Texte intégral
Nous allons connaître dans les 25 prochaines années le développement de mégapoles qui constitueront les creusets des civilisations de l'avenir. Votre initiative consistant à réunir un architecte, un sociologue, des entrepreneurs, des politiques permet de faire naître un dialogue entre les différents acteurs publics, les entreprises et les métiers concernés par les questions urbaines.
La grande question d'urbanisme qui nous est posée est la suivante : comment, par de l'audace, de l'écoute et des partenariats, fabriquer des grandes villes humainement satisfaisantes ? Serons-nous encore capables, en Europe, de bâtir de grandes villes harmonieuses et respectueuses de l'environnement, abritant des relations sociales et un vivreensemble tels, que ces métropoles donnent envie d'y vivre ?
La densité ne constitue sans doute ni un bien ni un mal en soi. Mais évoquer cette notion a le mérite d'ouvrir un débat intéressant. Les mégalopoles de demain seront des creusets de civilisation, des laboratoires et des zones de création de richesses. Quelles sont celles qui réussiront ? Certainement celles qui seront capables de proposer des modes de vie correspondant aux désirs de leurs habitants.
Quoi qu'il en soit, c'est dans les grandes métropoles que les réponses de la civilisation européenne aux grands défis du futur seront apportées. Il s'agira ainsi d'être capable d'ouvrir notre société sur l'extérieur, d'accueillir les migrants et de créer, à partir de la diversité, une culture et des modes de vie communs. Cet enjeu fondamental suppose une réponse créative et imaginative. Les mégalopoles capables d'apporter cette réponse assureront ainsi leur développement économique puisqu'elles seront véritablement attractives.
La région parisienne et d'autres agglomérations françaises telles que Lyon, Lille et Marseille sont directement confrontées à la concurrence internationale. Comment pourront-elles s'imposer ? D'abord en valorisant le potentiel humain qui constitue leur capital premier. Dès lors, des stratégies de formation efficaces sont nécessaires. L'élément culturel au sens large constitue également un angle d'attaque.
De ce point de vue, je citerai l'importance de la stratégie des pôles de compétitivité que nous voulons développer. Cet outil est fondé sur le renforcement des partenariats. Ces pôles d'excellence au niveau mondial devront défendre certaines valeurs économiques et sociales. Je voudrais en citer deux exemples en région parisienne :
?- les pôles autour de Massy-Saclay, Versailles et Saint-Quentin, qui représentent des dizaines de milliers d'emplois en perspective et qui répondent à des besoins économiques et de logement ;
?- les pôles Seine-Amont et Seine-Aval, qui illustrent la même volonté d'accueillir des grands groupes mondiaux et de renouveler un certain nombre de quartiers d'affaires franciliens.
Les différents intervenants ont évoqué la question de la mobilité. Il est clair que réduire la « crise des banlieues » à des problèmes de barres et de tours est grotesque. En revanche, la mobilité constitue bien un facteur déterminant car elle permet de rendre cohérent le tissu urbain et de favoriser la cohésion sociale. En conséquence, le développement de nos capacités de déplacement sous toutes ses formes est primordial.
Nous devons balayer les schémas de pensée prédéterminés. Tout d'abord, la région parisienne doit être accessible depuis le monde. C'est pourquoi nous avons décidé de réaliser une liaison expresse avec l'aéroport Charles de Gaulle, afin que ce dernier soit compétitif au niveau mondial. A ce propos, recourir aux financements privés n'est pas motivé par l'idéologie mais par des raisons pratiques. Les économies ainsi réalisées permettront de prendre en charge d'autres besoins.
La lourdeur des coûts et la lenteur des processus d'adaptation ont été évoquées. Il nous faut donc anticiper pour les réduire. Cela est difficile mais nécessaire. Je me souviens par exemple que le projet d'autoroute A 14 avait été conçu en même temps que celui d'aménagement de La Défense. Or les deux pans du projet n'ont pas connu le même rythme de réalisation.
Pour autant, Paris est beaucoup mieux dotée que Londres en termes de transports. De fait, l'attribution de l'organisation des transports aux régions permet désormais de mieux garantir la cohérence globale. Comme l'a expliqué Monsieur Mansat, nous avons besoin de réponses lourdes.
Pour réussir la construction des grandes agglomérations de l'avenir, il faut concilier efficacité économique, équité et harmonie sociale, tout en maîtrisant le développement durable. S'agissant du respect de l'environnement, le secteur des transports a une responsabilité particulière. A ce sujet, des progrès sont en cours, tout comme dans le domaine de l'habitat.
Enfin, il me paraît utile de désenclaver les différents métiers concernés par la construction des villes. C'est pourquoi une réunion comme celle qui se tient ici est indispensable afin de répondre aux défis de l'avenir. 70 à 80 % de la population mondiale est appelée à vivre dans des villes de plus de 10 millions d'habitants. Nous sommes donc contraints d'apprendre à fabriquer des villes viables.
Je souhaite terminer sur une note positive : en région parisienne, nous avons la capacité de réussir cette construction d'une ville puissante économiquement, qui propose dans le même temps une qualité de vie satisfaisante à ses habitants. En tout état de cause, c'est le défi qui est proposé à tous les professionnels invités ce soir.
