Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie de m'avoir convié à ouvrir votre séminaire consacré à l'exportation comme ambition et facteur de succès pour vos entreprises. C'est un objectif que nous devons partager pour l'ensemble du secteur économique.
L'industrie agro-alimentaire est un secteur-clé et une réussite de notre appareil productif. En 2005, l'excédent commercial agricole a atteint près de 8 milliards d'euros. Il reste que nous devons consolider ces résultats et même les amplifier. Votre journée intervient à un moment déterminant pour apporter une nouvelle impulsion à cette ambition.
C'est dans cet esprit que nous avons préparé, avec ma collègue Christine LAGARDE, Ministre délégué au commerce extérieur, un plan sectoriel export agro-alimentaire.
Les résultats de notre commerce extérieur appellent en effet une action résolue et une meilleure coordination afin de renforcer l'efficacité des actions conduites par l'Etat.
I - La situation de notre commerce extérieur agro-alimentaire, bien que satisfaisant dans les grandes lignes, doit appeler de notre part une vigilance renforcée
- L'agriculture et l'agro-alimentaire, ce sont des exportations qui progressent de 2% par an et atteignent près de 40 milliards d'euros.
Avec une part de marché mondial de 8 %, la France est le 3ème exportateur de produits agricoles et agro-alimentaire derrière les Etats-Unis et les Pays-Bas. L'excédent agricole et agro-alimentaire français est extrêmement régulier et constitue l'une des premières contributions par branche au solde du commerce extérieur.
En terme d'emplois, 1 milliard d'euros exportés génère, directement ou indirectement près de 15 000 emplois.
- Pour autant, un effort de consolidation est nécessaire.
En effet, notre excédent agro-alimentaire baisse de 200 Meuros en 2005 pour s'établir à 7,7 Meuros. Cette situation est liée notamment à un rythme soutenu de nos importations qui atteignent 31,5 Meuros.
La progression globale de nos vente ne compense pas celle de nos achats, signe de la persistance de faiblesse structurelle de notre offre.
- Cette évolution est préoccupante : nous perdons des positions sur nos marchés traditionnels : nos parts de marchés s'érodent chez nos clients européens, qui représentent encore les 2/3 de nos ventes.
Nous avons enregistré un bon résultat - +5% - sur les pays tiers. Mais, dans l'Union européenne, nos ventes ont stagné et même marqué un net recul en l'Allemagne.
Si nous avions conservé nos parts de marchés de 1994, nos exportations seraient aujourd'hui supérieures annuellement de plus de 6 Meuros et génèreraient donc pour l'emploi près de 100 000 créations supplémentaires.
Nous devons réagir en identifiant les marchés des produits prioritaires, ce qui permettra de concentrer les moyens publics sur ces destinations et mieux coordonner les opérations avec les efforts des entreprises. Des perspectives existent dans un marché mondial en croissance, porté notamment par les pays émergents.
II - C'est pourquoi je veux engager une démarche volontariste avec tous les partenaires. La politique publique d'appui à l'export doit être aujourd'hui concentrée autour de priorités claires.
Nous sommes d'accord sur le constat que les moyens publics, bien que régulièrement alloués, doivent être resserrés autour de quelques destinations et filières stratégiques.
Face à une concurrence renforcée, il est primordial d'offrir un cadre stratégique qui définisse les orientations et priorités à moyen terme permettant d'offrir l'appui le plus adapté aux entreprises sur un nombre limité de marchés pertinents.
L'enjeu est crucial dans l'agroalimentaire, où dominent les PME dont les efforts à l'exportation doivent être encouragés mais aussi accompagnés pour leur donner toutes les chances de réussite : l'exportation ne s'improvise pas, elle se mature, se décide et s'accompagne. Ce plan sectoriel se veut aussi un outil pour les entreprises.
C'est là tout l'enjeu du plan sectoriel que je veux vous présenter : concentrer nos forces pour nous permettre de tenir nos marchés, d'aller en conquérir de nouveaux mais offrir des règles claires et sécurisantes pour les nombreuses PME qui n'ont pas encore exporté et doivent le faire avec profit. Et la marge de progression est forte : une majorité de PME n'exportent pas tandis que la moitié des ventes est réalisée par des entreprises pour lesquelles l'exportation représente la moitié et plus de leur chiffre d'affaires.
