Texte intégral
Q - Cette journée de célébration est-elle une tentative de réconcilier l'Europe et les Français ?
R - C'est un moment de fête mais aussi de réflexion, pour mesurer ce qu'a apporté la construction européenne depuis plus de 50 ans : la paix et la démocratie sur un continent longtemps ravagé par les guerres et coupé en deux il y a encore 15 ans, mais aussi le développement économique avec un marché de 450 millions d'habitants et une chance supplémentaire dans la mondialisation. Cette journée est aussi une invitation à se mobiliser pour améliorer l'Europe, qui n'est pas abstraite mais concrète et quotidienne et qui dépend de nous tous.
Q - Un an après le non à la Constitution européenne, la France peut-elle encore amener quelque chose à l'Union européenne ?
R - Bien sûr ! Elle reste un pays moteur et prend des initiatives : en décembre, c'est sur la base de propositions franco-allemandes qu'a été trouvé un accord à 25 sur le budget. Si l'Europe va consacrer davantage de moyens financiers à la recherche et l'innovation, c'est grâce notamment à des propositions françaises. Idée française encore : l'augmentation des crédits pour les jeunes et les étudiants dans les programmes Erasmus et Leonardo. Enfin, si l'Europe veut aujourd'hui bâtir une politique commune de l'énergie, c'est le résultat d'une initiative française en octobre dernier.
Q - Mais un président pour l'Europe, ce n'est pas pour demain ?
R - Ce serait utile pour que l'Europe ait plus de visibilité et parle d'une seule voix, mais, pour cela, il faudra changer les traités existants. De même, il faudra des institutions rénovées pour que l'Europe à 25 puisse bien fonctionner. Mais indépendamment de l'avenir de la Constitution, regardons ce qu'on peut d'ores et déjà améliorer avec les textes actuels : c'est ce que nous avons proposé à nos partenaires.
Q - Quels sont les temps forts de la journée du 9 mai ?
R - Nous lançons demain un débat sur "l'Europe dans 20 ans" sur un nouveau site Internet : touteleurope.fr. A Paris, des grands monuments comme la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, l'Assemblée et d'autres seront illuminés en bleu, couleur de l'Europe. Les ambassades des pays européens et le Quai d'Orsay seront ouverts au public. Partout en France auront lieu des concerts, des débats : une grande chorale de 500 personnes à Nancy place Stanislas, une prestation des Choristes - ceux du film - à Lyon, des initiatives locales dans des petites villes. Il y aura 350 événements au total. Chacun pourra faire sa fête de l'Europe ! On trouve tout cela sur le site feteleurope.fr (NDLR : qui disparaîtra après le 9 mai).
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 10 mai 2006