Texte intégral
Q- Vous avez signé, hier soir, un protocole pour, je cite "le développement de la création et de la reprise d'entreprise par les salariés de Hewlett Packard". De quoi s'agit-il, exactement ?
R- Vous savez que la création d'entreprise marche bien en France : 225.000 entreprises créées en 2005, et c'est aussi une solution pour des entreprises qui se restructurent, pour des salariés qui vont choisir une nouvelle orientation professionnelle à la suite d'un changement dans leur statut de salarié ou dans la vie de leur entreprise. Et trop souvent, on oublie de leur proposer la reprise d'entreprise ou la création d'entreprise. Donc, nous avons signé avec HP une convention qui réunit tous les partenaires - les banquiers, les chambres de commerce, chambre des métiers, des réseaux d'accompagnateurs d'entreprises -, afin d'offrir à chaque salarié qui serait tenté par l'aventure de la création ou de la reprise, un guichet unique, un accompagnement, un financement qui vont lui permettre de s'engager dans cette démarche de façon beaucoup plus simple.
Q- Cela veut dire que HP donne une mise de fonds de départ, d'une certaine manière, et que vous, vous gérez l'environnement pour accompagner le salarié qui veut créer son entreprise ?
R- Cela veut dire que HP, effectivement, donnera un coup de pouce qui est en négociation, en ce moment, avec les partenaires sociaux, cela fait partie des choses qui se négocient. Et puis, de notre côté, nous veillerons à ce que chaque salarié de HP, intéressé par cette solution, soit accompagné personnellement, et ait des solutions qui soient très rapides, très fiables, et qui puissent le conduire à cette solution qui est remarquable, puisque l'on a déjà constaté que l'essaimage peut conduire à un solde net d'emploi nettement supérieur à celui des salariés concernés.
Q- C'est ce que vous disiez il y a deux jours : on ne crée pas seulement son propre emploi, vous vous rendez compte qu'on en crée un de plus, d'une manière générale.
R- Oui, et chez HP, qui avait déjà pratiqué de façon beaucoup plus informelle cet essaimage, chaque salarié qui était parti pour créer une entreprise ou en reprendre une, a créé aujourd'hui, trois ans après, trois emplois.
Q- Ce cap des trois ans est très important et vous le savez très bien. Est-ce que l'accompagnement va-t-il pouvoir aller au-delà de ce cap de trois ans qui est fatidique pour beaucoup des très petites entreprises ?
R- L'accompagnement sera sur mesure, donc il va donc dépendre des solutions. Vous avez des entreprises qui s'envolent très rapidement et n'ont plus besoin d'être aidées, et puis d'autres qui doivent encore être coachées. Il faudra évaluer cette convention avec HP, et donc, dans trois ans, nous regarderons le bilan de ce qui a été créé, de ce qui a disparu, du nombre d'emplois qui ont été développés par ces salariés créateurs. Il faut bien voir une chose, c'est qu'aujourd'hui, nous manquons de repreneurs en France, et que, un salarié de HP, une entreprise mondialisée, avec des gens qui sont très bien formés, 80 % de cadres, des gens qui sont acquis à la culture de l'économie moderne, ce sont de formidables candidats pour créer ou reprendre des entreprises.
Q- Ils ont les compétences techniques et vous voulez, d'une certaine manière, leur donner les compétences managériales ou les aider à les acquérir ?
R- Voilà, parce qu'un bon salarié n'est pas nécessairement armé pour entreprendre. Il faut changer un petit peu de culture aussi. Et donc, tout cela nécessite un accompagnement. Aujourd'hui, on a des accompagnateurs de très grandes qualités en France, mais il y en a beaucoup, c'est parfois un peu compliqué, ils ne sont pas suffisamment organisés en réseaux et en guichets uniques. Et cela que nous mettons, de façon un peu expérimentale, en oeuvre, pour tous les bassins d'emplois concernés. Donc c'est à Grenoble, à l'Isle-d'Abeau, à Issy-les- Moulineaux, aux Ulis. Près de 250 entreprises pourraient être ainsi créées ou reprise par des salariés de HP.