- Ce plan fixe un cadre, notamment pour les pouvoirs publics et répond à deux objectifs :
- un objectif global : améliorer les performances françaises à l'exportation en matière agro-alimentaire, tant en termes d'augmentation globale de nos ventes que d'accroissement et de défense de nos parts de marchés ;
- un objectif opérationnel : fournir un cadre stratégique permettant de définir et d'arrêter les orientation et les priorités à moyen terme de l'action publique afin d'offrir aux entreprises les services les plus adaptés sur un nombre limité de marchés pertinents.
- Dans cette perspective, le plan sectoriel a privilégié douze destinations prioritaires
Nous devons à la fois :
- maintenir les moyens sur nos marchés traditionnels, sur lesquels une perte de parts de marchés est particulièrement préjudiciable à la Maison France,
- et renforcer nos actions sur les marchés émergents qui correspondent à l'avenir de nos exportations.
C'est pour cette raison que nous identifions quatre zones très différentes :
- les pays émergents et lointains, qui constituent des marchés en forte croissance : Chine, Corée du Sud et Inde ;
- ensuite, des pays plus proches, plus faciles d'accès, mais dont la croissance est soutenue : Pologne, Russie, Algérie ;
- les grands marchés tiers développés (Etats-Unis et Japon) ne peuvent être délaissés en raison de leur importance dans l'économie mondiale ;
- enfin, les pays du coeur de cible traditionnels que constitue l'Union Européenne, ne doivent en aucune manière être désertés : l'Allemagne, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Italie.
Ce choix de douze pays couvre la moitié des importations agro-alimentaires mondiales et 57 % de nos exportations : concentrer nos moyens sur ces destinations nous permettra de nous inscrire dans la tendance du marché mondial, de corriger notre positionnement en fonction des événements et de tenir nos marchés traditionnels.
- Cette spécialisation géographique est complétée par une spécialisation par produits.
Nous avons identifié des produits cibles dans ces douze pays pour aboutir à des couples pays-produits et concentrer l'effort sur les filières susceptibles d'optimiser nos parts de marchés.
Un maximum de cinq produits prioritaires par marché a été retenu, après un intense travail de concertation avec les professionnels de l'agriculture et de l'agro-alimentaire. Un total de 47 couples pays-produit a été retenu.
Vous trouverez dans le document une récapitulation extrêmement précise par filière, vins et spiritueux, céréales, fruits et légumes, épicerie, bovins vivants, viandes et produits laitiers.
Une démarche équivalente a été faite pour les équipements agro-alimentaires, y compris le secteur de la génétique et des semences.
- La dernière étape est l'identification des modalités d'intervention les plus adaptées à la cible pays-produits.
Les actions bénéficiant d'un concours public seront classées en deux catégories :
a. les actions régaliennes destinées à faciliter et simplifier la démarche export des entreprises et à améliorer l'accès aux marchés visés en luttant contre les obstacles aux échanges : je pense notamment aux discussion sur la levée des barrières ou aux négociations en matière sanitaire ;
b. les actions commerciales seront destinées à appuyer la présence d'entreprises françaises à l'export, notamment par une meilleure information sur les marchés, une mise en relation des différents acteurs et une promotion adaptée : par exemple, promotion de l'image France sur les marchés en croissance, promotion produits sur les marchés développés non européens.
En fonction du couple pays-produit, l'action la plus adaptée sera choisie : par exemple, le type d'actions régaliennes ou commerciales privilégié sur la Chine en matière de vins et spiritueux, ou sur l'Allemagne ou la Russie en matière de viandes ou de produits laitiers.
Je voudrais dire que ce plan est aussi celui des entreprises : nous souhaitons qu'il apporte une plus grande cohérence à tous ceux qui oeuvrent en faveur de l'exportation. C'est pourquoi je voudrais remercier tous ceux dans les entreprises et les interprofessions qui ont activement participé à l'élaboration de ce plan.
CONCLUSION
Ce plan sectoriel doit maintenant être mis en application à travers les différents outils qui sont à la disposition du Gouvernement : Sopexa, Ubifrance, procédures mises en place pour la filière viti-vinicole mais aussi les services du Ministère de l'agriculture et de la Pêche et du Ministère délégué au Commerce extérieur.
Les différents dispositifs d'appui à l'exportation s'inscriront dans ces priorités - je pense notamment aux crédits Sopexa, au Kit export ou aux procédures du Conseil d'Aide Stratégique Export - dans un souci de simplification des procédures.
Ce plan est aussi le vôtre puisque sa préparation s'est faite en étroite collaboration avec les professionnels de l'agriculture et de l'agro-alimentaire. Je compte sur vous pour son appropriation par toute la profession et qu'il devienne notre feuille de route commune.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 5 avril 2006
Mesdames, Messieurs,
Je vous remercie de m'avoir convié à ouvrir votre séminaire consacré à l'exportation comme ambition et facteur de succès pour vos entreprises. C'est un objectif que nous devons partager pour l'ensemble du secteur économique.
