Texte intégral
Q - Vous avez été nommée au lendemain du "non" à la Constitution européenne de la France. C'était un pari difficile. Pourquoi avez-vous accepté ?
R - Je ne parlerais pas de pari mais plutôt de défi à relever : pas question de se dérober à un moment où la construction européenne traversait un moment difficile de son histoire. L'Europe est notre avenir. Votre question me ramène à une actualité européenne lourde et qui est faite de nombreuses étapes à franchir. Mais les choses avancent, les lignes bougent et je ne regrette rien, bien au contraire. J'ai pris mon travail à bras-le-corps et je n'ai de cesse de répondre aux questions que se posent certains de nos concitoyens sur la marche de la construction européenne, de mieux leur expliquer les choses et de revenir à l'essentiel.
Q - La France a provoqué une grave crise politique de l'Europe. Pensez-vous qu'il soit possible de relancer les institutions européennes ?
R - Je ne partage pas ce point de vue. Si vous faites référence au vote négatif lors du référendum du 29 mai 2005, les Français n'ont pas dit "non" à l'Europe mais à une certaine façon de la faire. Je parlerais plutôt d'un mélange de doutes, d'interrogations et d'attentes car si, en effet, les résultats des referenda français et néerlandais ont créé une situation nouvelle, ces doutes avaient commencé bien avant et existent dans d'autres pays européens. Le vote a plutôt été un révélateur. L'action du gouvernement a tenu compte de ce résultat et s'attache à mieux répondre aux préoccupations et aux attentes de nos concitoyens. Ils veulent une Europe plus concrète, plus efficace, plus proche d'eux. Par ailleurs, ils veulent savoir où nous allons et nous devons réaffirmer avec conviction la nature de notre projet européen : ce projet est celui d'une Europe politique, ambitieuse et solidaire.
Q - Le président de la République a annoncé qu'il ferait des "propositions ambitieuses? pour l'Europe. Pouvez-vous nous expliquer quelles seront les prochaines initiatives que la France prépare et dans quels secteurs ?
R - Le président a réuni la semaine dernière le Premier ministre et quinze ministres pour travailler sur ces initiatives. Comme je vous l'ai dit, la France veut que l'Europe réponde plus efficacement aux attentes des citoyens et pour cela, il est nécessaire d'identifier nos projets concrets et de faire des priorités. Nous souhaitons que les Conseils européens de mars et de juin permettent de traduire les grandes priorités en actions concrètes, avec un calendrier de travail précis. Selon moi, ces priorités concernent avant tout l'emploi et la croissance ainsi que la gouvernance économique européenne. C'est également la recherche et l'innovation et le besoin d'investir davantage dans les nouvelles technologies. Il faut aussi penser à la question de la démographie, qui est un facteur de croissance, alors que les pays d'Europe sont souvent en déclin démographique, à l'exception de quelques-uns, dont la France. L'Union européenne doit aussi bâtir une politique énergétique : c'est une nécessité pour son indépendance, pour assurer ses approvisionnements et pour répondre au défi du changement climatique. Enfin, n'oublions pas les domaines de la sécurité intérieure et de la défense, qui figurent parmi les premières préoccupations des citoyens et dans lesquels l'Europe est appelée à prendre davantage ses responsabilités. Vous voyez, nous avons du pain sur la planche.
Q - La présidence autrichienne voudrait un nouvel élan pour la Constitution européenne: pensez-vous qu'il y a aujourd'hui les conditions pour ce nouveau départ ?
