Texte intégral
Monsieur le directeur général,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames, messieurs,
Je souhaite remercier le personnel qui ma montré par sa présentation et ses explications où nous en étions. Il est sûr quavec un projet aussi ambitieux que celui dune nouvelle formation des gendarmes adjoints remplaçant les gendarmes auxiliaires, tous les problèmes ne peuvent pas être résolus immédiatement.
Je me réjouis dautant plus davoir convaincu lannée dernière le Premier ministre quil était utile de commencer plus tôt que prévu lentrée en formation des gendarmes adjoints en voyant le défi qui est en train dêtre relevé, particulièrement à lécole de Montargis. Cest la mise en route dun projet professionnel très ambitieux pour la Gendarmerie : une formation rapide et de qualité de jeunes volontaires dont le rôle sera tout à fait important dans les unités de la Gendarmerie. Cest une constante de mon action depuis que jai pris la responsabilité du ministère de la Défense : la formation dans toutes les spécialités des armées doit être une priorité. La Défense, selon les nouveaux critères, est dabord un système dhommes dans lequel les capacités humaines sont au centre de tout. Ce sont des métiers qui se transforment et qui doivent prendre en compte les nouvelles spécialités, les nouveaux savoir-faire et les nouvelles évolutions de la société. La formation est par conséquent une priorité absolue.
Javais été satisfait de voir au moment de ladoption de la loi sur le service national, il y a presque un an et demi, que le gouvernement et le Parlement acceptaient lidée que les jeunes gendarmes adjoints détiennent rapidement la qualification dagent de police judiciaire adjoint, ce qui est un signe de confiance très important. Cest aussi une lourde responsabilité puisquelle fournit la base de constats judiciaires qui pourront être utilisés par la magistrature pour prononcer des décisions à caractère pénal. La formation aujourdhui développée dans lécole est centrée en grande partie autour de cette responsabilité particulière de la police judiciaire. Elle permet aux jeunes adjoints de se placer rapidement au cur du métier de gendarme et de pouvoir jouer un rôle particulièrement précieux au sein des unités. Cette nouvelle ressource arrive à un moment où le débat national sur la violence et linsécurité souligne la nécessité daccroître les moyens dont dispose lEtat pour résoudre ces problèmes.
Parmi les décisions récentes du gouvernement, figure celle daffecter 7 000 agents supplémentaires sur une période de trois ans - policiers, gendarmes et, éventuellement, dautres métiers de sécurité - dans les 26 départements prioritaires où pèsent aujourdhui les menaces les plus sérieuses sur la sécurité de nos concitoyens. La Gendarmerie est évidemment concernée par cette décision. Le gouvernement a retenu les propositions que je lui ai présentées afin daffecter, dès cette année 1999, 700 gendarmes expérimentés dans ces départements pour renforcer les unités existantes. Je pense, par exemple, aux quatre brigades de prévention de la délinquance juvénile qui y seront créées cette année. Ces sous-officiers, au nombre de 700 hommes et femmes, viendront pour lessentiel dunités situées en zones rurales moins sensibles et seront remplacés par de jeunes gendarmes adjoints. Il ny aura donc pas de réduction deffectifs dans les brigades ou les pelotons de zone rurale ayant une activité de sécurité proche de la moyenne. Mais il y aura un phénomène de relève des sous-officiers expérimentés par de jeunes gendarmes adjoints. Ceci évitera que les jeunes gendarmes adjoints en trop grand nombre ne se trouvent exposés à des situations de forte tension et dinsécurité dès leur première affectation et permettra de maintenir dans les unités de zone rurale le niveau de sécurité qui convient. La qualification dAPJA [Agent de Police Judiciaire Adjoint] sera tout à fait précieuse pour que les gendarmes adjoints, qui rentreront en service dans une brigade, jouent un rôle complet au service du plan de sécurité de la brigade.
Ces mesures décidées par le Conseil de Sécurité Intérieure supposent donc des mouvements daffectation qui se dérouleront au cours de lannée 1999 . Je dois veiller à ce que ces mesures soient bien comprises et tiennent compte des préférences des situations personnelles et familiales de lensemble du personnel concerné. Cela suppose aussi que nous sachions nous expliquer avec nos partenaires locaux, notamment les maires et les élus des communes concernées, pour faire passer le message de la nécessité de cette nouvelle adaptation.
