Texte intégral
Merci Monsieur le Ministre, merci Mesdames et Messieurs de votre présence, avant de répondre à vos questions, je voudrais moi aussi vous dire quelques mots sous forme d'introduction.
Je suis arrivée depuis hier soir à Varsovie, et, depuis ce matin, au travail pour les entretiens politiques. Comme l'a dit Stefan Meller, le Premier ministre m'a fait l'honneur de me recevoir. Ensuite, nous avons eu un entretien de travail, un bon entretien de travail et je poursuivrai sur un certain nombre de sujet avec Jaroslaw Pietras.
Mais j'ai aussi tenu en arrivant en Pologne à me rendre hier à Cracovie et à Auschwitz, pour un moment de recueillement et d'émotion. Parce que nous sommes à quelques jours du 61ème anniversaire de la libération des camps, et aussi parce que je crois qu'on ne peut pas parler de l'Europe, parler de la construction européenne, sans parler de l'essentiel. Et l'essentiel croyez-moi, c'est de se souvenir d'où l'on vient, se souvenir d'où vient l'Europe. Je regrette que nous ne le fassions pas assez, que nous ne réfléchissions pas assez à cela, même aujourd'hui.
Nous avons parlé ce matin de la plupart des questions européennes que nous voulions évoquer. Tout d'abord de la bonne, très bonne concertation qui s'est développée entre nos deux pays, et puis, qui a abouti au succès du Conseil européen du mois de décembre.
C'est une concertation que nous voulons poursuivre, et que nous allons poursuivre. Parce que nos deux pays non seulement sont des pays amis, mais sont maintenant membres de la même famille européenne depuis un an et demi. Ils souhaitent jouer un rôle et avoir une responsabilité dans la réflexion et dans l'impulsion qui peut-être donnée à la construction européenne.
Je suis convaincue que sur la plupart des grands enjeux pour l'avenir de l'Union européenne, sur les projets qu'il faut mener, sur les politiques qui sont prioritaires, pour répondre aux attentes de nos citoyens, sur la question des institutions, sur celle de la politique de l'Union envers nos voisins de l'Est de l'Europe, ou ailleurs, eh bien notre concertation peut permettre d'avoir, en commun, des souhaits et peut être des propositions à faire partager.
Nous allons utiliser le cadre du Triangle de Weimar, qui est un forum utile de concertation mais aussi de propositions. Bientôt nous aurons une rencontre des ministres du Triangle de Weimar et puis un Sommet au cours de ce printemps. 2006 sera aussi l'occasion de nombreuses rencontres franco-polonaises. Ma venue ici n'est qu'un petit avant-goût de ce qui nous attend ! Puisque les rencontres bilatérales seront nombreuses, j'ai transmis les propositions de dates pour la visite du président de la République polonaise en France. Le président de la République française l'avait félicité et invité sitôt son élection. Nous recherchons une date mais sa visite devrait prendre forme maintenant assez vite. En 2006 nous aurons aussi notre Sommet bilatéral annuel et le Séminaire intergouvernemental. Et puis je l'espère aussi souvent que possible la visite du ministre des Affaires étrangères.
Q - Je voudrais savoir si vous avez parlé de la sécurité énergétique ?
R - Nous en avons parlé, en effet, aussi bien avec le Premier ministre qu'avec le ministre des Affaires étrangères. Nous n'avions pas attendu la récente crise du gaz pour considérer qu'il était important pour l'Union européenne de se doter d'une politique énergétique qu'elle n'a pas aujourd'hui. La France avait fait la proposition d'inscrire ce sujet parmi les grandes questions d'avenir pour la construction européenne lors de la réflexion qui est apparue au Conseil européen de Hampton Court. Cette proposition a été retenue et donc maintenant ce sont les 25 qui doivent élaborer et construire, pas à pas, une politique européenne de l'énergie. Pour cela, nous avons un calendrier. Puisque c'est le Conseil européen du mois de mars qui doit commencer à arrêter les premières décisions en la matière. Et nous avons aussi des propositions. La France transmettra à ses partenaires, au mois de mars, un mémorandum sur la politique énergétique. D'autres pays, j'en suis persuadée, feront la même chose. Nous les préparons au niveau de l'Ecofin, qui regroupe les ministres de l'Economie et des Finances. J'ai transmis au ministre les premiers éléments de la réflexion française dans ce domaine et des propositions que nous serons amenés à faire.
