Conférence de presse de Mme Nelly Olin, ministre de l'écologie et du développement durable, sur la lutte contre le réchauffement climatique , Paris le 13 décembre 2005

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Circonstance : Bilan de la campagne « Faisons vite ça chauffe » à Paris le 13 décembre 2005

Texte intégral

Monsieur le Ministre (François LOOS)
Madame la Présidente (Michèle PAPPALARDO)
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureuse de relancer en votre compagnie la grande campagne Faisons vite ça chauffe !
Je souscris évidemment à tout ce qui vient d'être dit par François LOOS. Je puis vous dire que nous sommes, face à ce défi considérable du changement climatique, tous unis au sein du Gouvernement et nous partageons les mêmes objectifs.
Le Rendez-vous Climat 2005, que j'ai organisé au mois dernier et qui a été honoré de la présence du Premier ministre et de mes collègues ministres, nous a permis de faire le bilan de l'avancée du Plan Climat et de mobiliser tous les acteurs : administrations, collectivités, entreprises et ONG.
La campagne « Faisons vite, ça chauffe ! » est une action phare du Plan Climat. Elle permet de sensibiliser les Français, de renforcer la prise de conscience, mais surtout de les informer et de leur montrer comment réaliser des gestes utiles.
La prise de conscience, je crois profondément qu'elle a déjà eu lieu.
Nos citoyens, dans leur majorité, se sentent concernés par les questions environnementales et les placent au premier rang de leurs préoccupations et un sondage récent estimait à plus de 70 % les Français qui placent l'environnement comme première préoccupation, avec le social et l'emploi.
C'est le signe que la sensibilisation qui a été mené jusqu'à présent a été efficace.
A présent, je pense qu'il faut montrer à chaque Français qu'il a les moyens de changer les choses.
Le Gouvernement, depuis le Plan Climat 2004 et grâce aux nouvelles mesures annoncés à la rentrée par le Premier Ministre, a mis en place un ensemble d'incitations fiscales positives qui rendent les produits écologiques moins chers que les produits non écologiques.
Parmi ces incitations, le crédit d'impôt de 40% pour les énergies renouvelables (dont le taux passera à 50 % au 1er janvier). Ce crédit d'impôt a d'ores et déjà entraîné des effets spectaculaires : les ventes de chauffe-eau solaires ont doublé, et nous assistons à une véritable explosion du solaire thermique en France.
Les matériaux d'isolation tels que les fenêtres performantes, les chaudières à condensation ou basse température qui permettent des économies d'énergie, bénéficient également d'un crédit d'impôt renforcé.
En ce qui concerne les voitures propres, le crédit d'impôt pour l'achat d'une voiture hybride, GPL ou GNV passe de 1 525 à 2 000 euros.
Tous ces dispositifs permettent aux Français de faire les bons choix de consommation, de ne pas payer plus cher mais au contraire de payer moins chers les produits écologiquement performants. C'est un effort budgétaire très conséquent de l'Etat.
Il faut donc que la campagne « Faisons vite, ça chauffe ! » s'accélère et s'oriente de plus en plus vers le concret et le côté pratique des choses.
Plutôt que des longs discours, il faut montrer une vie quotidienne plus écologique, plus positive.
En un mot, il faut créer une culture nouvelle où chaque citoyen s'implique positivement et prend conscience de l'impact de ses activités sur la planète.
Je vous remercie tous d'avoir su mener cette campagne et je compte sur vous, et sur notre engagement commun pour l'amplifier encore.
J'aimerais dire que la France n'a pas à rougir du tout de sa situation environnementale. Nous sommes l'un des pays les plus sobres en carbone par habitant des pays industrialisés.

La France est aussi le premier pays producteur et consommateur d'énergies renouvelables en Europe.
Je crois que nous pouvons être fiers de tout cela, conscients de nos atouts ? et même s'il y a des problèmes dans notre pays qu'il faut résoudre, et en tant qu'élue locale je les connais bien ?, je crois que nous devons sortir de la morosité et adopter une attitude positive.
Je profite enfin de cette occasion pour vous dire quelques mots de la politique internationale de la France en matière de climat.
Je représentais la semaine dernière la France à la conférence de Montréal sur le changement climatique. Cette conférence était particulièrement importante car elle a permis d'entériner l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto. Les accords de Marrakech, qui sont la déclinaison du protocole de Kyoto, ont pu être approuvés sans réserve. C'était notre premier objectif.
Ensuite, nous sommes parvenus à simplifier et à rendre plus accessible le Mécanisme de Développement Propre (MDP).
Ce mécanisme, comme vous le savez, permet à une entreprise d'un pays développé de bénéficier de crédits Kyoto supplémentaires en réalisant un investissement en technologies propres dans un pays en voie de développement.
Ce mécanisme permet de mobiliser le monde des entreprises et de la finance dans la lutte contre le changement climatique et dans le transfert des technologies sobres en carbone vers les pays du Sud. Je me réjouis donc que nous ayons pu, à Montréal, en faciliter le démarrage rapide.
La France a confirmé son engagement financier au service de ce mécanisme : je rappelle que les contributions françaises au MDP représentent 18% des contributions internationales.
En France, 5 projets MDP ont déjà été approuvés. On peut citer parmi les plus exemplaires le projet d'éoliennes de Lafarge au Maroc, la réduction du N2O chimique par Rhodia en Corée.
Ils montrent que nos grands industriels voient aujourd'hui un intérêt stratégique à réaliser des investissements qui sont à la fois utiles en termes économiques et utiles en termes environnementaux.
Je me réjouis aussi vivement que les industriels aient pu, sous l'impulsion des ministères, créer un Group'Action CO2 afin de valoriser et de mettre en commun leurs recherches dans le domaine de l'effet de serre.
Nous avons également réussis, lors de ces négociations de Montréal, à jeter les bases de négociations pour un régime au-delà de 2012 et à lancer un processus.
Cela n'a pas été facile.
J'ai multiplié les rencontres bilatérales avec mes homologues pendant ces trois jours.
Malgré la position ferme des Etats-Unis, nous sommes parvenus néanmoins à un consensus grâce à l'accord entre l'Union européenne et les pays du G7.
Voilà, après ces quelques mots qui me paraissait important compte tenu du caractère historique de la conférence de Montréal, mais cette conférence participait aussi à une sensibilisation vu l'immense relais médiatique qu'elle a connu dans le monde entier, je vous souhaite nouveau bonne chance pour la campagne « Faisons vite, ça chauffe ! » et je souhaite que tous les Français se montrent exemplaires en matière de respect du climat.
Je vous remercie.Source http://www.ecologie.gouv.fr, le 2 janvier 2006