Il est par ailleurs nécessaire que nous fassions la vérification que tous les postes qui peuvent être disponibles grâce à lorganisation des services administratifs et généraux de la Gendarmerie, soient remis sur le terrain. Le développement du corps de soutien peut nous y aider de façon très efficace. Jai également prévu, avec laccord du gouvernement, une étude sur des nouvelles méthodes dintervention de la Gendarmerie et de la police en zones urbaines et périurbaines. Nous allons examiner comment une fraction limitée mais significative des forces mobiles pourrait saccoutumer à une nouvelle méthode dintervention dans les quartiers de délinquance élevée de manière à seconder les forces territoriales. Nous allons créer au total dix nouvelles brigades de prévention de la délinquance juvénile au cours de lannée 1999 dans tous les secteurs où les besoins se font clairement sentir.
Enfin, le premier lieu de formation des jeunes à la vie citoyenne et dacquisition de responsabilité dans un groupe est lécole. Elle doit rester un lieu détude et de sécurité. Cest pour nous, au titre de la Défense, un lieu important puisque les jeunes acquerront dans le cadre scolaire avec léducation civique les premières notions concernant le système de Défense. La présence de forces de prévention et de sécurité auprès des établissements scolaires est aujourdhui un des objectifs : la Gendarmerie aura son rôle dans cette orientation choisie par le gouvernement. Nous sommes donc en discussion avec nos collègues de lEducation nationale, Claude Allègre et Ségolène Royale, pour que des gendarmes soient affectés auprès des établissements scolaires des zones les plus difficiles pour contribuer à une meilleure sécurité.
Ce dossier important de la sécurité intérieure ne me fait pas oublier le cadre militaire de la Gendarmerie. La loi de réforme du service national, votée du 28 octobre 1997, a fait du volontariat une des composantes des nouvelles armées professionnelles. Le gouvernement a aligné ce dispositif de volontariat sur celui des emplois jeunes du point de vue du statut social de manière à ce quil ny ait pas de disparités entre les jeunes qui sengageraient pour une fonction de défense ou dappui aux armées et ceux qui choisissent la voie des services civils. Cette réforme de nos armées est dabord une question de professionnalisme dans chacune des unités. A ce titre, la Gendarmerie qui va bénéficier de plus de la moitié des 27 000 postes volontaires à terme, est concernée au premier rang. Sans méconnaître les services que continuent de rendre les gendarmes auxiliaires du contingent, la génération des gendarmes adjoints apportera une plus grande efficacité par un recrutement différent puisque les jeunes sengageront sur la base du volontariat sans lobligation du service national. Ce recrutement sera différent de celui des sous-officiers : ce nest pas le même niveau de formation initiale, mais il sagit dun recrutement de professionnels. Cette forme de recrutement offre une possibilité de monter dans léchelle sociale à des jeunes qui navaient pas forcément eu au départ les meilleures chances et les meilleurs atouts dans leur formation scolaire. Cest donc un moyen dinsertion supplémentaire quoffre lEtat.
Cette formation prépare les jeunes à lexercice complet des responsabilités de la Gendarmerie. La durée de service est plus longue par rapport à la tradition des gendarmes auxiliaires, jusquà quatre ou cinq années, ce qui permettra dacquérir lexpérience indispensable au contact des sous-officiers plus anciens. Cette nouvelle institution des volontaires de la Défense complète un ensemble de liens entre les jeunes français et la Défense qui commence par le recensement militaire dès lâge de seize ans, par lenseignement des principes de la Défense à lécole, par lappel de préparation à la Défense obligatoire pour tous les jeunes garçons et filles à partir du début de lannée 2000, par des possibilités de préparations militaires, dans lesquelles la Gendarmerie va exercer des responsabilités importantes à partir des prochaines semaines, par le volontariat pour un exercice professionnel dune durée moyenne dans la vie des armées et par lengagement dans la réserve, ce qui permet de disposer dun personnel motivé pour épauler les forces dactive. La Gendarmerie sera au centre du dispositif puisque 50 000 réservistes, soit la moitié de la nouvelle réserve prévue par le projet de loi bientôt en discussion, iront à celle-ci afin de donner une capacité de renforcement, en temps de paix ou de crise, sur le territoire national ou éventuellement international. Ce volontariat est lun des piliers de notre nouvelle organisation de défense : il va représenter une force supplémentaire de répartition des forces de gendarmerie sur le terrain et de traitement des problèmes de sécurité de nos concitoyens. Il représente un potentiel demplois important et formateur pour des milliers de jeunes. Ma visite me permet de repartir dici encouragé et optimiste sur le rôle très important de la Gendarmerie qui continuera de veiller à la formation et à la promotion des jeunes, à la bonne organisation de la sécurité des Français sur le terrain et à la force de notre défense.
