sans complexe en Chine des industries peu compétitives mais investissant massivement dans la recherche et le développement et la protection de la
propriété intellectuelle pour maintenir sur le territoire japonais une avance technologique essentielle à la préservation de sa compétitivité future. Depuis 5 ans, le Japon a mis en place à cet effet une politique de clusters scientifiques et industriels dont le gouvernement français s'est largement inspiré pour sa propre politique de pôles de compétitivité.
Les entreprises japonaises se sont adaptées à la concurrence internationale en faisant évoluer leur mode de gestion, les relations avec leurs fournisseurs, leurs règles de gouvernance, leur gestion des ressources humaines et bien d'autres aspects encore. Face au déclin qui a déjà commencé de la population active, la croissance de l'économie japonaise est le fait d'importants efforts de productivité, les salariés japonais acceptant jusqu'à sacrifier, depuis le début des années 2000, une partie de leur salaire pour que leurs entreprises restent dans la course. Les résultats sont là, avec un taux de chômage en baisse et plus de deux fois inférieur à ce qu'il est en France. Même si des efforts restent à faire pour l'accueil de plus d'investisseurs étrangers au Japon et pour l'accès à certains marchés comme dans l'agroalimentaire ou dans les services, le Japon a relevé le challenge de la mondialisation.
Pour toutes ces raisons, il nous faut continuer à renforcer notre coopération avec le Japon.
Cette coopération n'est pas nouvelle. J'ai visité hier l'usine de retraitement nucléaire de Rokkasho Mura qui est le fruit d'une collaboration emblématique de près de 20 ans entre les industriels de nos deux pays et qui fait du Japon et de la France les deux principaux pays au monde dans le domaine de l'industrie nucléaire civile. Cette collaboration continuera encore longtemps grâce au projet international de réacteur expérimental à fusion thermonucléaire ITER dont la France sera le pays hôte mais dont le Japon prendra une part très importante, hébergeant de nombreux équipements et désignant le futur Directeur général.
Je souhaite qu'à l'avenir nos pôles de compétitivité, désignés cette année à l'issue d'un appel d'offre national lancé en 2004, notamment la quinzaine d'entre eux qui ont une envergure mondiale, nouent des relations avec leurs homologues clusters japonais car les technologies de demain coûtent cher à développer et nécessitent des alliances internationales pour que des standards globaux en émergent.
C'était le sens du discours prononcé ici même à Tokyo au mois de mars dernier par le Président de la République et de la déclaration commune faite avec le Premier Ministre KOIZUMI et je souhaite que chaque année des rencontres de ces clusters aient lieu à l'instar de la rencontre que j'ai présidée moi même au mois de février, tout particulièrement dans les secteurs d'avenir que sont les bio et les nanotechnologies.
Il faut que nos entreprises continuent de s'implanter au Japon, comme elles l'ont fait intensivement depuis quelques années, pour y développer des partenariats d'excellence et que nous fassions tout notre possible, en retour, pour attirer en France les centres de recherche européens des grandes entreprises japonaises dont j'ai d'ailleurs rencontré plusieurs dirigeants ces jours-ci en marge de la cérémonie des prix de l'investissement français au Japon et japonais en France organisée par l'Agence Française pour l'Investissement International.
Nous devons également relever les challenges de l'environnement et de l'énergie. Le Japon est le pays le plus efficient au monde dans le domaine de l'utilisation de l'énergie. J'ai visité
Cet après-midi même les centres de recherche de NISSAN sur les technologies de l'information appliquées à l'automobile, et de TOYOTA sur les motorisations de l'avenir, hybrides et à base de piles à combustible. Ces technologies sont autant de réponses aux challenges de la montée des prix du pétrole et aux problèmes globaux d'émission de gaz à effet de serre.
L'ampleur de votre dîner de gala annuel, ce soir, me montre à quel point ces relations entre nos deux pays sont déjà très bien engagées.
Je sais que la CCIFJ est la seconde chambre de commerce étrangère au Japon en nombre d'adhérents et qu'elle s'est fixée comme objectif d'atteindre les 600 membres. Elle est représentative à la fois du fait que les entreprises françaises se situent au troisième rang des investisseurs étrangers au Japon et de la diversité des entreprises, petites et grandes, qui font des affaires ici.
Je sais également le rôle essentiel que joue l'European Business Council (EBC) pour la défense globale des intérêts des entreprises européennes au Japon et pour servir de force de proposition au gouvernement japonais en parfaite subsidiarité avec les chambres nationales, au premier rang desquelles la CCIFJ. Je vous encourage de tout mon c?ur à continuer de progresser dans cette excellente voie car vous êtes le témoignage vivant du dynamisme de la relation entre le Japon et la France.
Je vous encourage à persévérer dans vos efforts car le Japon est et restera un grand pays partenaire de la France, au plan bilatéral comme au plan multilatéral, dans lequel nous devons continuer a là fois de faire apprécier les produits et la qualité de l'art de vivre à la française, à l'image de ce dîner de gala, et de promouvoir nos compétences industrielles et technologiques.
Je compte sur vous et vous remercie de votre attention.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 2 décembre 2005)