Q- Est-ce que cela veut dire que c'est une méthode qui pourrait être utilisée dans d'autres plans de reclassement ? Voulez-vous en faire un exemple pour changer, de manière radicale, ce que pourraient être les plans de reclassement industriel ?
R- Je le souhaite. Je pense que c'est une des solutions les plus prometteuses. C'est vrai dans des régions comme Nord-Pas-de-Calais où il y a des déficits chroniques en très petites entreprises. Bien souvent, il y a une culture du salarié, une culture ouvrière, mais il n'y a pas de culture entrepreneuriale. Les choses se corrigent, y compris dans le Nord ou en Lorraine, dans des régions de tradition industrielle. Mais c'est certainement une excellente solution, à la fois pour les salariés et aussi pour les entreprises qui seront ainsi créées et reprises. Car ces salariés de grandes entreprises ou de PME moyennes, ont toutes les capacités pour être d'excellents chefs d'entreprise.
Q- Une question sur Arcelor, pas tellement sur la stratégie, pas du tout même, mais au membre du Gouvernement que vous êtes : on a l'impression que tout le monde se rend compte ce matin que les choses avaient été trop loin, elles devenaient malsaines. Il y avait des relents de xénophobie qui commençaient à traîner, G. Dollé lui-même, d'ailleurs, semble s'excuser un petit peu ce matin dans les Echos. Il dit que ses propos "ont été sortis de leur contexte". T. Breton a voulu calmer le jeu... Dites-vous que c'est salutaire, qu'on se calme un petit peu sur des propos qui ont été très très loin ?
R- J'ai toujours eu la même attitude, qu'il s'agisse de Danone, qu'il s'agisse d'autres entreprises, il y a un espace à construire entre, d'un côté, le laisser-faire, le laissez-passer naïf, et de l'autre, le protectionnisme, qui n'est certainement pas la solution de l'avenir pour un pays ouvert comme la France. Cela suppose que l'on aide les entreprises à constituer un actionnariat stable, capable de développer des stratégies de long terme. Et cela suppose, bien sûr, que nos entreprises soient les plus compétitives possibles ; c'est ce qu'a dit T. Breton. Pour ma part, j'en suis tout à fait convaincu et depuis très longtemps.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 février 2006
R- Vous savez que la création d'entreprise marche bien en France : 225.000 entreprises créées en 2005, et c'est aussi une solution pour des entreprises qui se restructurent, pour des salariés qui vont choisir une nouvelle orientation professionnelle à la suite d'un changement dans leur statut de salarié ou dans la vie de leur entreprise. Et trop souvent, on oublie de leur proposer la reprise d'entreprise ou la création d'entreprise. Donc, nous avons signé avec HP une convention qui réunit tous les partenaires - les banquiers, les chambres de commerce, chambre des métiers, des réseaux d'accompagnateurs d'entreprises -, afin d'offrir à chaque salarié qui serait tenté par l'aventure de la création ou de la reprise, un guichet unique, un accompagnement, un financement qui vont lui permettre de s'engager dans cette démarche de façon beaucoup plus simple.
Q- Cela veut dire que HP donne une mise de fonds de départ, d'une certaine manière, et que vous, vous gérez l'environnement pour accompagner le salarié qui veut créer son entreprise ?
R- Cela veut dire que HP, effectivement, donnera un coup de pouce qui est en négociation, en ce moment, avec les partenaires sociaux, cela fait partie des choses qui se négocient. Et puis, de notre côté, nous veillerons à ce que chaque salarié de HP, intéressé par cette solution, soit accompagné personnellement, et ait des solutions qui soient très rapides, très fiables, et qui puissent le conduire à cette solution qui est remarquable, puisque l'on a déjà constaté que l'essaimage peut conduire à un solde net d'emploi nettement supérieur à celui des salariés concernés.
Q- C'est ce que vous disiez il y a deux jours : on ne crée pas seulement son propre emploi, vous vous rendez compte qu'on en crée un de plus, d'une manière générale.
R- Oui, et chez HP, qui avait déjà pratiqué de façon beaucoup plus informelle cet essaimage, chaque salarié qui était parti pour créer une entreprise ou en reprendre une, a créé aujourd'hui, trois ans après, trois emplois.