(Source http://www.defense.gouv.fr, février 1999)
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames, messieurs,
Je souhaite remercier le personnel qui ma montré par sa présentation et ses explications où nous en étions. Il est sûr quavec un projet aussi ambitieux que celui dune nouvelle formation des gendarmes adjoints remplaçant les gendarmes auxiliaires, tous les problèmes ne peuvent pas être résolus immédiatement.
Je me réjouis dautant plus davoir convaincu lannée dernière le Premier ministre quil était utile de commencer plus tôt que prévu lentrée en formation des gendarmes adjoints en voyant le défi qui est en train dêtre relevé, particulièrement à lécole de Montargis. Cest la mise en route dun projet professionnel très ambitieux pour la Gendarmerie : une formation rapide et de qualité de jeunes volontaires dont le rôle sera tout à fait important dans les unités de la Gendarmerie. Cest une constante de mon action depuis que jai pris la responsabilité du ministère de la Défense : la formation dans toutes les spécialités des armées doit être une priorité. La Défense, selon les nouveaux critères, est dabord un système dhommes dans lequel les capacités humaines sont au centre de tout. Ce sont des métiers qui se transforment et qui doivent prendre en compte les nouvelles spécialités, les nouveaux savoir-faire et les nouvelles évolutions de la société. La formation est par conséquent une priorité absolue.
Javais été satisfait de voir au moment de ladoption de la loi sur le service national, il y a presque un an et demi, que le gouvernement et le Parlement acceptaient lidée que les jeunes gendarmes adjoints détiennent rapidement la qualification dagent de police judiciaire adjoint, ce qui est un signe de confiance très important. Cest aussi une lourde responsabilité puisquelle fournit la base de constats judiciaires qui pourront être utilisés par la magistrature pour prononcer des décisions à caractère pénal. La formation aujourdhui développée dans lécole est centrée en grande partie autour de cette responsabilité particulière de la police judiciaire. Elle permet aux jeunes adjoints de se placer rapidement au cur du métier de gendarme et de pouvoir jouer un rôle particulièrement précieux au sein des unités. Cette nouvelle ressource arrive à un moment où le débat national sur la violence et linsécurité souligne la nécessité daccroître les moyens dont dispose lEtat pour résoudre ces problèmes.
Parmi les décisions récentes du gouvernement, figure celle daffecter 7 000 agents supplémentaires sur une période de trois ans - policiers, gendarmes et, éventuellement, dautres métiers de sécurité - dans les 26 départements prioritaires où pèsent aujourdhui les menaces les plus sérieuses sur la sécurité de nos concitoyens. La Gendarmerie est évidemment concernée par cette décision. Le gouvernement a retenu les propositions que je lui ai présentées afin daffecter, dès cette année 1999, 700 gendarmes expérimentés dans ces départements pour renforcer les unités existantes. Je pense, par exemple, aux quatre brigades de prévention de la délinquance juvénile qui y seront créées cette année. Ces sous-officiers, au nombre de 700 hommes et femmes, viendront pour lessentiel dunités situées en zones rurales moins sensibles et seront remplacés par de jeunes gendarmes adjoints. Il ny aura donc pas de réduction deffectifs dans les brigades ou les pelotons de zone rurale ayant une activité de sécurité proche de la moyenne. Mais il y aura un phénomène de relève des sous-officiers expérimentés par de jeunes gendarmes adjoints. Ceci évitera que les jeunes gendarmes adjoints en trop grand nombre ne se trouvent exposés à des situations de forte tension et dinsécurité dès leur première affectation et permettra de maintenir dans les unités de zone rurale le niveau de sécurité qui convient. La qualification dAPJA [Agent de Police Judiciaire Adjoint] sera tout à fait précieuse pour que les gendarmes adjoints, qui rentreront en service dans une brigade, jouent un rôle complet au service du plan de sécurité de la brigade.
Ces mesures décidées par le Conseil de Sécurité Intérieure supposent donc des mouvements daffectation qui se dérouleront au cours de lannée 1999 . Je dois veiller à ce que ces mesures soient bien comprises et tiennent compte des préférences des situations personnelles et familiales de lensemble du personnel concerné. Cela suppose aussi que nous sachions nous expliquer avec nos partenaires locaux, notamment les maires et les élus des communes concernées, pour faire passer le message de la nécessité de cette nouvelle adaptation.