R - La France soutiendra les efforts de l'Autriche pour aider l'Europe à repartir de l'avant. En juin dernier, les chefs d'Etat ou de gouvernement ont pris la décision la plus sage en se donnant rendez-vous à la fin du premier semestre 2006 pour convenir de la suite. Ils ont souhaité que le processus de ratification puisse se poursuivre en adaptant, si nécessaire, son calendrier. Avec la Belgique qui vient d'approuver le traité constitutionnel, 14 Etats l'ont désormais ratifié. Une chose est sûre aujourd'hui comme hier : l'Europe à 25, a fortiori à 27, a besoin d'institutions rénovées pour fonctionner plus efficacement. Et la France propose dans un premier temps d'améliorer le système actuel en partant du cadre des traités existants, car il faut sortir de l'immobilisme, qui est nocif. Nous avons identifié trois domaines prioritaires : la sécurité intérieure et la justice, l'action extérieure et la défense et une meilleure association des Parlements nationaux aux processus de décision européens. En ce qui concerne ces derniers, nous avons déjà progressé en France puisque les Conseils européens sont désormais toujours précédés d'un débat au Parlement, davantage de textes européens sont soumis aux parlementaires pour avis et j'ai mis en place des sessions de sensibilisation aux questions européennes en emmenant des délégations de l'Assemblée Nationale et du Sénat à Bruxelles et bientôt à Strasbourg. Ces réunions rencontrent un grand succès. Les parlementaires français sont intéressés et heureux de découvrir le fonctionnement concret de l'Union européenne, si loin des stéréotypes qui ont cours dans les capitales. Les parlementaires français et italiens pourraient d'ailleurs un jour s'y retrouver pour une réunion de travail commune!
Q - La directive Bolkestein sera bientôt mise au vote. Existe-il des préoccupations sociales sur cette libéralisation des services? De quel type ?
R - Laissez-moi d'abord vous rappeler que M. Frits Bolkestein n'est plus commissaire européen et que son projet n'avait jamais été approuvé ni par les Etats membres ni par le Parlement européen ! Parlons donc plutôt de proposition de directive sur les services. Sur le fond, l'objectif qui vise à réaliser un marché intérieur européen des services est justifié : la France a à y gagner puisqu'elle exporte beaucoup de services en Europe. Mais la proposition initiale de la Commission comportait des éléments inacceptables, de l'avis même du Conseil européen du 23 mars 2005, qui a demandé à l'unanimité sa remise à plat. Le Parlement européen a engagé un travail approfondi de réforme du projet et il votera demain en session plénière pour donner son avis. La Commission devra présenter ensuite une nouvelle proposition qui devra tenir le plus grand compte du vote du Parlement européen et des préoccupations qui se sont exprimées. Il reviendra alors au Conseil de se prononcer sur le nouveau projet qui lui sera soumis. Le point d'équilibre de la future directive devra permettre la disparition de tout dumping social, la préservation des services publics, la remise en cause du principe du pays d'origine, dans la mesure où il porte atteinte à la protection des travailleurs et des consommateurs, et l'exclusion des services les plus sensibles. Nous serons évidemment très vigilants sur tous ces points.
Q - Vous avez un record de "longévité? à l'Elysée en tant que porte-parole. Pensez-vous que la France est prête à avoir une femme chef de l'Etat ? Avec l'élection d'Angela Merkel en Allemagne, de Michelle Bachelet au Chili, de Ellen Johnson-Sirleaf au Liberia, on parle maintenant d'une "nouvelle génération de femmes? qui relèvent le pouvoir. Etes-vous d'accord ?
R - Merci d'avoir noté ce que vous appelez mon "record de longévité" ! Mais je ne sais pas si cela modifie mon regard sur la politique et les femmes, car je n'ai jamais aimé que l'on considère les femmes comme une catégorie à part ni qu'on s'interroge sur leurs capacités à exercer telle ou telle fonction. C'est même très gênant, bien sûr qu'une femme a les mêmes capacités qu'un homme à exercer des responsabilités ! Le vrai progrès, c'est quand on ne se posera plus la question. Ce que je crois, c'est que nous n'avons pas les mêmes qualités ni les mêmes défauts que les hommes, et que la société serait plus harmonieuse qu'aujourd'hui si elle s'appuyait de façon plus équilibrée sur les hommes et le femmes. Je me réjouis donc chaque fois qu'une femme accède à un poste de responsabilité.
Q - La possibilité d'une candidature de Ségolène Royal pour les élections présidentielles a été mal accueillie à l'intérieur du Parti socialiste. On a lu dans la presse des commentaires de dirigeants politiques assez "macho?. Pensez-vous que le monde politique français est assez ouvert aux femmes? Des progrès restent-ils à faire ?
R - Il ne m'appartient pas de porter un jugement sur les discussions internes au Parti socialiste. Pour le reste, j'ai souvent remarqué qu'on demandait davantage aux femmes, c'est vrai ! Mais ça, c'est classique ! Beaucoup de nos pays ont encore des progrès à faire pour que les compétences, le travail et le mérite soient justement récompensés pour tous.