Q- Ce cap des trois ans est très important et vous le savez très bien. Est-ce que l'accompagnement va-t-il pouvoir aller au-delà de ce cap de trois ans qui est fatidique pour beaucoup des très petites entreprises ?
R- L'accompagnement sera sur mesure, donc il va donc dépendre des solutions. Vous avez des entreprises qui s'envolent très rapidement et n'ont plus besoin d'être aidées, et puis d'autres qui doivent encore être coachées. Il faudra évaluer cette convention avec HP, et donc, dans trois ans, nous regarderons le bilan de ce qui a été créé, de ce qui a disparu, du nombre d'emplois qui ont été développés par ces salariés créateurs. Il faut bien voir une chose, c'est qu'aujourd'hui, nous manquons de repreneurs en France, et que, un salarié de HP, une entreprise mondialisée, avec des gens qui sont très bien formés, 80 % de cadres, des gens qui sont acquis à la culture de l'économie moderne, ce sont de formidables candidats pour créer ou reprendre des entreprises.
Q- Ils ont les compétences techniques et vous voulez, d'une certaine manière, leur donner les compétences managériales ou les aider à les acquérir ?
R- Voilà, parce qu'un bon salarié n'est pas nécessairement armé pour entreprendre. Il faut changer un petit peu de culture aussi. Et donc, tout cela nécessite un accompagnement. Aujourd'hui, on a des accompagnateurs de très grandes qualités en France, mais il y en a beaucoup, c'est parfois un peu compliqué, ils ne sont pas suffisamment organisés en réseaux et en guichets uniques. Et cela que nous mettons, de façon un peu expérimentale, en oeuvre, pour tous les bassins d'emplois concernés. Donc c'est à Grenoble, à l'Isle-d'Abeau, à Issy-les- Moulineaux, aux Ulis. Près de 250 entreprises pourraient être ainsi créées ou reprise par des salariés de HP.
Q- Est-ce que cela veut dire que c'est une méthode qui pourrait être utilisée dans d'autres plans de reclassement ? Voulez-vous en faire un exemple pour changer, de manière radicale, ce que pourraient être les plans de reclassement industriel ?
R- Je le souhaite. Je pense que c'est une des solutions les plus prometteuses. C'est vrai dans des régions comme Nord-Pas-de-Calais où il y a des déficits chroniques en très petites entreprises. Bien souvent, il y a une culture du salarié, une culture ouvrière, mais il n'y a pas de culture entrepreneuriale. Les choses se corrigent, y compris dans le Nord ou en Lorraine, dans des régions de tradition industrielle. Mais c'est certainement une excellente solution, à la fois pour les salariés et aussi pour les entreprises qui seront ainsi créées et reprises. Car ces salariés de grandes entreprises ou de PME moyennes, ont toutes les capacités pour être d'excellents chefs d'entreprise.
Q- Une question sur Arcelor, pas tellement sur la stratégie, pas du tout même, mais au membre du Gouvernement que vous êtes : on a l'impression que tout le monde se rend compte ce matin que les choses avaient été trop loin, elles devenaient malsaines. Il y avait des relents de xénophobie qui commençaient à traîner, G. Dollé lui-même, d'ailleurs, semble s'excuser un petit peu ce matin dans les Echos. Il dit que ses propos "ont été sortis de leur contexte". T. Breton a voulu calmer le jeu... Dites-vous que c'est salutaire, qu'on se calme un petit peu sur des propos qui ont été très très loin ?
R- J'ai toujours eu la même attitude, qu'il s'agisse de Danone, qu'il s'agisse d'autres entreprises, il y a un espace à construire entre, d'un côté, le laisser-faire, le laissez-passer naïf, et de l'autre, le protectionnisme, qui n'est certainement pas la solution de l'avenir pour un pays ouvert comme la France. Cela suppose que l'on aide les entreprises à constituer un actionnariat stable, capable de développer des stratégies de long terme. Et cela suppose, bien sûr, que nos entreprises soient les plus compétitives possibles ; c'est ce qu'a dit T. Breton. Pour ma part, j'en suis tout à fait convaincu et depuis très longtemps.
Source: premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 6 février 2006