Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, sur la réussite exemplaire de l'alliance Air France-KLM pour le développement de l'Europe du transport aérien et pour le projet européen, Amsterdam le 10 avril 2006.

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Circonstance : Voyage de Philippe Douste-Blazy aux Pays-Bas le 10 avril 2006 : recontre "Facteur X. La puissance de la formule franco-néerlandaise" sur le thème "Les enjeux pour l'aviation civile en Europe à l'horizon 2020" à Amsterdam le 10

Texte intégral


Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux d'être parmi vous ce soir et je remercie chaleureusement le vice-Premier ministre M. Brinkhorst, mon ami le ministre Bernard Bot, et la ministre des Transports Mme Sroultz von Haren de leur invitation.
Je salue la présence du commissaire européen Jacques Barrot et de la commissaire Nelly Kroes qui marquent par leur présence l'importance de cette réussite pour l'Europe des transports.

Permettez-moi de saluer aussi ceux qui ont rendu possible la préparation de cet événement :

  • les administrations de nos deux pays naturellement, en particulier les directions générales de l'aviation civile ;
  • le président Spinetta d'Air France, et le président Van Weyk de KLM ;
  • le président d'Aéroports de Paris M. Pierre Graff et le président de l'aéroport de Schipol-Amsterdam M. Gerlach Cerfontaine ;
  • je salue Alain Garcia, vice-président d'AIRBUS ;
  • M. Folebrert, président de la société Stork Aerospace.

Je salue M. Van Den Broek, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien membre de la Commission européenne, qui a conduit les discussions de cet après-midi.
Je salue chaleureusement enfin François Perigot et Henk Wesseling, les deux coprésidents du Conseil de Coopération franco-néerlandais, ainsi que les membres présents pour la réunion du Conseil de coopération demain.
Mesdames et Messieurs,

1- deux ans après l'alliance entre KLM et Air France en 2004, qui créait le premier groupe européen et mondial, le bilan est particulièrement positif : l'alliance Air France-KLM s'est imposée comme une référence mondiale en terme de gestion et de stratégie pour l'ensemble des transporteurs aériens.
Malgré les aléas de la conjoncture internationale (crises économiques, politiques, sanitaires...), auxquels le transport aérien est très sensible, et malgré la concurrence acharnée, notamment de la part des transporteurs asiatiques et moyen-orientaux, les deux compagnies ont su créer un cercle vertueux de synergies, à la fois humaines, commerciales et financières, qui profitent en tout premier lieu aux voyageurs.
Le succès de l'alliance KLM/Air France est important pour les deux compagnies aériennes bien sûr, mais aussi pour les économies de nos deux pays, qui sont deux grands pays exportateurs et qui ont besoin, à ce titre, d'infrastructures de transports performantes.
Le développement de l'activité des compagnies aériennes est une source essentielle d'emplois pour nos économies : 1 million de passagers supplémentaires dans un aéroport, c'est 1 000 emplois directs, et deux à trois fois plus d'emplois indirects !
Cette réussite de l'Alliance KLM-Air France est aussi un formidable appel à l'innovation et à la mise en commun de nos forces en faveur de l'innovation, qui est un enjeu vital pour notre avenir.
Vous savez combien je suis attaché à la ville de Toulouse, où se trouve le siège d'Airbus. Je suis heureux de constater qu'Airbus a pu s'associer à des partenaires néerlandais à la pointe de l'innovation, tels que la société Stork Aerospace qui perpétue la grande tradition de la construction aéronautique aux Pays-Bas.
La rencontre d'aujourd'hui célèbre aussi le développement de l'Europe du transport aérien, qui continue de progresser, jour après jour.

La France et les Pays-Bas en particulier travaillent activement à harmoniser leurs systèmes techniques de gestion du trafic aérien. Les progrès se vérifient tout particulièrement en matière de sécurité et de sûreté aériennes :

  • l'Union s'est dotée d'une Agence européenne de la sécurité aérienne ;
  • elle vient de publier une "liste noire" commune des compagnies interdites de vol dans l'Union en raison de leur manquement aux règles de sécurité.

L'Europe du transport aérien nous permet aussi évidemment de parler d'une seule voix avec nos partenaires des pays tiers. Je voudrais à cet égard saluer l'importante négociation menée par le commissaire Barrot avec les autorités américaines en vue d'un accord aérien ambitieux.
C'est par de telles avancées concrètes que l'Europe peut devenir plus forte aujourd'hui.
J'ai aussi tenu à être présent aujourd'hui, comme mon ami Bernard Bot, parce que je suis convaincu que la réussite exemplaire de KLM et d'Air France un signal fort pour notre réflexion sur le projet européen.
Depuis le "double-non" des 29 mai et 1er juin 2005, la France et les Pays-Bas sont plus que tout autre pays de l'Union déterminés à tout faire pour combler la distance qui s'est créée entre nos opinions publiques et le projet européen.

Nos citoyens ont besoin de plus de concret. D'où l'insistance française sur "l'Europe des projets" :

  • Que fait l'Europe pour la sécurité énergétique ?
  • Que fait l'Europe pour la recherche, alors que les Etats-Unis et l'Asie investissent des centaines de milliards chaque année dans les nouvelles technologies ?
  • Que fait l'Europe pour la mobilité des étudiants ?
  • Que fait l'Europe pour la sécurité des frontières et la lutte contre l'immigration illégale ?
  • Que fait l'Europe de la zone euro pour le bien-être des utilisateurs de la monnaie unique ?

Les institutions européennes travaillent, bien sûr, pour répondre à ces questions.
Mais il est fondamental désormais que les citoyens européens en perçoivent rapidement les résultats. Il ne suffit plus de dire que l'Europe garantit la paix et la prospérité. Il nous faut prouver jour après jour l'utilité de l'Union européenne, et mettre en valeur l'"Europe des résultats".
Le transport aérien nous en fournit une éclatante illustration aujourd'hui.
Cette ambition d'une Europe utile à ses citoyens constitue une des raisons fondamentales de notre présence, ici, ce soir, aux côtés de nos amis professionnels du transport aérien.
Je vous remercie.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 avril 2006