Extraits d'un entretien de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, dans "Le Dauphiné" du 24 mars 2006, sur le rôle du Centre de recherche du service de santé des armées dans la lutte contre le terrorisme et sur les sanctions disciplinaires contre des militaires français présents en Côte d'Ivoire.

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Circonstance : Déplacement en Isère, le 24 mars 2006

Média : Le Dauphiné libéré

Texte intégral



Q - Quelle est la raison de votre déplacement en Isère ?
R - Je viens à Grenoble pour rencontrer sur le terrain les hommes et les femmes de la Défense mais aussi les ingénieurs et les techniciens civils qui agissent pour la sécurité des Français. La Défense est un acteur majeur de la lutte contre le terrorisme. Au-delà de l'aspect visible du plan Vigipirate par exemple, de nombreux médecins, pharmaciens, ingénieurs, chercheurs de la Défense travaillent dans l'ombre à anticiper la progression de la menace terroriste et à y apporter les réponses les plus adaptées et les plus efficaces. Le Centre de recherche du service de santé des armées de Grenoble participe ainsi à l'amélioration de la protection médicale contre les risques des armes biologiques, chimiques et radiologiques. La région Rhône-Alpes et l'Isère sont à la pointe dans de nombreuses activités technologiquement innovantes. De nombreuses entreprises du pôle de compétitivité Minalogic travaillent pour l'industrie de défense au niveau de la recherche, du développement et de la production.
Q - Après l'affaire Mahé, des sanctions disciplinaires ont été prises envers des militaires de la 27è BIM. Etes-vous sûre aujourd'hui quelles soient toutes bien proportionnées en fonction des responsabilités de chacun ? Celle prise à l'encontre de l'ancien commandant de la 27è BIM ne vous paraît-elle pas excessive ?
R - Un crime a été commis, en violation du droit international et des règles d'éthique qui sont le fondement du comportement de nos soldats en opération. Deux types de responsabilité peuvent être retenus. D'une part, celle des acteurs directs et, d'autre part, celle de ceux qui n'ont pas dénoncé ces faits dont ils avaient connaissance. Le lien de confiance qui unit les militaires à leur hiérarchie, élément essentiel du bon fonctionnement des armées, a été rompu. Lorsque j'ai eu connaissance de ces faits d'une extrême gravité, j'ai été amenée à prendre des mesures, en plein accord avec le chef d'état-major des armées et celui de l'armée de terre. L'instruction judiciaire en cours déterminera les responsabilités de chacun. Pour autant, cet acte isolé ne doit pas faire oublier le comportement remarquable de nos militaires, en Côte d'Ivoire comme partout ailleurs. source http://www.defense.gouv.fr, le 31 mars 2006