Il est par ailleurs nécessaire que nous fassions la vérification que tous les postes qui peuvent être disponibles grâce à lorganisation des services administratifs et généraux de la Gendarmerie, soient remis sur le terrain. Le développement du corps de soutien peut nous y aider de façon très efficace. Jai également prévu, avec laccord du gouvernement, une étude sur des nouvelles méthodes dintervention de la Gendarmerie et de la police en zones urbaines et périurbaines. Nous allons examiner comment une fraction limitée mais significative des forces mobiles pourrait saccoutumer à une nouvelle méthode dintervention dans les quartiers de délinquance élevée de manière à seconder les forces territoriales. Nous allons créer au total dix nouvelles brigades de prévention de la délinquance juvénile au cours de lannée 1999 dans tous les secteurs où les besoins se font clairement sentir.
Enfin, le premier lieu de formation des jeunes à la vie citoyenne et dacquisition de responsabilité dans un groupe est lécole. Elle doit rester un lieu détude et de sécurité. Cest pour nous, au titre de la Défense, un lieu important puisque les jeunes acquerront dans le cadre scolaire avec léducation civique les premières notions concernant le système de Défense. La présence de forces de prévention et de sécurité auprès des établissements scolaires est aujourdhui un des objectifs : la Gendarmerie aura son rôle dans cette orientation choisie par le gouvernement. Nous sommes donc en discussion avec nos collègues de lEducation nationale, Claude Allègre et Ségolène Royale, pour que des gendarmes soient affectés auprès des établissements scolaires des zones les plus difficiles pour contribuer à une meilleure sécurité.
Ce dossier important de la sécurité intérieure ne me fait pas oublier le cadre militaire de la Gendarmerie. La loi de réforme du service national, votée du 28 octobre 1997, a fait du volontariat une des composantes des nouvelles armées professionnelles. Le gouvernement a aligné ce dispositif de volontariat sur celui des emplois jeunes du point de vue du statut social de manière à ce quil ny ait pas de disparités entre les jeunes qui sengageraient pour une fonction de défense ou dappui aux armées et ceux qui choisissent la voie des services civils. Cette réforme de nos armées est dabord une question de professionnalisme dans chacune des unités. A ce titre, la Gendarmerie qui va bénéficier de plus de la moitié des 27 000 postes volontaires à terme, est concernée au premier rang. Sans méconnaître les services que continuent de rendre les gendarmes auxiliaires du contingent, la génération des gendarmes adjoints apportera une plus grande efficacité par un recrutement différent puisque les jeunes sengageront sur la base du volontariat sans lobligation du service national. Ce recrutement sera différent de celui des sous-officiers : ce nest pas le même niveau de formation initiale, mais il sagit dun recrutement de professionnels. Cette forme de recrutement offre une possibilité de monter dans léchelle sociale à des jeunes qui navaient pas forcément eu au départ les meilleures chances et les meilleurs atouts dans leur formation scolaire. Cest donc un moyen dinsertion supplémentaire quoffre lEtat.
Cette formation prépare les jeunes à lexercice complet des responsabilités de la Gendarmerie. La durée de service est plus longue par rapport à la tradition des gendarmes auxiliaires, jusquà quatre ou cinq années, ce qui permettra dacquérir lexpérience indispensable au contact des sous-officiers plus anciens. Cette nouvelle institution des volontaires de la Défense complète un ensemble de liens entre les jeunes français et la Défense qui commence par le recensement militaire dès lâge de seize ans, par lenseignement des principes de la Défense à lécole, par lappel de préparation à la Défense obligatoire pour tous les jeunes garçons et filles à partir du début de lannée 2000, par des possibilités de préparations militaires, dans lesquelles la Gendarmerie va exercer des responsabilités importantes à partir des prochaines semaines, par le volontariat pour un exercice professionnel dune durée moyenne dans la vie des armées et par lengagement dans la réserve, ce qui permet de disposer dun personnel motivé pour épauler les forces dactive. La Gendarmerie sera au centre du dispositif puisque 50 000 réservistes, soit la moitié de la nouvelle réserve prévue par le projet de loi bientôt en discussion, iront à celle-ci afin de donner une capacité de renforcement, en temps de paix ou de crise, sur le territoire national ou éventuellement international. Ce volontariat est lun des piliers de notre nouvelle organisation de défense : il va représenter une force supplémentaire de répartition des forces de gendarmerie sur le terrain et de traitement des problèmes de sécurité de nos concitoyens. Il représente un potentiel demplois important et formateur pour des milliers de jeunes. Ma visite me permet de repartir dici encouragé et optimiste sur le rôle très important de la Gendarmerie qui continuera de veiller à la formation et à la promotion des jeunes, à la bonne organisation de la sécurité des Français sur le terrain et à la force de notre défense.
(Source http://www.defense.gouv.fr, février 1999)