Source http://www.etudes.ccip.fr, le 13 février 2006
La grande question d'urbanisme qui nous est posée est la suivante : comment, par de l'audace, de l'écoute et des partenariats, fabriquer des grandes villes humainement satisfaisantes ? Serons-nous encore capables, en Europe, de bâtir de grandes villes harmonieuses et respectueuses de l'environnement, abritant des relations sociales et un vivreensemble tels, que ces métropoles donnent envie d'y vivre ?
La densité ne constitue sans doute ni un bien ni un mal en soi. Mais évoquer cette notion a le mérite d'ouvrir un débat intéressant. Les mégalopoles de demain seront des creusets de civilisation, des laboratoires et des zones de création de richesses. Quelles sont celles qui réussiront ? Certainement celles qui seront capables de proposer des modes de vie correspondant aux désirs de leurs habitants.
Quoi qu'il en soit, c'est dans les grandes métropoles que les réponses de la civilisation européenne aux grands défis du futur seront apportées. Il s'agira ainsi d'être capable d'ouvrir notre société sur l'extérieur, d'accueillir les migrants et de créer, à partir de la diversité, une culture et des modes de vie communs. Cet enjeu fondamental suppose une réponse créative et imaginative. Les mégalopoles capables d'apporter cette réponse assureront ainsi leur développement économique puisqu'elles seront véritablement attractives.
La région parisienne et d'autres agglomérations françaises telles que Lyon, Lille et Marseille sont directement confrontées à la concurrence internationale. Comment pourront-elles s'imposer ? D'abord en valorisant le potentiel humain qui constitue leur capital premier. Dès lors, des stratégies de formation efficaces sont nécessaires. L'élément culturel au sens large constitue également un angle d'attaque.
De ce point de vue, je citerai l'importance de la stratégie des pôles de compétitivité que nous voulons développer. Cet outil est fondé sur le renforcement des partenariats. Ces pôles d'excellence au niveau mondial devront défendre certaines valeurs économiques et sociales. Je voudrais en citer deux exemples en région parisienne :
?- les pôles autour de Massy-Saclay, Versailles et Saint-Quentin, qui représentent des dizaines de milliers d'emplois en perspective et qui répondent à des besoins économiques et de logement ;
?- les pôles Seine-Amont et Seine-Aval, qui illustrent la même volonté d'accueillir des grands groupes mondiaux et de renouveler un certain nombre de quartiers d'affaires franciliens.
Les différents intervenants ont évoqué la question de la mobilité. Il est clair que réduire la « crise des banlieues » à des problèmes de barres et de tours est grotesque. En revanche, la mobilité constitue bien un facteur déterminant car elle permet de rendre cohérent le tissu urbain et de favoriser la cohésion sociale. En conséquence, le développement de nos capacités de déplacement sous toutes ses formes est primordial.
Nous devons balayer les schémas de pensée prédéterminés. Tout d'abord, la région parisienne doit être accessible depuis le monde. C'est pourquoi nous avons décidé de réaliser une liaison expresse avec l'aéroport Charles de Gaulle, afin que ce dernier soit compétitif au niveau mondial. A ce propos, recourir aux financements privés n'est pas motivé par l'idéologie mais par des raisons pratiques. Les économies ainsi réalisées permettront de prendre en charge d'autres besoins.
La lourdeur des coûts et la lenteur des processus d'adaptation ont été évoquées. Il nous faut donc anticiper pour les réduire. Cela est difficile mais nécessaire. Je me souviens par exemple que le projet d'autoroute A 14 avait été conçu en même temps que celui d'aménagement de La Défense. Or les deux pans du projet n'ont pas connu le même rythme de réalisation.
Pour autant, Paris est beaucoup mieux dotée que Londres en termes de transports. De fait, l'attribution de l'organisation des transports aux régions permet désormais de mieux garantir la cohérence globale. Comme l'a expliqué Monsieur Mansat, nous avons besoin de réponses lourdes.
Pour réussir la construction des grandes agglomérations de l'avenir, il faut concilier efficacité économique, équité et harmonie sociale, tout en maîtrisant le développement durable. S'agissant du respect de l'environnement, le secteur des transports a une responsabilité particulière. A ce sujet, des progrès sont en cours, tout comme dans le domaine de l'habitat.
Enfin, il me paraît utile de désenclaver les différents métiers concernés par la construction des villes. C'est pourquoi une réunion comme celle qui se tient ici est indispensable afin de répondre aux défis de l'avenir. 70 à 80 % de la population mondiale est appelée à vivre dans des villes de plus de 10 millions d'habitants. Nous sommes donc contraints d'apprendre à fabriquer des villes viables.
Je souhaite terminer sur une note positive : en région parisienne, nous avons la capacité de réussir cette construction d'une ville puissante économiquement, qui propose dans le même temps une qualité de vie satisfaisante à ses habitants. En tout état de cause, c'est le défi qui est proposé à tous les professionnels invités ce soir.
Source http://www.etudes.ccip.fr, le 13 février 2006