L'industrie agro-alimentaire est un secteur-clé et une réussite de notre appareil productif. En 2005, l'excédent commercial agricole a atteint près de 8 milliards d'euros. Il reste que nous devons consolider ces résultats et même les amplifier. Votre journée intervient à un moment déterminant pour apporter une nouvelle impulsion à cette ambition.
C'est dans cet esprit que nous avons préparé, avec ma collègue Christine LAGARDE, Ministre délégué au commerce extérieur, un plan sectoriel export agro-alimentaire.
Les résultats de notre commerce extérieur appellent en effet une action résolue et une meilleure coordination afin de renforcer l'efficacité des actions conduites par l'Etat.
I - La situation de notre commerce extérieur agro-alimentaire, bien que satisfaisant dans les grandes lignes, doit appeler de notre part une vigilance renforcée
- L'agriculture et l'agro-alimentaire, ce sont des exportations qui progressent de 2% par an et atteignent près de 40 milliards d'euros.
Avec une part de marché mondial de 8 %, la France est le 3ème exportateur de produits agricoles et agro-alimentaire derrière les Etats-Unis et les Pays-Bas. L'excédent agricole et agro-alimentaire français est extrêmement régulier et constitue l'une des premières contributions par branche au solde du commerce extérieur.
En terme d'emplois, 1 milliard d'euros exportés génère, directement ou indirectement près de 15 000 emplois.
- Pour autant, un effort de consolidation est nécessaire.
En effet, notre excédent agro-alimentaire baisse de 200 Meuros en 2005 pour s'établir à 7,7 Meuros. Cette situation est liée notamment à un rythme soutenu de nos importations qui atteignent 31,5 Meuros.
La progression globale de nos vente ne compense pas celle de nos achats, signe de la persistance de faiblesse structurelle de notre offre.
- Cette évolution est préoccupante : nous perdons des positions sur nos marchés traditionnels : nos parts de marchés s'érodent chez nos clients européens, qui représentent encore les 2/3 de nos ventes.
Nous avons enregistré un bon résultat - +5% - sur les pays tiers. Mais, dans l'Union européenne, nos ventes ont stagné et même marqué un net recul en l'Allemagne.
Si nous avions conservé nos parts de marchés de 1994, nos exportations seraient aujourd'hui supérieures annuellement de plus de 6 Meuros et génèreraient donc pour l'emploi près de 100 000 créations supplémentaires.
Nous devons réagir en identifiant les marchés des produits prioritaires, ce qui permettra de concentrer les moyens publics sur ces destinations et mieux coordonner les opérations avec les efforts des entreprises. Des perspectives existent dans un marché mondial en croissance, porté notamment par les pays émergents.
II - C'est pourquoi je veux engager une démarche volontariste avec tous les partenaires. La politique publique d'appui à l'export doit être aujourd'hui concentrée autour de priorités claires.
Nous sommes d'accord sur le constat que les moyens publics, bien que régulièrement alloués, doivent être resserrés autour de quelques destinations et filières stratégiques.
Face à une concurrence renforcée, il est primordial d'offrir un cadre stratégique qui définisse les orientations et priorités à moyen terme permettant d'offrir l'appui le plus adapté aux entreprises sur un nombre limité de marchés pertinents.
L'enjeu est crucial dans l'agroalimentaire, où dominent les PME dont les efforts à l'exportation doivent être encouragés mais aussi accompagnés pour leur donner toutes les chances de réussite : l'exportation ne s'improvise pas, elle se mature, se décide et s'accompagne. Ce plan sectoriel se veut aussi un outil pour les entreprises.
C'est là tout l'enjeu du plan sectoriel que je veux vous présenter : concentrer nos forces pour nous permettre de tenir nos marchés, d'aller en conquérir de nouveaux mais offrir des règles claires et sécurisantes pour les nombreuses PME qui n'ont pas encore exporté et doivent le faire avec profit. Et la marge de progression est forte : une majorité de PME n'exportent pas tandis que la moitié des ventes est réalisée par des entreprises pour lesquelles l'exportation représente la moitié et plus de leur chiffre d'affaires.
- Ce plan fixe un cadre, notamment pour les pouvoirs publics et répond à deux objectifs :
- un objectif global : améliorer les performances françaises à l'exportation en matière agro-alimentaire, tant en termes d'augmentation globale de nos ventes que d'accroissement et de défense de nos parts de marchés ;
- un objectif opérationnel : fournir un cadre stratégique permettant de définir et d'arrêter les orientation et les priorités à moyen terme de l'action publique afin d'offrir aux entreprises les services les plus adaptés sur un nombre limité de marchés pertinents.