Q - Dans le cadre de la collaboration entre France et Italie quels sont les projets que vous discuterez ?
R - Vous imaginez bien que je suis heureuse que les relations soient denses entre nos deux pays. Ce sont deux membres fondateurs de l'Europe. L'Italie est le deuxième partenaire économique de la France et nos relations sont facilitées par notre proximité géographique et culturelle. Les partenariats sont donc nombreux ! L'actualité me conduit à parler d'abord de notre coopération pour les Jeux Olympiques d'hiver et à féliciter les organisateurs pour la qualité de cette compétition passionnante. Evidemment, mes pensées vont plus particulièrement aux athlètes français !
Pour ces jeux, notre coopération a notamment porté sur la sécurité des personnes et des installations et sur la francophonie : des traducteurs et environ 600 volontaires assurent l'accueil des athlètes et des visiteurs francophones.
Parmi les sujets de discussion lors de ma visite, il y aura les questions liées à l'énergie. C'est un secteur très important dans la relation économique bilatérale, notamment dans le contexte actuel.
Nous parlerons également de la liaison Lyon-Turin ; j'ai suivi à cet égard avec attention les préoccupations locales qui se sont exprimées, notamment dans la Vallée de Suse. Je voudrais rappeler que le Lyon-Turin contribuera à la protection de l'environnement, puisqu'il s'agit d'un projet de ferroutage.
Nous aborderons aussi les questions de défense car nos deux pays sont attachés au renforcement des capacités de l'Union européenne, ils ont joué aussi un rôle moteur dans la constitution d'une Force de Gendarmerie européenne (FGE), formée à partir de leurs forces de police à statut militaire - gendarmes et carabiniers. L'état-major de cette force, situé à Vicence et dirigé par un général français, a d'ailleurs été inauguré en présence des ministres de la Défense italien et français, le 23 janvier.
Nous parlerons également de notre coopération exemplaire sur le projet de navigation par satellite Galileo, important pour l'avenir de l'Europe, créateur d'emplois et très concret. Et d'une façon générale nous voulons réfléchir ensemble sur toutes les grandes questions européennes d'actualité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 février 2006
R - Je ne parlerais pas de pari mais plutôt de défi à relever : pas question de se dérober à un moment où la construction européenne traversait un moment difficile de son histoire. L'Europe est notre avenir. Votre question me ramène à une actualité européenne lourde et qui est faite de nombreuses étapes à franchir. Mais les choses avancent, les lignes bougent et je ne regrette rien, bien au contraire. J'ai pris mon travail à bras-le-corps et je n'ai de cesse de répondre aux questions que se posent certains de nos concitoyens sur la marche de la construction européenne, de mieux leur expliquer les choses et de revenir à l'essentiel.
Q - La France a provoqué une grave crise politique de l'Europe. Pensez-vous qu'il soit possible de relancer les institutions européennes ?
R - Je ne partage pas ce point de vue. Si vous faites référence au vote négatif lors du référendum du 29 mai 2005, les Français n'ont pas dit "non" à l'Europe mais à une certaine façon de la faire. Je parlerais plutôt d'un mélange de doutes, d'interrogations et d'attentes car si, en effet, les résultats des referenda français et néerlandais ont créé une situation nouvelle, ces doutes avaient commencé bien avant et existent dans d'autres pays européens. Le vote a plutôt été un révélateur. L'action du gouvernement a tenu compte de ce résultat et s'attache à mieux répondre aux préoccupations et aux attentes de nos concitoyens. Ils veulent une Europe plus concrète, plus efficace, plus proche d'eux. Par ailleurs, ils veulent savoir où nous allons et nous devons réaffirmer avec conviction la nature de notre projet européen : ce projet est celui d'une Europe politique, ambitieuse et solidaire.
Q - Le président de la République a annoncé qu'il ferait des "propositions ambitieuses? pour l'Europe. Pouvez-vous nous expliquer quelles seront les prochaines initiatives que la France prépare et dans quels secteurs ?