Q - (A propos de l'Ukraine et des institutions européennes)
R - Je compléterai simplement pour confirmer tout à fait ce que M. Meller nous a dit. Il va de soi, il est important de le dire en ce moment, que la poursuite des réformes, la poursuite de la démocratisation est d'un intérêt majeur pour l'Europe et nous ne souhaitons pas voir de retour en arrière. L'Union, pour cela, a son rôle à jouer. Elle a les moyens d'aider l'Ukraine, d'accompagner ses efforts de réforme par sa politique de voisinage, qu'il faut mettre en ?uvre et peut-être même anticiper. Nous en avons parlé ce matin.
Sur les institutions, je voudrais vous répondre brièvement sur un problème très complexe. En effet, il est temps de mener cette réflexion ensemble, à 25, de façon très ouverte sur ce que nous pouvons faire pour préparer le rendez-vous du mois de juin. Je vous rappelle qu'au Conseil européen de juin 2005 les chefs d'Etats ou de gouvernement s'étaient donnés le temps de la réflexion. Et, après le temps de la réflexion, vient le temps de l'action.
Il faut poursuivre cette réflexion, la présidence autrichienne y est attachée, nous en avons parlé avec elle. Il faut parler tous ensemble. Le président de la République a fait des propositions, la France souhaite que l'on réfléchisse entre Européens d'abord à la question de l'amélioration du fonctionnement des institutions dans le cadre des traités existants. Et puis peut-être de réfléchir au-delà, sachant que nous avons besoin en Europe d'institutions rénovées qui vont trouver les moyens d'atteindre cet objectif. Et qu'il faut se garder de diviser, ou de mettre à mal ce qui a été précédemment construit. Donc, nous abordons cette question de façon pragmatique, volontariste mais pragmatique, et je crois qu'il faudra, là-aussi, qu'au Conseil Affaires générales, avant même le débat du conseil européen, nous puissions échanger un certain nombre d'idées, regarder les propositions qui sont faites par les uns et par les autres et essayer de trouver un certain nombre de mécanismes qui nous permettent d'améliorer les choses.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2006
Je suis arrivée depuis hier soir à Varsovie, et, depuis ce matin, au travail pour les entretiens politiques. Comme l'a dit Stefan Meller, le Premier ministre m'a fait l'honneur de me recevoir. Ensuite, nous avons eu un entretien de travail, un bon entretien de travail et je poursuivrai sur un certain nombre de sujet avec Jaroslaw Pietras.
Mais j'ai aussi tenu en arrivant en Pologne à me rendre hier à Cracovie et à Auschwitz, pour un moment de recueillement et d'émotion. Parce que nous sommes à quelques jours du 61ème anniversaire de la libération des camps, et aussi parce que je crois qu'on ne peut pas parler de l'Europe, parler de la construction européenne, sans parler de l'essentiel. Et l'essentiel croyez-moi, c'est de se souvenir d'où l'on vient, se souvenir d'où vient l'Europe. Je regrette que nous ne le fassions pas assez, que nous ne réfléchissions pas assez à cela, même aujourd'hui.
Nous avons parlé ce matin de la plupart des questions européennes que nous voulions évoquer. Tout d'abord de la bonne, très bonne concertation qui s'est développée entre nos deux pays, et puis, qui a abouti au succès du Conseil européen du mois de décembre.
C'est une concertation que nous voulons poursuivre, et que nous allons poursuivre. Parce que nos deux pays non seulement sont des pays amis, mais sont maintenant membres de la même famille européenne depuis un an et demi. Ils souhaitent jouer un rôle et avoir une responsabilité dans la réflexion et dans l'impulsion qui peut-être donnée à la construction européenne.
Je suis convaincue que sur la plupart des grands enjeux pour l'avenir de l'Union européenne, sur les projets qu'il faut mener, sur les politiques qui sont prioritaires, pour répondre aux attentes de nos citoyens, sur la question des institutions, sur celle de la politique de l'Union envers nos voisins de l'Est de l'Europe, ou ailleurs, eh bien notre concertation peut permettre d'avoir, en commun, des souhaits et peut être des propositions à faire partager.