- Dans cette perspective, le plan sectoriel a privilégié douze destinations prioritaires
Nous devons à la fois :
- maintenir les moyens sur nos marchés traditionnels, sur lesquels une perte de parts de marchés est particulièrement préjudiciable à la Maison France,
- et renforcer nos actions sur les marchés émergents qui correspondent à l'avenir de nos exportations.
C'est pour cette raison que nous identifions quatre zones très différentes :
- les pays émergents et lointains, qui constituent des marchés en forte croissance : Chine, Corée du Sud et Inde ;
- ensuite, des pays plus proches, plus faciles d'accès, mais dont la croissance est soutenue : Pologne, Russie, Algérie ;
- les grands marchés tiers développés (Etats-Unis et Japon) ne peuvent être délaissés en raison de leur importance dans l'économie mondiale ;
- enfin, les pays du coeur de cible traditionnels que constitue l'Union Européenne, ne doivent en aucune manière être désertés : l'Allemagne, l'Espagne, le Royaume-Uni et l'Italie.
Ce choix de douze pays couvre la moitié des importations agro-alimentaires mondiales et 57 % de nos exportations : concentrer nos moyens sur ces destinations nous permettra de nous inscrire dans la tendance du marché mondial, de corriger notre positionnement en fonction des événements et de tenir nos marchés traditionnels.
- Cette spécialisation géographique est complétée par une spécialisation par produits.
Nous avons identifié des produits cibles dans ces douze pays pour aboutir à des couples pays-produits et concentrer l'effort sur les filières susceptibles d'optimiser nos parts de marchés.
Un maximum de cinq produits prioritaires par marché a été retenu, après un intense travail de concertation avec les professionnels de l'agriculture et de l'agro-alimentaire. Un total de 47 couples pays-produit a été retenu.
Vous trouverez dans le document une récapitulation extrêmement précise par filière, vins et spiritueux, céréales, fruits et légumes, épicerie, bovins vivants, viandes et produits laitiers.
Une démarche équivalente a été faite pour les équipements agro-alimentaires, y compris le secteur de la génétique et des semences.
- La dernière étape est l'identification des modalités d'intervention les plus adaptées à la cible pays-produits.
Les actions bénéficiant d'un concours public seront classées en deux catégories :
a. les actions régaliennes destinées à faciliter et simplifier la démarche export des entreprises et à améliorer l'accès aux marchés visés en luttant contre les obstacles aux échanges : je pense notamment aux discussion sur la levée des barrières ou aux négociations en matière sanitaire ;
b. les actions commerciales seront destinées à appuyer la présence d'entreprises françaises à l'export, notamment par une meilleure information sur les marchés, une mise en relation des différents acteurs et une promotion adaptée : par exemple, promotion de l'image France sur les marchés en croissance, promotion produits sur les marchés développés non européens.
En fonction du couple pays-produit, l'action la plus adaptée sera choisie : par exemple, le type d'actions régaliennes ou commerciales privilégié sur la Chine en matière de vins et spiritueux, ou sur l'Allemagne ou la Russie en matière de viandes ou de produits laitiers.
Je voudrais dire que ce plan est aussi celui des entreprises : nous souhaitons qu'il apporte une plus grande cohérence à tous ceux qui oeuvrent en faveur de l'exportation. C'est pourquoi je voudrais remercier tous ceux dans les entreprises et les interprofessions qui ont activement participé à l'élaboration de ce plan.
CONCLUSION
Ce plan sectoriel doit maintenant être mis en application à travers les différents outils qui sont à la disposition du Gouvernement : Sopexa, Ubifrance, procédures mises en place pour la filière viti-vinicole mais aussi les services du Ministère de l'agriculture et de la Pêche et du Ministère délégué au Commerce extérieur.
Les différents dispositifs d'appui à l'exportation s'inscriront dans ces priorités - je pense notamment aux crédits Sopexa, au Kit export ou aux procédures du Conseil d'Aide Stratégique Export - dans un souci de simplification des procédures.
Ce plan est aussi le vôtre puisque sa préparation s'est faite en étroite collaboration avec les professionnels de l'agriculture et de l'agro-alimentaire. Je compte sur vous pour son appropriation par toute la profession et qu'il devienne notre feuille de route commune.
Source http://www.agriculture.gouv.fr, le 5 avril 2006