R - Le président a réuni la semaine dernière le Premier ministre et quinze ministres pour travailler sur ces initiatives. Comme je vous l'ai dit, la France veut que l'Europe réponde plus efficacement aux attentes des citoyens et pour cela, il est nécessaire d'identifier nos projets concrets et de faire des priorités. Nous souhaitons que les Conseils européens de mars et de juin permettent de traduire les grandes priorités en actions concrètes, avec un calendrier de travail précis. Selon moi, ces priorités concernent avant tout l'emploi et la croissance ainsi que la gouvernance économique européenne. C'est également la recherche et l'innovation et le besoin d'investir davantage dans les nouvelles technologies. Il faut aussi penser à la question de la démographie, qui est un facteur de croissance, alors que les pays d'Europe sont souvent en déclin démographique, à l'exception de quelques-uns, dont la France. L'Union européenne doit aussi bâtir une politique énergétique : c'est une nécessité pour son indépendance, pour assurer ses approvisionnements et pour répondre au défi du changement climatique. Enfin, n'oublions pas les domaines de la sécurité intérieure et de la défense, qui figurent parmi les premières préoccupations des citoyens et dans lesquels l'Europe est appelée à prendre davantage ses responsabilités. Vous voyez, nous avons du pain sur la planche.
Q - La présidence autrichienne voudrait un nouvel élan pour la Constitution européenne: pensez-vous qu'il y a aujourd'hui les conditions pour ce nouveau départ ?
R - La France soutiendra les efforts de l'Autriche pour aider l'Europe à repartir de l'avant. En juin dernier, les chefs d'Etat ou de gouvernement ont pris la décision la plus sage en se donnant rendez-vous à la fin du premier semestre 2006 pour convenir de la suite. Ils ont souhaité que le processus de ratification puisse se poursuivre en adaptant, si nécessaire, son calendrier. Avec la Belgique qui vient d'approuver le traité constitutionnel, 14 Etats l'ont désormais ratifié. Une chose est sûre aujourd'hui comme hier : l'Europe à 25, a fortiori à 27, a besoin d'institutions rénovées pour fonctionner plus efficacement. Et la France propose dans un premier temps d'améliorer le système actuel en partant du cadre des traités existants, car il faut sortir de l'immobilisme, qui est nocif. Nous avons identifié trois domaines prioritaires : la sécurité intérieure et la justice, l'action extérieure et la défense et une meilleure association des Parlements nationaux aux processus de décision européens. En ce qui concerne ces derniers, nous avons déjà progressé en France puisque les Conseils européens sont désormais toujours précédés d'un débat au Parlement, davantage de textes européens sont soumis aux parlementaires pour avis et j'ai mis en place des sessions de sensibilisation aux questions européennes en emmenant des délégations de l'Assemblée Nationale et du Sénat à Bruxelles et bientôt à Strasbourg. Ces réunions rencontrent un grand succès. Les parlementaires français sont intéressés et heureux de découvrir le fonctionnement concret de l'Union européenne, si loin des stéréotypes qui ont cours dans les capitales. Les parlementaires français et italiens pourraient d'ailleurs un jour s'y retrouver pour une réunion de travail commune!
Q - La directive Bolkestein sera bientôt mise au vote. Existe-il des préoccupations sociales sur cette libéralisation des services? De quel type ?
R - Laissez-moi d'abord vous rappeler que M. Frits Bolkestein n'est plus commissaire européen et que son projet n'avait jamais été approuvé ni par les Etats membres ni par le Parlement européen ! Parlons donc plutôt de proposition de directive sur les services. Sur le fond, l'objectif qui vise à réaliser un marché intérieur européen des services est justifié : la France a à y gagner puisqu'elle exporte beaucoup de services en Europe. Mais la proposition initiale de la Commission comportait des éléments inacceptables, de l'avis même du Conseil européen du 23 mars 2005, qui a demandé à l'unanimité sa remise à plat. Le Parlement européen a engagé un travail approfondi de réforme du projet et il votera demain en session plénière pour donner son avis. La Commission devra présenter ensuite une nouvelle proposition qui devra tenir le plus grand compte du vote du Parlement européen et des préoccupations qui se sont exprimées. Il reviendra alors au Conseil de se prononcer sur le nouveau projet qui lui sera soumis. Le point d'équilibre de la future directive devra permettre la disparition de tout dumping social, la préservation des services publics, la remise en cause du principe du pays d'origine, dans la mesure où il porte atteinte à la protection des travailleurs et des consommateurs, et l'exclusion des services les plus sensibles. Nous serons évidemment très vigilants sur tous ces points.