Nous allons utiliser le cadre du Triangle de Weimar, qui est un forum utile de concertation mais aussi de propositions. Bientôt nous aurons une rencontre des ministres du Triangle de Weimar et puis un Sommet au cours de ce printemps. 2006 sera aussi l'occasion de nombreuses rencontres franco-polonaises. Ma venue ici n'est qu'un petit avant-goût de ce qui nous attend ! Puisque les rencontres bilatérales seront nombreuses, j'ai transmis les propositions de dates pour la visite du président de la République polonaise en France. Le président de la République française l'avait félicité et invité sitôt son élection. Nous recherchons une date mais sa visite devrait prendre forme maintenant assez vite. En 2006 nous aurons aussi notre Sommet bilatéral annuel et le Séminaire intergouvernemental. Et puis je l'espère aussi souvent que possible la visite du ministre des Affaires étrangères.
Q - Je voudrais savoir si vous avez parlé de la sécurité énergétique ?
R - Nous en avons parlé, en effet, aussi bien avec le Premier ministre qu'avec le ministre des Affaires étrangères. Nous n'avions pas attendu la récente crise du gaz pour considérer qu'il était important pour l'Union européenne de se doter d'une politique énergétique qu'elle n'a pas aujourd'hui. La France avait fait la proposition d'inscrire ce sujet parmi les grandes questions d'avenir pour la construction européenne lors de la réflexion qui est apparue au Conseil européen de Hampton Court. Cette proposition a été retenue et donc maintenant ce sont les 25 qui doivent élaborer et construire, pas à pas, une politique européenne de l'énergie. Pour cela, nous avons un calendrier. Puisque c'est le Conseil européen du mois de mars qui doit commencer à arrêter les premières décisions en la matière. Et nous avons aussi des propositions. La France transmettra à ses partenaires, au mois de mars, un mémorandum sur la politique énergétique. D'autres pays, j'en suis persuadée, feront la même chose. Nous les préparons au niveau de l'Ecofin, qui regroupe les ministres de l'Economie et des Finances. J'ai transmis au ministre les premiers éléments de la réflexion française dans ce domaine et des propositions que nous serons amenés à faire.
Q - (A propos de l'Ukraine et des institutions européennes)
R - Je compléterai simplement pour confirmer tout à fait ce que M. Meller nous a dit. Il va de soi, il est important de le dire en ce moment, que la poursuite des réformes, la poursuite de la démocratisation est d'un intérêt majeur pour l'Europe et nous ne souhaitons pas voir de retour en arrière. L'Union, pour cela, a son rôle à jouer. Elle a les moyens d'aider l'Ukraine, d'accompagner ses efforts de réforme par sa politique de voisinage, qu'il faut mettre en ?uvre et peut-être même anticiper. Nous en avons parlé ce matin.
Sur les institutions, je voudrais vous répondre brièvement sur un problème très complexe. En effet, il est temps de mener cette réflexion ensemble, à 25, de façon très ouverte sur ce que nous pouvons faire pour préparer le rendez-vous du mois de juin. Je vous rappelle qu'au Conseil européen de juin 2005 les chefs d'Etats ou de gouvernement s'étaient donnés le temps de la réflexion. Et, après le temps de la réflexion, vient le temps de l'action.
Il faut poursuivre cette réflexion, la présidence autrichienne y est attachée, nous en avons parlé avec elle. Il faut parler tous ensemble. Le président de la République a fait des propositions, la France souhaite que l'on réfléchisse entre Européens d'abord à la question de l'amélioration du fonctionnement des institutions dans le cadre des traités existants. Et puis peut-être de réfléchir au-delà, sachant que nous avons besoin en Europe d'institutions rénovées qui vont trouver les moyens d'atteindre cet objectif. Et qu'il faut se garder de diviser, ou de mettre à mal ce qui a été précédemment construit. Donc, nous abordons cette question de façon pragmatique, volontariste mais pragmatique, et je crois qu'il faudra, là-aussi, qu'au Conseil Affaires générales, avant même le débat du conseil européen, nous puissions échanger un certain nombre d'idées, regarder les propositions qui sont faites par les uns et par les autres et essayer de trouver un certain nombre de mécanismes qui nous permettent d'améliorer les choses.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 janvier 2006