Q - Vous avez un record de "longévité? à l'Elysée en tant que porte-parole. Pensez-vous que la France est prête à avoir une femme chef de l'Etat ? Avec l'élection d'Angela Merkel en Allemagne, de Michelle Bachelet au Chili, de Ellen Johnson-Sirleaf au Liberia, on parle maintenant d'une "nouvelle génération de femmes? qui relèvent le pouvoir. Etes-vous d'accord ?
R - Merci d'avoir noté ce que vous appelez mon "record de longévité" ! Mais je ne sais pas si cela modifie mon regard sur la politique et les femmes, car je n'ai jamais aimé que l'on considère les femmes comme une catégorie à part ni qu'on s'interroge sur leurs capacités à exercer telle ou telle fonction. C'est même très gênant, bien sûr qu'une femme a les mêmes capacités qu'un homme à exercer des responsabilités ! Le vrai progrès, c'est quand on ne se posera plus la question. Ce que je crois, c'est que nous n'avons pas les mêmes qualités ni les mêmes défauts que les hommes, et que la société serait plus harmonieuse qu'aujourd'hui si elle s'appuyait de façon plus équilibrée sur les hommes et le femmes. Je me réjouis donc chaque fois qu'une femme accède à un poste de responsabilité.
Q - La possibilité d'une candidature de Ségolène Royal pour les élections présidentielles a été mal accueillie à l'intérieur du Parti socialiste. On a lu dans la presse des commentaires de dirigeants politiques assez "macho?. Pensez-vous que le monde politique français est assez ouvert aux femmes? Des progrès restent-ils à faire ?
R - Il ne m'appartient pas de porter un jugement sur les discussions internes au Parti socialiste. Pour le reste, j'ai souvent remarqué qu'on demandait davantage aux femmes, c'est vrai ! Mais ça, c'est classique ! Beaucoup de nos pays ont encore des progrès à faire pour que les compétences, le travail et le mérite soient justement récompensés pour tous.
Q - Dans le cadre de la collaboration entre France et Italie quels sont les projets que vous discuterez ?
R - Vous imaginez bien que je suis heureuse que les relations soient denses entre nos deux pays. Ce sont deux membres fondateurs de l'Europe. L'Italie est le deuxième partenaire économique de la France et nos relations sont facilitées par notre proximité géographique et culturelle. Les partenariats sont donc nombreux ! L'actualité me conduit à parler d'abord de notre coopération pour les Jeux Olympiques d'hiver et à féliciter les organisateurs pour la qualité de cette compétition passionnante. Evidemment, mes pensées vont plus particulièrement aux athlètes français !
Pour ces jeux, notre coopération a notamment porté sur la sécurité des personnes et des installations et sur la francophonie : des traducteurs et environ 600 volontaires assurent l'accueil des athlètes et des visiteurs francophones.
Parmi les sujets de discussion lors de ma visite, il y aura les questions liées à l'énergie. C'est un secteur très important dans la relation économique bilatérale, notamment dans le contexte actuel.
Nous parlerons également de la liaison Lyon-Turin ; j'ai suivi à cet égard avec attention les préoccupations locales qui se sont exprimées, notamment dans la Vallée de Suse. Je voudrais rappeler que le Lyon-Turin contribuera à la protection de l'environnement, puisqu'il s'agit d'un projet de ferroutage.
Nous aborderons aussi les questions de défense car nos deux pays sont attachés au renforcement des capacités de l'Union européenne, ils ont joué aussi un rôle moteur dans la constitution d'une Force de Gendarmerie européenne (FGE), formée à partir de leurs forces de police à statut militaire - gendarmes et carabiniers. L'état-major de cette force, situé à Vicence et dirigé par un général français, a d'ailleurs été inauguré en présence des ministres de la Défense italien et français, le 23 janvier.
Nous parlerons également de notre coopération exemplaire sur le projet de navigation par satellite Galileo, important pour l'avenir de l'Europe, créateur d'emplois et très concret. Et d'une façon générale nous voulons réfléchir ensemble sur toutes les grandes questions européennes d'actualité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 février 2006